Mélusine ne se considèrent ni vraiment jolie, ni vraiment laide, comme beaucoup de filles de son âge adorent le dire juste pour entendre les autres la contredire. Mélusine ne se trouve pas grosse - Mélusine est modeste, oui, juste réaliste. Avouez que c'est tout de même moins ridicule d'avouer la vérité que d'affirmer que l'on est gros alors qu'on ressemble à un fil de fer. Mélusine n'est pas vraiment comme ça et, à vrai dire, son physique n'est pas son premier problème. Ses longs cheveux foncés tirant presque sur le violet retombent en mèches folles sur son front, incoiffables - il faut dire qu'elle les aime bien ainsi. Ses yeux aussi, tirent sur le violet et sont particulièrement expressif : ainsi, vous saurez très facilement lorsque Mélusine voudra vous faire comprendre qu'elle est agacée, ou qu'elle est triste. Dans les deux cas, je ne vous conseille pas d'aller lui parler et de prendre la poudre d'escampette avant de vous faire arracher les deux yeux - Mélusine déteste attirer l'attention, et encore moins la pitié. Mais vous savez aussi quand elle est heureuse. Alors quand elle rit, ses yeux d'améthyste brillent et vous voyez des petites étoiles mordorées scintiller au fond de ses yeux. Le physique de Mélusine représente assez bien son caractère ; et son sourire, ce sourire en coin qui a le don d'agacer nombreuses personnes, ou alors ce sourire sincère qu'elle adresse à si peu de personnes.
Certaines personnes diront que Mélusine n'est pas très belle, d'autre diront qu'elle est juste jolie, d'autres encore trouveront qu'elle a du charme. Elle dira seulement que la beauté est subjective.

Mélusine, moche ou belle, avec ses qualité et ses défauts, à prendre ou à laisser.

Mélusine a vécu en Inde.
Si vous y avez vécu, alors vous aussi, vous comprendrez.
Il n'y a ni lois, ni règles, chacun vit sa vie. Peut-être parce que ces gens là connaissent la vraie valeur de la vie et savent que l'existence est souvent trop courte. Alors chacun est libre de ses actes. On peut rentrer chez soit à minuit sans que personne ne dise rien parce que la vie est tellement belle que chacun veut profiter une seconde plus de ce paradis. Ce n'est peut-être pas le Paradis comme on l'imagine, tout blanc, tout beau, tout propre, parce qu'il y a aussi des choses pas belles à voir, mais ce Paradis là, c'est la Liberté.
A première vue, on pourrait croire que sur Esplumoir, les règles sont aussi quasiment inexistantes. Pourtant, c'est faux. On est comme dans une cage, enfermé sur un bout de terre au milieu d'un océan inconnu. Perdu dans une illusion. Et si tout cela n'était qu'un cauchemar ? Si chacun était simplement prisonnier de sa propre conscience ? Alors il suffirait d'ouvrir les yeux...
Mélusine ne supporte plus de se plier aux règles et à l'autorité.
Mélusine pense beaucoup. Trop. Elle rêve de son Inde perdue. Elle s'accroche au passé. Trop. Toujours trop. Comme un noyé qui cherche de l'air, elle fouille dans ses souvenirs déjà trop lointains.
Mélusine est comme un oiseau qui prend son envol. Un peu trop sauvage parfois et se considèrent trop souvent comme différent . Elle pense qu'à Esplumoir, tous les jeunes ne sont que des pantins, tous plus naïfs les uns que les autres.
Mais elle, n'est-elle pas comme les autres ? Elle se laisse entraîner dans la spirale infernale...
Sa vie s'appelle Esplumoir, son caractère s'écrit Esplumoir. L'île l'a changée, l'a rendue plus méfiante, plus distante. L'île ne laisse jamais indifférent. Au début, tout semble si bien. Pas d'adulte, n'est-ce pas le paradis ? Tout adolescent rêverait d'une journée sans parent pour lui rappeler qu'il a des devoirs à faire, sans parent pour supprimer l'ordinateur et le portable. Mais tout ça n'est qu'un rêve. Et la barrière du rêve est peut-être plus dangereuse qu'elle n'en a l'air... L'impossible doit rester l'impossible.

Mélusine déteste tout le monde. Un fichu morceau de papier l'a arrachée à sa terre, sans qu'elle sache pourquoi, ni comment. Elle a envie de haïr la vie, depuis qu'elle est arrivée sur la plage d'Esplumoir. Pourtant, dans ce jeu, il ne faut pas tomber, sous peine de ne plus jamais se relever. Mélusine l'a bien compris, on se fait vite marcher sur les doigts. Alors elle se montre discrète mais pas trop soumise et elle compte les jours. Elle n'a plus que six années, tout au plus, à passer sur cette île maudite. Six ans, deux mille cent quatre-vingt-dix jours, cent trente-et-une mille quatre cent heures à attendre pour seulement quelques mois écoulés. Le calvaire est bientôt terminé. Bientôt. Il faut juste du temps.

Et puis il y a eu cette Plume qui est venu tout chambouler.
Mélusine peut lire à travers les gens. Et en quelques secondes, elle peut connaître des souvenirs, bons ou mauvais. Elle peut connaître les points faibles et les points forts. Elle peut lire chacune de vos pensées, conscientes ou inconscientes. Elle sait lire à travers vos yeux, à travers vos paroles.
Trop en savoir fait souvent souffrir. C’est dur, parfois, de faire face à des horreurs que l’on n’imagine même pas.
Il y a certaines pensées qui sont intimes, dans pensées que personne ne devrait jamais entendre. Certaines sont blessantes et sont plus douloureuses que n’importe quelle blessure physique. Les pensées n’appartiennent qu’à leur penseur, et à personne d’autre.
Alors ne parle pas. Ne pense pas non plus. Elle sait tout.

Le père de Mélusine était anglais, un homme remarquable avec beaucoup d’ambition et un grand talent dans tout ce qu’il faisait. Sa mère était française et, lors de vacances en Angleterre, rencontra son futur mari. Tout allait bien, dans le meilleur des mondes. A croire que tout cela n’est qu’un niais conte de fée. Ils se marièrent en France et eurent, un an plus tard, leur première fille, Sana. La petite famille était heureuse et vivait dans un petit appartement luxueux dans un beau quartier de Paris. Quelques années plus tard arriva Mélusine. Elle grandit, heureuse, au milieu des beaux cadeaux de ses parents. Elle faisait certainement pourrie gâtée, dans ses petites robes chics et son bel appartement mais, aussi étrange que cela puisse paraître, petite, elle avait toujours préféré les enfants qu’elle voyait jouer au parc publique dans les bacs à sable à ses camarades de classe tous plus sérieux les uns que les autres. Ils riaient tant ! Ils courraient partout et, en sortant de l’école, elle essayait toujours de ralentir le pas pour les regarder s’amuser un peu plus longtemps. Elle n’osait pas demander…
C’était une vie tout à fait banale sans aucun rebondissement. Elle enviait souvent les héros des les livres qu’elle lisait. Cependant, elle avait de l’argent, des amis, une famille et elle se contentait de tout cela. On peut dire que c’était le bonheur.
Ce bonheur dura longtemps, un peu plus de dix ans, jusqu’au jour où la mère de Mélusine fit une tentative de suicide. Ce fut comme une claque pour Sana, Mélusine et leur père. Aucun d’entre eux ne comprit ce qui l’avait poussé à essayer de se tuer.
Mr Levis décida alors de déménager en Inde. Ce fut le début du Paradis. Mélusine découvrit l’Inde et ses milles beautés et le véritable sens à la liberté. A partir de ce moment là, la situation de la famille changea totalement. Ils étaient toujours riches, mais en Inde, les gens se fichaient pas mal de la fortune des autres et trouvaient toujours de quoi positiver. A Pondichéry, ils avaient une immense maison tout près de la mer. C’était bien mieux que le petit appartement luxueux de Paris, mieux que toutes les maisons de vacances qu’ils n’avaient jamais eu en Angleterre et en France.
Mélusine découvrit le véritable sens du mot magie. Elle découvrit la vie comme elle ne l’avait jamais vue, loin des jours monotones de Paris.
Loin de tout.
Mais plus près de la Liberté.


Lettre à Joh, aout 2010
" Tu sais, tout ça, c'était ma vie. Toi, le soleil, les journées à rire, la plage et l'océan à perte de vue. Oui, tout ça, c'était ma vie. Mais je l'ai perdu. Alors suis-je morte ? Je pense souvent à tout ça, à comment j'aurais pu échapper à cette stupide lettre. Il aurait fallu que Sana ne me tende pas ce morceau de papier à première vue totalement blanc. Il aurait fallu... Je n'ai pas envie de croire au destin.
C'est la énième lettre que j'écris en sachant parfaitement qu'elle n'arrivera jamais. On a pas le droit de parler d'Esplumoir, bien entendu. Mais ça me fait du bien, de me souvenir de comment tout a commencé, ça me fait du bien de parler, même virtuellement, à quelqu'un d'autre qu'un habitant de cette putain d'île..."


C'était une stupide feuille de papier. Totalement blanche, aussi blanche qu'une plume de Colombe. Mélusine y a vu s'y inscrire un numéro de téléphone. Écrit à l'encre noir sur le papier blanc. Réel. La barrière entre le réel et l'imaginaire venait de s'effondrer devant Mélusine. Mais la magie lui avait cloué la bouche, elle ne pouvait rien dire... Ce serait bien trop facile... Elle monte l'escalier et à chaque marche, son angoisse monte. Ce n'est pas naturel. C'est tout sauf naturel. Elle se met à rire nerveusement. C'est un simple cauchemar... Si seulement ! Elle décroche le téléphone, compose le numéro. On lui demande son nom, et les mots franchissent tous seuls la barre de ses lèvres. Mélusine Levis, répond-elle. Et soudain, c'est comme si on lui avait injecté une grosse dose de morphine. Elle ne sent plus ses doigts, ses mains. Le fourmillement remonte jusqu'à son épaule, le produit s'infiltre dans tout son corps. Ses paupières sont lourdes, ses yeux se ferment lentement. La lumière s'éteint.

Ce n'est qu'un simple cauchemar... Il suffit d'ouvrir les yeux...

Le soleil l'éblouit soudainement. Une seconde, elle est presque rassurée. Elle est sur la plage, tout va bien. Elle s'est simplement endormie mais elle n'arrive même plus à faire la part des choses. Le rêve et la réalité se confondent, s'entremêlent dangereusement.
Mélusine entrouvre les yeux.
Une plume virevolte au-dessus d'elle. Blanche. Lumineuse.
Elle vient se poser délicatement dans la main entrouverte de Mélusine. Douce. Chaude.
Des sensations endormies se réveillent comme une porte se déverrouille. Un souvenir perdu remonte à la surface de son esprit. Comme une évidence.




Lettre à Joh, aout 2010, suite.
" ... La suite s'appelle Hope District. On te demande ton nom, ton âge et tout un tas d'informations sur toi. On te fait des grands sourires, on te souhaite aimablement la bienvenue... En enfer. On te donne une grande cage et on te fait croire que tu es libre. Mais les grillages sont toujours là. C'est à se demander pourquoi chaque habitant n'a pas un numéro gravé dans la chair. On te demande un nom de code et tu entres vraiment dans le jeu d'Esplumoir. Mais tu n'es qu'un pion ridicule au milieu du plateau immense. Un simple pantin. C'est marche ou crève. Obéit. Mais ne fait pas un faux pas.
Sinon, les gens sont assez sympa. Par chez moi, c'est relativement calme. On s'entend à peu près bien. A peu près, parce qu'on est jamais vraiment certain que son voisin n'est pas un traître. Seulement, tout ça, personne n'ose en parler. Alors on fait semblant, on se croise dans la rue et on se sourit, on prend des nouvelles des uns des autres mais en réalité, on ne parle jamais bien longtemps de soi. Je me méfie. Il fait beau, on s'amuse et on sourit mais l'atmosphère reste continuellement tendue...
Je ne veux jamais l'avouer et je ne le dirais jamais dehors, mais à toi, je peux tout te confier, n'est-ce pas ? J'ai peur. Ça me ronge, ça me bouffe. J'ai peur de ne jamais ressortir d'ici, j'étouffe. L'île semble si belle, si grande, si parfaite. Mais je n'arrive pas à vivre ici, les souvenirs me hantent... "

Mais ouvre les yeux, Mélusine. Ouvre les yeux, Esplumoir n'est peut-être pas comme ça...

Âge : 14 ans.

Comment avez vous découvert ce forum ? Partenariat avec Erasia.

Première impression ? J'aime le nom, Esplumoir. ♥

Vous pensez être très présent/assez présent/pas trop présent ? : Et bien, je pense pouvoir être assez présente, voir très présente et même si je ne pourrais pas poster en masse tous les jours, je passe tous les jours ;)

Autre chose ? [New Becky's Territory 8D Mwhahaha ♥]