La reine des neiges, l’oiseau de nuit, la princesse des glaces... Pas mal de surnoms qui ont tendance à masquer la réalité... Parce que Lélia, malgré ses airs lointains, c’est une fille qui reste somme toute plutôt banale. Après tout, elle n'est pas particulièrement grande, sans pour autant être petite. Plutôt mince, voire maigre pendant ses "crises d'oubli", elle a des formes qui, sans être généreuses, sont pourtant présentes. Bien sûr, les amateurs de poitrines opulentes peuvent passer leur chemin, mais elle n'est pas complètement dépourvue.

Après... Ce qu'on remarque surtout quand elle passe, ce sont ses longs cheveux. D'un blond doré, ils virent au châtain clair en hiver [la mélanine, tout ça...]. Elle en prend soin, les peigne souvent, mais les laisse le plus souvent flotter sur ses épaules fines. Ils sont doux, et encadrent un visage aux traits ni délicats ni grossiers, illuminé par des yeux à la couleur indéfinissable. De base, ils sont plutôt gris-bleu, avec un peu de vert... Mais la partie de l'iris la plus proche de la pupille tire plutôt vers le roux, voire le jaune. Ce qui donne un résultat... marron, quand la lumière est faible, et couleur d'eau quand elle a les pupilles peu dilatées [pas après un shoot quoi].

Allons considérer cette figure d'un peu plus près. Un nez fin, un peu retroussé. Une petite bouche rose, aux dents blanches. Des joues un peu creuses, impression renforcée par ses pommettes hautes. Et de grands yeux expressifs, abrités par de longs cils noirs. Une peau claire. Ce qui rend le tout assez agréable à regarder, c'est décidément sa chevelure. Je copierai un grand auteur [Saurez-vous trouver lequel ? 8D] en disant qu'elle est "jolie par association".

A vrai dire, elle, elle s'en moque un peu de son physique. Elle se maquille parfois, quand elle y pense, quand elle a du mascara sous la main - comment ça, c'est un peu la pénurie à Esplumoir ? - ou pour les "grandes occasions". Et elle ne fait pas particulièrement attention quand elle s'habille le matin : elle porte des choses qui lui vont bien (souvent des robes, d'ailleurs), et n'associe pas des couleurs qui jurent, du style vert fluo et mauve. Elle a un minimum de sens du goût, mais aime bien les choses pratiques, et ne passera surtout pas 15h devant son armoire à se torturer pour savoir ce qu'elle mettra le soir.
[Et c'est fini parce que j'aime décidément paaaas du tout le physique et que j'avais pas d'idées ~ ♥]

Lélia, au premier abord, on la trouve lointaine. On la dit rêveuse, on murmure qu’elle est trop sérieuse pour être honnête, trop discrète pour que ça ne cache pas quelque chose. On raconte qu’elle est froide, inaccessible. Oh, elle est quand même vaguement aimable avec les gens qu’elle croise, il ne faut pas croire. Elle affiche souvent un sourire un peu distrait, comme si elle était ailleurs, comme si elle se moquait totalement de ce que vous lui racontez. Alors, malgré toute la diplomatie dont elle peut – parfois – faire preuve, il arrive fréquemment que des habitants d’Esplumoir déclarent ne pas aimer cette jeune femme si calme. « De toute façon, elle s’en moque, » diront-ils.

Et peut-être ont-ils raison. Lélia, elle est remplie de vide. Ca a commencé doucement, un soir – ou peut-être était-ce une nuit ? – au début de l’adolescence, par une simple sensation de creux, là, au niveau du cœur. Et puis le trou s’est agrandi, la grignotant de l’intérieur, de plus en plus vite. Il a absorbé tout ce qui lui semblait rendre la vie belle, et maintenant, la blondinette s’auto-dévore de l’intérieur. Alors oui, elle est distraite, oui, elle rêve. Elle est tellement concentrée sur sa disparition qu’elle en oublie le reste.

Et elle fait des choses étranges, pour compenser. Elle « oublie » de manger, longtemps, longtemps, jusqu’à ce que son corps affaibli la rappelle à l’ordre ou qu’une bonne âme s’effraie de son teint pâle et de sa maigreur. Elle va faire des choses dangereuses, explorer les endroits déconseillés, plonger du haut d’une falaise... Elle se blessera, parfois intentionnellement, parfois non. Sourira d’un bleu ou d’une brûlure, parce que la douleur lui rappelle qu’elle est vivante. Parce que la douleur, elle, comble un peu ce vide. Pire, la petite Lélia ira même jusqu’à expérimenter les petites pilules du bonheur, plus ou moins licites (en fait pas du tout). Ça l’assomme, l’envole, la fait rire ou pleurer, mais au moins elle part, elle se détache de ce corps rogné, de cette âme en lambeaux qu’elle a.

Et puis, elle espionne. C’est en surprenant les secrets des gens, en volant des instantanés de vie, qu’elle a l’impression que la bête en elle freine un peu sa destruction. C’est pour cela, qu’elle est devenue Guardian. Elle a accès à tout, elle est de ceux qui font régner l’ordre. Elle a toujours le droit d’être là où elle est, et personne ne lui pose de questions. Oh, bien sûr, elle aime aider les autres. Mais ce n’est pas ça qui compte le plus.

Lélia, elle ne trouve pas la vie belle. Elle est pessimiste, anesthésiée. Une poupée cassée, qui n’a plus vraiment de sensations. Une fille en morceaux, qui fait les choses les plus folles pour retrouver son « moi » qui s’écaille, ses sentiments qui s’enfuient. Au fond, tout ce qu’elle veut, c’est se sentir exister.

Âge : 19 printemps.

Comment avez-vous découvert ce forum ? *sifflote* Ea-chou, the come back ! ... Comment ça je ne suis pas partie – et n’ai aucune intention de le faire ?

Première impression ? Elle date, mais si je fais un double-compte, c’est que j’aime bien 8D

Vous pensez être très présent/assez présent/pas trop présent ? : Assez présente, comme d’hab ~

Autre chose ? [Ea-chou tu es à moi ♥ Code okay by Aria ] *sifflote* Et blablabla ~ ♥ Juste, faut aussi que je vous dise que finalement, Eanna je la garde, hein ! *regain de motivation*
Accessoirement, cette fiche est postée alors qu'elle n'est pas terminée parce que le perso est en cours d'adaptation. De base, ma Lélia a huit ans [et elle n'était pas du tout comme ça] donc faut que je lui rajoute dix ans d'histoire dans la figure :3

Lélia, ça aurait dû être une belle histoire. Lélia, ça aurait dû être une gosse heureuse, puis une adulte épanouie. C’est ce qui était programmé. Elle avait tout, au départ. Un père aimant, bien qu’un peu absent. Une mère douce et calme, très attachée à son bébé. Des petits frères et sœurs en préparation.

Même après, quand Lélia n’avait que deux ans, après le départ de sa mère vers d’autres cieux avec l’enfant qu’elle portait, tout pouvait encore continuer dans la même lignée. Après tout, elle avait encore son père. Benjamin Mérivas, écrivain anthropologue pas encore célèbre. Elle en fit, des voyages, la petite Lélia. Elle en entendit, de belles histoires, la gamine. Alors qu’est-ce qui a cloché – parce qu’il y a toujours un truc pas net dans mes histoires 8D – cloché au point qu’on finisse par retrouver dans le bureau d’un psychiatre un dossier à son nom ?

Citation :

Dossier patient n°111

Renseignements généraux

• Nom : Mérivas
  
• Prénom : Lélia.
  
• Âge : 8 ans.
  
• Date et lieu de naissance : 27/11/19--, Rome.
  
• Adresse : 13, rue xxxx, Ville.
  
• Raison de la demande de prise en charge : Accès hystériques répétés lors de l’exposition à l’obscurité sans raison apparente.
  
• Demande d’hospitalisation effectuée par un tiers : M. Benjamin Mérivas, tuteur légal. DHT validée par le docteur XxXXX, médecin psychiatre, le 26/10 de la même année. Entrée à l’hôpital le lendemain, 8h.

Pathologie

• Diagnostic : Phobie de l’obscurité à un stade avancé.
  
  
• Symptômes observés :
  Crises de paniques répétées lors de l’exposition à une pièce peu éclairée : pleurs, hurlements, convulsions, apnée ou hyperpnée provoquant malaises et tétanie. Dans les crises graves, la patiente est incapable de reconnaître une personne connue et présente un délire hallucinatoire. Elle semble oppressée, demande fréquemment qu’on la laisse « sortir de sa prison. » Les symptômes diminuent en intensité lorsque la patiente est accompagnée dans le noir par une personne qu’elle connaît bien, mais restent tout de même inquiétants.
  Etat normal de jour. Fatigue intense liée au manque de sommeil, compensée par une sieste d’après-midi. Évidemment, incapacité totale d’affronter seule l’obscurité.
  
  
• Antécédents personnels :
  La petite Lélia a été portée disparue pendant deux semaines dans, il y a deux ans. Kidnappée alors qu’elle sortait acheter le pain, elle est restée enfermée quinze jours dans une cave en compagnie d’une autre enfant. Le criminel a été retrouvé grâce à un témoin qui a noté le numéro de la plaque d’immatriculation de la voiture ayant servi au kidnapping. Les deux fillettes semblaient saines et sauves lorsqu’elles ont été délivrées.
  Lélia reste encore, à l’heure actuelle, muette sur ce qui s’est passé pendant ce temps. Il apparaît clair que l’enfermement a constitué un traumatisme important, sans doute à l’origine de la pathologie.
  
  
• Mécanismes ayant contribué à la mise en place de la phobie :

• Déménagements et voyages répétés, manque d’attaches affectives avec des enfants de son âge. Scolarisation à distance, donc peu de contacts avec d’autres personnes que son père et les amis de celui-ci.
  
• Sentiment d’insécurité affective lié à l’absence de figure maternelle et de personnes féminine dans son entourage proche.
  
• Idéalisation de la figure paternelle et reproche sous-jacent de son absence à ses côtés lors de son agression.

Traitements mis en place et résultats :

• 26/10 : Début de traitement par lithium, 10 gouttes à chaque repas.
  
• 27/10 : Démarrage de la thérapie cognitivo-comportementale.
  
• 30/10 : Intégration à un groupe de parole.
  
• 04/11 : Suite à l’agitation importante de la patiente à l’approche de la nuit, augmentation de la dose de lithium du soir.
  
• 10/11 : Lélia semble tenter, comme l’indiquent des marques sur ses bras, de s’empêcher de dormir. Les infirmières de nuit mentionnent des cauchemars récurrents. Ajout de 5 gouttes de valium le soir.
  
• 27/11 : Quelques résultats de la TCC. Moins d’agitation la nuit. La patiente conserve la veilleuse pour dormir. Autorisation de courtes visites du père.
  
• 13/12 : Arrêt du valium. La patiente fait des nuits complètes, avec moins de cauchemars.
  
• 28/12 : Lélia parle de façon fluide de ce qu’il se passe pendant ses crises, de ses hallucinations. La thérapie de groupe porte ses fruits. Diminution du lithium à 5 gouttes le matin et 10 le soir.
  
• 14/01 : Arrêt du lithium. Les crises se font très espacées. Il n’y en a pas eu depuis deux semaines. Etude d’une possible sortie sous surveillance médicale pour le 30, si l’état reste stable.
  
• 30/01 : Lélia est bien sortie ce matin. Elle sera suivie par le Dr Freefly.
  
• 30/07 : L’état de Lélia semble ne plus nécessiter de suivi. Elle est complètement remise. Ses résultats scolaires ont augmenté, elle ne fait plus de cauchemars et supporte très bien de dormir dans le noir.

Après cette parenthèse qu’avait représenté l’hospitalisation, Lélia reprit sa vie comme avant. Elle, autrefois gaie, farceuse, bavarde, semblait toujours équilibrée, mais elle s’était un peu renfermée sur elle-même. Personne ne le remarqua vraiment. Son entourage était déjà heureux qu’elle leur ait été rendue, en meilleure santé mentale qu’avant, pour noter un changement somme toute assez minime.

Elle grandit donc, comme toute jeune fille assez banale. Elle eut des amis, des petits amis. Benjamin finit par se fixer à côté de Paris, écrivit des livres qui eurent un certain succès. Il envoya sa fille à l’école, puis au collège. Elle passa son brevet, entra au lycée. Rien de particulièrement notable. Une vie plus banale, tu meurs. Ses résultats scolaires étaient bons, sans être excellents, ce que dénonçaient ses professeurs. « Si elle travaillait, elle pourrait avoir 19 de moyenne !
- Et alors, puisque sans, elle a 16 ? »

Très soutenue par son père, avec qui elle s’entendait toujours bien, Lélia semblait grandir sereinement. En apparence. Car depuis ses quatorze/quinze ans, elle avait une sensation dérangeante. Comme s’il lui manquait quelque chose. Elle n’arrivait pas à savoir quoi, mais elle constata rapidement qu’en faisant certaines choses, cette sensation s’apaisait un peu. Comme en faisant du sport. Elle se mit à pratiquer à fond la danse, la course. S’initia au judo. Délaissa quelque peu son travail scolaire. Et puis, elle se rendit compte que la douleur, elle aussi, calmait ce vide qui l’étreignait. Elle se fit des bleus « sans le faire exprès », se coupa en coupant le pain...

Tout cela sans que Benjamin ne se doute de rien. Elle fut, bien sûr, invitée à des soirées. Elle s’étourdit dans l’alcool, fit des choses qu’elle regretta par la suite... Prit un peu de distance par rapport aux autres. Elle partait, petit à petit, dans son monde. Son père pensa que c’était normal, ne dit rien. Jusqu’au jour où il trouva Lélia dans un sale état dans la cuisine. De petites pilules blanches reposaient dans le creux de sa paume. Le choc fut rude. Ce fut la première, et la seule, dispute entre le père et sa fille.

Lélia promit d’arrêter. Promit mille et milles choses. Mais en elle, il y avait ce vide. Ce vide qui demandait à être comblé. Et elle venait de découvrir, à 17 ans à peine, qu’elle pouvait se servir de certaines substances peu licites pour décoller. Alors... de temps en temps... dans les coins sombres, dans les jeux pour enfants abandonnés, dans les squares décrépits, elle s’envolait. Ce n’était pas très souvent, mais les descentes étaient rudes.

Si elle était restée dans le monde « normal », Lélia serait sans doute morte, agressée pendant un shoot, ou bien elle aurait été internée de nouveau. On aurait cherché la cause de son mal-être. On l’aurait bourrée d’antidépresseurs. On aurait parlé de la crise d’adolescence, sans comprendre. Au lieu de cela, elle a trouvé une lettre, et débarqué à Esplumoir. Elle y est devenue Guardian. C’était pratique, après tout, et elle n’avait rien contre le fait d’aider les enfants qui peuplaient l’île. Elle y a aussi découvert que l’espionnage avait sur elle des effets bénéfiques. Alors peut-être est-ce bien, au final, qu’elle ait disparu.