— Esplumoir ;
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Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril]

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Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Vide
MessageSujet: Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Icon_minitimeMer 23 Mar - 2:46

    Cet endroit sortait-il d'un rêve ? Il avait tout d'un rêve par son côté totalement invraisemblable, on se serait limite cru dans un remake plus sombre de Peter Pan...
    Quelques heures plus tôt, je m'étais éveillé sur une plage semblant toute droit tirée de ces images de cartes postales que les touristes des îles appréciaient.
    C'était la première chose étrange, puisque je me souvenais tout juste avoir reçu une lettre et passé un coup de fil avant de m'endormir sur la moquette rapiécée de mon studio.

    Ensuite, une espèce de plume auréolée de lumière m'était tombée dans les mains pour rapidement disparaître, sans effet notable. Un réflexe m'avait fait lever les yeux vers le ciel, à la recherche de l'oiseau qui avait pu perdre cette plume, mais je n'avais eu pour réponse que l'éclat doré d'un soleil radieux.

    J'avais erré pendant presque une heure avant de trouver la mairie, là un jeune homme à peine plus âgé que moi m'avait fait un petit topo et j'avais dû remplir des papiers. J'étais, d'après lui, sur Esplumoir, une île où seuls les enfants et les adolescents étaient admis et où tout le monde possédait un pouvoir appelé "plume". Ma première pensée avait été de le prendre pour un fou, mais un reste de bon sens qui n'avait pas encore été altéré par les évènements précédents m'avait convaincu de garder mes pensées pour moi.
    Une fois les papiers remplis, il m'avait remis un peu d'argent local (ou était-ce beaucoup ? Je n'en avais strictement aucune idée) et m'avait indiqué où se trouvait ma demeure.

    Nouvelle errance durant une bonne demi-heure avant de trouver Bloody Lane, le quartier au nom si encourageant où je vivrais désormais.
    J'avais pris le temps de déposer mes affaires dans mon nouveau chez moi et fait un petit tour du propriétaire avant de sortir.
    Il y avait un pub, que j'avais aperçu en arrivant, et j'avais bien besoin d'une petite bière le temps de faire le point sur ma situation actuelle.

    Le pub ne fut pas difficile à trouver, merci à la mémoire formidable dont j'avais hérité à la naissance. Et semblait tout juste un peu plus malsain qu'un pub irlandais classique. De toute manière, tout semblait plus malsain que la normale dans ce quartier...
    Je m'installais au bar et commandait une Guinness, rapidement servie, rapidement goûtée. Le goût de la bière n'avait pas changé, c'était au moins ça de pris.

    Prêtant un peu attention à ce qui m'entourait, je fus surpris de voir une gamine n'ayant certainement pas l'âge légal de boire tenter d'obtenir une bière du barman. Directement, sans utiliser aucun des artifices bien connus de la jeunesse lorsqu'il s'agit de passer outre les limites d'âge.
    Saisissant l'occasion, je lui fis signe d'approcher et murmurais, une fois qu'elle fut assez près :


    - On ne peut pas légalement te servir de l'alcool, mais si tu veux réellement une bière, je peux t'en avoir une... en échange de quelques renseignements, évidemment.

    Profiteur ? Oui, j'étais un profiteur, c'était ma façon d'être. Mais je préférais de loin "opportuniste", c'était un mot plus joli, avec plus de classe aussi. Et qu'une gamine qui ne devait pas avoir plus de douze ans boive de l'alcool m'indifférait, j'avais connu pire...
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Avril Andersen
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MessageSujet: Re: Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Icon_minitimeSam 26 Mar - 0:51

Avril avait ouvert les yeux, et sa première pensée avait été " Il faut que je goûte à une bière."
Avant de remarquer que durant son sommeil elle s'était retournée et avait désormais les pieds sur son oreiller, avant même de se rendre compte que ses rideaux mal fermés laissaient passer quelques rayons de soleil dont un arrivant pile dans son œil droit, l'adolescente avait décidé que la journée ne finirait pas tant qu'elle n'aurait pas trempé ses lèvres dans une bière. Elle en avait le pouvoir, après tout : n'était-elle pas doté de la Plume du Temps?
Bien sûr, son contrôle laissait à désirer, mais elle n'avait pas non plus trop persévéré jusqu'à maintenant. Qui sait si avec un peu de motivation, Time, comme elle l'appelait en référence au célèbre livre de Lewis Caroll, ne se plierait pas au moindre de ses désirs?
Concernant son don, son objectif, pour l'instant, était de réussir à figer le temps à 18 heures précises, et suffisamment longtemps pour avoir le temps de faire une Tea Party. Avec un peu de chance, elle aurait même réussi à convaincre trois de ses frères et sœurs pour jouer les rôles du Chapelier, du Lièvre de Mars et du Loir, et nul doute que Alice accepterait de venir à cette authentique reconstitution de son monde d'origine (en réalité, "Alice" se nommait Lélia et n'accepterait sûrement pas de venir boire du thé autour d'une conversation absurde, et ses frères encore moins, mais Avril n'était pas toujours très lucide sur certains points).

Tout en rêvant à ses excentriques projets, la jeune fille avait eu le temps de s'extirper de son lit et de passer par la salle de bain, et se tenait désormais devant son armoire.
Précisons tout de même que l'armoire à vêtement d'Avril n'était pas le genre de spectacle que l'on voyait tous les jours. Dès que l'on ouvrait ses portes, les couleurs semblaient jaillir du grand meuble, vous sauter à la figure, tellement éclatantes qu'elles en devenaient presque agressives. La jeune fille aimait d'ailleurs prétendre, non sans poésie, qu'elle était parvenue à capturer un arc-en-ciel et à l'enfermer à l'intérieur, si bien que les couleurs avaient déteint sur ses vêtements, ce qui expliquerait leurs couleurs chatoyantes.

Bref, plantée devant son armoire, étonnamment bien rangée en comparaison avec le reste de sa chambre, elle s'apprêtait à choisir ses vêtements au hasard, en piochant aléatoirement dans différentes piles de couleur, lorsqu'une idée légèrement dérangeante fit son chemin jusqu'à son cerveau encore un peu embrumé : où allait-elle trouver sa bière?
En fouillant dans sa mémoire, un seul endroit lui vint à l'esprit : le bar glauque dont elle avait oublié le nom, en plein milieu de Bloody Lane. En poussant la réflexion un peu plus loin, elle réalisa que c'était d'ailleurs une remarque de Décembre sur ce lieu qui avait insinué cette idée des plus étrange en elle. Quelques mois auparavant, avant la guerre des quartiers et l'isolement d'Avril à Avenue of the Roses, il s'était vanté durant l'une de leurs nombreuses querelles d'y avoir goûté une bière excellente, et Avril avait été fortement irritée de ne pas pouvoir se vanter d'en avoir fait autant. Que cette lubie ressorte des mois plus tard n'avait rien d'étonnant chez la jeune fille. C'était comme ça qu'elle fonctionnait : elle enregistrait des informations, des émotions, puis semblait les oublier, mais les enfouissait en réalité au fin fond de son subconscient, et puis un beau jour elles égermaient sans prévenir.

L'endroit idéal était donc ce bar. Mais il y avait un hic. Un gros hic, même. L'adolescente eut l'impression d'entendre la petite voix de la raison, qui se manifestait en l'occurrence comme celle de son frère aîné, August : "Tu ne bouges pas de ton quartier! Si jamais tu poses ne serait-ce qu'un doigt de pied dans un autre district, je te fais livre une bonne douzaine de Porings, et ça te rendra tellement malade que tu ne pourras pas sortir de chez toi pendant 15 jours!".
Avril déglutit. C'était exactement ce qu'il avait dit, et le connaissant, il en était bien capable. Foutue allergie. Foutu grand frère qui savait où étaient ses points faibles.
Après deux bonnes minutes de réflexion, la jeune fille décida de ne rien changer à ses plans. Elle irait dans ces bar, boirait sa bière en toute tranquillité, et reviendrait chez elle tout aussi paisiblement. Et August n'en saurait rien. Il suffisait de faire en sorte de passer incognito, et tout se passerait bien. Et pour passer inaperçu, quoi de mieux qu'un déguisement?

***

C'est pourquoi Avril se trouvait désormais face au comptoir de la Brasserie de l'Épouvante, les deux pieds bien plantés dans le sol, les mains sur les hanches, en tentant d'avoir l'air le plus sûre d'elle possible. En réalité, la seule chose dont elle était vraiment sûre, c'était que si le patron la voyait hésiter et tergiverser, il devinerait qu'elle n'habitait pas le quartier.
C'est donc sur le ton le plus naturel possible qu'elle déclara :

- Bonjour. Je voudrais une bière.

Le type plissa les yeux d'un air soupçonneux, et Avril comprit que quelque chose clochait, mais quoi?
Elle avait pourtant fait le nécessaire pour se fondre dans le décors. Comme pour s'en assurer, elle baissa les yeux sur ses vêtements, lesquels possédaient deux teintes seulement : du vert et du orange, dans le but bien sûr de ressembler à... une citrouille.
Au cas où tout le monde n'aurait pas fait le lien, précisons le raisonnement : Bloody Lane faisait penser à Halloween, avec ses rues glauques et ses maisons hantées, et qui dit Halloween dit citrouille. CQFD.
Tout à fait cohérent du point de vue de la jeune fille.
Concluant qu'il n'y avait rien d'alarmant à propos de sa tenue, elle se creusa intensément la tête pour trouver une autre raison, et eut soudainement une illumination :

- S'il vous plaît? ajouta-t-elle avec son plus beau sourire en prime.

La seule réaction du patron fût un haussement de sourcil, et Avril se sentit soudainement vraiment, vraiment seule. En désespoir de cause, elle jeta un coup d'œil autour d'elle, dans l'espoir de trouver une quelconque aide, et à son grand soulagement, aperçut un type qui lui faisait signe (en vérité, elle n'était pas tout à fait sûre que c'était à elle qu'il voulait parler, mais vu la situation, elle aurait saisi n'importe quel prétexte pour s'esquiver).
Elle adressa donc un dernier sourire crispé au barman, avant de se dépêcher d'aller voir ce que l'autre lui voulait.

***

- On ne peut pas légalement te servir de l'alcool, mais si tu veux réellement une bière, je peux t'en avoir une... en échange de quelques renseignements, évidemment.

La remarque du jeune homme aurait sans doute illuminé n'importe qui d'autre, mais Avril, elle, ne fût pas convaincue.
Elle pencha la tête sur le côté, fronça légèrement les sourcils, essayant de se rappeler si elle avait déjà entendu parler d'un âge légal pour pouvoir boire à Esplumoir. Cela lui paraissait horriblement illogique. Si elle avait le droit de travailler, pourquoi ne pourrait-elle pas boire une bière?

- J'ai 14 ans, lâcha-t-elle au milieu de sa réflexion, et Décembre en boit bien, lui.

Elle ne réalisait pas que ses paroles, en dehors du contexte de ses pensées, n'avaient pas grande signification.
Elle releva brusquement la tête pour dévisager le jeune homme, sans la moindre gêne. Au bout de trente bonnes secondes d'analyse, elle finit par déclarer :

- Tu es de Bloody Lane, n'est-ce pas? Oui, sûrement, t'as l'air trop sinistre pour venir d'un autre quartier.

Un léger sourire fit son apparition sur ses lèvres. Non pas parce qu'elle venait de qualifier son interlocuteur de sinistre, car dans sa bouche il ne s'agissait que d'une innocente constatation, mais plutôt parce que, bien qu'elle ne soit pas sûre de la véracité de ce qu'il avait dit, elle était parvenue à la conclusion qu'il serait beaucoup plus facile d'obtenir se bière par le biais d'un authentique habitant du quartier que d'essayer d'argumenter avec le patron.
Elle tendit donc sa fine main au jeune homme.

- Très bien, marché conclu.

Sachant qu'elle n'avait pas fait attention à quelle était sa part du marché, elle faillit ajouter "Je dois faire quoi, déjà?" mais s'abstint, ne voulant pas passer pour une cruche sans cervelle. Car, insistons là-dessus, Avril était bien dotée d'un cerveau, seulement il ne fonctionnait pas exactement comme les autres.
Et puis la mémoire n'avait jamais été son fort, et ça n'avait jamais été une grosse gêne.
Pas perturbée pour un sou, elle s'installa sans hésitation au comptoir, à côté du jeune homme, et attendit qu'il prenne la parole.

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MessageSujet: Re: Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Icon_minitimeDim 27 Mar - 22:10

    Elle sembla rester un instant dubitative, mentionnant son âge et le fait qu'un certain "Décembre" avait le droit de boire... Concluant que ce devait être le nom de code d'un ami à elle, je n'insistais pas plus et la laissais poursuivre.

    - Tu es de Bloody Lane, n'est-ce pas? Oui, sûrement, t'as l'air trop sinistre pour venir d'un autre quartier.

    Alors comme ça, j'ai l'air sinistre ? Je dus faire un effort pour me retenir de rire. Au cours de ma courte vie, j'avais eu droit à de nombreux adjectifs, pas toujours flatteurs, mais c'était la première fois qu'on me considérait sinistre.
    J'acceptais tout de même de lui serrer la main, histoire de conclure notre marché et commandais une seconde bière, plus légère, celle-là. La Guinness n'était pas vraiment appréciée de tous et un peu lourde pour commencer.
    Le barman sembla ronchonner un peu, mais n'ayant pas acheté d'alcool, elle n'était pas en tort. Si, toutefois, la loi locale était identique à celle de chez moi concernant les boissons.
    Cela fait, j'entamais la conversation par quelque chose d'essentiel.


    - Au fait, je m'appelle Isaac. Comme tu t'en doutes peut-être, je suis nouveau à Esplumoir et je me pose pas mal de questions sur cet endroit.

    Enfin, par "cet endroit", j'entendais l'île, bien sûr. Ce n'était pas vraiment mon premier passage dans un bar. Poursuivant, j'allais droit au but avec une première question.

    - Par exemple, pourquoi des enfants se baladent armés dans les quartiers, j'en ai croisé quelques uns en arrivant et ça m'a paru un peu étrange.

    Le gars de la mairie qui m'avait fait remplir mes papiers n'avait rien mentionné à ce sujet et il fallait bien avouer que cela m'inquiétait. Il m'avait recommandé d'éviter de me balader les autres quartiers et de sortir la nuit, mais sans préciser le pourquoi de ces recommandations.
    Et s'il y avait des gangs ou d'autres petites bandes de ce genre, je tenais à être au courant avant d'en enfreindre les règles, l'expérience m'avait appris que ces gens là étaient susceptibles.

    Considérant ma vie de criminel précoce comme appartenant à un passé dans lequel je ne tenais pas à replonger de si tôt, je tenais surtout à éviter les ennuis. En dépit du fait que mes vieux réflexes soient toujours présent et que je ne sorte jamais sans une lame dans la poche, mais il s'agissait surtout de prudence élémentaire.

    Laissant mes pensées vagabonder un peu, une question d'importance me revint en mémoire. Le type de la mairie m'avait répondu que c'était impossible, mais je désirais une autre opinion à ce sujet.


    - Est-ce qu'il existe un moyen de sortir de cette île, pour rentrer chez soi, par exemple ?

    Je devais bien l'admettre, cet endroit ne me plaisait pas. Il y avait quelque chose d'inexplicable ici et je ne tenais pas à m'attarder si j'avais une possibilité de sortie.
    Une île sans adulte, gérée uniquement par des enfants et des ados, c'était impossible. Sans parler des prétendus pouvoirs magiques, appelés "Plumes", que nous étions sensés posséder.
    Et tout était trop réel pour qu'il s'agisse d'un rêve, ma lucidité était également trop grande et le changement trop rapide pour que je sois devenu fou. On ne perdait pas pied avec la réalité du jour au lendemain, pas si fortement.


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Avril Andersen
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MessageSujet: Re: Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Icon_minitimeMar 29 Mar - 22:49

Avril trépignait intérieurement. Contenant difficilement son excitation, elle garda les yeux fixés sur le barman jusqu'à ce que celui-ci lui apporte finalement une grande chope de bière, une expression vaguement contrariée sur le visage que la petite fille ne remarqua même pas, trop concentrée sur sa nouvelle boisson.
Ravie, elle fit tourner trois fois le grand verre sur lui-même, admirant les reflets ambrés du liquide qu'il contenait. Quand elle eut fini son analyse, elle osa enfin tremper presque timidement ses lèvres dans la mousse légère. Avec un petit frisson, elle avala sa première gorgée de sa première bière. Avril ne savait pas vraiment à quoi elle s'attendait, mais fût un peu déçue. La boisson lui parut acre et sans grand intérêt, bien qu'un discret arôme sucré et enivrant puisse être perçu si on se concentrait bien.
Mais la déception fit vite place à un sentiment de triomphe. Elle avait réussi à obtenir sa bière sans se faire (trop) remarquer. August ne serait jamais au courant, et elle pourrait renvoyer la balle à Décembre (la jeune fille n'était pas assez clairvoyante pour se rendre compte que, si elle se vantait auprès de son frère ennemi, celui-ci risquait fortement d'informer leur aîné de son escapade, et donc qu'elle ferait mille fois mieux de s'abstenir).

Trop absorbée par sa boisson, elle écouta à peine ce que disait le jeune homme qui la lui avait offert.
Ce fût finalement son silence qui lui fit réaliser qu'elle devrait peut-être répondre à ses questions. Mais qu'avait-il dit, déjà?
Avril plissa les yeux et se concentra. Il avait commencé par se présenter. Et elle n'avait pas retenu son prénom. Tant pis. Ne voyant pas l'intérêt de donner le sien, elle continua sur sa réflexion.
Il était nouveau, enfin, c'était ce qu'il avait dit. Mais nouveau quoi? Mystère. Et re-tant pis.
Ensuite, c'est là qu'il avait commencé avec les questions.
Pourquoi des gens se baladaient avec des armes?

- Pour nous taper dessus, je suppose. Enfin, il n'y a pas de raison qu'ils te tapent toi... ni moi, bien sûr, ajouta-t-elle précipitamment, réalisant qu'elle devait faire semblant d'être de Bloody Lane.

- Sauf si tu vas dans un autre quartier, là il y a de bonne chance pour qu'on veuille te faire du mal. C'est absurde, je trouve. On ne leur a rien fait, et pourtant ils nous en veulent. C'est triste et ça sert à rien. Ça déchire des familles et des amis. Je peux même plus voir mes frères et ma sœur...


Avril était partie dans son grand discours philosophique sur la guerre des quartiers, sauf qu'elle n'avait pas prononcé une seule fois le mot "guerre", et que ce qui était limpide pour elle ne devait pas l'être autant pour son interlocuteur. Après quelques secondes de silence pensif, l'expression lointaine et un peu mélancolique apparue sur son visage enfantin s'effaça pour laisser place à une expression beaucoup plus neutre.
Estimant qu'elle avait répondu correctement à la question, elle passa sans transition à la deuxième, à savoir "peut-on quitter l'île?".
Re-réflexion.

- Les hirondelles arrivent à chaque printemps, et repartent ensuite dès que les températures ne leur conviennent plus, commença-t-elle pensivement. Si elles peuvent quitter l'île, je ne vois pas pourquoi nous, on ne le pourrait pas.

Peut-être parce qu'entre une hirondelle et un être humain, il y avait une énorme différence, autant sur le plan physiologique qu'au niveau de leurs capacités respectives. Mais ce genre de détail ne venait jamais à l'esprit d'Avril.

- Mais d'un autre côté, je n'ai jamais entendu parler du départ de qui que ce soit... Peut-être que les gens se plaisent bien ici.

Avril se replongea dans sa réflexion. Quitter l'île... L'idée ne l'avait jamais effleurée auparavant, mais si il y avait cette possibilité, choisirait-elle de rentrer chez elle? Les yeux dans le vide, elle compara les deux existences qu'elle avait mené jusqu'ici. Avant et après la lettre. Avait-elle plus perdu que gagné de chose en arrivant à Esplumoir?
En retournant à sa vie antérieure, elle perdrait de nombreux amis, et mais retrouveraient ses parents... Cependant, elle n'était pas sûre que cela vaille le coup. Pouvait-on vraiment qualifier de parents deux adultes qui, même s'ils aimaient leurs enfants, leur consacraient moins de temps qu'à leurs passions respectives?
Avril avait toujours été lucide sur ce point, et c'était d'ailleurs sûrement le seul sur lequel elle ne s'aveuglait pas. De toute façon, comment ne pas l'être, quand on reconnaissait à peine son père lorsqu'il rentrait à la maison après avoir été absent pendant presque un an? Quand votre mère séchait votre anniversaire ou le dîner de Noël pour s'enfermer dans son laboratoire?
Au fond, la vie était plus douce et plus remplie sur l'île... Enfin, c'était le cas avant la guerre. Désormais, tout semblait gris et sans saveur.
Écœurée, elle repoussa un peu sa bière, avant de lâcher :

- On ne peut sûrement pas, en fait. Autrement, il y a longtemps que les gens auraient fui. L'île est trop dangereuse, maintenant.

Une idée la frappa à cet instant :

- En plus, tu es presque un adulte. Bientôt, l'île ne voudra plus de toi.

Plate constatation. Pas totalement véridique, en plus. Il n'y avait pas d'adultes sur l'île, c'était un fait. Des adultes s'étaient fait tuer sur l'île, c'en était un autre. Mais rien ne prouvait que tous les enfants ayant atteint l'âge adulte seraient tués. Et encore moins par l'île elle-même. C'était une vision simplifiée et enfantine de la situation.
Inconsciente de l'âpreté de ses paroles, Avril se tourna vers son interlocuteur, très sérieuse.

- J'ai répondu à tes questions?






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MessageSujet: Re: Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Icon_minitimeVen 29 Avr - 6:36

    Que les gens se baladent armés pour utiliser ces armes sur d'autres, je m'en doutais un peu. On ne se balade pas avec une arme en évidence si on est pas prêt à se battre ou complètement stupide. Même en tenant compte du fait que la majorité de la population soit composée de jeunes enfants incapables d'assumer le danger des armes qu'ils maniaient. C'est pourquoi je demandais confirmation de ma conclusion :

    - Il y a une sorte de conflit entre les différents quartiers ?

    C'était la conclusion qui m'était le plus logiquement venue à l'esprit, mais c'était la raison de ce conflit qui m'intéressait tout particulièrement. Bien que je ne sois pas à cours d'idées pour en tirer profit, si je devais rester sur cette île, je préférais ne pas être cloitré dans mon quartier.

    La confirmation du fait qu'il n'existait aucun moyen de s'en aller me convainquit d'autan plus de chercher à solutionner cette histoire, en en tirant une récompense quelconque si possible.
    Sa dernière réplique à ce sujet m'intrigua, cependant. Qu'est-ce que cela signifiait ? Qu'une fois adulte, l'île nous renvoyait ? Ou que le sort qui m'attendait d'ici un an ou deux serait un peu moins léger ?


    - Qu'est-ce que tu entends par "l'île ne voudra plus de toi" ? Qu'est-ce qui se passe dans ces cas là ?

    Si une sorte de "jugement divin" devait me tomber sur la tête, j'aimais autant m'y préparer au mieux. Quitte à tenter de quitter l'île, aussi impossible que cela semble être, pour y échapper.

    - En dehors de ça, je n'ai plus trop de questions, non. Mais si tu as des conseils ou que tu connais les personnes à éviter, je suis toujours preneur.

    Je préférais, en général, m'informer de moi-même sur les gens, mais un avis extérieur serait toujours utile. De toute manière, en dehors des possibles dangers surnaturels que semblait receler l'île, le reste était relativement gérable. J'étais sur une île pleine de gosses naïf que je trouverais bien un moyen d'exploiter à mon profit en attendant la date fatidique.
    Certes, il me faudrait un peu de temps pour m’habituer, mais je parviendrais très vite à tirer mon épingle du jeu, n'étais-je pas le garçon génial qui avait mis en boite bon nombre d'adultes par la passé ? Quelques enfants et adolescents en crise, ce serait du gâteau.


    [Toutes mes excuses pour cet abominable retard. J'ai été très pris et peu inspiré ces derniers temps]

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Avril Andersen
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MessageSujet: Re: Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Icon_minitimeVen 1 Juil - 22:45

- Il y a une sorte de conflit entre les différents quartiers ?

Avril, tout occupée à créer un tourbillon dans sa bière en faisant tourner le plus vite possible la chope sur elle-même, prit tout de même la peine de s'interrompre pour jeter un regard perplexe au type. C'était pas tous les jours qu'elle croisait quelqu'un qui était encore moins bien informé qu'elle. Évidemment, elle avait déjà occulté le fait que lui venait tout juste de débarquer alors qu'elle vivait depuis 3 ans sur l'île.
Ayant attrapé une paille qui se trouvait par là (on ne précisera pas comment une paille est arrivée là... on est dans un bar, on va dire que c'est normal, hein), elle entreprit d'avaler une seconde gorgée de liquide, espérant secrètement que ce serait meilleur avec. C'est donc en mâchouillant à moitié sa paille qu'elle marmonna :

- Bah oui, c'est la guerre des quartiers. Tu sais ce que c'est qu'un quartier, au moins?

Elle avait l'air condescendante, comme ça, n'est-ce pas? Ce que le type ne pouvait pas savoir, c'est qu'elle-même avait mis une semaine à assimiler le concept de quartier, et qu'il avait fallu tout lui ré-expliquer en détail quand la guerre avait commencé pour éviter qu'elle fasse des âneries due à son ignorance. Elle continuait quand même à faire n'importe quoi dans les quartiers adverses, mais au moins, c'était en toute conscience.

- Qu'est-ce que tu entends par "l'île ne voudra plus de toi" ? Qu'est-ce qui se passe dans ces cas là ? En dehors de ça, je n'ai plus trop de questions, non. Mais si tu as des conseils ou que tu connais les personnes à éviter, je suis toujours preneur.


Elle repoussa la paille, déçue. La bière était toujours aussi âcre et peu agréable. Peut-être devrait-elle essayer avec du vin? Ou de la vodka? Et peut-être devrait-elle répondre aux question du garçon, aussi? Ayant autant de patience que de logique, tout ce cirque commençait à ennuyer sérieusement la gamine. Mais elle s'y était engagée. Le truc, c'est qu'elle-même n'était pas sûre de ce qu'elle disait. La guerre, Adieu, The Reaper Mask, les adultes assassinés il y a quelques années de ça... Tout ça se mélangeait dans sa petite tête incohérente. Parler avec Avril était un véritable exercice de logique, puisqu'il fallait réussir à démêler et faire les liens entre tout ce qu'elle sortait pêle-mêle. Elle se concentra quelques instant (chose ô combien rare) avant de débiter d'une traite :

- Je sais que des adultes se sont fait tuer parce qu'ils étaient trop vieux, mais je sais plus par qui, c'était il y a longtemps, quand j'étais pas encore sur l'île, mais de toute façon, tu es vieux, enfin, un peu, et j'ai jamais vu des gens beaucoup plus vieux que toi, et pourtant on continue à grandir, donc je sais pas où vont ceux qui sont trop grand, mais... enfin bref.

Oui, c'est horriblement clair, Av'. Et quelle conclusion grandiose! Plus qu'à espérer que M. Sinistre est suffisamment futé et attentif pour tirer ses propres conclusions.

- Et puis, honnêtement je suis pas super au courant de tout ça, mais mon frère m'en a parlé, d'ailleurs c'est sûrement lui que tu devrais aller voir si tu veux vraiment apprendre des trucs fiables. Euh, j'en étais où? Ah, oui. Donc il y a deux organisations louches sur l'île. Une qui s'appelle Adieu, et l'autre, j'ai oublié, mais c'est une histoire de masque... Et à mon avis, c'est à cause d'elles que la guerre a éclaté, parce que d'après Décembre, "ils se réunissent pas pour discuter de broderie autour de petits fours". Je crois qu'il faut comprendre qu'ils font des trucs pas clairs. Il parle jamais clairement, ça m'énerve.

Avis à la population, Avril ne sera jamais politicienne, mais elle pourra se reconvertir en perroquet, c'est utile aussi, non? Et inutile de préciser qu'elle est très mal placée pour critiquer les autres sur leur façon de parler, étant donné qu'il faut un décodeur spécial pour la comprendre, les trois-quarts du temps.

- Mais de toute façon, sans vouloir te vexer, tu es dans le quartier le plus dangereux, et t'as pas l'air du genre à aller te battre avec ceux des autres quartiers, donc t'es tranquille.

Il y eut un léger flottement, et la gamine se sentit brusquement mal à l'aise. C'est ensuite qu'elle tourna la tête et aperçut le barman qui la regardait d'un air très suspicieux. Elle pouvait presque entendre les rouages tourner dans sa tête. Pas bon signe.

- Euh, je voulais dire, dans notre quartier, évidemment! Je serais pas assez bête pour venir ici si j'étais d'Avenue of the Roses... C'est qu'un exemple, hein!

Et elle s'enfonce, cette crétine. Évidemment, le barman ne fut pas dupe, qui l'aurait été? Quand il commença à s'approcher d'un air furieux (étant donné qu'il devait avoir une petite quinzaine d'année et un visage rond enfantin, ce n'était pas aussi intimidant qu'on aurait pu le croire), elle décida qu'il était temps de se faire la malle.
Elle se tourna vers le type et lui adressa son plus beau sourire innocent (elle eut l'air un peu cruche, d'ailleurs) :

- Euh, il a pas l'air content, peut-être qu'il y avait vraiment une limite d'âge, en fait... Du coup, je ne vais peut-être pas m'éterniser, et...

Remarquez qu'elle continue à jouer la comédie même en ayant été totalement grillée. Je vous laisse décider si c'est une preuve de bêtise ou de bon-sens...
Au fait, vous vous demandez peut-être pourquoi elle s'est interrompu comme ça, au milieu d'une phrase (remarquez, elle aurait très bien été capable de finir une phrase comme ça). Tout simplement parce que sa charmante Plume avait décidé de se ramener, et qu'elle observait avec fascination le patron s'approcher au ralenti vers elle, le moindre de ses mouvements décomposé minutieusement. En l’occurrence, il était en train de se gratter les fesses tout en marchant, et un petit geste qui aurait duré deux secondes à peine en temps normal allait bien prendre 20 fois plus de temps. Dommage pour lui. Avril eut mesquinement envie de prendre une photo, mais faute d'appareil, elle abandonna l'idée pour se tourner vers son interlocuteur, s'attendant à le voir figé comme la plupart des gens dans la salle. Mais non. Il bougeait tout à fait normalement. La gamine n'ayant as l'habitude de s'étonner pour un rien en conclut simplement qu'elle l'avait englobé dans la bulle de temps accéléré qu'elle avait malencontreusement créée.

- Bon, bah en fait, on peut continuer à discuter jusqu'à ce que ma Plume se mette en grève, si tu veux. Ou alors on peut regarder les gens au ralenti, c'est assez marrant aussi. Au fait, c'est quoi ta Plume? Et je m'appelle Avril, sinon, je sais plus si je te l'ai déjà dit.

Et la voilà repartie dans ses discussions décousues, pas perturbée pour un sou bien qu'elle soit coincée dans une bulle hors-temps, avec un barman en colère qui peut lui tomber dessus au moindre caprice de son don, et un type qui doit être vaguement paumé à sa droite. Bienvenue dans l'univers déluré d'Avril!


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Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril] Vide
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Peu importe la bouteille, tant qu'on a l'ivresse [PV Avril]

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