— Esplumoir ;
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Before a Storm {June}

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Fehla Wise
Fehla Wise

Bloody Lane

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Before a Storm {June} Vide
MessageSujet: Before a Storm {June} Before a Storm {June} Icon_minitimeDim 29 Mai - 15:17

{La petite fille, dans la chambre vide a peur….

Il y a des endroits sur la petite île qui resplendissaient de vie et d’amour et où le bonheur semblait couler tel du miel des langues déliées de ses habitants ; il en allait ainsi pour la plupart des quartiers, surtout pour Chocolate Town. Le quartier acidulé aux habitants enfantins et joyeux, egayait de sa simple présence toute Esplumoir ; s’y balader relevait de l’enchantement et vous laissait des souvenirs inimaginables.
Mais ce rp ne se passe pas dans ce quartier fabuleux… Ce rp se passe dans un endroit sombre et répugnant où les habitants ne mettent pas les pieds. Il n’y a que les fous pour s’y rendre ; et à leur sortie, ils ne sont plus des fous. Ils deviennent pire….


°

C’était un jour de temps gris, monotone de ce joli mois de mai, où les lourds nuages de suie cherchaient à se combattre sans se soucier de la terre ébranlée ; l’île paradisiaque n’était jamais à l’abri des orages et lorsque le ciel déversait des torrents de larmes, mieux valait rester bien au chaud chez soi et attendre que la colère céleste passe. Il n’y avait que les fous pour sortir de chez eux lors d’un tel évènement ; Fehla appartenait à cette catégorie. Après tout qu’est-ce qu’il pouvait y avoir de plus dément qu’une psychologue tordue avec un rire d’aliénée et un regard de psychopathe ?! Pas grand-chose si vous voulez mon avis.
La fin de matinée et le début d’après-midi avait gardé cette teinte ennuyeuse sans qu’une seule goutte de pluie ne vienne piétiner le sol de terre ; les cieux semblaient se tenir tranquilles pour le moment si on omettait les coups de tambours qui résonnaient de temps à autres et les éclairs de lumières blanches qui zébraient parfois le ciel. C’était une journée parfaite pour s’enfermer à la bibliothèque et lire de bons vieux romans occultes à la couverture sombre et aux pages jaunies à la senteur rance ; elle avait bien choisi son quartier de résidence, elle n’était qu’à deux pas du vieux bâtiments branlant riche en trésors poussiéreux qui n’avait de valeur que pour une poignée d’érudits dans son genre – un érudit de 17 ans, si c’est pas comique !
Elle avait lu beaucoup de livres dans sa vie ; il en trainait des centaines chez elle, volés à travers le monde par ce sublime système de courrier qu’elle adulait plus que tout dans ses moments là ; quelques livres rares avaient même eut le droit à un traitement spécial et se trouvaient bien cachés, à l’abri des regards indiscrets de convoitise. Une voleuse ? Des remords ? Même pas en rêve, le simple bonheur de posséder ces ouvrages était un luxe non négligeable qui lapidait son cerveau, la rendant gaga. Pire que des tourtereaux collés l’un à l’autre en train de roucouler H24 !

Notre histoire commence donc à la bibliothèque par un temps d’orage ; elle avait ignoré avec superbe les bibliothécaires – bah ouai, ils lui ont piqué le job qu’elle convoitait ! – et s’était dirigé vers le fin fond de la vaste salle dans l’espoir de se retrouver avec sa compagne Solitude pour elle-seule ; et les livres. Parcourant les rayons du regard, elle finit par jeter son dévolu sur un ouvrage plutôt récent – disons une cinquantaine d’année – censé retracer les premières traces de vie sur Esplumoir. Elle s’installa confortablement à même le sol, le gros manuscrit posé sur ses genoux et parcouru les pages avec intérêt ; et le temps s’écoula, vicieux jusqu’à ce que sonne seize heure.
Elle était arrivée à un passage concernant les cachots qui se trouvaient dans le quartier neutre. A vrai dire, elle n’y avait mis les pieds qu’une seule fois en deux ans de présence alors même qu’elle avait trouvé le sanctuaire fort intéressant ; mais ce qu’elle lisait à présent l’informait qu’un trésor probable se cachait dans les méandres profondes du lieu maudit. Intéressant, très intéressant ; était-ce une légende, un conte ou une vérité ? Voilà, sa curiosité était piquée au vif, fallait qu’elle vérifie !

Elle abandonna le livre à ses étagères poussiéreuses et sans plus se préoccuper de la pluie fine qui s’était mise à tomber et trempait ses épaules dénudées, elle se dirigea de sa démarche branlante vers les cachots, frissonnant en sentant la caresse glacée de l’eau s’infiltrer jusqu’à ses os : quelle idée aussi de porter des robes vous vêtant à moitié ! Tant pis, qu’à cela ne tienne, elle ne comptait pas faire demi-tour.
D’après le bouquin soigneusement étudié, le trésor devait être enfoui au plus profond du plus lointain lieu de mort dans le labyrinthe que formaient les cellules lugubres ! Quoi de plus alléchant pour une psychologue psychopathe ?! Rien, mise à part peut-être une rencontre totalement hasardeuse avec un cas d’étude très particulier et très intéressant…

Après une demi-heure de marche – peut-être un peu plus, elle n’a aucune notion du temps cette petite ! – elle finit par se mettre à l’abri sous l’arche qui annonçait le début du dédale de peur et de hurlement. En fait ce qui manquait sur cette île c’était un moyen de transport rapide et efficace ; genre, elle n’aurait pas pu avoir un don d’illusion si puissant et réaliste qu’elle pourrait se faire apparaître une voiture, une moto, un vélo ou même un cheval ?! Ca aurait été tellement mieux que cette malédiction pourri que le contrôle des émotions ! Qu’elle ne contrôlait pas du tout d’ailleurs.
En même temps, fallait dire qu’elle n’y mettait pas beaucoup du sien, alors même qu’il aurait été logique de penser qu’après un peu d’entrainement elle aurait pu le maitriser à la perfection… Et donc d’éviter les bourdes du genre « je pique une crise de colère parce que t’es trop agaçant et du coup j’ai mes émotions qui débordent et tu repars en pleurant parce que je te fais trop peur ! »
Mais trêve de divagations, il était tant d’explorer le lieu de malheur et de débauche qui se profilait derrière elle : elle entra. Bien sur il faisait plutôt sombre à l’intérieur et bien sur elle avait dans son petit sac en bandoulière qu’elle emmenait partout, une lampe torche qui faisait très bien l’affaire. Elle l’activa et bientôt tout lui paru plus clair et plus glauque. Un frisson d’excitation lui parcouru l’échine alors qu’un sourire démentiel étirait ses lèvres pâles. Elle gloussa de manière machiavélique en s’enfonçant dans la pénombre, disparaissant bientôt au détour d’un couloir.

Ce qu’elle ne savait pas, c’est que la solitude qu’elle aimait tant n’était pas du tout au rendez-vous ce jour là… Et dans les couloirs de la mort, une autre vie déambulait sournoisement….


Dernière édition par Fehla Wise le Jeu 2 Juin - 20:40, édité 1 fois
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June A. Preston
June A. Preston

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Before a Storm {June} Vide
MessageSujet: Re: Before a Storm {June} Before a Storm {June} Icon_minitimeJeu 2 Juin - 18:40

« You are the fugitive,
But you don't know what you're running from,
You can't kid us,
And you could'nt trick anyone,
Houdini, love you don't know what you're running away from.»


    Les gouttes roulaient sur le verre, elles jouaient à celle qui arriverait en bas le plus vite. Elles étaient des centaines, des millions, innombrables tant elles étaient rapides. Elles s’emmêlaient, se séparaient, se rejoignaient pour se quitter, telles de petites vies futiles et sans importances. Peu d’entre elles s’unissaient pour ne jamais s’abandonner, là plupart ne faisaient que se croiser.

    June avait les yeux rivés sur la vitre, suivant les parcours sinueux de chacun de ces fragments de vie. Un voile couvrait son regard perdu, comme s’il admirait un spectacle invisible. Son nez fin et retroussé frôlait presque la surface lisse et froide, sa bouche – qui avait pris une teinte violette due au froid – expiré de la vapeur pareil en tout point à de la fumée , qui se déposait sur le verre avant de disparaître en l’espace de quelques instants.

    La jeune fille approcha un de ses longs doigts fins près de la fenêtre. Lorsque le contacte se produisit, un frisson la parcourut, mais elle n’y prêta attention. Si elle voulait être forte, elle ne devait se laisser atteindre par des sentiments, des émotions ou même des douleurs et autres choses paraissant insupportables. Elle ne devait pas être faible. Jamais.
    Son doigt glissa sur la buée, de grosses gouttes se formèrent par sa chaleur, coulèrent sur sa peau de porcelaine, parcoururent son avant-bras, jusqu’à son coude où elles se décrochèrent et vinrent mourir sur le sol dur et froid. Son index virevolta, laissant nettes les endroits où il passait contrastant avec le flou de cette vapeur. Elle s’arrêta, fixa un instant la vitre froide avant de se détourner et de partir.

    Elle aimait la pluie. C’était la seule chose qui ne semblait pas artificielle, joyeuse et parfaite. Comme si elle était là pour rappeler à tous que tout n’était pas utopique et idéal, que la vie n’était pas un rêve. Pour que les gens ouvrent les yeux et voient leur naïveté dans la plus minuscule larme de pluie. Ceux qui nous voient de là hauts savent que nous ne sommes rien de plus que des poussières dans l’univers avec nos vies auxquelles nous nous accrochons comme à des bouées de sauvetage alors que notre fin est inévitable.

    Futilité, futilité, futilité ! Tout n’est que futilité ! Pitoyable.
    Les gens se confortent dans ces artifices, se créent des besoins, se rendent dépendants alors qu’ils se disent libres.
    Pitoyable.

    June ouvrit la porte de son pavillon, le vent souleva sa fine robe de dentelle blanc rosé Chloé, qui voleta sous la brise et se mouilla en quelques instants sous l’averse. Ses pieds étaient nus sur le sol froid, un frisson crispa ses membres et fit parcourir sa peau de chair de poule. Mais ce n’était que physique, le froid ne l’atteignait pas, ou en tout cas elle ne le voulait pas. Elle leva son visage vers le ciel, ses yeux clos étaient démaquillés par l’eau, qui se mêlait à ses larmes. Des gouttes noires roulaient sur ses pommettes. La pluie ? Ses larmes ? Elles ne formaient plus qu’un. Ses longs cheveux bruns si soyeux et brillants à l’accoutumée étaient à présents trempés, lourds et souillés de pluie.

    Elle entre ouvrit ses yeux embués de larmes, ses yeux verts qui à présent semblait véritablement vivants, comme si le voile habituel s’était envolés. Sa carapace n’était plus là pour la protéger, elle était faible et fragile. Le froid lui pris les os, elle grelotta, ses dents claquèrent et sa bouche vira au bleu. Elle fixa le ciel, derrière ces nuages noirs perçait un rayon de soleil. Les éclairs zébraient le ciel et le tonnerre grondait comme jamais. Elle pleura de plus belle en regardant le faible halo de lumière qui nimbait les nuages au loin.

      - « Adam ! Adam… Pourquoi tu me laisses comme ça ? Tu n’as pas le droit ! Adam ! Sauve-moi, je ne veux plus vivre ! Je ne le mérite pas, je veux te rejoindre. Je veux être avec toi, je ne suis rien sans toi ! Adam… Ou suis-je, c’est quoi cet enfer ? C’est quoi ce pouvoir qui m’empêche de mourir et de souffrir. Même si je me prends une balle, je guéris, même si on me plante un couteau, je guéris. Je ne veux plus être forte, je veux être faible et lâche pour mourir ! Qu’avons-nous fait pour être ainsi séparés ? Adaaaam, Adam… Aide moi… »



    La jeune fille tomba à genoux et pris sa tête entre ses mains. Les larmes fusaient, elle ne pouvait les retenir. Elle craquait, ça devait arriver. Si l’enfer existait alors c’était alors elle y était depuis la disparition de son frère. Enfermée dans cette enveloppe charnelle alors que son esprit était depuis longtemps partie avec lui. Un pantin, une poupée de chiffon, une marionnette, ou que sais-je encore ; voilà ce qu’est June. Et y’a un bon mec là haut qui s’amuse avec elle, c’est son jouet, son amusement journalier. Il la torture parce que chacune de ses pensées le distrait, il la fait pleurer parce que chacune de ses larmes est un feu d’artifice, il la tue à petit feu, parce que son pouvoir l’empêche de mourir et son châtiment est éternel. Il est vil.

    Il y eut du bruit dans l’allée. Quelqu’un arrivait, quelqu’un allait la voir ainsi, elle, June Aria Preston. Elle ne ressentait aucun sentiment, n’était atteinte par rien, n’était pas assez faible pour pleurer ou quoi que ce soit. Elle était belle, intelligente et riche. Et elle devait le rester, personne ne devait rien savoir sur ce qu’elle était vraiment. Elle courut, courut, courut à perdre haleine par la forêt, par les champs et les bois, là où personne ne s’aventurait, là où personne ne la surprendrait. Elle allait là où elle était sûre qu’on ne risquerait de la voir. C’était une habitude. Elle s’y cachait pour pleurer, ou elle y allait pour se calmer quand elle sentait qu’elle allait perdre le contrôle du jeu. Quand elle savait qu’elle allait traiter les autres comme des moins que rien, qu’elle allait les manipuler à mauvais escient ou quand elle allait leur révéler sa nature directement ou indirectement.

    June arriva dans les couloirs sinueux des cachots. Elle s’arrêta, souffla par grande bouffée. Elle avait couru une distance immense, alors que le vent lui avait fouetté le visage, et que la pluie avait enflammé chaque centimètre carré de sa peau. Ses pieds nus étaient lacérés de traces d’herbe et saignaient à certains endroits. Elle remercia chaque une de ses heures d’entraînements qui lui avaient permis de faire ce chemin. Sa peau était parfaitement blanche, teintée de zone bleutée, légèrement violacée à cause du froid. Ses bras étaient coupés à certains endroits et ses jambes aussi. En l’espace de quelques secondes toutes ses blessures se fermèrent et disparurent. Il n’y avait à présent que les herbes et feuilles coincés dans ses cheveux qui témoignait de se course effrénée.

    Elle marcha quelques pas, s’engouffrant dans une galerie. Elle resterait ici tant qu’elle ne sera pas calmée, personne ne pouvait la voir ainsi, sinon elle avait perdu et jamais elle ne perdait. Jamais. Elle essuya le maquillage qui avait coulé, par chance son mascara était waterproof et était toujours en place. Elle retira les copeaux de bois coincés dans ses cheveux et mordit ses lèvres pour qu’elles deviennent rouges, aussi rouges que du sang. Elle remarqua qu’elle avait perdu une de ses deux boucles d’oreilles. Une perle. Peu lui importait, elle irait en reprendre une chez Cartier.

    Malgré son état, elle restait belle, comme à son habitude elle rayonnait. C’était ce qui lui restait. Ses doux yeux verts où le voile était retombé fixaient le ciel. Elle était restée près de l’entrée des cachots, à l’abri où elle ne pouvait être vu. Elle ne voulait rentrer, étant claustrophobe, l’idée des couloirs noirs, sans bruit et sans aération la crispait d’horreur. Elle respirait de grandes bouffées d’air pour ne pas y penser. Un éclair tomba tout près d’elle, et une seconde plus tard le tonnerre rugit. Elle ne cilla pas et resta le regard perdu dans le vague, admirant les larmes du ciel.

    Le ciel pleure et elle pleure avec lui.
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Fehla Wise
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MessageSujet: Re: Before a Storm {June} Before a Storm {June} Icon_minitimeJeu 2 Juin - 23:22

    { Don’t call me crazy

    Exploration. Admiration. Extase.
    Simplement muni de ces trois mots il était facile de décrire l’état actuel dans lequel se trouvait Fehla ; elle aurait pu vivre dans les cachots, elle les trouvait éblouissant, passionnant, pleins d’histoires à lui chuchoter, doux murmure plaintif des murs de pierre froide, des squelettes parfois encore présent, enchainé à leur mur pour une éternité qui n’appartenait qu’à eux, attendant de tomber en poussière, rongés par les rats, seuls habitants du sinistre lieu indécent. L’adolescente déambulait dans un rêve éveillé, son cœur cognant avec violence contre ses côtes, provoquant en elle la douloureuse excitation d’une découverte nouvelle ; comment les gens pouvaient-ils ressortir fous de ce si merveilleux endroit pleins de promesses ? Fehla ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre ; elle était trop extatique pour ne serait-ce que songer un seul instant aux autres.

    Elle était seule, infiniment seule, en compagnie d’une montagne de merveilles qui n’attendaient plus qu’elle pour se confier, avouer tous leurs crimes, leurs péchés et repartir avec son âme hypnotisée au plus profond des enfers. Si le paradis du Diable avait du échouer à un endroit, ce n’était sans doute pas celui-ci ! On faisait toute une montagne de ces cachots, de leurs cadavres et des pseudos-monstres et âmes perdus censés y déambuler. Mais la jeune fille les attendait, les hideux monstres censés hanter les lieux, elle les accueillerait les bras ouvert, avec chaleur, contre sa poitrine, leur offrirait son sang pulsant avec force dans ses larges veines et les laisserait se repaître de son âme et de son corps, s’offrant entièrement à une adoration morbide de se voir ainsi dévorée, lacérée, étripée…

    Oui, Fehla était ce genre de fille sadomasochiste qui n’ont peur de rien, surtout pas de la passion, du gore et de la douleur. J’irai même jusqu’à dire que cette dernière la faisait se sentir vivante. Tous comme les insultes qu’elle échangeait à longueur de temps avec Lukas. Ou encore quand elle cherchait à tout pris à savoir ce que June cachait dans son cœur ; ou bien ce que l’île cachait au fond de son âme. Et elle voulait cracher à la face du monde toute cette haine et cette rancœur qu’elle ressentait lorsque sa plume remontait chatouiller sa mémoire et signifier sa présence !
    Mais pas maintenant. Maintenant, elle savourait avec une délicatesse et une ardeur toute personnelle, son parcours dans les ténèbres morbides des cachots d’Esplumoir, sa peau parcouru de frissons violents, le faisceau de sa lampe torche n’oubliant pas de balayer un seul centimètre carré du sol gris de poussières ; au loin on entendait de l’eau goutter en un bruit régulier : ploc. Ploc. Ploc. Sans doute une fuite qui laissait entrer la pluie torrentielle qui prenait la petite île pour cible et qui ne voulait plus cesser. Au final le ciel avait retenu sa colère avec tant de véhémence qu’à présent ce n’était plus un simple orage qui ébranlait la terre, c’était toute la pression accumulé par les dieux qui retombaient enfin… Et cette pression semblait lourde et longue à s’échapper, au vu des roulements de tambour qu’elle entendait parfois résonner dans les couloirs lugubres.

    Tout son amour du lugubre débordait d’elle comme un trop pleins ne pensant qu’à sortir, sortir encore. Ici, elle se sentait chez elle, à sa place, dans son monde ; l’idée de ressortir lui était devenue absurde et elle progressait lentement, enregistrant le moindre détail dans sa mémoire, cherchant le moindre indice, la moindre petite chose qui pourrait lui dire « oui, continue, tu es sur la bonne piste » et même si au final ce trésor n’était qu’une excuse inventé par les anciens d’Esplumoir pour faire venir les pauvres petites créatures insouciantes qu’étaient les enfants dans les enfers de la douleur, ils étaient mal tombé avec elle : elle frôlait l’extase rien que de laisser glisser ses pieds nus sur les dalles de pierre froides et de sentir les frissons courir sa peau humides de la pluie diluvienne qui avait trempé sa robe.

    Ses pieds nus, parfaitement, car elle avait laissé ses chaussures à l’entrée, cachées dans la pénombre, ses talons provoquant un boucan d’enfer dès qu’elle mettait un pied devant l’autre dans le couloir étroit où chaque bruit résonnait et se trouvait amplifié de manière sournoise ; sans ses chaussures elle devenait aussi silencieuse d’une souris. Et elle n’éprouvait nulle angoisse de se couper ou de se cogner bien qu’elle se sache totalement maladroite et d’un équilibre précaire lorsqu’elle se tenait debout. Comme le disait si bien Baudelaire, elle avait la grâce de l’Albatros lorsqu’il se trouvait obligé de rejoindre le sol, laissant choir ses grandes elles blanches sur le sol, provoquant une gêne immense pour le rendre lourd et pataud. Elle, s’était un peu ça. Elle perdait le peu de charme qu’elle dégageait une fois qu’on la voyait se déplacer mais comme elle n’accordait aucune importance sur ce que les autres pensaient d’elle, au final, elle ne s’en sortait pas mal.

    Plongée dans ses réflexions, tout en étudiant attentivement son environnement, elle finit par arriver dans un cul de sac. Un froncement de sourcil entacha l’expression de joie extatique se peignant sur son visage, un soupir s’échappa de ses lèvres et elle posa le bout de ses doigts sur la roche gelée, effectuant une légère pression, hésitant entre chercher une porte-cachée-qui-se-trouvait-peut-être-là-et-dont-le-livre-n’avait-pas-parlé ou rebrousser chemin et en prendre un autre à un croisement qu’elle n’aurait pas vu, tellement absorbée qu’elle était dans ses élucubrations morbides.

    Bien évidemment le livre était un menteur. Aucun trésor ne se cachait dans ces lieux d’une horreur passée. Mais bon, même si on fond d’elle, elle le savait, elle ne pouvait s’empêcher, maintenant qu’elle était là, de tout explorer. Et puis, au moins, elle était à l’abri de la tristesse divine aux larmes lourdes de sens qu’elle était incapable de comprendre, simple et pauvre mortel qu’elle était. Les humains ne pouvaient comprendre la météo ; pas plus qu’ils ne pouvaient comprendre les Dieux. Ils étaient fait de pêchés, seulement de pêchés et ils aimaient ça. Fehla était humaine, elle aimait pêcher, surtout quand il s’agissait de gourmandise, de paresse, de luxure et d’envie… Elle n’était pas avare, surtout de connaissance ; elle n’était pas colère, surtout pacifique ; elle n’était pas orgueil, elle se fichait de son égo comme de sa première chaussette. Comme quoi, on ne pouvait pas être parfaite.

    Au final, les catacombes n’étaient pas si intéressantes qu’elles le promettaient ; il ne dormait en leur cœur aucune trace d’un quelconque trésor même aux yeux de l’adolescente gothique et trash. Elle en avait fait le tour assez rapidement en fin de compte et elle entendait toujours la pluie marteler le sol de ses milliards d’aiguilles ; aucune envie de retrouver la lumière du jour. Mais elle sentait déjà l’ennui étreindre son cœur de rester dans le sombre cachot sans plus aucun but pour la faire avancer dans son dédale de prison. Aussi prit-elle la, ô, très grande décision de retourner affronter la pluie battante et le froid glacial qui allait pénétrer sa peau, glacer ses os, endormir ses muscles, bleuir ses lèvres, geler ses cils, endormir ses sens de mille baisers sournois….

    Ainsi remontait-elle déjà les escaliers lorsqu’elle aperçu la silhouette féminine protégée de la météo brutale et sans pitié sous l’arche des catacombes, dans la triste et faible clarté nuageuse ; cette silhouette, pour l’avoir poursuivie plus d’une fois, elle la connaissait bien et elle se garda bien d’appeler la jeune fille à laquelle elle appartenait. Elle gravit les marches en silence et déboucha peu de temps après juste derrière june, un peu sur sa gauche de manière à entrer dans son champ de vision mais aussi en pouvant observer son expression ; même si elle avait tenté de le cacher, la gothique pouvait encore apercevoir les traces de larmes légères mais flagrantes : elle avait les yeux légèrement rougis bien qu’encore habilement dissimulé par son mascara waterproof. Beaucoup n’y aurait vu que du feu mais en tant que sujet d’étude, June était constamment observée par la brune curieuse à l’œil de lynx. Elle s’était juré de découvrir de quel bois se chauffait l’adolescente ombrageuse, il lui fallait donc la garder constamment à l’œil… Mais elle ne fit aucun commentaire sur cette tristesse récente – à moins que la sombre adolescente n’ait pleuré de rage ? Elle doutait pour la joie, ca ne lui ressemblait absolument pas ! Enfin au fond, elle avait du mal à comprendre sa manière d’être alors peut-être qu’au final certaines personnes étaient capables de la faire rire aux larmes ?...
    Non, décidemment trop peu probable, cette théorie ne tenait pas debout. Et elles n’avaient toujours pas échangé un mot, bien que Fehla esquissa un sourire avenant – qui en aurait fait frémir de dégout plus d’un tant il semblait dégouliner de bienveillance ! – mais elle savait qu’avec June il fallait être fin, très fin pour ne pas l’enfermer plus derrière la carapace qu’elle s’était forgée. Aussi décida-t-elle de la jouer décontract et détaché. Elle n’avait encore jamais tenté cette méthode, elle finirait bien par trouver la bonne en tâtonnant.

    « Un sacré temps de chien, n’est-ce pas ? Serais-tu tombée par hasard toi aussi sur ce livre hideux qui dit qu’un trésor est caché ici ? Je t’enlève la peine d’aller le chercher, j’ai fouillé de font en comble, il n’y a rien que de la poussière, des rats et des sacs d’os… »

    Peut-être qu’en lui faisant croire qu’elle était assez stupide pour croire à cette histoire de trésor, elle allait doucement amener la jeune fille à la mépriser et ensuite baisser sa garde et avouer sans le vouloir quelques petites choses taboues et secrètes…


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June A. Preston
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MessageSujet: Re: Before a Storm {June} Before a Storm {June} Icon_minitimeSam 11 Juin - 21:27

Vole, vole petit papillon,
Avant que je ne t’arrache les ailes.
Joli, joli petit papillon,
Je t’aurais.


    La pierre froide lui glaçait le sang, des frissons la parcouraient, remontaient le long de sa colonne vertébrale et mourraient dans sa nuque. Sa robe déchirée au dos laissait voir sa si horripilante cicatrice. Elle lui barrait le dos, était encore rose comme si la chair venait à peine de se reformer alors que plus de 7 ans s’étaient écoulés. Parfois elle la palpait, et un haut-le-coeur la prenait, comme si toutes les images de son passé ressurgissaient en elle pour la hanter et ne jamais la quitter. Le noir de cette soirée, le blanc de la neige, le froid qui gelait sa peau et le sourire d’Adam qui lui disait que tout se passerait bien, qu’il était là pour la protéger. Ça paraissait beau, mais ce sourire était la plus horrible des choses que June ait pu voir. L’adieu de la seule personne qui compte dans votre misérable existence, la perte de la chose qui donne un sens à votre vie. Et puis vous êtes seuls. Seul comme un pauvre rat mort. Alors y’a des espèces de fantômes, d’êtres, qui s’activent autour de vous. Ils vous murmurent des mots hypocrites, amplis d’écoeurante compassion et ils pensent vous redonner goût à la vie. Seulement ils ne font que vous enfoncer petit à petit un peu plus dans les méandres des enfers.
    Un vide ne peut être comblé que par la cause du manque. Ça ne sert à rien de vouloir le faire disparaître, quitte à tout détruire. Et c’est ce qui arrivait à June. Petit à petit elle se détruisait, s’émiettait et allait finir par n’être que poussière. On naît poussière et l’on retourne poussière n’est-ce pas. Soit. Plus vite sera le mieux.

    Lorsqu’elle était arrivée sur l’île, elle s’était imaginé un instant que grâce à son pouvoir, elle pourrait faire disparaître cette horrible preuve de son passé. Mais celle-ci ne voulait pas la quitter, elle avait essayé par tous les moyens. Impossible. Elle resterait encrée en elle, en lui soufflant à chaque instant : Non tu n’oublieras pas, je ne te laisserais pas guérir de ce mal qui te ronge. Ahah.
    Mais qu’elle la laisse, que cette petite voix ce taise et qu’elle puisse dépérir en paix. QU’ON LA LAISSE !

    June serra les poings de toute sa force pour empêcher les larmes de ruisseler à nouveau. Elle sentit ses ongles s’enfoncer dans les pommes de ses mains. La douce chaleur du sang réchauffa sa peau glacée et il goutta sur la pierre, formant une tache rouge vif dans ce paysage gris. Elle sentait son organisme qui luttait pour guérir la blessure, mes ses ongles empêchaient la cicatrisation. Elle luttait contre son pouvoir, elle voulait être plus forte que lui. Elle ne voulait plus guérir, elle préférait voir son sang couler pour souffrir autant qu’Adam.

    Elle vit pour deux personnes. C’est dur pour un si petit être, aux épaules si frêles et à la douleur si profonde.

    La jeune fille s’en voulait. Elle n’avait pas le droit de craquer comme ça. Elle ne pouvait se permettre de se montrer faible et sensible. Le personnage qu’elle avait créé n’avait pas de sentiments. Il était fort, indépendant et sans sentiments. Ce n’était pas vraiment un être humain, mais c’était peut-être ce qui valait le mieux. Ne pas être humain. Ne pas se créer de besoins à longueurs de temps. Ne pas connaître l’amour ou la haine.

    June Aria Preston était ainsi et c’était parfait. Une carapace infaillible que jamais personne n’avait su briser. Et ces rares moments de faiblesse où elle redevenait la petite June, l’enfant, le joli coquelicot comme l’appelait son frère, et bien elle venait ici. Il n’y avait que les fous pour s’y aventurer. La légende disait que tous ceux qui y étaient entrés en étaient ressortis monstres. Ça arrangeait bien les affaires de la jeune fille. Elle serait tranquille. Mais même si elle était courageuse et téméraire, elle ne s’y risquerait pas. L’intérieur était noir, étouffant, exiguë, semblable aux abysses des enfers. Rien que d’y penser la jolie brune sentit sa gorge se nouer, l’oxygène lui manquer et son cœur s’accélérer. Sa claustrophobie était sa plus grosse faiblesse. Elle avait peur de la solitude, de manquer d’air, de ne pas voir où elle est et surtout de se sentir étouffée. Et c’était peut-être de là que venait son plus gros malaise, d’être ainsi enfermée dans une carapace d’acier, même métaphoriquement, provoquait chez elle une crise.

    Liberté, liberté, liberté.
    Elle rêve de liberté, mais n’est qu’une prisonnière, prisonnière de son petit jeu.
    Liberté, liberté, liberté.
    Elle s’autodétruit l’imbécile.

    Pourquoi jouer à ce jeu sans queue ni tête qui la fait se perdre elle-même ? Pour trouver un sens a une vie sans couleurs ni formes ? Pour faire comme si c’est elle qui avait choisi cette situation, comme si ça l’amusait ? Dans ce cas, elle serait sado-masochiste, et c’est peut-être ce qu’elle est au fond. Chaque geste, chaque mot, chaque sourire, chaque seconde est une égratignure de plus qu’elle s’inflige alors qu’elle fait l’air de rien. Et c’est ce qu’elle veut, c’est ce qu’elle cherche. Cela serait trop simple autrement.

    Qu’est ce qu’il peut bien se passer dans l’esprit de cette fille tordue, incompréhensible, fausse… ? Personne ne cherche a le savoir, car personne n’en a conscience. Sauf une fille. Fehla Wise. Une fille avec de longs cheveux bleus, un regard de dément et une allure torturée. Toujours vêtue d’habits sombres, légèrement gothiques et sinistres, rien qui ne puisse être dans le style de June. Mais cette fille n’a rien de normal. Elle cherche à comprendre ce qu’il se passe dans la tête des gens comme s’ils étaient les cobayes de ces expériences. Pourtant il n’y a pas grand-chose dans leurs pauvres crânes. Ils croient tous que la vie est belle et que le bonheur est possible mais ils se foutent tous le doigt dans l’œil. Et ça, faut pas avoir la science infuse pour le comprendre. Mais la différence avec elle c’est qu’elle est atteinte, timbrée et tout ce que vous voulez, du genre folle alliée prête à tuer des gens, un peu inhumaine et tout et tout. Et qui a t-elle choisi comme proie ? June. Tout ce dont la jeune fille n’avait pas besoin. Si elle s’est fait une carapace et inventée une personnalité ou même s’était forcée à jouer à un rôle idiot, ce n’était pas pour qu’une fille vienne tout foutre en l’air. Fehla lui vouait un véritable culte comme si elle était sa patiente. Elle la suivait, l’observait, l’examinait. Et June la fuyait, l’évitait, et ne pouvait la supporter. Un peu comme un jeu du chat et de la souris. Sauf que la pauvre petite s’épuise à lui courir après. Elle n’aura rien de June, elle ne baissera jamais la garde et ne laissera rien paraître. Abandonne joli petit papillon.

    Sauf qu’à ce moment-là…

    June n’était pas vraiment dans la possibilité de voir quelqu’un. Elle était à nu, dans un état déplorable. Nul ne savait qu’elle puisse avoir quelconque faiblesse. Elle qui apprécie être élégante, parfaite, inaccessible et incompréhensible. Comme si elle était la plus mystérieuse des femmes, la plus envoûtante et la plus belle. Mais à cet instant c’était tout le contraire. Les traces de ses larmes étaient encore visibles dans les sillons de maquillages qu’elles avaient créés ou encore dans ses yeux rougis. Sa robe était déchirée et laissait toujours deviner sa longue cicatrice, ses pieds étaient noirs et souillaient, sa peau était salie par la pluie et la terre, ses cheveux étaient emmêlés et défaits. Elle n’avait rien de la parfaite June.

    Et c’est ainsi que la vit Fehla.

    Heureusement elle n’avait pu voir son dos et sa longue cicatrice, hélas elle avait vu le visage de June et tout ce qu’il montrait. À l’instant où celle-ci l’aperçue, en l’espace de quelques millièmes de secondes, ses yeux se glacèrent et n’exprimèrent plus rien, un voile était retombé et sa carapace s’était reformée. Son cœur battait la chamade. Et si elle comprenait quelque chose ?
    Et si elle l’espionnait depuis un moment ? Et si June avait perdu ? Tout se chamboulait dans sa tête, plus vite, plus fort. Mais elle ne laissait rien paraître. Elle resta froide, impassible devant le regard bleu de la jeune fille qui l’observait avec gourmandise.

    « Un sacré temps de chien, n’est-ce pas ? Serais-tu tombée par hasard toi aussi sur ce livre hideux qui dit qu’un trésor est caché ici ? Je t’enlève la peine d’aller le chercher, j’ai fouillé de font en comble, il n’y a rien que de la poussière, des rats et des sacs d’os… » Lui dit la fille sur le ton de la conversation.

    June resta un instant perplexe, fusillant du regard la fille, comme pour essayer de lire dans ses yeux si elle avait vu ou deviner quelque chose. Après quelques secondes de silence qui parurent des heures, elle répliqua :

    « Je vais peut-être te décevoir mais non. Je ne suis pas comme toi, je ne jouis pas d’endroits si morbides et je ne me contente pas de ces plaisirs simples qui t’animent. Cela ne sert à rien de jouer à ce petit jeu avec moi, tu ne m’auras pas. »

    L’écœurante expression de Fehla mettait intérieurement en rogne June. Elle la regardait comme un morceau de gibier, comme un collectionneur qui trouverait une pièce unique, comme un papillon prit dans les mailles du filet.


Virevolte petit papillon,
Comme si le poids de la vie n’existait pas,
Tu en seras bientôt libéré.


(Désolé ce post est vraiment mauvais, mais je tenais à te répondre pour ne pas faire trainer en longueur ! )
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Fehla Wise
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Bloody Lane

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Before a Storm {June} Vide
MessageSujet: Re: Before a Storm {June} Before a Storm {June} Icon_minitimeSam 16 Juil - 13:44

    { I can't escape this hell...

    Pouvait-elle seulement deviner tout ce qui se cachait derrière la carapace d'acier ? Pouvait-elle comprendre toute la peine qui pouvait torturer la brune ? Pouvait-elle, enfin, trouver les mots de réconfort qui apporteraient un peu de paix à son âme déchirée ?
    Laissez-moi douter, Fehla n'avait rien d'un devin, son don était une torture qui ne l'aidait absolument pas. Elle aurait pu, pourtant, apprendre à l'apprivoiser et s'en servir avec parcimonie, insuffler de nouveaux sentiments, étrangers et sans doute peu naturels chez June, qu'elle ait soudainement envie, une envie terrible, de se confier à quelqu'un, fusse-t-il sa pire ennemie... Bien que ce n'était pas du tout ce type de liens qu'elles entretenaient toute deux, ça donnait plutôt l'impression d'un savant fou et du rat de laboratoire qui avait enfin trouvé une échappatoire à ses souffrances. Et le scientifique qui cherchait à le récupérer. Oui. Enfin, un peu. Quelque chose comme ça quoi.
    Elle n'avait pas eut le temps d'entrevoir les sentiments brillant dans les yeux sombres mais elle avait sentit le changement effectué à son arrivée ; elle ne voyait pas le doute qui habitait l'adolescente mais elle pouvait le deviner aisément. Après tout, ses yeux rougis par les larmes étaient un indice précieux de ses faiblesses, ils montraient que la June si forte et si froide, qui ne ressentait rien avait pourtant encore une part d'humanité.

    Elle pouvait penser autant qu'elle voulait que Fehla était inhumaine, cette dernière était pourtant pleine de sentiments, pleine de contradictions, pleine de doutes ; elle ressentait la joie, la colère, la peur, la passion, la tristesse... Tout ce qui, au final, faisait d'elle un être humain.
    Alors June pouvait penser ce qu'elle voulait mais enfermée dans sa carapace, suffoquant et s'enfonçant un peu plus chaque jour, refusant de laisser le moindre sentiment l'envahir, n'étant plus dotée que de paroles acerbes, elle paraissait soudainement moins humaine que la psychologue.
    Mais à chacun sa manière de penser, Fehla savait qu'il y avait une raison à son étrange comportement ; et si elle avait pu voir, dissimulée dans la pénombre, la longue cicatrice, peut-être aurait-elle compris. Peut-être aurait-elle compris que le mal qui rongeaient June n'était rien d'autre qu'une trop grande souffrance mal étouffée... Inoubliable... Déchirante... Douloureuse.
    Une trahison. De la part de son don, de la part de son corps, de la part de ses souvenirs...
    Oui, peut-être aurait-elle compris. Mais il y avait encore bien trop d'inconnus dans l'équation pour pouvoir penser à la résoudre, il fallait s'armer d'indices supplémentaires, monter un dossier béton... Et des informations sur June, elle en avait bien trop peu pour réaliser ce travail de titan.

    Elle pourrait la poursuivre longtemps encore, la brune ne lui laissait jamais rien entrevoir, se mettait en mode auto-défense à la moindre mèche bleue en vue, niait en bloc tout ce qu'elle pouvait supposer. Et après, où se trouvait la vérité dans tous ces mensonges ? Il fallait sortir la jeune femme de la réalité altérée dans laquelle elle s'était plongée. Elle ne voulait pas la laisser se complaire dans sa douleur, elle voulait juste comprendre, savoir ; posséder la connaissance universelle de chaque chose était son rêve le plus grand et le plus irréalisable.
    En attendant, elle étudiait les autres, ceux qui l'entouraient, essayaient de comprendre les traits de caractères et les sentiments qui animaient chacun d'eux, cherchant encore à toujours les causes et les conséquences. Ce qui pouvait les construire, ce qui pouvait les détruire... Elle lisait encore et toujours, se voulait instruite.
    Mais la mémoire est une chose bien mystérieuse, elle sélectionne, tri et enferme dans de sombres tiroirs toutes ces informations, finissant par envoyer dans l'oubli celles servant le moins. Diable de mémoire, telle une passoire, si terrible fléau !
    Et il fallait lutter contre l'oubli, tous les jours, toutes les heures, à chaque minute du temps passant. Et elle luttait de tout son être, se servant des autres comme sujet d'études pour s'approprier ses connaissances.
    Après tout, rien ne valait l'expérience sur le terrain, sa grand-mère le lui avait bien assez souvent répété pour qu'elle ne puisse l'oublier.

    Alors oui, peut-être était-elle folle, peut-être était-elle cruelle, peut-être était-elle vile. Mais elle était humaine malgré tout et tous les jours trébuchaient contre ses doutes. Et june représentait un défi particulièrement difficile à relever. Et, comme une courageuse petite fourmi, elle n'abandonnerait pas, dut-elle mourir à la tâche.

    Au moment même où l'adolescente brune laissa ses yeux froids sonder ceux si bleus de la psychologue, cette dernière ne lui laissa rien entrevoir d'autre que de la curiosité. Elle avait un visage et un regard très expressifs, qui la trahissaient souvent lorsqu'elle était plus jeune. Alors elle avait appris à en jouer, sélectionnant avec tact ce qu'elle pouvait laisser entrevoir. Si bien qu'à cet instant, la brune pouvait se laisser happer dans la mer bleue, abîmes profonds et limpides, dénudés de tout éclat de folie, elle pouvait chercher, fouiller, essayer de comprendre, elle n'y arriverait pas.
    Fehla était comme un livre ouvert, mais un livre d'une seule page, changeant suivant les mois et les saisons. Elle lui renvoyait, à sa manière, ce que l'autre lui faisait subir.
    Mais sans aucune méchanceté, tout naturellement. Parce qu'elle était franche, détestait les mensonges mais savait parfois se montrer habile.

    Et la pluie diluvienne qui frappait la terre et ne cessait pas. On l'entendait s'abattre en bruit de fond sur tout ce qui pouvait lui résister.
    Plic, plic, plic.
    Ce bruit-là, léger, infime, n'était cependant pas dû aux larmes célestes et il attira son attention. Elle abandonna la contemplation des yeux froids, ses pupilles attirées par la couleur vermeille que le sang avait laissé sur le carrée de dalles où elle se trouvait. Il gouttait du poing serré de la jeune fille, laissait là aussi entrevoir une blessure dans son âme.
    Finalement, elle se voulait impassible et lointaine, secrète et mystérieuse mais son armure commençait à rouiller, laissait entrevoir sans le vouloir, les déchirures que le temps n'avait pu combler.
    Elle aurait du en ressentir de la joie. Enfin, June laissait entrevoir quelques unes de ses faiblesses ! Mais étrangement, elle avait un goût amer dans la bouche. Elle ne pouvait tirer aucune fierté, aucun plaisir de cette situation. Elle était sadique mais savait faire la part des choses. Esprit torturé, elle pouvait aussi être douce, gentille, courtoise et pleine de compassion.
    Il y avait sur sa palette le plus grand panel de sentiments humains qu'elle avait pu voir, comprendre et reproduire. Mais elle était bien trop naturelle pour arriver un jour à se fermer autant que June, derrière une carapace de verre brouillée ; on pouvait apercevoir des couloirs, des formes flous et rien d'autre. On se heurtait sans cesse à ce mur, ne pouvait le contourner, ne trouvant pas la porte qui conduirait à l'intérieur.

    Elle plongea de nouveau ses iris ciel dans l'abîme implacable de June alors qu'elle répondait sèchement à ses questions. Son sourire perdit sa laideur, se fit plus naturel. Là encore, sans le vouloir, la brune s'était trahie.
    Fehla aimait la pluie et en ce jour, elle la bénissait, lui permettant enfin quelques révélations grâce à cette confrontation. La brune avait passé son temps à la fuir, c'était la première fois qu'elles se trouvaient si près l'une de l'autre et l'adolescente en était ravie.

    "C'est vrai, tu n'es pas comme moi. Pourtant, tu es très expressives toi aussi."

    Changement de tactique, attaque frontale, provocation sous couvert de décontraction et de détachement.
    Elle détourna le regard sur le paysage battu par le vent et la pluie ; un temps impétueux et implacable. Elle esquissa un pas, tendit le bras sous la pluie froide comme si, par miracle, elle avait pu recueillir dans la paume de sa main, la colère du ciel.

    (désolée d'avoir mis tant de temps à répondre. Et j'ai vraiment apprécier ton post précédent, pas d'inquiétude.)
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Before a Storm {June} Vide
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Before a Storm {June}

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