La chasse au Dahu [Cassidy E. VanCrisp]

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La chasse au Dahu

Ithan ne se souvenait pas avec exactitude de la date à laquelle il était arrivé sur Esplumoir, il se rappelait juste que c’était au cours d’un avril printanier plutôt froid. A l’époque, il n’accordait que peu d’importance aux chiffres divers, allant des heures au siècle dans lequel il évoluait. Comme tous les autres adolescents normalement constitués, il ne se sentait pas trop concerné par ces petits détails et avait bien plus d’intérêt pour les loisirs, les copains, les copines. Sa cécité étant vraiment survenue en même temps que son arrivée sur l’île, il avait soudain jugé presque vital de tout dater, de tout classer chronologiquement. Chaque graffiti, écriture, composition, était sans cesse affublé de l’heure, du jour, du mois et de l’année où il était retranscrit sur papier. Il notait également les lieux. Curieusement, il repensait à cette nouvelle manie tout en déambulant entre les premières cimes de la forêt, d’un pas tranquille et prenant garde à ne pas se prendre les pieds dans une racine ou une branche tombée au sol.

Ce lieu avait été le premier qu’il avait exploré après la plage, lorsqu’il avait débarqué complètement déboussolé sur Esplumoir. Il s’était baladé un certain temps au hasard, stockant un maximum d’informations quant aux paysages qu’il voyait, à la topographie des endroits, à ce à quoi il devait prendre garde. C’était à un moment où sa vision demeurait encore acceptable, et où il ne heurtait pas trop de monde en se promenant dans les artères fréquentées. Depuis lors, il était souvent revenu sillonner les petits chemins qui zigzaguaient entre les épais troncs de la forêt, qui heureusement changeait certes, mais avec une grande douceur, ce qui faisait qu’il ne se sentait pas trop perdu lorsqu’il y revenait. Il aimait cet endroit, il lui semblait qu’il y régnait une harmonie toute particulière, qu’il ne retrouvait nulle part ailleurs. A vrai dire, Ithan se sentait un peu chez lui, réfugié dans l’obscurité des arbres, il y était plus à l’aise que lorsqu’il devait faire face à la douloureuse absence de sa vue du soleil. Et puis il aimait le calme de cette immense place à la fois déserte et tellement peuplée de toutes sortes de… bêbêtes. Le silence était une mélodie toute particulière, que peu de gens savaient vraiment apprécier, ce qui était d’ailleurs bien dommage. Le jeune homme n’était pas l’un de ces deux de tension accro à la solitude et à l’absence limite morbide de son, c’était juste qu’il n’avait jamais considérée l’éphémère disparition des paroles comme négative. L’on pouvait dire beaucoup de choses par son corps, ses gestes ou ses expressions, même lorsque l’on avait plus ses yeux.

Quitter la rassurante sécurité des petits chemins ne dérangeait pas trop le jeune homme, il avait parcouru la quasi-totalité de la forêt durant ses heures perdues des quelques dernières années. Il n’aurait pas su replacer chaque arbre à sa place sur une carte mais il voyait à peu près où se disposaient les diverses clairières et terrains à éviter lorsqu’on est aveugle et seul. Ithan s’enfonça avec confiance entre les ombres des grands troncs, plein cap en direction des restes de ce qui avait autrefois dû être une sorte de minuscule colisée en plein air. Il devait lui rester un kilomètre, peut-être deux, avant de retrouver Cassidy auprès des ruines. Il sourit en repensant à leur conversation téléphonique de la veille, lorsqu’ils avaient évoqué la possibilité de dénicher un dahu. Ils s’étaient parlé tandis qu’une émission avait cours à la radio qui traitait justement de cette légende, les plaisanteries avaient fusées et leur imagination avait fait le reste. Ils s’étaient mis d’accord pour se retrouver dans la forêt le lendemain et partir à la recherche de l’animal fantastique, plus pour jouer qu’à y croire vraiment.

« Sissy ?! Cassidy ? »

Pas de réponse, il avait appelé dans le vide. Il était justement parti avec un peu d’avance dans l’espoir d’arriver un peu avant elle, son éducation très britannique lui interdisant de faire attendre une demoiselle. Surtout lorsque la lady en question était la douce amante de l’intéressé. Enfin bref. Ithan s’arrêta au bord des ruines, probablement à moins d’un mètre des premières marches, il sentait que les dalles de pierre avaient remplacé la mousse sous ses pieds. Quelque chose, sûrement d’épaisses branches, obscurcissait la clairière, Ithan sentait la fraicheur malgré son épaisse écharpe de mohair crème. Il aurait pu rabattre la capuche de sa veste noir sur ses oreilles mais son audition en aurait sûrement pâtit. Aussi se contenta-t-il de s’assoir en tailleur sur le premier palier, en attendant d’entendre les pas de sa compagne résonner entre les arbres. Il espérait juste qu’elle n’aurait pas la bonne idée d’arriver par derrière à un moment où il ne ferai pas attention et de lui faire le bon vieux mauvais coup du « bou ! » qui lui provoquerait probablement un infarctus.

Les yeux clos, ce qui était d’ordinaire assez rare, Ithan savourait le silence, tentant de saisir les cris des oiseaux et le bruissement des feuilles. Aux aguets, il sursautait légèrement à chaque craquement et se retournait régulièrement pour essayer d’ouïr l’arrivée de Cassidy.

Avenue of the Roses

La forêt … magnifique endroit n’est-ce pas ? Surtout pour un amusement avec son prince. Un jeu si subtil qu’il en devient magnifique. Un jeu ou aucune des deux personnes n’est au courant. Les hauts arbres dessinent des silhouettes magnifiques et sveltes. Comme des déesses qui nous regardent depuis le Ciel. Un lieu sacré ? Ou hanté ? Ou tout simplement guidé par notre imagination.

Cassidy se leva tôt ce matin là ; bercée par le bruit du vent qui cognait contre la fenêtre. Elle passa une main dans ses cheveux ; et se frotta les yeux. Ses cheveux blonds ondulaient, pas coiffés, quelques mèches lui tombant devant les yeux. La demoiselle avait encore les yeux pleins de songes. Il n’était que 8h01 … ce n’était pas encore l’heure … Cassis soupira. Elle décida de prendre un petit déjeuner tout en douceur ; pour s’épanouir et s’extraire de son rêve de la veille.

Un bol de chocolat chaud et un croissant. Un coup de brosse dans les cheveux et la voilà qui enfile un gilet. Mais … devant son armoire, elle se mit a paniquer, ne sachant quoi enfiler pour l’occasion. C’était quand même un jour spécial ! Elle allait retrouver Ithan … ce cher Ithan. Elle passa devant le miroir deux ou trois fois avant de se décider a mettre une petite robe grise avec un collant et des jarretelles. Laissant ces cheveux tomber sur ses épaules et dans le bas du dos, elle attrapa d’une main libre son sac et sortit de chez elle. 9h34…

Elle marchait lentement ; sachant pertinemment qu’elle n’était pas en retard. Cassis tenait son sac contre sa poitrine, humant tout a coup une odeur inhabituelle dans le quartier. Une odeur sucrée au lieu de cette fragrance fleurie habituelle. Elle aperçut un marchand de fruits ambulant. Cassidy se dépêcha d’aller voir, souriant comme d’habitude. Le vendeur lui fit un sourire charmeur et lui tendit un petit sachet de fruits rouges en cadeau. D’un « merci » polie, elle l’attrapa et posa une pièce dorée sur son plateau. Elle partit ; assez contente et excitée de partager son gouter avec Ithan.

D’ailleurs ; la forêt était encore un peu loin. Elle regarda sa montre. 9h49 … Il fallait qu’elle accélère le pas. Elle marchait assez rapidement, comme une jeune demoiselle pressée. Elle se délectait quand même de cette journée douce et soupira de plaisir en sentant les rayons du soleil s’échouer sur son visage. Puis la lumière commença a l’aveugler alors elle continua sa marche gracieuse. Puis la forêt fut en vue … 10h14 … Elle avait rendez-vous avec Ithan a 10h30.

Elle sourit en pensant qu’Ithan l’attendait déjà, très ponctuel, même un peu trop. Elle se mit a accélérer le pas, écrasant les feuilles mortes. La jolie poupée passa sa main de porcelaine pour remettre les plis de sa robe correctement. Elle entendit soudain alors que les flammes commençaient a colorer le ciel, son prénom. Une voix masculine, la voix précieuse de son précieux Ithan. Il n’y avait que lui pour l’appeler « Sissy ». Cela la fit rougir, ça lui faisait penser a une princesse. Et elle ; elle n’avait rien de cela. Elle se rapprocha a pas furtif de lui ; faisant quand même un peu de bruit pour lui faire comprendre qu’elle était là, sans répondre.

Cassidy sourit et arriva a la hauteur de sa moitié ; lui caressant la joue tendrement. Elle sortit de son petit sac le sachet avec les fruits rouges, en dénichant un cassis qu’elle lui enfourna dans la bouche, poussant le délice sucré avec son doigt. Elle se réjouit et lui embrassa le nez.

« Je t’ai déjà dit de m’appeler Cassis … »

Son regard se posa dans les yeux d’Ithan. Il était magnifique, comme d’habitude. Elle partit plus près de lui, sans reculer, sans hésiter, sans frémir malgré la vague de frisson qui parcourrait son corps quand elle le regardait. Puis elle ressortit sa montre. 9h29…
Pile a l’heure. D’un air timide, elle se mordit la lèvre, le regardant, le visage empourpré.

« Je vois que tu es toujours à l’heure … Tu es là depuis longtemps ? »

Cassis recula d’un pas, faisant craquer une branche qui tentait de survivre au sol et sourit en rougissant encore, petite poupée aux teintes rosées.

« J’espère que ça ne te dérange pas de passer la journée avec moi … »

Elle savait bien que non mais ne pouvait s’empêcher de psychoter ; elle était comme une enfant timide qui venait d’annoncer une de ses bêtises. Elle releva son œil azur pour qu’il attendre qu’il réponde, prise d’un tic nerveux, tripotant a ses cheveux avec inquiétude.

Invité

Le chant d’un oiseau rompait le silence de la forêt. Un petit piaf sans doute, un pinçon ou un verdier, les sons étaient agréablement mélodieux. Ithan rouvrit les paupières, tournant son regard aveugle vers l’endroit d’où cela provenait, plus par réflexe qu’autre chose. Il avait complètement déportée son attention de la direction d’où allait probablement arriver sa jeune compagne, attentif à cette simili-symphonie animale. Ainsi, il n’entendit les pas de Cassidy qu’une fois qu’elle fut tout près de lui, réprimant un léger sursaut et tournant son visage pâle vers elle. Il ne la voyait pas mais il savait que l’image qu’il se faisait d’elle était exacte, à quelques détails près, il savait qu’elle ressemblait aux blondes et belles princesses des contes. Il sentit l’une de ses longues mèches lui affleurer les tempes, elle se penchait vers lui. Il aimait ces petits gestes affectueux qui étaient siens, alors qu’elle passait avec douceur ses doigts sur sa joue, cela l’apaisait étrangement. Il l’entendit ensuite se redresser pour fouiller dans son sac, duquel elle sortit un objet qui devait être un petit sachet en plastique. Une seconde plus tard, il sentait la fraîcheur de l’une des friandises favorites de sa compagne contre ses lèvres, un fruit rouge. Un cassis manifestement, il entrouvrit la bouche et savoura ce petit plaisir sucré qu’elle lui fit glisser sur la langue. Il sourit lorsqu’elle lui déposa un bisou sur le nez et lui répondit d’un ton amusé :

« Je sais Sissy, je sais… »

Traduction ; je le sais mais tu sais aussi que je ne le ferai pas. Il aimait bien la taquiner avec ça, cela traduisait exactement comment est-ce qu’il la voyait, la grande robe à volants et les pantoufles de verre en moins. Ithan sentit sur lui le regard de la jeune fille, haussant un sourcil signifiant qu’il se demandait ce qu’elle fabriquait. Il soupira d’un air faussement embarrassé lorsqu’elle le questionna quant à son horaire d’arrivée et se releva, faisant maintenant face à Cassidy. Il haussa vaguement les épaules tout en retrouvant son sourire doux :

« Ce serait un crime qu’un gentleman fasse attendre sa dame alors qu’ils ont rendez-vous, me présenter à la bonne heure est la moindre des choses à votre égard, milady ! »

La fameuse ‘bonne éducation anglaise’ était toujours bien ancrée dans la petite tête du jeune homme, rien de l’empêchait de rester galant même s’il savait que l’affection de sa princesse lui était acquise. Afin d’éviter qu’elle ne lui reproche d’avoir éludé sa question, il ajouta rapidement qu’il était arrivé il y a cinq minutes à peine et qu’il ne l’avait pas attendue très longtemps. Il entendu soudain un craquement au sol, ainsi qu’un mouvement du coté de Cassidy, elle avait reculé, comme si elle était gênée ou quelque chose de ce goût là. Il comprit lorsqu’elle lui demanda si sa compagnie pour la journée lui allait vraiment, il sentait bien qu’elle voulait lui faire plaisir. Il n’avait pas l’aplomb de certaines personnes pour répondre à l’aide d’une certaine ironie, à défaut de quoi il s’avança vers elle et la pris dans ses bras, la pressant avec douceur contre lui. Il se détacha d’elle, et passa sa main dans ses cheveux. Elle avait une peau de petite fille, et dégageait une agréable fragrance fruitée. Il préféra au bon vieux ‘t’es bête ou quoi’ de l’une de ses connaissance une nuance de cette formulation :

« Bien sûr que je suis ravi de passer la journée avec toi, je ne serai pas ici dans le cas contraire. Et puis la chasse au dahu me rappelle mon enfance, sauf que là je trouve ça plus sympa que de me balader coincé entre ma sœur et ses copains. »

Il s’écarta d’elle d’un pas et lui proposa son bras, geste qu’il accompagna d’une petite révérence du style de celle que l’on réservait habituellement aux soirées des années 20. C’était une invitation. Ils quittèrent les ruines du colisée bras dessus, bras dessous, et s’enfoncèrent dans les profondeurs de la forêt, disparaissant dans les ombres des arbres. La fraîcheur allait de pair avec l’obscurité, Ithan se demanda un moment si Cassidy n’allait pas avoir froid, elle avait l’air assez légèrement vêtue, d’après les bruissements du tissu fin qu’elle portait. Il ne s’interrogea pas plus longtemps que ça sur la question, partant du principe qu’il n’aurait qu’à lui passer sa veste si la température ne lui convenait pas. Ils marchèrent un temps dans le noir, sans une parole, appréciant le simple fait de se balader ensemble, l’un contre l’autre, juste eux deux dans cette grande étendue déserte. Le silence n’était pas gênant, ils étaient à l’écoute des mélodies des bois et prêtaient attention au moindre mouvement de l’autre. Le jeune homme prenait particulièrement garde aux endroits où il mettait les pieds, histoire d’éviter de trébucher sur une racine et de s’étaler la tête la première. A un moment, il se pencha vers elle et lui murmura à l’oreille, quelque peu intimidé par l’atmosphère de cette forêt :

« Tu as déjà joué à ce genre de jeux quand tu étais petite ? »

Avenue of the Roses

So little time
Try to understand that I'm
Trying to make a move just to stay in the game
I try to stay awake and remember my name
But everybody's changing and I don't feel the same ♫

Cassidy se sentait bien ce jour là. Il n’y avait rien pour déranger à son petit bonheur niais et paisible. La douce enfant caressait l’épaule de son amant en tenant conte de la bienséance. Elle voulait comme toujours faire bonne impression en en faisant trop. Ce n’était pourtant pas dans les habitudes de la douce de se sur-jouer. Elle s’amusait à passer sa main sur le vêtement du jeune homme ; remettant les plis en place, sa main faisant office de fer à repasser. Puis délicatement, elle remonta son visage blême vers celui d’Ithan pour soupirer d’aise et de bonheur.

Elle sourit, de ce sourire magnifique qu’elle n’arrivait à esquisser qu’en sa présence. Il était tout pour elle, aussi doux qu’un rayon de soleil qui s’échoue sur votre visage le matin, celui qui illuminait toute sa journée en fin de compte. Mais tant qu’elle ne se résolvait pas à lui confier ses désirs les plus profonds, les plus indécents ; le jeu se poursuivrait inlassablement jusqu'à ce qu’elle craque, jusqu'à qu’elle se jette sur lui pour le dévorer entièrement, ne se contrôlant plus pour y laisser quelques miettes. La situation, bien que légèrement gênante, ne lui plaisait que trop, alors la princesse en profitait. Elle s’en délectait totalement. Le voir, lui, son prince si simple et chaleureux, l’entendre lui parler avec une once de malice, toujours à la taquiner, cela la poussait dans des rêves que plus beaux, rêves parallèles qui se couchaient tranquillement a cette magnifique réalité.

Elle faisait remuer ses lèvres telle qu’un chat se léchant les babines, savourant cette sensation nouvelle et jouissive qui se répandait en elle. De ses traits angéliques, elle le fixait, des mains douces, elle faisait en sorte qu’il se sente le mieux possible. Puis ses songes ténébreux vinrent être vite chassés quand son amant brisa le silence que trop gênant. « Tu as déjà joué à ce genre de jeu étant petite ? » Elle sentit presque son souffle contre sa peau, il l’avait murmuré tellement délicatement que ça la rendait toute chose. Désespérément, elle se mit à fouiller dans son esprit pour en dénicher la liste des jeux auquel elle jouait avec son frère … Et cela ne lui disait absolument rien. Elle lâcha un soupire ; déprimée. Elle se pencha au sol pour venir ramasser une bouteille en verre abandonné. De ses doigts longs et fins, elle se saisit de l’objet sans l’ombre d’un bruit disgracieux.

« Non … Excuse moi mais ce jeu ne me dit rien … »

Un sourire malicieux et paradoxalement angélique vint orner le visage de la douce, d’un rire cristallin et innocent, elle se place contre lui, chuchotant au gré du vent.

« Mais j’ai hâte de le découvrir avec toi … »

Ses prunelles vinrent croiser les siennes doucement, le bleu se mariant au gris sans aucune imperfection, l’homogénéité était totale. Elle en rougissait ; se doutant qu’Ithan le devine en entendant le souffle saccadé de la jolie blondinette. Elle ne pouvait arrêter la passion grandissante qui naissait en elle en sa présence. Puis ses yeux innocents virent apercevoir une maisonnette. A moitié détruite et même carrément ruinée, on pouvait discerner a cette distance des fissures aussi larges que hautes et laissant passer des rayons de lumière aveuglantes. On ne pouvait donc décréter ce qu’il se trouvait a l’intérieur. Probablement rien si on en suit la logique de qui avait ainsi dégradé la maison.

Elle jeta un regard plein de malice a son aimé ; ayant une folle idée en tête. Elle prit la main d’Ithan et l’entraina joyeusement vers la maison abandonnée évitant les pièges végétaux qui se trouvaient au sol. La douce enfant arborait une mine joueuse et se délectait à l’ avance de ce nouveau jeu encore plus plaisant le précédent. La chasse au dahu pouvait commencer également. Elle espérait quand même qu’Ithan lui chuchote les règles. Délice auquel on devient accroc. Sucre ayant la dose parfaite de glucose. Plaisir jamais amer ; plaisir qu’on ne se refuse pas.

Elle déposa sa main sur celle d’Ithan , se replaçant contre lui, contre sa chaleur envoutante, elle souleva un peu son bras puis joua avec sa main comme une enfant apeurée… oubliant déjà ce qu’elle voulait faire. Cassidy lui écarta les doigts, les caressait dans la longueur dans un sens, dans l'autre, passionnée, les remettant en place. Sa main paraissait si petite qu’elle ferma sa en poing au creux de sa grande paume blanche en disant dans un simple murmure de réflexion :

« Tu as des grandes mains… »

Son nez, toujours aussi délicatement, se frotta lentement au sien avant qu’elle ne pose ses lèvres sur celui-ci avant de descendre embrasser celles de son aimé. Puis elle l’embrassa, finissant par laisser sa langue dompter ses lèvres, passant lentement entre les siennes afin de caresser sa comparse. Elle caressait ses cheveux, comme laissée portée par une pulsion incontrôlable et enfantine. Capricieuse et douce, elle le pressait contre son corps svelte. Puis elle recula, encore. D’un sourire angélique ; elle se ressaisit des mains de son partenaire, les gardant prisonnières des siennes et l’entraina en courant près du bâtiment qu’elle disait pour s’amuser « hanté ». La jeu avait commencé. Elle espérait trouver dans cet endroit une source d’excitation pour enfin rire et s’amuser mais surtout pour avoir l’honneur et la chance d’apercevoir un sourire se dessinant sur le visage d’Ithan…

« Tu me protégeras ; n’est-ce pas ? »

Elle semblait même faire rire le vent car des bruits étranges semblaient s’oublier entre les arbres…