— Esplumoir ;
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I need some action man. ;Orphée S_

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I need some action man. ;Orphée S_ Vide
MessageSujet: I need some action man. ;Orphée S_ I need some action man. ;Orphée S_ Icon_minitimeJeu 30 Juin - 16:24

    Esplumoir. Une île qui me paraît démoniaque. Un test, une épreuve? Et si oui, quel en est le but? Nous rendre plus fort? Nous apprendre la vie? Voilà. Personne ne pourrait y répondre. Enfin si. Sûrement. Mais pas moi. Bref. Quoiqu'il en soit, je suis là, malgré moi. Tout semble ennuyeux à en crever. Tout me paraît lassant. Et cette impression, ou réalité me poursuit jusqu'à mon sommeil. Je n'arrive plus à le trouver, je l'ai perdu. Il semblerait que je sois insomniaque. J'ai commis une bêtise. Celui d'être faussement fatigué. Quand on est insomniaque, c'est bien simple. Je pète la forme. Vous savez, cette force inouïe qui vous donne des ailes. Celui qui donne l'impression que vous pouvez courir un marathon, là tout de suite, en ce moment même. Mais triste illusion, car au moment de vouloir courir ce marathon, vous vous effondrez. À l'instant même où vous posez le pied par terre, vous sentez un écroulement, tout bascule, et puis paf. Vous vous retrouvez au sol, sur le cul ou non, conscient ou pas. Eh bien, je me sens exactement comme ça.

    Mais j'ai quand même voulu tester ma force surhumaine. Non, ma force tout court. Je suis sorti, suicidaire, je le sais bien. Et j'ai humé l'air frais de la nuit. Les enfants dorment, ici, à Chocolate Town. Il est très tard pour moi, mais apparemment pas assez tôt pour le soleil, qui ne montre même pas une ébauche de son levé. C'est censé se coucher tard, le soleil, je comprends. C'est compréhensible par n'importe qui. C'est sur cette idée stupide que je marche, les jambes flageolantes. Je longe les maisons, les magasins de cette ville sucrée. Je me sens libre. Encore une fois, vous la connaissez, cette impression. Celle où vous pensez que la nuit vous appartient alors que vous ne prenez qu'un bain de nuit, seul, dans le silence. Bref. J'ai faim, mais j'essaye de la contenir et de penser à autre chose. Mh. Du fast food, ça manque. Merde. Je dois penser à autre chose.

    Mon erreur à ce moment là, c'est d'avoir momentanément lâché ma concentration. J'ai dû la laisser tomber pendant quelques secondes. Il a donc suffit quelques secondes. Je me suis rétamé sur un vulgaire caillou qui traînait par là. Je me suis rattrapé, j'ai évidemment ce qu'on appelle un réflexe, pour m'aider à retrouver mon équilibre. Une fois stable, j'ai hurlé sur le caillou. Je l'ai traité de petite bite, d'inutile, de truc gris qui ressemblait à rien. Mais j'ai bien vite arrêté, car je me suis rendu compte que j'étais sérieux. Pas parce que je me sentais con, non. Je faisais un boucan terrible. J'ai dû en réveiller, des habitants. Quoique, ce n'est pas important. Je suis toujours comme ça. J'ai regardé autour de moi. J'ai esquissé un sourire qui ne signifiait rien en particulier. J'ai replacé mes mains dans mes poches, une cachette parfaite. J'ai bâillé. Tiens, je bâille. Je ne suis pas pour autant fatigué. La nuit me fait faire des efforts à mes yeux. Et je fatigue plus vite. J'ai franchement sommeil.

    La réalité m'a sauté aux yeux. J'avais besoin de me divertir. Autre chose. Un truc complètement débile. Utile ou pas. Quelque chose qui illuminerait ma journée. Mais il fait nuit, personne n'est censé être réveillé. Il doit sûrement y avoir quelques petits voyous parsemés par ci par là. Mais qu'importe! L'amusement peut se trouver n'importe où, dans n'importe quoi, où on veut. Même ici, même là bas! Tout seul, c'est pas drôle. C'est sur cette pensée là que je vais rendre visite à Orphée. La sortir de son trou et jeter de l'huile sur le feu. Feathers Road. Avec quelques rencontres malsaines, mais pas plus dangereuses. J'ai la capacité de fuir assez rapidement. Bref. Je suis devant chez Orphée. Ma Orphée. La mienne. Ma pseudo-femme. Amante. Copine. Que je chéris pas trop mal. Je vais la chercher. Je sonne chez elle. Et sans prendre le temps de la saluer, faire un bisou, de la regarder dans ses yeux, de regarder dans quel état elle se trouve, je lui prends la main et je l'entraîne derrière moi. Tel un sac. J'essaye d'éviter les mauvaises rencontres, qui sont assez courantes, ici. Ça fait peur, mine de rien.

    Je l'ai emmené ici. Bloody Lane. Le quartier qui fait trop peur. Grosse montée d'adrénaline. Mais j'ai quand même emmené Orphée ici, pour pas me retrouver seul. Les ruelles sombres de Bloody Lane. Des frissons me parcourent tout le corps. En attendant, je tiens fermement la main d'Orphée. Que je regarde enfin, avec un sourire. « Bonne nuit, chérie. »
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MessageSujet: Re: I need some action man. ;Orphée S_ I need some action man. ;Orphée S_ Icon_minitimeJeu 30 Juin - 19:19

    Carpe Diem. C’était joli ça, Carpe Diem, comme intitulé pour un parfum.
    En fait, c’était juste un nom fatigué.

    Orphée Sparrow s’écroula lamentablement sur le carrelage froid de son plan de travail, entre deux éprouvettes et deux petites fioles transparentes. La joue collée à la porcelaine blanche, elle contemplait d’un air distrait le liquide vert clair contenu dans l’un des distillateurs, elle venait de mettre son esprit hors d’usage. En parfumeur qu’elle était, ravie de l’acquisition d’essences qu’elle n’utilisait pas d’ordinaire, elle avait passée la journée à triturer odeurs et matériel. Et elle avait persisté jusque tard dans la soirée, sans prêter garde à l’heure qui tournait, il faisait nuit noire à présent. Elle soupira, fourra le nez dans son keffieh pourpre et ferma les paupières quelques brefs instants, tentant de s’isoler de l’agressive attaque olfactive qui l’assiégeait de toutes parts. Elle avait le vertige, rester toute la journée à traînasser dans des dizaines de parfums différents plus ou moins fort n’avait pas été une bonne idée. Elle avait besoin d’une douche, de vêtements qui ne sentaient rien, et d’une montre pour avoir une idée de l’heure qu’il était.

    Après un tour sous l’eau froide, la jeune fille attrapa un jean au hasard, plus noir que bleu, et passa un débardeur orangé par-dessus une brassière brune. Elle laissa ses longs cheveux libres, restant quelques minutes à observer son reflet dans le miroir. L’on ne voyait aucun reste de sa nuit blanche sur son visage, elle n’avait pas de cernes, et ne semblait pas fatiguée, ce fut plus pour la forme que pour autre chose qu’elle souligna ses yeux d’un fin trait noir. L’heure avoisinait le petit matin, deux, trois heures à tout casser, elle hésitait à aller se coucher ou à retourner traîner dans sa parfumerie. Elle enfila ses bottines qu’elle utilisait parfois comme chaussons, qu’elle laissa délassées, et vagabonda avec incertitude jusque la porte d’entrée. Elle n’avait pas envie de retourner dans la froideur et l’obscurité de sa boutique, ça la faisait chier d’y aller toute seule. Orphée fit volte-face et retourna vers son canapé avec un air bien plus convaincu, elle allait attendre que le temps passe et aviserait plus tard dans la matinée. Oui, c’était bien ça comme programme.

    Elle avait dû s’assoupir. Pas longtemps d’après la montre à gousset qu’elle portait autour du cou mais suffisamment pour ne pas entendre s’approcher la personne qui venait de sonner à la porte. Elle se redressa, puis se releva, presque machinalement dans le but d’aller voir qui est-ce qui pouvait bien passer à cette heure, bien qu’elle en ait déjà une petite idée. De plus, il n’y avait pas grand monde qui se permettait d’entrer comme ça sans qu’elle n’en donne la permission, ce ne pouvait être que lui. Elle haussa un sourcil, feignant une simili-surprise lorsqu’il débarqua dans son champ de vision, Judikael. Elle allait dire quelque chose mais il ne lui en laissa pas le temps, se dirigeant tout droit vers elle, sans une parole, sans un regard, lui agrippant la main avec fermeté et la tractant hors de son appartement sans plus d’explication. Elle ne protesta pas, puisque de toute façon cela n’aurait servi à rien, et le suivit dans le dédale des rues d’Esplumoir. Elle réprima juste l’habituel feulement qu’elle utilisait lorsqu’elle était contrariée lorsqu’ils passèrent l’entrée du quartier de Bloody Lane. Elle n’y allait jamais, elle n’aimait pas l’endroit. Sa désapprobation se fit néanmoins plus douce, puisqu’elle était accompagnée de quelqu’un en qui elle avait confiance.

    Elle soupira brièvement une fois qu’il se fut arrêté et retourné vers elle en souriant. Elle lui rendit son sourire avec un air faussement exaspéré qu’elle perdit rapidement, elle ne s’offusquait pas de ces actes imprévus, cela rendait le jeune homme particulier et intéressant à ses yeux, et elle aimait ça. Elle lui répondit d’un ton semi-amusé, semi-chaleureux :

      « Hello, Jude, contente de te voir. »

    Elle dégagea sa main sans brusquerie de celle de son compagnon et s’approcha de lui d’un pas, scrutant son visage pâle de ses iris noirs. Elle n’était pas assez grande pour atteindre ses lèvres, elle posa ses mains sur ses épaules et l’embrassa dans le cou. Puis, sans attendre, elle s’éloigna de quelques mètres, tournant sur elle-même en observant les ruelles obscures dans lesquelles son amant l’avait amenée. C’était franchement glauque, il devait y avoir quelques délinquants de plus ou moins bas étage qui zonaient dans les parages. Elle se stoppa d’un mouvement brusque, laissant ses bras retomber le long de son corps. Il ne fallait pas qu’elle reste immobile trop longtemps, elle allait voir froid sinon, elle n’avait pas pris sa veste mauve avec elle. Elle le fixa d’un regard intense avant d’étirer ses lèvres d’un petit sourire :

      « Ça t’as pris d’un coup, comme ça ? De venir me chercher et de me tracter dans un coin que tu sais que j’aime pas ? »

    Orphée ne le pensait pas réellement, elle n’aimait pas ces étroits corridors sinistres mais elle était contente d’être accompagnée, elle qui répugnait à passer seule la fin de la nuit. A présent, elle avait envie d’aller se balader dans ces allées qu’elle ne connaissait pas, et qui selon elle avaient des allures de maison hantée de parc d’attraction.
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MessageSujet: Re: I need some action man. ;Orphée S_ I need some action man. ;Orphée S_ Icon_minitimeSam 2 Juil - 13:35

    I want some recreation.

    Ruelles étroites et sombres. Jolie fille avec une voix mielleuse. Peur.
    Un baiser. Un frisson. Un sourire. Je la regardais s'éloigner et bouger dans tous les sens. Je ne me suis pas demandé ce qu'elle faisait. Elle ne m'en laissait pas le temps. S'arrêtant net, elle me regarda et me demanda pourquoi je l'avais emmené ici. J'ai envie de lui répondre que, moi non plus, je ne sais pas. Je savais qu'elle n'aimait pas cet endroit, enfin, je l'avais deviné. Je la connaissais assez bien pour différencier ce qu'elle pourrait aimer et ne pas aimer. Oui, donc ça m'a pris d'un coup. Je lui souriais niaisement et je la fixais aussi. Je m'approche d'elle, et lui tend ma main, sans un mot. Elle devrait comprendre. Je veux sentir la chaleur de son corps à travers sa main. Main douce avec laquelle j'aime jouer. Je tourne la tête vers les ruelles qui me paraissent les plus glauques, les plus sombres. Sans vies. Je ne sais que faire, en réalité. Je l'ai emmené ici pour mon propre plaisir.

    Je sens sa main. Chaude et douce, comme d'habitude. Je la serre fort et je marche, entraînant Orphée derrière moi. Je dois être un peu heureux, en ce moment. En regardant tout droit devant moi, je souris. J'ai peur. Je suis bien conscient qu'on pénètre dans l'obscurité sans rien, mais peu importe. Je me demande ce qu'on pourrait bien trouver. Je me tourne vers Orphée, hésitant. Elle semble avoir froid. Je ne m'y attendais pas. Ah oui, je l'ai emmené ici sans prévenir. Elle n'a pas dû se préparer à sortir. Je lui enlève ma veste et la pose sur ses frêles épaules. Je me sens protecteur et fier. Je suis galant et gentil, aujourd'hui. Je me retourne et continue d'avancer droit devant. S'enfonçant de plus en plus dans l'obscurité. Je n'aime pas le noir. J'en ai peur. Je suis une tapette. J'ai envie de fuir. Mais je ne dois pas le faire. Cette peur, je dois la transformer en excitation, ou en curiosité. Je suis sans crainte. Il ne peut rien m'arriver. À elle non plus.

    Démarche de plus en plus hésitante. Bang. Mon cœur commence à battre à une grande vitesse. Je m'arrête. Je me tourne vers Orphée. « Putain! Sparrow. T'as entendu le rire, là-bas? »; Je prix intérieurement pour qu'elle me dise la bonne réponse. Non, elle n'a rien entendu, ce n'était que moi. Mais j'ai quand même peur de sa réponse. Si oui, je pense que je vais courir. Si non, je ne sais pas non plus. Je pense que je vais courir quand même. Même pas. Y'a Orphée. Je peux pas. Bon. Je crois que je ne veux pas entendre sa réponse. Je lui plaque ma main sur sa bouche le plus sympathiquement possible. « Ne me répond pas. Je veux pas savoir bordel. »; et comme pour compenser mon caprice, j'enlève cette main sur sa bouche et m'approche. Je la pousse contre le mur histoire de l'immobiliser et baisse ma tête pour coller mes lèvres aux siennes, pressant son corps contre le mur. Je compense juste mon caprice. Je ne fais que compenser. Aussi parce que j'en avais envie, mais ce n'est qu'un détail. Je ne pense jamais à mal. Je ne suis pas du genre.

    Encore ce rire. Un crac. Et un hurlement. Le hurlement, c'est moi. Après avoir entendu le rire, je suis resté pétrifié. Après le crac, j'ai hurlé comme une gonzesse. Honte à moi. J'ai pris Orphée et j'ai couru. Le « crac » me semblait trop proche. J'ai donc couru, le plus rapidement possible. Mon petit cœur battait à la chamade, j'avais terriblement honte. Mais rien à faire, mon corps agissait de lui même. Pour tout dire, je suis aussi terriblement fatigué. Mes jambes tremblent et menacent de me lâcher au virage prochain, le sommeil me retombe lourdement sur les épaules. Je m'arrête, essoufflé, toujours dans les ruelles de Bloody Lane. J'ai sommeil, mais cette excitation se manifeste. Je n'ai pas envie de fermer les yeux. Je suis comme coincé entre la décision de mon corps et celle de mon mental. J'étais faible. J'ai cédé à celui du mental. Mon corps, en attendant, réclame toujours sa pause. Je regarde Orphée. Elle est magnifique. C'est la seule chose qui me vient à l'esprit. Je regarde autour de moi et la plaque sur le mur, une nouvelle fois, mais cette fois, pour se cacher. « Tu sais chérie, j'ai deux saloperies de phobies. Le noir. Et les humains. »; Je la scrute, les yeux plissés sous la pénombre et éclate de rire. En faisant tout de même attention à ne pas faire trop trop de bruits, évidemment. Ma peur ne se volatilise pas. « Le noir, parce que ça a toujours fait peur. Les humains, parce que ce sont les plus terrifiants de la Terre. »; Je hausse les épaules et continue, concluant sur une phrase qui me paraît absolument cohérente. « Judikal est un putain de trouillard. »; J'ai envie de fumer.
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MessageSujet: Re: I need some action man. ;Orphée S_ I need some action man. ;Orphée S_ Icon_minitimeDim 3 Juil - 23:17

    Il y avait vraiment des jours où la compréhension des faits n’était plus une nécessité. En cet instant, Orphée avait l’impression d’être plongée dans l’une de ces périodes où l’absence de cohérence n’était pas si critique que ça. L’expression décalée de son compagnon, accentuée par les jeux d’ombres des ruelles obscures, avait plus de valeur que la plus prenante combinaison développement-argumentation. Manifestement, Judikael l’avait amenée dans cet endroit qu’elle n’aimait ordinairement pas sans véritable raison. Enfin si. Il y en avait une de raison, mais c’était plus simple de la garder silencieuse que de tenter de mettre des mots maladroits dessus. Bah, si ça lui faisait plaisir, c’était le principal. Lui ayant à nouveau abandonnée sa main, elle se laissait encore entrainer dans le labyrinthe de Bloody Lane. Elle n’aurait su dire s’il était faussement à l’aise ou s’il était réellement mis à mal par la noirceur dans laquelle ils évoluaient. Il se stoppa et se tourna vers elle, incertain. Un spasme avait dû l’agiter, sans qu’elle ne s’en rende compte. Elle le gratifia d’un sourire reconnaissant lorsqu’il lui passa sa veste. Le charme et la galanterie étaient de mise ce soir là, Orphée appréciait, c’était toujours ça de prit avant la prochaine séparation. Un instant plus tard, ils marchaient de nouveau, sans doute sans vraiment connaître leur direction.

    Au fur et à mesure, elle le sentait de plus en plus hésitant. Elle n’était pas effrayée par grand-chose, elle était plutôt sûre d’elle en toutes circonstances. L’habitude de toujours se contraindre à prendre les choses du bon pied faisait qu’elle ne craignait que peu de choses. Elle le suivait encore, fixant son dos de ses yeux noirs. Il s’arrêta derechef, se tourna vers elle. On aurait dit un mélange entre un enfant apeuré et le Joker de Batman en version un peu moins dingue. Elle allait lui répondre, lui dire qu’elle n’avait rien entendu quant il lui plaqua une paume sur sa bouche, nuançant au possible le manque d’élégance de ce geste, renchérissant qu’il ne voulait rien savoir. Comme il voulait. Elle était d’avis que l’ambiance prêtait à se faire des films. Sur le coup, sans doute à cause de l’étrangeté de la situation, elle répugna son inhabituel manque d’imagination. Elle le laissa l’appuyer contre un mur de briques froides, savourant brièvement le contact de leurs lèvres.

    Le cri de son compagnon la surprit. Elle devait avouer qu’elle ne s’y était pas attendue. Pas plus à ça qu’au sinistre craquement qui avait retentit à quelques mètres d’eux. Le bruit d’une vieille porte qui claque sans doute. Il ne lui laissa pas plus de temps pour y réfléchir, tournant les talons et partant le plus rapidement possible, tractant encore une fois Orphée à ses cotés. Elle se trouva l’espace d’une seconde une flagrante ressemblance avec une poupée que l’on pouvait trimbaler à sa guise. Puis ils s’arrêtèrent. Elle prit la parole d’un ton où ne perçait aucune reproche, ni moquerie, ou alors pas tout à fait intentionnelles :

      « T’es pas assez endurant pour te lancer dans des courses comme ça. A d’autres. »

    Elle manqua d’ajouter qu’en plus la fatigue n’était pas une bonne association à l’effort physique brutal, mais elle garda finalement cette dernière réflexion pour elle-même. Elle n’était pas sa mère, ce n’était pas à elle de lui dire ce qu’il fallait faire ou non. Elle l’écouta haleter en silence, soutenant son regard franc, scrutant son visage pâle. Il ressemblait à un petit animal acculé et affolé. Peut-être que non en fait. Elle se retrouve de nouveau dos au mur, cette fois à l’écouter. Parler d’abord et rire ensuite. Elle s’était douté qu’il avait peur, elle ne l’avait pas souvent vu comme ça. Elle trouvait ça ironique. Elle leva sa main gauche et lui ébouriffa les cheveux, prenant la parole d’une voix presque amusée :

      « Peut-être. Perso je trouve ça mieux que d’être trop téméraire. T’as plus de chances de survie. Lâche-moi s’il-te-plais. »

    Dans un mixte de douceur et de fermeté, Orphée se dégagea et passa devant lui. Elle perdit son regard sombre plus loin dans la ruelle qu’ils avaient longée. Elle était sinueuse et étroite, semblait étrangement déformée. Les réalisateurs de films d’horreurs ne savaient pas ce qu’ils perdaient. Elle perdit quelques instants à contempler avec une fascination presque morbide ce sinistre décor, avant de bifurquer de nouveau vers Judikael. Il n’avait pas de chance tout de même. Il n’aimait ni le noir, ni les gens, et ce soir il devait faire face à l’un englobé dans l’autre. Enfin, tant que c’était volontaire… Elle n’avait pas à s’en préoccuper pour l’heure. Elle ne s’en plaignait pas tant qu’il n’était pas sujet aux crises de tétanie. Sa tendance naturelle à la curiosité prenait lentement le pas sur son déplaisir à être en ce lieu, elle avait envie d’aller voir plus loin. Orphée se tourna vers le jeune homme, se rapprocha de lui et lui prit le bras, l’entrainant à son tour en avant.

      « Laisse donc tes démons derrière toi. Au pire on court tous les deux assez vite. »

    Ça concluait le débat. Les sons résonnaient contre les murs froids qui encadraient la ruelle, les pas des deux jeunes gens se répercutaient par dizaines. C’était sinistre, mais supportable, cela ne vrillait pas tant que ça les oreilles. Cet étrange concert donnait juste l’impression qu’ils étaient suivis. Elle se retourna à plusieurs reprises.
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MessageSujet: Re: I need some action man. ;Orphée S_ I need some action man. ;Orphée S_ Icon_minitimeLun 4 Juil - 0:14

    Soupir.
    Je suis fatigué. Épuisé. Lassé.
    Elle me demande de la lâcher. Soit. Je resserre ma prise pendant une millième de seconde. Et je la lâche. Elle part devant, je la suis du regard. Sans chercher à comprendre le pourquoi du comment, j'ai envie de cracher. Et de me sortir de là. Peu importe ce qu'elle devient. Je regrette ce que je suis, soit je regrette ce que je viens de me faire à moi même. Torture psychologique. Mes yeux ne s'habituent pas à la nuit. Mes yeux restent fermés. Autrement dit, ça me désole pour moi même. Ce n'est pas que j'en ai peur. C'est que je ne supporte pas de savoir que mes yeux sont inutiles. Dans la pénombre, je ne vois rien, à quoi bon servent les yeux, dans ce cas? Je ronchonne. Dès que je suis plongé dans le noir, je me sens inutile. De tout mon être. J'entends les bruits de pas d'Orphée. Elle est devant moi, mais je ne la vois pas. Peut être qu'elle me voit. Je ne suis sûr de rien. Ma confiance et ma peur se battent en duel. Je ne sais lequel des deux doit gagner. Je m'en fous.

    Elle revient, m'attrape mon bras. Chacun son tour. Elle me traîne derrière elle. J'ai envie de fumer. Je vois ses doigts sur mon bras. Et le reste est caché par la sombre atmosphère de ce quartier. Je rigole tout seul, je m'imagine Orphée en train de se faire bouffer, par l'atmosphère. En fait, je rigole, mais je ne peux l'imaginer. C'est comme vouloir se représenter le vide. Ou « rien ». On ne peut pas. C'est bien dommage. J'aurais bien aimé. Je la vois se retourner de temps en temps. Je ne sais pas vraiment ce que je dois faire. La suivre. C'est tout. Peut être n'est-ce que mon imagination, mais j'ai réellement le sentiment d'entendre des rires. De partout. Je n'en suis pas vraiment sûr. Parce qu'au fond, je sais que c'est parce que je suis fatigué. Ou alors, je refuse de me l'avouer. J'entends des rires. Des rires aigus, moqueurs et sournois. Mine de rien, mon cerveau réfléchis. Il se demande si ce n'est pas une remontée d'acide. La LSD! J'en avais avalé un buvard, en pensant que c'était un buvard... de jus. Très crédible. Bref. C'est probablement une remontée d'acide. Je ne m'y connais pas, après tout. Mais j'en avais entendu parlé.

    Oh! Les murs ondulent. Des couleurs apparaissent. Et je regarde tout ce spectacle, la bouche entre-ouverte, les yeux pétillants. Admirant ce spectacle s'offrir devant mes yeux. « Orphééée− ça briiiiille− »; Je me sens terriblement bien. J'en conclue que j'ai évité le bad trip. Mine de rien, observer les murs danser la macarena à poil, ça captive, à un point. « Les pastèques, c'est pas rose! C'est... Mh... Je sais plus. AH SI! C'est con! Putain nan, mais j'suis pas con. Ah si. Enfin non. Si, en fait. »; Je raconte de l'incompréhensible. Mes yeux me lâchent aussi. Orphée doit me trouver étrange. Je ne suis pas comme ça, d'habitude. Je suis pire! Enfin non. Je ne pense pas être sous acide H24. Je plane complètement. Bloody Lane, quartier sinistre et lugubre à la base, vient de se transformer en paradis bisounours en quelques secondes. C'est devenu un monde de couleurs et de mouvements à tendance homosexuel. « Sale pute! Ne touche pas le vénéré champignon vénéneux. Je suis un champignon. Je dois donc vivre dans une forêt. Et me tapisser de mousse tout doux. »; J'ai envie de pleurer. Je ne suis pas un champignon. Je ne suis pas vénéneux. Je suis quelque chose d'autre, que je suis actuellement incapable d'expliquer. Je me suis adressé à Orphée. Mais je doute qu'elle ait pris mes mots au sérieux. Elle devrait.

    En route, on rencontre un garçon. Il a l'air gentil. Et puis en fin de compte, je n'en suis pas si sûr. J'ai plutôt l'impression qu'il veut nous buter, sec. Il a pas l'air tendre. Il a des rides sur le front, genre il doit beaucoup froncer les sourcils. Ça me fait rire. Mais je crois que Monsieur Rides, lui, n'a pas aimé mon sens de l'humour. Je lui fais donc remarquer. « T'as des rides, petit pd. Des plis, sur ton front. C'est moche, putain. »; Je réalise que je n'aurais pas dû faire ça. Mais je n'y peux rien, chez moi, c'est inné. J'exprime tout ce qui me passe par la tête. Alors bon, il fallait que je me rattrape. Dois-je me rappeler qu'il y a Orphée à mes côtés? Et que c'est moi qui a cru bon de l'emmener dans mon aventure? « Sale chien, dégage. »; Tiens. Le chien... il grogne. Il montre ses dents. J'esquisse un sourire, malgré moi. Ah merde. La remontée d'acide n'aura pas durée longtemps. Je ne vois plus les couleurs. Je ne vois plus rien. De nouveau du noir. Mon état de fatigue s'empire. Parce que tout ça, c'est la drogue. La drogue, c'est le noir. C'est le côté obscur de la force. Et je dois en faire partie, du moins, il me semble. Le chien, en attendant, il grogne toujours. Le chien. L'homme que j'ai traité de chien sans pour autant peser mes mots. Merde. On est dans la merde.


    Ne pas reprocher les propos homophobes, misogynes ou la vulgarité du récit. Je parle du point de vue du personnage, et non du mien.

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MessageSujet: Re: I need some action man. ;Orphée S_ I need some action man. ;Orphée S_ Icon_minitime

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