— Esplumoir ;
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Après-midi entre amies ♥ [PV Aria]

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Anonymous
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Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Vide
MessageSujet: Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Icon_minitimeMer 29 Juin - 10:55

Après-midi entre amies ♥

Les rayons de soleil traversaient les volets fermés de la maison de miss Ioannis ; il était déjà dix heures et demie. L'été était là, le chant des oiseaux et la chaleur rythmaient le quotidien. On ne voyait aucun nuage dans le ciel, qui était limpide. Les fleurs ouvraient leurs pétales et libéraient leur parfum. Avenue of the Roses est magnifique pendant le printemps et l'été : c'est à ce moment de l'année qu'il revêt ses plus belles couleurs. Au bout d'une allée ombragée, on trouvait une petite maison de pierre. Elle était envahie par le lierre, la vigne vierge et les rosiers grimpants, à tel point que les fenêtres ressemblaient à des panneaux opaques enfouis sous la végétation luxuriante. Dans le toit de chaume, des hirondelles avaient fait leur nid et elles le protégeaient farouchement. La lourde porte de chêne avait été taillée par endroit de manière à obtenir des motifs floraux. Un paillasson se trouvait devant l'entrée : « Bienvenue ! » disait-il. Et bien, un accueil pareil ne se refuse pas, nous allons donc entrer.

La première chose qui frappe, c'est cette douce odeur de pierre fraiche et de thé. La propriétaire serait-elle une inconditionnelle de ce breuvage ? C'est comme si les murs couverts de chaux blanche en avaient été imprégnés. Même les tableaux sentent le thé... D'ailleurs, ses tableaux ont un point commun, outre le parfum de thé, ils représentent tous un paysage typique d'un pays. Ce tableau avec un phare gigantesque à pour légende « Égypte, Phare d'Alexandrie », celui-ci « France, Vignoble », « Grèce, Plage des Olivers », « Angleterre, Vue du palais de Buckingham »...

La décoration est très sobre et naturelle, parfois vieillotte. Sur les étagères de bois patiné s'empilent des fioles, des bocaux, des confitures, des bouteilles à l'origine douteuse. Des photos des amis de Flora sont piquées dans un bouquet de fleur chacun. La table en châtaigner est recouverte d'une nappe vichy rose. Les couleurs pastelles sont omniprésentes. Il y a du bois partout : sur le sol, les chaises sont en bois, de même pour les tables, fenêtres, portes... Peut-être que les toilettes ne seront pas en bois et seront munies d'une chasse d'eau... Nous marchons dans un petit couloir éclairé par la lumière du matin. Nous arrivons devant une porte où il est gravé : « Chambre de Flora ». C'est drôle, les gens qui notent le nom des pièces de leur propre maison. Cela peut leur être utile s'ils deviennent amnésiques. Mais ne tardons pas plus longtemps : entrons ! Le parquet craque sous nos pattes. Les rideaux de soie argentée virevoltent, alors qu'aucun courant d'air ne traverse la pièce. Un tapis en laine blanche se trouve près du lit, ainsi que... Des béquilles ?

C'est sûr qu'a première vue, la maison semble parfaite, mais, plusieurs détails choquent : pourquoi Flora a-t-elle une jambe dans le plâtre et un bandage ? Se serait-elle reconvertie en yankie et une bagarre aurait mal tournée ? Non, Flora n'est pas comme ça. Tiens, elle semble nous avoir remarquée... Elle a ouvert les yeux ! Elle s'est réveillée ! J'espère qu'elle ne le prendra pas mal... Elle nous dévisagea :

« Rouge-Gorge ? Que fais-tu ici avec tes enfants ? Tu n'es pas dans ton nid ?
- Les enfants ont voulus se dégourdir les ailes...
- Avoue-moi plutôt que tes oisillons de fils sont de petits curieux ! s'exclama-t-elle avec un petit sourire en coin.
- Flora, et toi, avoue-moi plutôt - comme tu le dis si bien, ce qui t'es arrivée ?

Elle souriait toujours, mais son regard s'emplit soudain d'une tristesse si profonde que je me suis mis à regretter de lui avoir posé cette question. Honte à moi, je suis un rouge-gorge indigne !

- C'est une longue histoire... dit-elle tout simplement, puis, elle changea de sujet. Tu as faim ?
- Non... »

Elle se leva de son lit et elle partit dans la salle de bain, et, en quelque seconde, elle en sortit tout habillée et coiffée, et son visage brillait de nouveau. Elle me regarda et quitta la pièce en sautillant gaiement. Elle saisit un tablier, l'enfila et prépara le petit-déjeuner : elle se fit un thé au citron vert et elle coupa avec un grand couteau plusieurs tranches de brioches qu'elle tartina de confiture d'abricots, de mûres et d'oranges. Même si je lui avais dit que je n'avais pas faim, elle prit deux biscottes qu'elle concassa et qu'elle mélangea a du beurre. Elle posa l'assiette devant moi et mes enfants se jetèrent dessus tel des fauves affamés.

Elle éclata de rire.


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Aria Silvery
Aria Silvery

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Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Vide
MessageSujet: Re: Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Icon_minitimeSam 2 Juil - 20:02

    Beau temps. Clair, ensoleillé, chaleureux. Un temps qui ne pouvait présager qu'une journée immaculée. Voilà ce que pensait Aria tandis qu'elle observait la course des nuages dans le ciel, allongée dans l'herbe folle du parc de l'Eden. Le vent léger chatouillait le bout de son nez et faisait voler le bas de sa robe. Une coccinelle s'amusait à grimper le long de son bras nu. La jeune fille aurait aimé l'observer, si elle n'avait pas dû garder les paupières closes pour ne pas être éblouie par le soleil de l'été. Doucement, elle s'amusa à basculer sa tête de droite à gauche, sentant à chaque fois l'herbe lui frôler agréablement les oreilles. Elle avait l'étrange impression d'être seule au monde, et d'avoir tout son temps pour profiter de l'après-midi qui se profilait. Toute la matinée elle avait été contrainte de rester à travailler au magasin, bondée et bruyant en cette période de soldes. Insupportable. Du coup, loin de cette affreuse agitation, elle se sentait désormais particulièrement libre. Qu'allait-elle bien pouvoir faire... ?

    Soudain une nuée d'oiseaux passa au-dessus d'elle en pépiant joyeusement. La curiosité la poussa à entrouvrir un œil pour voir de quoi il s'agissait, en dépit de la lumière éclatante de l'astre du jour. Des rouges-gorges. L'insecte rouge et noir évoluant depuis plusieurs minutes sur sa peau décida alors de s'envoler et, de surprise, l'adolescente se releva brusquement, les yeux grands ouverts. Une chose l'interpella. Délicatement, elle posa sa main sur son œil droit, et la sensation qu'elle éprouva la conforta dans ce qu'elle pensait. Elle avait oublié de mettre son cache-œil aujourd'hui. Maintenant qu'elle l'avait réalisé, elle avait l'étrange impression d'être vraiment seule. Trop seule. Il fallait qu'elle voit quelqu'un, absolument... Pourquoi pas Flora ? Elle n'avait pas été la voir depuis un bon bout de temps. Elles pourraient discuter autour d'une tasse de thé, se racontant divers ragots et partageant leurs avis sur la guerre comme elles avaient l'habitude de faire. Oui, c'était une excellente idée ! Vivement, elle se redressa et sortit du parc par la grande grille en fer forgé. Les dalles en pierre des avenues du quartier fleuri claquèrent sous ses pieds, rapidement. La demoiselle connaissait le chemin par cœur, ce pour quoi elle n'hésitait absolument pas quant au chemin à prendre. Prendre à droite, avancer sur deux cents mètres, emprunter la ruelle à gauche, puis marcher tout droit jusqu'à arriver au magasin de Flora. Mais cette fois, lorsqu'elle arriva devant la grande devanture de la boutique, Aria écarquilla les yeux de stupeur.

    La vitrine avait été brisée en mille morceau. On pouvait voir que les différents bocaux d'aromates divers avait été déversés sur le sol, mélangés et en pagailles. La caisse enregistreuse était ouverte et totalement vide. Enfin, horrifiée, la jeune fille découvrit une tache de sang juste devant la porte. Rapidement, elle jeta un coup d'œil à l'intérieur, vérifiant que l'endroit était vide. Personne. Le lieu dégageait une impression de froideur et d'angoisse mélangée. Le cœur battant, elle courut jusqu'à la maison de Flora, où un paillasson indiquait innocemment « Bienvenue ! ». Au secours. Elle frappa une dizaine de coups à la porte en bois, puis interpella son amie d'une voix pas très assurée.

    « Flora ? Flora tu es là ? Dis moi que tu es là, s'il te plaît ! »

    Pas de réponse. Mais bon, d'un côté, ça ne voulait pas forcément dire que Flora était mal en point. Peut-être était-elle simplement allée se promener ! Et que son magasin était victime d'un grand nettoyage ! Oui, ça ne pouvait être que ça ! Pivotant sur ses talons, la jeune fille s’apprêtait donc à partir, forte dans ses idées positives, quand une sensation de malaise apparut au creux de son ventre. Très lentement, elle tourna la tête pourvoir fixer à nouveau la porte boisée, où des fleurs gravées évoluaient le long de la poignée. Non, non, non ! Elle ne pouvait pas s'en aller sans être sûre que son amie allait bien. Soupirant légèrement, elle se planta devant l'entrée, les mains sur les hanches, et se posa LA question.
    Que devait-elle faire ?

    Timidement, elle toqua à nouveau. Le silence lui répondit. Soit Flora était occupée et ne faisait pas attention, soit elle était sortie. Et il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir. Prestement, Aria sortit de son sac une petite clé en argent, et la tourna dans la serrure qui cliqueta doucement. Son amie lui avait donné un double, au cas où, s'il y avait un problème type perte de l'original. Là, ce n'était pas exactement la situation d'utilisation précise, mais bon. La demoiselle, elle ne connaît pas ce qu'on appelle communément la « violation de propriété privée ». Alors elle ne s'embête pas. D'un pas vif, elle entra donc dans la petite maison de pierre. Une odeur de thé se porta immédiatement jusqu'à ses narines, habituelle, rassurante. Bon. Essayant de faire le moins de bruit possible, la jeune fille avança dans le couloir rempli de tableaux, tous représentants des endroits différents du monde. Elle qui ne connaissait rien d'autre que son vieil hôpital londonien, elle adorait observer ces endroits inconnus à travers les toiles. Soudain, un éclat de rire lui parvint d'une pièce, au fond du corridor. Le rire de Flora, très reconnaissable. Cristallin, sans artifice, magnifique. Le soulagement envahi le corps entier d'Aria et tout en avançant vers la cuisine, elle indiqua sa présence d'une voix claire.

    « Flora, tu es là ? C'est Aria. Tu ne peux pas t'imaginer, je me suis fait un sang d'encre pour toi ! Figure-toi que je suis passée au magasin et que... »

    Arrivée dans l'encadrement de la porte, elle se tut brusquement. Elle venait d'apercevoir son hôte, une jambe dans le plâtre, la joue droite étrangement rougie et le poignet bandé. Un silence plana dans la pièce pendant un moment, puis, faiblement, la jeune fille reprit la parole.

    « … Qu'est-ce qui s'est passé ? »

    Oui, dis lui. Dis lui tout. Laisse ta rancœur et ta fragilité parvenir jusqu'à elle. Et tu verras que ceux qui ont osé s'en prendre à toi n'en ressortiront pas indemne. Génial, non ? ♥

    Spoiler:


Dernière édition par Aria Silvery le Dim 7 Aoû - 11:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Icon_minitimeSam 9 Juil - 12:30

En moins d'une minute, mes chers enfants avaient littéralement engloutis ce que leur avait préparé Flora, qui ne pouvait pas arrêter de rire. Ses yeux devenaient larmoyants. Je me suis alors demandé si ce n'était pas une manière d'évacuer la souffrance qu'elle avait amassée depuis son agression. Elle est toujours si joyeuse, si optimiste ! Cela la tuerait qu'on découvre qu'en réalité, sous cette allégresse « parfaite », ce cache des blessures et de la souffrance. Mais, si elle ne dit rien, cela la rongera à petits feux. Comment se sortir de cette spirale infernale ? Je suis certain qu'elle doit le dire à quelqu'un en qui elle a confiance et qui soit moralement plus solide. Malheureusement, je ne connais personne sur cette île et je ne retiens pas les noms des meilleurs amis de Flora. Que faire ?

Un bruit de pas humains est parvenu à mes oreilles. J'ai une bonne ouïe, contrairement à certain de mes congénères. J'ai alors vite trouvé leur origine ; les pas venaient du couloir menant à la chambre de Flora. Je ne vis qu'une ombre sur le sol, une ombre qui confirma ce que je pensais : un humain était entré. Je regardai ma maîtresse d'un air inquiet.

« Flora, dis-je en montrant de l'aile le couloir, je crois qu'il y a un hu...
- Flora, tu es là ? C'est Aria. Tu ne peux pas t'imaginer, je me suis fait un sang d'encre pour toi ! Figure-toi que je suis passée au magasin et que...

L'humain, enfin, l'humaine, était sortie de la pénombre. Elle regarda Flora de haut en bas et se statufia. Ma maîtresse se changea en iceberg. Toute deux étaient immobiles, transformées en pierre, gelées. Je reconnus alors l'humaine ; elle était souvent avec ma chère Flora et elles étaient d'excellentes amies. Je ne pus m'empêcher de penser que l'arrivée de cette Aria allait être bénéfique pour le moral de Flo'. Il fallait sauter sur l'occasion, mais les deux jeunes filles étaient bien trop déstabilisées pour le moment. Aria eut de la peine à articuler les mots suivants :

... Qu'est-ce qui s'est passé ?

C'est ce que je voudrais savoir aussi. Flora allait être obligée de le dire. Elle ne pouvait pas garder infiniment sa douleur dans son cœur. Sinon, tout allait exploser et elle n'en ressortirait pas indemne. Mon amie se dégela et elle prit une très longue inspiration. Elle tint longtemps les poumons gonflés, avant de se détendre et elle dit, d'une voix trop faussement calme :

- Je suis contente de te voir, Aria. Je ne pouvais pas sortir et... Et... Assieds-toi, je vais faire du thé.

Je ne pensais pas que cette réponse conviendrait à son amie et elle devait le savoir. C'est pour cela qu'elle s'empressa de préparer le thé : elle prit une bien trop lourde casserole pour ses bras meurtris et elle faillit faire tomber l'immense pile d'assiette qui se tenait dans l'évier. Elle remplie le récipient d'eau claire et sortit une boite métallique d'un placard, qui contenait une multitude d'herbe séchée, qu'elle sélectionna soigneusement avant de les mettre dans la casserole. Elle tourna le bouton du gaz avec la main dont le poignet n'était pas bandé et elle mit en marche un chronomètre en forme de pomme. Le temps d'infusion se passa dans le silence le plus total. Pas une mouche, rien. Je me sentais très mal à l'aise et mes enfants se sont regroupés et se sont rapprochés de moi. Puis, la sonnerie de fin de cuisson fit voler en éclat le silence. Flora ouvra un placard situé à sa gauche, sortit deux tasses de porcelaine qu'elle déposa sur la table. Elle versa le breuvage vert dans ces mêmes tasses puis, elle prit dans un tiroir un assortiment de gâteaux : langues de chats, meringues, beignets à la confiture, petits muffins etc.

... C'était la semaine dernière... Les Summer Chocolates me voyaient d'un mauvais œil, moi, la Spring Roses... Nous étions en temps de guerre et... ils ont envoyés un groupe... Ils ont cassés la baie vitrée de ma boutique avec... des briques... et ils ont cassés ! Tous mes produits ! Tous ..! Ils ont détruits mon... travail...

Flora regarda la table. Elle était mouillée. Elle passa sa main sur son visage, qui entra en contact avec des larmes qui coulaient en abondance depuis quelques instants déjà. Paniquée, elle eut du mal à continuer son récit dramatique :

… Ils m’ont… renversés dessus la table sur laquelle je mettais… mes nouveaux produits ..! Je me la suis prise sur la jambe ..! Je suis… tombée en… arrière et… mon poignet… a heurté… un morceau de verre… brisé… Je ! Un Gardian qui… passait ..! Hôpital ..! On m’a dit… Jambe brisée… Poignet touché… Point de suture ..!

Elle hoquetait dans sa détresse, son désespoir et sa rage. Son récit était devenu incompréhensible, elle se tut, mais elle pleurait toujours en abondance. Et, devant tant de haine et de mal, je me suis mis a pleurer aussi. Tout reposait sur Aria, maintenant. Qu'allait-elle faire ?

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Aria Silvery
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MessageSujet: Re: Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Icon_minitimeDim 7 Aoû - 13:00

    Figée à devant l'entrée de la cuisine, Aria était décontenancée. Jamais elle n'avait vu son amie dans un état pareil, jamais. Et ce n'était vraiment pas le genre de personne à aller chercher les problèmes. Alors quoi ? Perdue, l'adolescente sentit ses mains trembler légèrement, comme celles d'une petite fille, et elle les rentra dans les manches de son fin gilet blanc. Seuls ses ongles dépassaient du cocon neigeux créé par son habit. Elle avait oublié de les couper. D'habitude elle faisait bien attention, mais depuis quelques temps ses idées s'envolaient. Les médicaments n'aidaient pas sa mémoire. Peut-être qu'elle devait en changer... En réalité, elle n'en savait rien du tout. Et il était hors de question qu'elle aille à l'hôpital, question de fierté. La voix trop tranquille de Flora la tira de ses réflexions et elle se concentra à nouveau sur le visage abîmé de son hôte.

    - Je suis contente de te voir, Aria. Je ne pouvais pas sortir et... Et... Assieds-toi, je vais faire du thé.

    Ah. La demoiselle laissa s'échapper un soupir légèrement exaspéré. Son amie n'était pas douée pour les mensonges. Ni pour les distractions ou les tentatives de changement de sujet. Calme pour une fois, Aria observa sans bouger la jeune fille préparer le thé comme elle avait l'habitude de le faire. Elle ne la quitta pas des yeux lorsqu'elle prit la lourde casserole avec des gestes maladroits et faillit faire tomber une pile d'assiettes en porcelaine. Elle la regardait toujours au moment où elle remplissait d'eau le récipient et sélectionnait différentes sortes d'herbes sèches, avant de mettre à chauffer le tout sur la grande gazinière. Le chronomètre se mit en marche, égrenant les secondes, interminables. Un silence épais se forma dans la petite pièce. Flora parlerait en tant voulu, c'était certain. En attendant, son invitée avait pris la décision de ne pas lâcher un seul mot. La sonnerie annonçant la fin de cuisson ne la fit même pas sursauter, contrairement à d'habitude où elle devenait presque hystérique à l'approche de l'heure du thé. Elle se contenta de dévisager son amie à nouveau, tandis qu'elle versait le breuvage dans deux tasses blanches et sortait la boîte de biscuits. Tout était près sur la table en bois, le discours n'allait pas tarder. Dans quelques secondes peut-être. Même pas.

    - ... C'était la semaine dernière... Les Summer Chocolates me voyaient d'un mauvais œil, moi, la Spring Roses... Nous étions en temps de guerre et... ils ont envoyés un groupe... Ils ont cassés la baie vitrée de ma boutique avec... des briques... et ils ont cassés ! Tous mes produits ! Tous ..! Ils ont détruits mon... travail...

    Les poings d'Aria se serrèrent, s’enfonçant plus profondément dans son gilet, ses ongles meurtrissant la paume de ses mains. La jeune fille baissa les yeux. Un mélange d’inquiétude et de colère se pressait dans son esprit, incontrôlable. Elle se sentait indignée de savoir qu'on avait pu casser volontairement la boutique. Les souvenirs des après-midi qu'elles avaient passé là-bas étaient si beaux... Pourtant, en un instant, tout avait volé en éclat. Enfin, ce n'était pas le plus important. Elle releva la tête. Le visage de Flora était trempé de larmes. Son cœur se serra.

    - … Ils m’ont… renversés dessus la table sur laquelle je mettais… mes nouveaux produits ..! Je me la suis prise sur la jambe ..! Je suis… tombée en… arrière et… mon poignet… a heurté… un morceau de verre… brisé… Je ! Un Gardian qui… passait ..! Hôpital ..! On m’a dit… Jambe brisée… Poignet touché… Point de suture ..!

    Les mots étaient entrecoupés par la rage et la tristesse. La jeune fille sentit l'énervement monter en elle, lentement, s'insinuant comme un poison sous sa peau. On avait fait du mal à Flora. A son amie ! Une de ses meilleures amies qui plus est. Et à plusieurs contre une, sans personne pour l'aider. C'était immonde, juste atroce. Les imbéciles qui avaient osé faire ça... Ils verraient sous peu de quel bois elle se chauffait ! Et puis un hoquet lui parvint, agissant comme un seau d'eau glacée sur elle. Non, non, non ! Elle se laissait toujours emporter par ses émotions. Mais là, il fallait d'abord qu'elle s'occupe de Flora, c'était essentiel. Et puis, après coup, il fallait se rendre à l'évidence. Une quelconque vengeance serait stupide, elle ne suffirait qu'à attiser le feu de la guerre. D'une voix qu'elle voulait assurée et posée, l'adolescente prit alors la parole après de longues minutes de silence.

    - Bon. Écoute, déjà ce qu'il faut, c'est reprendre ton calme.

    Lentement, elle s'approcha de son amie et l'aida à s'asseoir sur une des chaises en lui tendant un mouchoir en papier. Puis elle toucha du bout des doigts les tasses en porcelaine, le thé oscillait entre le tiède et le froid. Elle jeta le breuvage dans l'évier, puis prit la lourde casserole et remit à chauffer à feu doux la boisson, avant de resservir le tout. De la fumée s'échappait désormais des tasses, le liquide était brûlant. Aria n'arrivait jamais à la parfaite température. Bah, elle attendrait un peu, tant pis. D'un pas rapide, elle fila vers le salon, ouvrit l'armoire et récupéra un plaid aux couleurs pastels qu'elle mit délicatement sur le dos de son hôte en revenant dans la cuisine. Prenant une chaise, elle s'installa enfin face à Flora, et recommença à parler d'une voix douce.

    - Allez, respire lentement. Suis-moi, inspire profondément... Puis expire, jusqu'à n'avoir plus d'air dans les poumons. Parfait, concentre-toi sur cette respiration. Encore une fois.

    La jeune fille reprit ce manège plusieurs fois, jusqu'à ce que son amie ait repris un rythme respiratoire plus posé. Alors elle attrapa la boîte métallique contenant les gâteaux, piocha un muffin aux mûres et le plaça dans les mains de sa petite protégée. Un sourire rassurant étira ses lèvres fines et elle attendit que Flora ait mordu dans le biscuit pour poursuivre.

    - Tu vas mieux ? Si j'ai bien compris, des membres du Quartier chocolaté t'ont attaqué dans ta boutique et t'ont blessé... Un Guardian est passé et t'as emmené à l’hôpital, d'où cet attirail que tu trimbales en permanence sur toi. C'est ça ?

    Elle laissa passer un instant, bu une gorgée du thé décidément trop chaud et se choisit un biscuit, avant de poursuivre.

    - Enfin, ne t'inquiète pas, je vais t'aider ! On va remettre en ordre ta boutique, récupérer tes nouveaux produits, et je vais décorer le bandage de ton poignet, il sera adorable. On va leur prouver qu'on est plus fort qu'eux et qu'on s'en remet très bien. Avec le sourire en plus. Tu es d'accord ?

    La jeune fille offrit un nouveau sourire rayonnant à son amie et lui tendit sa main abîmée par ses ongles, en ne laissant aucun doute planer. Elles seraient les plus fortes.


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MessageSujet: Re: Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Icon_minitimeSam 20 Aoû - 11:45

J'ai la fâcheuse tendance à sous-estimer l'intelligence des humains. Ils ne nous comprennent pas : à part Flora, mais c'est une autre histoire. Nous, les animaux, nous sommes apparus bien avant les homo sapiens sapiens. Nous en savons plus que quiconque sur cette terre, nous sommes capables d'explorer dans les moindres recoins. Alors, peut-on m'expliquer pourquoi je suis incapable d'aider Flora maintenant ? Même moi, je dois m'en remettre à un humain pour aider mon amie. Avant cet accident, j'avais toujours réussi tout ce que j'entreprenais afin de venir en aide à l'unique humaine qui ne m'inspirait pas un minimum de dédain. Depuis le temps que je la connais, cela me dégoûte d'en arriver là. Aria trouvera-t-elle les mots juste pour « sauver » Flora ? Elle n'a pas le choix : si elle ne fait pas les choses correctement, mon amie restera cloîtrée dans cette maison vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Une barrière de plus, alors qu'Esplumoir l'entrave déjà...

Je suis bien trop réfléchi. Les hommes ne sont que les fruits de l'évolution : Aria doit tout simplement puiser l'intelligence accumulée par son espèce depuis des millénaires, afin de remédier cette situation gênante. Je crois que c'est ce qu'elle fait d'ailleurs : ses poings sont fermés, elle se crispe puis se détend, elle sue...

- Bon. Écoute, déjà ce qu'il faut, c'est reprendre ton calme.

Je poussai un soupir de soulagement. Ce sont les bons mots, cependant, Flora paraissait étrangère à ses paroles, tel un sourd. Ses yeux, d'ordinaire étincelants, étaient vides. Je trouvai cela étonnant au point que je me demandais si mon amie ne jouait pas la comédie. Ce n'était pas elle, la personne en face de moi, mais un clone. Aria était la seule à paraître normale, elle tendit un mouchoir en papier à Flora, qui le prit du bout de ses doigts affreusement pâles. Dans un silence de mort, l'humaine à la chevelure rosée jeta le thé tiède dans l'évier, pour le remplacer par du chaud. L'odeur du thé monta dans la pièce de la même manière que la trainée de fumée. Aria - décidément, je vais finir par croire que c'est le seul être vivant dans cette maison, se dirigea vers le salon. J'entendis le grincement de l'armoire de chêne massif et réapparut avec un plaid de couleurs douces qu'elle déposa sur le dos de Flora. Elle s'installa sur une chaise et au « fantôme » de mon amie, elle parla d'une voix rassurante :

- Allez, respire lentement. Suis-moi, inspire profondément... Puis expire, jusqu'à n'avoir plus d'air dans les poumons. Parfait, concentre-toi sur cette respiration. Encore une fois.

Les yeux de Flora reprirent de la couleur et j'ai compris qu'elle suivait les indications d'Aria à la lettre. Sa bouche c'était légèrement ouverte et son ventre se gonflait pour redevenir plat à nouveau. Elle continua et Aria faisait comme elle, à la manière d'un thérapeute, comme si mon amie avait oublié comment respirer. Excellent thérapeute même, car le sang de Flora affluait de nouveau vers sa tête, dont la peau se mit à rougir légèrement. Aria ouvrit alors la boîte de gâteau, y plongea sa main qui ressortit avec un muffin aux mûres qu'elle plaça dans la paume de mon amie. Flora regarda la pâtisserie, comme si elle ne savait pas ce que c'était puis croqua dedans.

- Tu vas mieux ? Si j'ai bien compris, des membres du Quartier chocolaté t'ont attaqué dans ta boutique et t'ont blessé... Un Guardian est passé et t'as emmené à l'hôpital, d'où cet attirail que tu trimbales en permanence sur toi. C'est ça ?

Je dévisageai Flora. Elle me regarda ; dans ma tête, je ne cessaie de lui répéter : parle, parle, tu peux le faire, tu sais le faire, je sais que tu peux le faire et Aria aussi. Alors une voix que je n'avais pas entendue depuis vingt bonnes minutes s'éleva dans la pièce, qui me fait l'effet des rayons de soleil levant traversant les volets de ce matin :

- Oui... Oui ! fit Flora dans un demi-sourire.

La fille aux cheveux roses bu une gorgée de thé et Flora l'imita et je constatai avec joie qu'elle était redevenue normale. Je suis soulagé ! Bientôt, tout sera plus ou moins oublié.

- Enfin, ne t'inquiète pas, je vais t'aider ! On va remettre en ordre ta boutique, récupérer tes nouveaux produits, et je vais décorer le bandage de ton poignet, il sera adorable. On va leur prouver qu'on est plus fort qu'eux et qu'on s'en remet très bien. Avec le sourire en plus. Tu es d'accord ?

- Merci ! Et... Je suis d'accord ! Tu as raison... Il ne faut pas que je me laisse faire ! fit ma « fleur », en sautillant sur sa chaise.

Aria sourit et Flora l'imita de nouveau, avec un regard empli de reconnaissance. Cette scène était tellement mignonne... Je réveillai mes enfants, qui s'étaient endormi et je sortis par la fenêtre pour chercher ma femme. J'allais avoir besoin d'aide. Nous nous envolâmes dans la chambre de Flora et je vis la trousse de dessin de mon amie. Péniblement, avec l'aide de toute ma petite famille, nous prîmes par le bec la sangle de la trousse et nous nous dirigeâmes vers le salon. Je fis signe à mes enfants de déposer le lourd objet sur la table. Flora étouffa un rire en me voyant. Je me souviens, quand nous étions à Alexandrie, nous avions regardés un film « Cendrillon », il me semble, et l'héroïne était constamment aidée par ses fidèles amis animaux. Flora ouvrit la fermeture éclaire de la trousse, laissant échapper feutres, crayons colorés et stylos fins, ainsi que de la peinture. Puis, avec un sourire triomphant, elle annonça à sa convive :

- Par quoi on commence ?

Tout c'était bien passé, mais il restait encore des choses à faire pour effacer chaque trace de l'accident.

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Aria Silvery
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Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Vide
MessageSujet: Re: Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Icon_minitimeMer 24 Aoû - 20:18

    « Merci ! Et... Je suis d'accord ! Tu as raison... Il ne faut pas que je me laisse faire ! »

    Un sourire rayonnant s'épanouit alors sur les lèvres de Flora. Elle était vraiment adorable comme ça. Jamais de tristes larmes ne devraient pouvoir ternir ce visage. Aria aurait voulu voir à jamais une expression joyeuse sur le visage de son amie. D'un seul coup, les oiseaux qui s'étaient installés dans la cuisine s'envolèrent à tire-d'aile à travers la maisonnée. La jeune fille les regarda partir vers la chambre d'un air étonné. La relation qu'entretenait Flora avec les animaux ne cesserait de l'étonner. Enfin, à force de les voir converser de façon parfaitement naturelle, elle commençait à s'habituer (même si elle ne comprenait absolument rien à la conversation), mais... C'était un peu comme si... Ils étaient prêts à mourir pour elle. En tout cas, ils en donnaient l'impression. Étrange. Presque effrayant, même. Soudain, aussi vite qu'ils étaient partis, les moineaux réapparurent, portant une trousse dans leurs becs. Ils la déposèrent sur la table, et Flora se mit à rire. Elle ressemblait à Cendrillon comme ça, au moment où elle s'est transformée en princesse et où ses amis les animaux l'aident. Ça vous paraît peut-être cruche dit comme ceci, mais... Bref. Les crayons, les pinceaux, les feutres et les stylos s'étalèrent sur le plan de travail lorsque la trousse fut ouverte. La jeune demoiselle aux cheveux blonds eut un sourire triomphant, puis parla.

    « Par quoi on commence ? »

    Hm... Il était vrai que les paroles étaient belles, mais restait encore à travailler ! La magasin ne serait pas remit à neuf tout seul. Réfléchissant, Aria posa son pouce sous son menton et son index sur ses lèvres. Ses sourcils se froncèrent légèrement. Par quoi pouvait-on débuter... Il fallait s'organiser un peu, elles risquaient de perdre du temps si elles commençaient à tout faire dans le désordre. Le souvenir du magasin saccagé s'imposa alors dans l'esprit de la jeune fille. Elle revit les morceaux de verre et le sang au sol. Ainsi que le capharnaüm, le bric-à-brac de poudres et d'herbes sèches. Voilà. Elle savait ce qu'il leur fallait faire. Retourner au magasin, voir l'étendue des dégâts. Puis nettoyer, ranger ce qui était encore en état et jeter ce qui était cassé. Son regard se posa ensuite sur les blessures de son amie. Une moue inquiète se dessina sur ses lèvres. Dans ces conditions, ça n'allait pas être facile. Elle ne voulait pas que Flora se fasse encore plus mal en suivant ses conseils. Elle avait l'air décidé à faire quelque chose pour son magasin, mais... N'était-ce pas imprudent ? Finalement, avec un soupir, l'adolescente prit la parole.

    « Bon.... Je pense que le mieux, ce serait d'aller voir à la boutique, contempler la quantité de travail à accomplir. Nettoyer un peu, pour y voir plus clair...Mais j'ai un peu peur que tu te blesses d'avantage en essayant d'aider. Je peux le faire si tu veux. »

    D'un air pensif, elle commença à observer le matériel disponible dans la trousse. Puis elle essaya de se remémorer en détail ce qui était choquant dans le magasin. Le sol n'avait pas été abîmé, ou alors elle ne s'en rappelait pas, mais les murs étaient tâchés et lacérés, sûre... Alors, il faudrait acheter des pots de peintures et des pinceaux ? Les petites gouaches ne suffiraient pas. Ensuite, elles auraient besoin de feuilles en papier, pour faire une affiche indiquant la réouverture de la boutique. Mais ça, elle devrait en avoir chez elle, dans un tiroir de son bureau peut-être... Elle prendrait des tissus par la même occasion. On pouvait toujours avoir besoin de ce genre de chose ! Ensuite, il leur faudrait de nouveau bocaux, pour remplacer ceux brisés pendant l'accident. Et préparer à nouveau des herbes sèches et autres médicaments, afin de ne pas en manquer. D'un geste vif, la demoiselle sortit de son sac un morceau de papier - celui qu'elle gardait d'habitude pour ses dessins, en cas d'urgence... Mais bon - et fit la liste de tout ce qu'elle venait de trouver. Enfin, d'un geste familier, elle replaça une de ses mèches de cheveux derrière son oreille et reprit la discussion en souriant.

    « Allez ! On a du pain sur la planche ! J'ai écris tout ce dont on risquait d'avoir besoin. On passera chez moi avant d'aller au magasin, par contre. Parce que bien sûr, tu m'accompagnes. C'est pas parce que tu peux pas m'aider que c'est pas toi qui va choisir les nouvelles couleurs de ta boutique haha ! Et puis, j'ai pas envie d'être toute seule là-bas, j'aurais l'air bête, tu comprends ? »

    Tranquillement, elle ferma alors la trousse et la glissa dans son sac avec la liste. Elle lava ensuite les tasses de thé vides, rangea la boîte de gâteaux, essuya la table et aida Flora à se relever. Elle jeta un coup d’œil à l'horloge. Quinze heures pile, elles n'avaient pas intérêt à traîner. Ce fut donc d'un pas rapide qu'elle se dirigea vers l'entrée, son sac sur l'épaule. Une fois la main posée sur la poignée, elle se retourna vers son amie et lança une dernière tirade.

    « Hé, tu peux te déplacer seule ? Ah, non, oublie cette question. Tu es allée jusqu'à la cuisine, ça doit être bon. Si tu fatigues, tu me préviens, okay ? Allez, let's gooooo ! »

    Bonne chance Flora. Avec Aria, rien n'est jamais facile... Mais tu le sais, pas vrai ? Après tout, vous êtes meilleures amies, non ? ♥

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MessageSujet: Re: Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Icon_minitimeMer 31 Aoû - 13:28

Je n’ai pas vu l’état de la boutique de Flora. Sinon, je me serais inquiété de sa santé plus tôt… Mais, d’après ce que j’ai compris, la tâche sera difficile. Je me souviens de la boutique de Flora. Les napperons vichy, les lourdes tables servant de présentoir, le carrelage dont la couleur était entre le beige et le marron, les grandes baies vitrées, les longs rideaux blancs… L’ambiance de ce lieu était bonne enfant, on s’y sentait bien. Je me demande comment une boutique à l’aspect si authentique aurait pu être défigurée en quelques instants. Faire la guerre, c’est facile, mais tout réparer, c’est une autre histoire. Et le plus souvent, on évite la question. Tout le monde sait changer le sujet d’une discussion. Cependant, les deux jeunes filles ne comptaient pas baisser les bras. Je les comprends. Pour Flora, c’est son unique source de revenu et c’est sa passion. Ça la consolera que tout soit réparé ; une « vengeance » intérieure sur ceux qui lui ont fait du mal. Quant à Aria, elle semble déterminée à aider Flora. Un soutien n’est pas de refus : une de ses jambes est inutilisable et son poignet est amoché. De plus, je me vois mal, moi, qui mesure un peu plus d’un décimètre, m’improviser maçon.

« Bon.... Je pense que le mieux, ce serait d'aller voir à la boutique, contempler la quantité de travail à accomplir, déclara Aria. Nettoyer un peu, pour y voir plus clair...Mais j'ai un peu peur que tu te blesses d'avantage en essayant d'aider. Je peux le faire si tu veux.

- Ne t’inquiète pas Aria. C’est ma boutique, je dois servir à quelque chose, répondit Flora calmement. »

Aria prit un air pensif et Flora partit dans sa chambre. Elle avait l'air pressée : je la suivais. Elle fouillait dans ses tiroirs, mais elle avait dû mal, ne tenant que sur une jambe. On aurait cru qu'elle cherchait une aiguille dans une botte de foin, tellement elle s'agitait. Elle était pourtant ordonnée. Son tiroir était bien rangé, mais l'excitation devait la troubler. Puis, elle sortit une pile de papier en vrac et elle saisit un bloc-notes ainsi qu'un stylo. Le seul problème était... Comment allait-elle les ramener dans le salon ? Elle avait ses béquilles. Mon amie regarda les papiers, ses béquilles et ses mains et elle recommença jusqu'à qu'elle trouva un moyen : elle tiendrait ses béquilles des deux mains, mais elle prendra les papiers entre ses bras et son buste, afin de les faire tenir. Elle mit son stylo derrière son oreille et elle retourna d'un pas chancelant à la cuisine. Je suais : j'étais persuadé qu'elle allait tomber de nouveau, mais non. Etait-ce sa détermination qui lui confiait un tel équilibre ? Aria, qui venait de reprendre ses esprits, juste quand Flora retourna à la cuisine, parla sur un ton joyeux :

« Allez ! On a du pain sur la planche ! J'ai écris tout ce dont on risquait d'avoir besoin. On passera chez moi avant d'aller au magasin, par contre. Parce que bien sûr, tu m'accompagnes. C'est pas parce que tu peux pas m'aider que c'est pas toi qui va choisir les nouvelles couleurs de ta boutique haha ! Et puis, j'ai pas envie d'être toute seule là-bas, j'aurais l'air bête, tu comprends ? »

- Aria, fit Flora épuisée, j'ai retrouvé les plans de la boutique ! Je sais pas si c'est important, mais, sait-on jamais. Et puis... Je suis pas en mesure de tout réparer, tu as raison... Ce serait à la limite du suicidaire... Mais, bien sûr que je viens avec toi ! Je suis la propriétaire de la boutique, après tout. Ok pour passer par chez toi. (Flora s'interrompit puis, elle continua) Cependant... Ma marchandise est irrécupérable... C'est affreux, qu'en j'y pense. Certaine des plantes de la boutique étaient uniques... C'est ici que je stocke le reste, mais je me demande si cela suffira...

Flora grimaça. Je lisais dans ses yeux son dégout. Elle devait avoir l'image de tous ses produits en tête. Puis, le verre c'est brisé. Il ne restait que des miettes... Je secouai la tête pour enlever cette image de mon esprit. Aria glissa tout le matériel dans son sac, lava les tasses de thé, rangea les boîtes de gâteaux et tout le bazar qu'il y avait sur la table, avant d'aider Flora à se relever. Flora regarda l'heure et sursauta. Je pense qu'elle devait prendre ses médicaments. Ils sont drôles, à l'hôpital. Ils gardent les patients une semaine, puis les lâchent dans la nature avec des gélules. Mon amie prit trois boites, en sortit ses cachets. Puis, elle se remplit un verre d'eau et avala rapidement ces différentes substances. Flora n'a jamais aimé le gout des médicaments ; particulièrement le... Doniprale ? Enfin, je ne sais plus, ça ne me réussit pas, ces noms bizarres. Moi, les scientifiques disent que je suis un Erithacus rubecula. Ha. Ha.

Il ne leur restait que peu de temps. Flora saisit la clé de la maison et ouvrit la porte. Si les deux jeunes filles devaient aller chez Aria et ensuite partir à Chocolate Town, elle devait y aller maintenant. Ce dépêcher. Car Flora ne tient que sur une jambe... Les rayons du soleil transpercèrent la pénombre de la maison et, quand Flora parvient à ouvrir au complet la porte, c’était comme un couloir de lumière. La blondinette fit signe à Aria de passer, avec le sourire aux lèvres.

Il fait beau, cet après-midi.
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MessageSujet: Re: Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Après-midi entre amies ♥ [PV Aria] Icon_minitimeSam 3 Sep - 20:06

    Tout en sortant de la maison dans le couloir de lumière, Aria repensa aux paroles de Flora. Les plans leurs seraient utiles, mais, pour ce qui était des produits... Elles auraient beau tout remettre à neuf, tout repeindre, tout reconstruire, en y mettant tout leur cœur, en se battant comme des dingues. Les herbes sèches disparues ne reviendraient pas. Et ça, elles ne pourraient rien y faire. Comment remédier à une telle destruction, hein ? La « mission récupération » s’avérait plus difficile que prévu. Mais quelle idée aussi avait eu aussi, ces summer chocolates ! S'attaquer de la sorte à une adolescente aussi fragile et adorable, dans son propre quartier qui plus est ! Malgré ses efforts pour rester calme, la demoiselle sentit la colère revenir en elle. Bon sang, elle n'arrivait vraiment pas à contrôler ses émotions ces temps-ci. D'un air agacé, la jeune fille fit quelques pas avant de se stopper net. Furtivement, elle observa son amie avancer avec difficulté dans la rue pavée, encombrée par son bazar ambulant de plans et autres fiches. Un soupir franchit à contre-cœur ses lèvres. Elle allait devoir se montrer sérieuse, cette fois. Un nuage de grisaille commença à s'accumuler petit à petit dans sa tête. Triste monde, triste vie. Le soleil pouvait bien briller de tout son éclat, dans la tête d'Aria, il n'y avait que de la pluie. Pluie acide, pluie destructrice. Mauvaise pluie. Et elle s'était jurée de ne jamais montrer ce côté de sa personnalité à Flora. Jamais, jamais, jamais. Plutôt mourir, comme on dit. Elle eut alors l'impression que sa poitrine lui comprimait ses poumons, les vidant de leur oxygène. Les poings à-demi serrés, elle prit la parole d'une voix qui se voulait agréable, légère. Voix trafiquée, voix en papier mâché.

    « Hey, Flora... Tu ferais mieux de t'asseoir et de te reposer. Il y a un banc, ici. Tu peux poser ta paperasse et m'attendre, je file chez moi et je te jure d'être bientôt à nouveau là. Je me dépêche ! »

    Puis elle lui fit un joli sourire, et se mit à courir. Courir comme elle n'aurait jamais dû courir. Ses jambes lui paraissaient lourdes, sa tête prête à exploser. Son être entier lui faisait terriblement mal. Elle comprenait presque pourquoi les médecins avaient voulu les garder à l'hôpital à présent, même si elle les détestait toujours autant. Et elle filait dans les rues d'Avenue of the Roses, avec cette atroce impression de ne rien contrôler, de n'être qu'une marionnette en train de brûler à petit feu. Vulgaire impuissance, horrible impuissance. Le plus vite possible, la jeune fille monta les marches de son immeuble, puis, le cœur battant à trois mille, elle ouvrit d'une main tremblotante la porte de son appartement. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle réagissait aussi vivement. Pourquoi son corps avait décidé de se rebeller contre ces mois de liberté insouciante à cet instant précis. Elle savait pertinemment que sans aide, elle n'arriverait jamais à vivre pour l'éternité avec une bête boîte de médicaments. Pourtant, elle s'y accrochait comme à une bouée de sauvetage. Bouée en plomb, bouée traîtresse. Et Flora qui avait besoin de son aide. Flora qui comptait sur elle. Elle ne pouvait pas la décevoir. D'un geste rageur, l'adolescente essuya son visage ruisselant de larmes et avala une des gélules censées la soutenir, avant de sortir la liste qu'elle avait faite un peu plus tôt. Et de tenter de se concentrer sur ce matériel plutôt que de se laisser obnubiler par la douleur. Pour se calmer, elle se mit à se murmurer ce dont elle avait besoin tout en cherchant vivement dans les tiroirs de sa commode et de son bureau. Il ne fallait pas qu'elle fasse trop attendre son amie. Elle devait redevenir sereine, comme elle aurait toujours dû l'être. Douce sérénité, belle sérénité.

    « Papiers, tissus, pots en verre, pinceaux, peintures... »

    En respirant profondément, elle balança en vrac tout le matériel qu'elle avait pu trouver dans un grand sac en toile, puis prit le chemin du retour. Elle sentait ses médicaments peser encore davantage que le sac dans sa poche, bien à l'abri et emportés au cas où. Les nuages dans son esprit se dissipaient lentement mais sûrement. Il fallait que le soleil revienne, Flora n'avait pas besoin de voir encore plus de larmes. Larmes idiotes, larmes inutiles. Aria sentit un peu de sa bonne humeur refaire surface. Le ciel semblait lui dire bonjour, timidement, et elle fut reprise par ce désir d'enfant, cette irrépressible envie qu'elle avait de vouloir attraper ce carré bleu infiniment grand. Bien, c'était un excellent signe, elle était sur la bonne voie. Rapidement, peinant un peu à cause de la charge qu'elle transportait, elle tourna à l'angle pour retrouver son amie, assise sur le banc. Et stupéfiée, elle se rendit compte de ce qu'elle avait fait. Elle avait laissé la blessée toute seule. Elle était partie en courant, comme une voleuse. Voleuse de vie, voleuse de joie. Une expression horrifiée se peignit sur son visage, et elle lâcha le sac à côté du siège de Flora avant de parler précipitamment.

    « Hiiiiiiiiiiiiiiiii, bon sang, excuse-moi ! Je ne voulais pas t'abandonner, c'est vrai, je voulais vraiment aller chercher les affaires pour ne pas te fatiguer ! Oh, pardon, pardon ! Tu vas bien, il ne s'est rien passé pendant mon absence ?! On peut y aller, ou tu veux parler, ou même que je te laisse tranquille ? Argh, je suis désolééééééée ! »

    Le tout accompagné des habituels mouvements de bras stupides d'Aria. Franchement. Elle qui voulait protéger son amie, elle aurait peut-être mieux fait de s'en éloigner ! S'il n'y avait pas eu ce vœu, qu'elle gardait au fond d'elle, c'est d'ailleurs ce qu'elle aurait fait probablement. Mais elle gardait espoir. Malgré toutes ses erreurs, ses bêtises, ses réactions. Réactions démesurées, réactions maladives. Elle continuait à y croire. Un jour, grâce au monde qui l'entoure... Ou plutôt, avec le monde qui l'entoure. Oui, tous ensemble.

    Ils attraperaient le ciel.

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