Contre vents et marées. [PV Alexis Richmond~]

Feathers Road

Le vent souffle dans mes cheveux bruns, qui viennent balayer mon front. Le bruit des vagues me berce doucement. C'est ici que tout a commencé. Que je suis arrivé il y a si peu de temps avec Ahren et Philippe-Louis. J'ai beau être plutôt content, je me demande... Si on ne peut pas repartir, on va vieillir ici ? On va devenir des adultes ici ? J'avoue que ça me fait un peu peur, quand j'y pense. Mais bon, penser ça n'est pas et ça n'a jamais été mon fort en dehors des classes. Je suis plus doué pour faire rire les autres ou les consoler.
Moi, il semble aux autres que je n'ai jamais de problèmes.
Pourtant, à cet instant précis, je me distrais de ces sombres pensées, et je suis loin du Lysandro hystérique et gesticulant que tous connaissent. Parce que j'ai beau être une pile d'énergie, j'ai aussi besoin de me ressourcer. Ce début de soirée d'été, avec sa brise douce, est absolument parfait pour ça. Je suis arrivé, la bandoulière de ma guitare sur l'épaule, et je savais déjà en voyant la mer et ses reflets rougeâtres et orangés, ce que j'allais jouer. Pas de guitare espagnole mélancolique et dépressive, non, juste du Cocoon. Parce que c'est calme, parce que c'est reposant, et parce que ça va parfaitement avec l'ambiance.
Je trouve donc un endroit dans les rayons rasants du soleil, sur le sable, m'y assieds sans grande délicatesse, et appuyé sur mes mains, posées un peu en arrière de mes fesses, sur le sable, j'observe les reflets dansants couleur tomate juste mûre de la grande flaque d'eau comme Ahren l'appelle.
J'esquisse un large sourire qui coupe mon visage en deux, puis tourne la bandoulière de la guitare pour que l'instrument repose sur mon abdomen. J'allonge mes grandes jambes, dans leur pantalon roulé en bas, j'ôte mes chaussures en les poussant avec mes pieds, et croise mes pieds nus. Tapote six fois le bois de la guitare en murmurant un, deux, un deux trois quatre, et commences à jouer. Cocoon, donc, Comets. Et en chantant s'il vous plaît, et sérieusement, pas comme d'habitude ou je me contente de fredonner des chansons qui rentrent facilement dans la tête, ou le nyon nyon cat, non, les vraies paroles, et même que je vis la chanson totalement à fond. Les yeux fermés, que je la joue, je kiffe juste à un point pas possible.

"--I'm still tryin' to figure out, the end of what I was... Starting to stay.............. And you found all the footprints that I left in the lawn, when I spied on you every night. And I wish there was a secret, that you said in your sleep, just a word that I could keep.
Just a word that I could keep. ♫"

Là, comme ça, avec le bruit des vagues, en balançant ma tête de droite et de gauche, et le pire, c'est que ma voix correspond absolument à celle du chanteur de Cocoon. Pas très viril me direz-vous, et je vous répondrais : certes. Mais bon, j'aime bien alors ça ne me dérange pas.
J'adore cet endroit.
Il faudra que j'y revienne quand j'aurai envie de me ressourcer. Le soleil orangé me tient bien chaud, ouais, c'est ça, je suis bien. Le vent est calme, même si on disctingue quelques nuages à l'horizon. Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ici, je vais être tranquille, et plus obligé de lutter tous les jours contre le froid, le mauvais temps etc. de Londres, même si je peux bien aimer une petite averse entre quelques rayons de soleils, j'ai besoin de lumière pour subsister, et de chaleur. Comme les tomates. Je suis quelqu'un du Sud, et ça se voit sur ma peau. Laquelle va sans doute bronzer, même avec une simple luminosité comme celle là. Peut-être même qu'on va voir mes tâches de rousseur d'ailleurs.
Mes doigts continuent de suivre la musique, et ma voix fait de même. C'est un moment de plénitude comme il n'y en pas souvent, d'habitude. Vraiment, je suis bien, je suis tranquille. Il ne manque qu'une chose : des tomates et de la bouffe. Parce que malgré tout je commence à avoir faim.
Et puis il n'y a presque pas de bruit. Juste, quelque chose de régulier, comme si un truc tombait dans le sable. Tiens, c'est marrant, ça se rapproche. Je voudrais bien savoir ce que c'est, mais j'ai pas fini ma chanson, alors on va se calmer.
Par contre, je suis débile : je me plains que j'ai faim alors que j'ai plein de pan con tomates dans mon sac, et une brique de jus de tomates. J'avais juste oublié. Pourtant, je l'ai posé juste à côté de moi en arrivant, mais bon, absorbé que j'étais par ma chanson, j'ai pas pensé. Bon, ok, quand j'aurai fini de jouer, je m'enfournerais au moins quatre tranches de pan con tomates. Parce que plus j'y pense, plus j'ai faim, et mon estomac va pas tarder à crier famine.
Et l'appel du ventre, c'est plus fort que tout. Vraiment. Et il ne faut pas contrarier les besoins naturels. Donc je me gaverai de pan con tomates jusqu'à être totalement rassasié. Mais ça, quand j'aurai fini ma chanson. Ah, et puis je regarderai quel est le truc qui s'approche aussi. Peut-être une bestiole, ça tombe bien j'aime bien les bestioles.

HJ- Ca n'a rien à voir avec le titre, mais bon, tant pis. Si ça va pas, mp moi =D

Feathers Road

Le sable, petit grains jaunes agaçant et picotant la peau. Le sable, Alexis n'aimait pas ça, c'était chiant ! Pire que la boue même ! Le jeune homme poussa un grognement en faisant voleter du sable avec son pied. Le sable Alexis en avait ras le bol de marcher dedans, ça grattait et c'était chiaaaaant ! Le seul truc utile à faire avec, c'était des châteaux... et peut-être des trous aussi. Mais bon Alexis n'était pas vraiment venu pour en faire. Le jeune homme poussa un petit soupir en se laissant tomber sur le sable. Il était censé rentrer, mais flemme un peu de marcher... Quoi ? C'est normal d'être fatigué après une dure journée de boulot non ? Oui bon, Alexis sortait de chez Hye Mi, mais il avait quand même travaillé (un peu) avant. Le jeune homme poussa un soupir, il avait vraiment envie de rentrer chez lui... Mais il avait la flemme, une flemme profonde... Celle qui vous clou au sol littéralement et vous enserre pour ne plus jamais vous lâcher. Pourquoi ça existait pas les Taxis ici ? Alexis était confronté à un dur dilemme. Que faire, marcher au risque de se fatiguer, ou bien attendre bêtement jusqu'à ne plus avoir la flemme ? Avant qu'il ne puisse réfléchir à cette question existentielle, quelque chose vint attirer son attention

"I'm still tryin' to figure out, the end of what I was... Starting to stay.............. And you found all the footprints that I left in the lawn, when I spi.....

Ooooooh c'était une voix ! Alexis se leva rapidement et enleva le sable collé sur ses fesses avec de charmant gestes rapides. il avait de la compagnie ! Lui qui pensait être seul perdu au beau milieu de l'ennui et de la nuit... Tout sourire Alexis se dirigea vers cette voix, l'idée de parler à quelqu'un avait suffi pour lui redonner son humeur normal. Oui il ne suffit que de ça pour le mettre de bonne humeur, dès qu'il y a des gens dans un rayon de un kilomètre, Alexis est très content ! Bref, le jeune homme s'avança rapidement vers la provenance de cette voix, se fichant royalement du sable trop content de pouvoir parler à quelqu'un. Au fur et à mesure qu'il s'approchait la voix était de plus en plus claire et distincte. La voix du chanteur était plutôt agréable. Et à un moment Alexis put enfin l'apercevoir. Oooooh trop bien, c'était quelqu'un de son âge ! Et à quoi ressemblait-il ? Déjà c'était un espagnol, ça Alexis en était certain ! Y avait qu'a regarder ses cheveux bruns et l'air qu'il avait ! La tête d'espagnol typique quoi ! Ce gars, le jeune américain ne l'avait jamais vu sur l'île, donc conclusion il était arrivé y a pas longtemps. Donc il devait pas connaître grand monde. Enfin bientôt il ferait la connaissance d'Alexis bien sur ! C'est sans perdre de temps que ce dernier s'assit devant lui sans aucune gêne, son sourire habituel aux lèvres ses yeux bleu rayonnant comme d'habitude. Sans perdre de temps Alexis commença à parler :

"Hey, je t'ai jamais vu sur l'île t'es arrivé y a pas longtemps ?"

Oups ! Il avait oublié sa présentation quel crétin ! Alexis tendit rapidement sa main avec un sourire gêné et se remit aussitôt à parler sans lui laisser le temps de répondre.

"Je m'apelle Alexis, jt'ai entendu chanter puis comme jme faisais chier, je me suis dit que jpouvais venir te voir ! Enfin surtout que j'avais la flemme de rentrer chez moi alors j'étais en train de lézarder sur la plage... Ahem bref !"

Arf encore une fois il parlait trop ! Bah au moins c'était pas la timidité qui l'étouffait hein ?

HRP : Nan cebon c'pas grave 8D désolé si c'est court petit manque d'inspi'

Feathers Road

...En fait c'était bien une bestiole le truc qui s'approchait dans le sable. Une bestiole plutôt grande, sans fourrure, avec une touffe de poils blonds sur la tête et les yeux bleus. Et des fringues. Ah, tout bien réfléchi, ça doit être un humain. J'ouvre les yeux quand il s'assied en face de moi, sans cesser de jouer. J'arrive bientôt à la fin. La chanson terminée, j'enlève la bandoulière de ma guitare, la dépose sur le sable et croise mes jambes pour me retrouver assis en tailleur. Ouais, c'est un humain. Un mec d'environ mon âge. Blond, avec l'air sympathique. Là j'crois qu'il me parle, je ferai mieux d'écouter.

"--Hey, je t'ai jamais vu sur l'île t'es arrivé y a pas longtemps ?"

Euh, oui bonjour, moi aussi enchanté de te rencontrer... J'esquisse un sourire. Il est bien empressé. Mais j'ai rien à dire, j'suis pareil souvent, et puis il a l'ar sympa. Ca va me faire du bien de rencontrer d'autres gens qu'Ahren et Philippe-Louis qui, bien qu'adorables, restent des gens que je connais par coeur. Et moi, j'ai besoin d'inconnu, de nouveau, d'aventure ! Bon je me calme. Enfin bref le mec en face à l'air cool. Je m'apprête à répondre qu'il reprend à nouveau la parole, me laissant la bouche ouverte comme un autiste.

"--Je m'apelle Alexis, jt'ai entendu chanter puis comme jme faisais chier, je me suis dit que jpouvais venir te voir ! Enfin surtout que j'avais la flemme de rentrer chez moi alors j'étais en train de lézarder sur la plage... Ahem bref !"

Je ne peux retenir un petit rire. Il est marrant celui-là. Presque aussi dingue que moi dans mes bons jours. Et aussi empressé. Bon, la moindre des politesses serait de se présenter en retour, parce qu'on reste des êtres humains civilisés quand même hein. Alors hop, comporte toi en être humain Lysandro, pour une fois, et pas en singe.

"--Bonsoir ! Lysandro Saul Carriedo de las Casas- Mavridis. C'est moi bien sûr. J'suis content de te rencontrer Alexis. Ben en fait, ouaip, avec mes deux meilleurs amis on a débarqué y'a pas longtemps, genre... Putain mec, ça fait déjà une semaine ! C'est passé vite, bordel ! Mais bon, on a eu de la chance, on est là tous les trois quoi, donc c'est cool. Et la plage est plutôt agréable là. J'aurai pas la flemme, j'serai même allé me baigner."

Et c'est vrai en plus. C'est pas comme si c'était la première fois que je me foutais à la flotte en calebut, je le fais tout le temps, parce que j'ai une forte tendance à oublier mes affaires et notamment mon maillot de bain. En plus c'est pas comme si j'étais en slip ou en boxer moulant. Non, moi je mets plutôt des caleçons, enfin aujourd'hui j'en ai mis un. Même qu'il est rouge avec des imprimés de tomates. J'adore les tomates. Mon T-shirt aussi est rouge, et y'a une grosse tomate sur le torse. Bien au milieu. Au cas ou on aurait pas compris. Bref. J'ai toujours faim en attendant. J'attrape ma sacoche, rouge, et en sort une grosse boite ronde, rouge, elle aussi avec une tomate imprimée sur le couvercle. Couvercle que j'ôte, salivant de convoitise, pour en sortir, emballées dans du papier d'alu, mes tranches de pan con tomates, et des tomates cerises. Je relève la tête, souriant à Alexis.

"--T'en veux ? C'est que du bon, des bonnes tomates et du bon pain fait maison. Cent pour cent bio."

Je lui tends une tranche, et me délecte de la première, que je mange cependant plutôt vite. J'en enfourne une autre. Et, la bouche pleine, de manière cependant plutôt compréhensible, j'ai de quoi être fier de moi, je demande :

"--Et t'es de quel quartier, Alexis ?"

Toujours en mâchant, je sors ma brique de jus de tomate, dégage la paille de son emballage, plante dans le trou prévu à cet effet, et avale deux ou trois gorgées de son contenu. Oui, j'me régale. Oui, j'suis un morphal, mais qu'est-ce que j'ai faim ! Enfin, ça va vite mieux. J'attrape tout de même une troisième tranche, dont j'arrache des parties avant de les fourrer dans ma bouche et de mâcher rapidement avant d'avaler. Une tomate cerise, une quatrième tranche... Je pousse la boite vers Alexis :

"--Sers-toi, mec, reprends-en !"

Pique nique inopiné finalement plutôt sympathique. L'idée d'aller me foutre à la flotte m'est de plus en plus séduisante. Je vais peut-être même vraiment le faire, l'eau me tend les bras. Enfin, façon de parler.

HJ- alors, c'est qui le plus bavard ? >< /BRIQUE/ /ENCLUME/ /PIANO A QUEUE/

Feathers Road

À peine sa phrase terminé que son interlocuteur l'air amusé, emit un petit rire. Qu'est-ce qu'il avait à rigoler comme ça ? Alexis avait-il dit quelque chose de drôle ? Si oui, ce n'était pas souhaité. Mais bon, le jeune américain ne put s'empêcher de sourire en voyant qu'il rigolait. Au moins il n'était pas face à un coincé c'était déjà ça.

"--Bonsoir ! Lysandro Saul Carriedo de las Casas- Mavridis. C'est moi bien sûr. J'suis content de te rencontrer Alexis. Ben en fait, ouaip, avec mes deux meilleurs amis on a débarqué y'a pas longtemps, genre... Putain mec, ça fait déjà une semaine ! C'est passé vite, bordel ! Mais bon, on a eu de la chance, on est là tous les trois quoi, donc c'est cool. Et la plage est plutôt agréable là. J'aurai pas la flemme, j'serai même allé me baigner."

Pavay césar ! C'est qu'il parle beaucoup l'espagnol ! Dire qu'Alexis pensait que LUI, parlait beaucoup. Le débit et le flot de parole de Lysandro l'avait surpris. Ce type on pouvait le comparer à un moulin. Mais rassurez vous dans le style bien ! Alexis avait tendance à apprécier les gens comme ça. En plus son nom ! Il n'avait pas pu s'empêcher de faire un bruit amusé en l'entendant .
Ah, les espagnols et leurs sacré noms à rallonge ! Puis c'était un taré ce mec ! Aller se baigner à cette heure-ci ! Mais taré dans le bon sens hein ?! Mais se qui faisait le plus rire Alexis c'était ses vêtements ! Oui Lysandro portait un tee-shirt avec une jolie tomate dessus. On aurait dit une sorte de gamin ! Plus Alexis regardait le tee-shirt en question et plus il avait envie de rire.
Non ! Il ne devait pas rire ! Il tenta de se calmer en respirant longuement. Avoir l'air ridicule et l'air d'un imbécile ne le branchait pas trop voyez vous ? Bref, Alexis réussit à se contenir avec toute les peines du monde. Lorsque le jeune homme reporta son attention sur Lysandro il constata que celui-ci avait sorti une boite de tomates. Ainsi Alexis avait devant lui un fanatique du fruit rouge ? Décidément Alexis allait bien l'aimer ce gars la !

"T'en veux ? C'est que du bon, des bonnes tomates et du bon pain fait maison. Cent pour cent bio."

Alexis n'avait pas particulièrement fin mais il prit de bon coeur la tranche que lui tendait Lysandro. Ahahah vraiment manger des tomates à cette heure-ci !

"Et t'es de quel quartier, Alexis ?"

Alexis eut sans doute l'air d'un imbécile quelque secondes avant de comprendre le sens de la phrase. Ben quoi ?! C'est dur de comprendre quand quelqu'un vous parle la bouche pleine !

" Moi mon quartier ? C'est un grand secret ahahah ! Tu sais que c'est la guerre ici en plus et dévoiler mon secret à un parfait inconnu comme toi ! Nan j'déconne c'est pas comme si t'allais me tuer à coup de tomates dans la tronche. Je suis à Feathers Road le quartier le plus "normal" je pense. Enfin bon y a un peu rien de normal sur cette île ahah ! mais bon j'men tape un peu de la guerre entre quartiers, puis toi à voir ta tête je suis sur que t'es à Chocolate ou à Feathers aussi ? Ah oui puis tes tomates elles sont vachement bonnes ! "

La dernière phrase était un mensonge puisqu'il n'avait même pas touché à sa tranche. Mais bon osef a tout les coups ça aurait un gout de... tomate, Alexis ne percevait pas toute la subitilité qu'il pouvait y avoir dans le gout d'une tomate mais bon... En attendant qu'il réponde Alexis prit tout de même une bouchée. Et comme prévu gout de tomate sans plus. Mais c'était bon quand même.

"Sers-toi, mec, reprends en !"

En reprendre ? Manger des tomates diminue le risque de choper des aphtes . Mais trop de tomate tue les tomates. Ceci-dit Alexis n'en n'avait mangé qu'une seule.

"Je vais te les laisser t'as l'air de te faire plaisir hahah !"

Encore une fois la phrase d'Alexis contenait des rire et sa voix était chaleureuse. Ça c'était une de ses principales qualités, celle de toujours avoir l'air accueillant.

"Au faites ta plume elle te sert à quoi ?"

Feathers Road

En fait je ne vais pas m'ennuyer ici. Il y a au moins une personne que j'apprécie sur cette île, et elle a un nom qui paraît tout droit sorti d'un roman de Proust : Alexis. En bref, vive la vie, la vie est belle, la vie est cool, la vida es chula. Il a l'air aussi à côté de la plaque que je le suis. Deuxième bon point. Il sait dire ce qu'il faut quand il faut. Troisième bon point.
Mais j'ai pas fini mon décompte que le blondinet me répond sur un ton enjoué.

"-- Moi mon quartier ? C'est un grand secret ahahah ! Tu sais que c'est la guerre ici en plus et dévoiler mon secret à un parfait inconnu comme toi ! Nan j'déconne c'est pas comme si t'allais me tuer à coup de tomates dans la tronche. Je suis à Feathers Road le quartier le plus "normal" je pense. Enfin bon y a un peu rien de normal sur cette île ahah ! mais bon j'men tape un peu de la guerre entre quartiers, puis toi à voir ta tête je suis sûr que t'es à Chocolate ou à Feathers aussi ? Ah oui puis tes tomates elles sont vachement bonnes ! "

J'vois bien qu'il a pas touché à sa tranche mais j'apprécie rudement le fait qu'il dise ça. Je peux comprendre qu'on ne soit pas un morphal et qu'on aime pas la tomate... Non en fait je peux pas. Je me rassérène en le voyant enfourner une bouchée de pan con tomates, et en voyant son visage prendre une tournure qui me plaît bien. Ouais, ouais ouais. Il est cool, et je sens qu'on va devenir potes. Ça me donne envie de chanter tiens. Je profite donc de l'occasion pour fredonner quelques notes de l'Hymne à la joie. Ouais parce que j'adore cette musique. Euh, bon, fini les conneries. Il a dit quoi le blond déjà ? Ah oui. J'dois lui répondre là j'crois bien. Je prend une mine encore plus enjouée, ébouriffe mes cheveux et attrape mes chevilles croisées dans mes mains pour les appuyer fort sur le sol. Et puis d'un air surpris, je m'écrie :

"--Putain mec t'es mentalist ? T'as sû comment que j'suis de Feathers ? C'est ton super pouvoir c'est ça ? Tu lis dans les pensées ? Euh, pour le manga porno planqué sous mon matelas c'est pas du tout ce que tu crois ! C'est... C'est Philippe-Louis ! Sous ses airs de prudes en fait c'est un gros vicieux !"

Et puis je m'arrête, essoufflé, et je prends deux secondes pour réfléchir. Okay c'était une blague, je ne connais même pas le sens du mot réfléchir. Mais quand même. Après deux secondes et demie d'intense concentration, je comprends à quel point je suis con. Pas difficile, avec mon air, de comprendre d'où je viens puisque les quartiers rassemblent des gens de même caractère. Par contre y'a un truc qu'il a dit qui m'a échappé, mais en fin de compte, je lui demanderai ensuite. Il dit un autre truc là, je tends l'oreille.

"--Je vais te les laisser t'as l'air de te faire plaisir hahah !"

Ouais mais nan mais il est vraiment trop cool ce mec ! J'le kiffe déjà tiens. Pour fêter ça j'enfourne une tartine, l'avant-dernière, quasiment intégralement en une seule bouchée, ce qui me donne sans doute l'air d'un hamster. Pis forcément, quand il pose sa dernière question, pour répondre, j'émets un genre de son un peu effrayant pour les enfants, mi-bruit de mastication, mi-grognement, mi-onomatopée d'approbation. Ça fait trois moitiés ça fait un et demi je sais mais c'était pour faire genre je fais des figures de style et tout. Vous voyez le style ? Non ? Tant pis. Bref, reprenons. Il m'a demandé quoi ? A quoi me sert ma plume ? Donc il veut savoir son utilité ? Ou il veut savoir en quoi elle consiste ? Optons pour la première hypothèse, au pire ça sera pas la première fois que je passe pour un dingue incompréhensible.

"--Ben disons que j'ai encore eu trop l'occasion de m'en servir, mais je suppose qu'elle va en partie être utile pour faire pousser mes tomates... Un peu de pluie fait jamais de mal. Bon par contre pour se défendre contre des bestioles y'a mieux. Quoi que si j'me débrouille bien j'peux les ensevelir sous une tonne de neige... Et pis quand y fait froid y'a pas de moustiques... J'espère. Je HAIS les moustiques."

Tout en parlant je fais tomber une mini-averse, juste sur nous, qui dure à peu près cinq secondes, et dont la pluie est fine. N'empêche qu'avoir des pouvoirs, c'est troplaclasse. Ça plus la petite chorégraphie façon Magical Doremi en créant mon p'tit nuage, genre fleur bleue vachement romantique et tout, pendant que la vapeur s'entrelace et se lace entre mes doigts, pour s'envoler plus haut vers le ciel, tout en restant à hauteur moyenne, moi un genoux à demi rapproché de mon torse, l'autre toujours dans la même position, le cou tendu et le menton levé vers le nuage... Ouais je sais c'est trop beau. Bref. A mon tour, la balle est dans mon camp.

"--Et toi, ta plume c'est quoi ? Elle t'est très utile ? Et dis, Alex' le blondinet, c'est quoi cette histoire de guerre des quartiers ? Tout le monde en parle mais personne veut m'expliquer..."

Que j'interroge, avant de mastiquer de nouveau, et de plus belle, le regard fixé sur le blond duveteux à côté de moi, les yeux écarquillés attendant la réponse qui ne tarde pas à venir.

Feathers Road

Alexis un sourire aux lèvres, attendait patiemment la réponse de Lysandro, qui engloutissait ses pains aux tomates. Et le jeune homme fut reconnaissant, que l'espagnol ne parle pas la bouche pleine. Ben oui, avouez que la charmante vision de nourriture en cours de mastification, mixé avec de la salive n'était guère très plaisante. C'était même répugnant.

"--Ben disons que j'ai encore eu trop l'occasion de m'en servir, mais je suppose qu'elle va en partie être utile pour faire pousser mes tomates... Un peu de pluie fait jamais de mal. Bon par contre pour se défendre contre des bestioles y'a mieux. Quoi que si j'me débrouille bien j'peux les ensevelir sous une tonne de neige... Et pis quand y fait froid y'a pas de moustiques... J'espère. Je HAIS les moustiques."

Les moustiques... Petits animaux détestables juste bon à vous sucer le sang et à agacer vos oreilles. Alexis les détestait aussi. Comme tout le monde sûrement. Sauf peut-être Hye Mi, et encore... Mais bon ! Ce n'était pas les moustiques qui comptaient en ce moment. C'était la plume de Lys' qui semblait être très intéressante.

Soudainement Alexis poussa un petit cri surpris en sentant de fine gouttelettes tomber sur sa peau, et il leva la tête pour en déceler l'origine. L'eau était issu, d'un fin nuage gris que Lysandro avait surement fait apparaitre. Emerveillé, Alexis fixa le mini phénomène météorologique les yeux grands ouverts jusqu'à ce qu'il disparaisse. Waw ! La plume de Lys, elle avait trop la classe ! Faire tomber la pluie où on veut, quand on veut, c'trop bien ça ! Ah puis il pouvait faire de la neige aussi. Il l'avait dit ça ! D'ailleurs, Lysandro pourrait peut-être même l'aider dans son métier de jardinier, il n'aurait plus besoin de se taper l'arrosage des plantes qui était genre... Trop fatiguant ! Trop bien ! Enfin... Encore fallait-il que l'espagnol accepte. Mais bon il était sympa, puis quand Alexis s'y mettait vraiment on ne pouvait quasiment presque rien lui refuser.

"--Et toi, ta plume c'est quoi ? Elle t'est très utile ? Et dis, Alex' le blondinet, c'est quoi cette histoire de guerre des quartiers ? Tout le monde en parle mais personne veut m'expliquer..."

Alexis fixait déjà Lysandro, un grand sourire plus large qu'auparavant sur les lèvres. Le jeune américain avait hâte de voir la tête que ferait l'espagnol en le voyant utiliser sa plume. Plume qu'il utilisait très souvent, et dont il adorait la réaction qu'elle donnait aux gens ! Il s'imaginait déjà Lysandro la bouche grande ouverte en train de le regarder et de lui demander comment il avait fait.

"Prépare toi tu risques d'être surpris heheeh !

Alexis commença par fermer les yeux brièvement et se remémora le nuage que Lysandro avait fait apparaître. Puis lentement, le jeune homme se concentra. Le nuage qu'il fit apparaître fut beaucoup plus dense et épais. Et soudain l'air se refroidit brusquement lorsqu'un torrent de flocons commencèrent à s'échapper et à tomber sur eux. Alexis commença à rire aux éclats en voyant l'air surpris de Lysandro, et en voyant qu'il avait réussi à copier sa plume avec succès.
Mais petit problème... Alexis ne parvenait pas à faire disparaitre le nuage, dont la neige recouvrait maintenant le sol et dont les flocons tourbillonnaient follement dans l'air devenu glacial.

"Fuck, comment on arrête ce truc !

Voyant qu'il ne le pouvait pas, l'arrêter Alexis se leva aussitôt et se mit à courir, toujours en riant. Ses pieds s'enfonçaient dans le sable et le projetait en tas lorsqu'elle en ressortaient.

Il s'arrêta bien des mètres plus loin essoufflé, euphorique un sourire aux lèvres. Le jeune homme pouffa de rire encore une fois s'amusant de sa propre bêtise, et de la tête de Lysandro qui était en train de le rejoindre. Et là ou ils étaient quelques instants auparavant l'épais nuage qu'Alexis n'avait pas réussit à faire disparaitre répandait encore de la neige sur le sol. Peut-être y en aurait-il même suffisamment pour en faire un bonhomme ?

Feathers Road

Bon, c'est vrai, je l'avoue j'ai jamais été une lumière. Mais là, j'y comprends absolument plus rien. Mais plus rien du tout. Et j'ai juste envie de crier. Ce que je fais.

"--WHAT THE HELL ???"

Alors quoi, je croyais que chaque plume était unique ? Et lui, ce blond, aurait la même que moi ? Son nuage grossit, grossit, s'étend, et la neige commence à tomber. Woh ! Mais il a pas le droit de me piquer un don dont j'étais si fier ! Rah, mais vas-y quoi, c'est pas poli de faire ça ! Je fronce les sourcils, et frissonne. Je commence à avoir sérieusement froid. Sentant qu'il y a aiguille sous cloche, je rempoche mes tomates et ma guitare dont je passe la bandoulière sur mon torse. Je me lève, et voyant le sourire qui illuminait le visage de l'Amerloque disparaître, je lève les yeux. Quel con ! Il sait évidemment pas comment arrêter ce truc ! Et moi, j'pense pas pouvoir faire quoi que ce soit. J'essaie, je lève les mains vers le nuage, tentant de le contrôler. Epic Fail, le nuage n'a aucune réaction. La neige se fait plus dense, et j'espère que si on s'éloigne, il n'aura plus de source d'énergie et s'arrêtera de croître. Alexis a peut-être eu la même idée, en tout cas il se barre en courant. Moi j'attrape mes chaussures, dérapant et manquant de m'étaler de tout mon long dans le sable, et je le rattrape à plusieurs dizaines de mètres plus loin, essoufflé, effaré, avec sans doute l'air de deux ronds de flan. Je finis par le rejoindre, lui rentrant à moitié dedans, le coeur qui bat la chamade.

"--Putain mec mais t'es un malade ! Un sociopathe ! Tu t'rends compte qu'on aurait pu finir en esquimau pour toi, et en gaspacho glacé pour moi ?"

Mais un sourire revient bientôt fendre mon visage en deux, et je finis par éclater de rire, plié en deux. Ce doit être nerveux, je suppose. Une fois calmé, j'attrape le blondinet par l'épaule, amicalement, et lui donne une tape joviale sur le bras de l'autre main.

"--En tout cas, dude, je kiffe ta plume ! C'est de copier celles des autres hein, c'est bien ça ?"

J'en suis quasiment sûr, car s'il avait eu la même que moi, il aurait su la contrôler. En tout cas elle est classe sa plume. Je regarde le nuage qui s'effrite doucement, qui s'effiloche comme un vieux pull, avec un petit pincement au coeur. Mort de ne plus avoir d'énergie. Mais là, pas de risque pour moi ! Je suis une boule d'énergie. Je me tourne de nouveau vers le blond :

"--N'empêche, fais pas ça à nouveau alors que tu sais pas l'arrêter... C'est bien les américains ça. Aucun discernement. Enfin, c'est moi qui dis ça... Je ferai mieux de me taire je pense."

J'éclate de rire et me rapproche des vagues, lâchant mes chaussures sur le sable et l'épaule d'Alexis. Cette mer me fait des appels de phares, me tend les bras. Je sens que je vais pas résister longtemps. Je trempe mes pieds; elle est bonne. Très bonne même. Je remonte un peu, ôte ma guitare, et sous le regard sûrement médusé du blond qui doit me prendre pour un fou, je quitte T-shirt et pantalon roulé, pour me retrouver seulement avec mon caleçon rouge foncé à imprimé de tomates. Si je suis ridicule, c'est bien la dernière chose qui m'intéresse. Je me tourne vers Alexis, les mains croisées nonchalamment sur la tête, et lui lance un regard et un sourire un peu railleurs.

"--Tu devrais venir, sale frileux. Elle est super bonne. A peine fraîche. C'est bon pour le sang. A moins que t'aies peur ? Que t'oses pas ?"

Si cette méthode de la provocation marche avec Ahren et Philippe-Louis, elle devrait marcher aussi avec l'Américain. J'attends de voir. Et puis bon, comme je fais toujours dans la dentelle, je me mets à courir comme un dérater, entre dans l'eau, et fait quelques mètres avant de ne plus pouvoir tenir sur mes jambes et donc de plonger. L'eau n'est pas encore très profonde, je nage donc plus loin, et arrivé à une hauteur respectable, fait de grands signes au blond.

"--Allez, de quoi t'as peur ? D'une hypothermie ? T'inquiète, vas, j'te réchaufferai !"

Le tout accompagné du désormais célèbre éclat de rire à l'Espagnol, signifiant "oh, oh, vas pas t'imaginer des choses, mes fesses sont propriété privée alors pas touche, la mouche !"

Feathers Road

"--Putain mec mais t'es un malade ! Un sociopathe ! Tu t'rends compte qu'on aurait pu finir en esquimau pour toi, et en gaspacho glacé pour moi ?"

Malade ? Oui c'était ça le mot. Alexis se contenta de rigoler de plus belle. Rien que l'extase du moment, mêlée à l'excitation et tout les autres sentiments de joie qu'il pouvait ressentir, le rendait euphorique. Ah le fou rire ! Chose qui vous prends subitement sans que vous ne sachiez pas pourquoi, et qui vous emmène dans une danse endiablée qui semble ne pas avoir de fin, jusqu'à ce qu'elle s'arrête brusquement, en laissant un souvenir brute de son passage. En plus il paraissait que rire comme ça, ça rallongeait l'espérance de vie.
Le fou rire. C'était à ça que semblait faire face Alexis et Lysandro, dont l'écho des rires effrénées résonnait dans la nuit qui quelques minutes auparavant était d'un silence calme et paisible. Presque religieux.

Cette nuit était tellement agréable ! Passer un moment avec une personne de son âge, sans se soucier de rien ni de personne. Ça faisait un bon moment qu'Alexis ne l'avait pas fait. Entre ses journées passé à jardiner, ou à veiller sur Hye Mi, ou encore à rêvasser, ça faisait longtemps que le jeune homme n'avait pas autant rit. Et ça faisait du bien de tout lâcher de temps en temps.

Puis lorsqu'au bout d'un moment qui sembla très long, et ou Alexis crut que ses côtes allaient se briser tellement elles étaient agitées, les deux adolescents cessèrent de rire. Et Lysandro saisit amicalement le jeune américain par les épaules, en lui distribuant une tape amicale sur le bras.

""--En tout cas, dude, je kiffe ta plume ! C'est de copier celles des autres hein, c'est bien ça ?"

" Ouaip exact, chui genre comme le mec dans heroes... Comment il s'apelle déja ? Ah oui Nathan, sauf que moi c'est un peu moins la classe vu que la jpourrais utiliser ta plume pendant une heure seulement. Mais bon c'est cool quand même"

"--N'empêche, fais pas ça à nouveau alors que tu sais pas l'arrêter... C'est bien les américains ça. Aucun discernement. Enfin, c'est moi qui dis ça... Je ferai mieux de me taire je pense."

L'espagnol pouffa de rire, encore une fois en se détachant du jeune américain qui lui aussi avait rit, pour lâcher ses chaussures et se diriger vers la mer. Alexis gratouilla rapidement ses cheveux et observa avec intérêt l'espagnol qui commençait à se déshabiller. Enfin c'était surtout de la surprise qu'on lisait dans les yeux d'Alexis. Apparemment Lysandro comptait vraiment se baigner dans la mer !
Ce gars était vraiment taré ! D'ailleurs il s'était retourné et observait Alexis, en souriant un sourire moqueur sur son visage.

Tu devrais venir, sale frileux. Elle est super bonne. A peine fraîche. C'est bon pour le sang. A moins que t'aies peur ? Que t'oses pas ?

Alexis sourit à son tour. Lysandro tentait de le provoquer afin qu'il vienne lui aussi le rejoindre dans la mer agité par les vagues. Mais ça ne marcherait pas. Car Alexis avait eu une bien meilleur idée beaucoup plus amusante qu'aller se baigner de l'océan. Laquelle ? Vous verrez très bientôt. Pour l'instant le jeune homme se contenta de pouffer de rire, en observant Lysandro qui commençait à s'enfoncer dans l'eau profonde de l'océan.

"--Allez, de quoi t'as peur ? D'une hypothermie ? T'inquiète, vas, j'te réchaufferai !"

Les deux encore rirent aux éclats. La dernière proposition faisait légèrement flipper Alexis mais il savait que l'espagnol se moquait de lui. Ben oui dire "j'te réchaufferai" à quelqu'un qu'on connait à peine c'est généralement pour rigoler. Et rigoler pour l'instant c'était une des choses qui caractérisait le plus l'espagnol.
Un sourire espiègle aux lèvres Alexis s'approcha de l'océan, en observant Lysandro. Son plan était déjà bien en tête et il s'en amusait déjà. Il s'arrêta un moment près de la pile de vêtements que l'espagnol avait jeté au sol. Le jeune américain, fit mine de lui aussi se débarrasser de son tee-shirt. Mais d'un geste vif, il saisit à la place les affaires de Lysandro dans ses bras, avant de se mettre à courir loin de l'océan en rigolant. À tout les coups Lysandro allait sortir de l'eau lui aussi, et le poursuivre.

L'air frais de la nuit ébouriffait ses cheveux, et il se sentait exalté comme jamais, et son rire pouvait sans aucun doute être entendu à des kilomètres. Alexis en était presque certain. Il avait sûrement l'air d'un jeune enfant il le savait, mais la vie est bien trop courte pour qu'on ne s'amuse pas. Et là c'était exactement ça qu'il faisait. Il s'amusait. Comme un gosse. mais ça, c'était pas très grave.

Feathers Road

Rien de tel qu'un bain d'eau de mer bien froide pour se rafraîchir. Bon c'est vrai que j'en ai pas nécessairement besoin vu que c'est la nuit et que l'air lui même est frais, et que le vent fouette mes cheveux et mon visage, les vivifiant et ôtant toute trace de fatigue qui aurait pu hypothétiquement subsister dans mon organisme. Mais quand même, sentir les vagues, l'écume sur ma peau, fouler le sable sans qu'il reste collé à mes pieds, patauger dans un liquide trouble sans voir où je pose mes petons, ça n'a pas de prix. Non vraiment pas. Ça me rappelle... Euh, non, ça ne me rappelle rien, j'ai jamais vécu près de la mer. Enfin, si, mais ça ne compte pas vraiment vu que c'est quand j'étais tout petit, à Rhodes, ma ville en Grèce. Alors peut-être que ça réveille en moi des souvenirs profondément enfouis, tellement qu'ils sont inconscients et que je n'y ai accès qu'en rêve ou dans ce genre de situation ? Toujours est-il que ce bain de mer la nuit remue en moi des choses inconnues que je n'avais peut-être jamais frôlées jusqu'alors. Ou alors du bout des doigts, sans pouvoir gratter le fond, parce qu'il est collé comme du goudron et que je me retournerai les ongles à essayer de l'arracher. Enfin toujours est-il que j'ai une sensation étrange qui me laisse hébété avec sur le visage un air imbécile.
Je secoue la tête comme un jeune chiot, envoyant des gouttes d'eau partout autour de moi, les paupières serrées, pour sortir de ce rêve éveillé. Je passe un bon moment, pas la peine de sortir le masque du dépressif mélancolique.
Je sautille dans l'eau en attendant qu'Alexis me rejoigne, car j'en suis sûr, il va le faire, il va pas résister à la provocation. Il ne peut pas. Ça serait décevant de sa part, si décevant...

Je le vois se rapprocher, laisser tomber ses chaussures, et un grand sourire de satisfaction béate s'étale sur mon visage. Oh oui, oui, oui, oui... Une seconde. Qu'est-ce qu'il vient de faire là ? C'est moi ou il a pécho mes fringues abandonnées sur le sol et il s'est mis à courir avec ? Je reste comme deux ronds de flan, désemparé, pendant au moins trois secondes. Et puis, comme un seul homme (euh...) je me redresse, mon caleçon trempé me collant aux jambes, je passe ma main dans mes cheveux pour les enlever de mon front, ce qui a pour effet de les dresser sur ma tête, position dans laquelle ils se fixent, trempés.

Je sors de l'eau en courant à grandes enjambées, les bras en l'air, dérapant dans le sable et m'envoyant des gerbes de poudre fine sur la peau, qui s'y collent et qui sont particulièrement désagréables et gênent mes mouvements.
Je suis sur le point de rattraper, mais il glisse entre mes doigts comme une anguille. Je hurle, en le voyant s'éloigner :

"Reviens ici, sale vaurien !!! Reviens ou je te fais la peau !!"

Et ça, un grand sourire aux lèvres. Au free fight il a aucune chance contre moi. Prise du panda à la Ranma 1/2 et ziva il est par terre et il demande qu'on l'achève. Finalement je le rattrape, l'entoure de mes grands bras trempés, me colle à lui et nous tombons tous les deux, sans que je le lâche. Je l'attrape par le haut de son pantalon, le secoue jusqu'à lui faire lâcher mes fringues, lui arrache son T-shirt (je suis un expert) et, lui tenant les bras, je le pousse jusqu'à la mer. Là je l'attrape, le soulève (ouais j'ai de la force), fais quelque pas tandis qu'il se débat, entre dans l'eau, avance encore un peu, et le balance à la flotte. Avant de me jeter moi même dans un immense éclat de rire. Essoufflé, lorsqu'il ressort la tête de l'eau, je lui lance :

"Fallait pas me provoquer, gringalet !"

Gringalet. Je peux parler moi la grande perche maigrichonne.

HJ-J'ai réussi >< Désolé pour l'attente !

Feathers Road

Lysandro était bien loin de le rattraper. Enfin ça, c'était ce que pensait Alexis, jusqu'à que deux bras mouillés ne viennent l'effleurer et lui arracher un jappement surpris. Il parvint tout de même à leurs échapper.
Toujours aussi insouciant, il se remit à rire, à rire tellement fort que sa course en devint maladroite et le fasse divaguer. Finalement Alexis dut s'arrêter de courir pour ne pas s'étouffer, et comme c'était à prévoir Lysandro le rattrapa. Cette fois, il l'enserra dans une prise du saucisson, sans qu'Alexis ne parvienne à s'en dégager, tant il le serrait fort, puis les deux compères chutèrent sur le sol, et Alexis continua à rire. Lysandro qui était mouillé, et le mouillait par la même occasion, lui fit finalement lâcher prise sur les vêtements qu'il tenait fermement dans ses bras. Puis il arracha le tee-shirt de l'américain. Alexis frémit au contact de l'air sur son torse nu et voulu dans la direction opposée à la mer. Car il ne voyait que trop bien le projet de Lysandro et finir dans un océan glacial qui lui donnerait sûrement une jolie crève le lendemain, ne l'enchantait guère.
Mais malheureusement il ne put se dégager de la prise de l'espagnol et lentement il fut trainé vers les flots. Son sort était scellé. Il était fini ! C'était comme si on trainait un cochon à l'abattoir. Sauf que les cochons avaient les yeux bandés pour ne pas voir leurs fin arriver, tandis qu'Alexis lui la voyait parfaitement. Il fit mine d'être effrayée, et de résister, puis avec une pointe d'amusement, il se mit à pousser des cris dramatiques.

« Nooooon pas la mer ! Tout mais pas çaaaaaaaaaaaa. »

Finalement, Lysandro le souleva dans ses bras, il cachait bien son jeu d'ailleurs, et le jeta dans la mer. Alexis se laissa couler quelques secondes, avant que sa tête bien évidemment trempée n'émerge des flots. L'eau était froide. Trop froide pour Alexis qui se mit à claquer des dents. Mais il était trop.. 'léger' pour s'en soucier, et il se contenta de rire. En guise de représailles, Alexis éclaboussa Lysandro avec de grands gestes, afin que le sel mange les yeux de l'espagnol. Puis quelques secondes plus tard il arrêta, pouffa de rire encore une fois et se mit à barboter plus loin. Enfin il serait plus juste de dire qu'il laissa lentement dériver aux grès des vagues. Sur le dos cette fois, il observait le ciel nocturne, un sourire béat étalé sur son visage. Qu'il était bon de vivre ! Qu'il était bon de sentir l'eau sur sa peau. Enfin pas quand elle s'invitait dans ses oreilles mais ça c'était une autre histoire.

Finalement Alexis arrêta de rêver un instant, et il se remit sur le ventre. Il nagea jusqu'à avoir pied et ses yeux errèrent à la recherche de Lysandro. Il l'aperçut un peu plus loin et un sourire malicieux se dessina sur le visage de l'Américain. Il se pencha et prit du sable dans ses mains. Il le modela tant bien que mal en une sorte de boule dégoulinante tant il y avait de l'eau, puis satisfait il la lança de toutes ses forces sur l'espagnol. Sans prendre la peine de voir si il avait touché au but, il se repencha aussitôt et forma de nouvelles boules, enfin des choses qui y ressemblaient, et il continua son bombardement. Puis il prit la fuite de nouveau et plongea sous l'eau et nagea aussi loin qu'il le put. Enfin, quand il fut à bout de souffle, il dut sortir la tête de l'eau reprendre sa respiration, et nagea encore plus loin. Il continua ainsi pendant plusieurs minutes, avant d'être trop las pour continuer. Il s'arrêta finalement et attendit, un grand sourire sur les lèvres que Lysandro arrive pour se venger.

[HRP : Hum.. C'pas fameux.. Mais bon. é_è]