— Esplumoir ;
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Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga}

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MessageSujet: Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Icon_minitimeLun 7 Fév - 22:32

Je vais bien, ne t'en fais pas.

Feather Road lui sembla particulièrement triste lorsque Mélusine sortit ce matin-là.
Elle habitait au dernier étage d’un immeuble dans le centre de Feather Road, un appartement sous les combles. Elle avait la vue sur les toits jusqu’à Avenue of Roses. Elle aimait escalader le rebord de sa fenêtre et s’y asseoir, les pieds dans le vide. Elle n’avait pas peur de tomber ; elle se sentait même bien, perchée entre ciel et terre, plus proche des étoiles et de la liberté, plus loin des présences humaines. Elle rêvait à des ailes qui pousseraient dans son dos, elle fermait les yeux et se délectait du vent froid contre son cou. Elle aimait la fraîcheur du crépuscule et, tous les soirs, elle se perchait là-haut et attendait que les dernières lueurs de jour disparaissent à l’horizon. Parfois elle sortait roulait une cigarette et la fumait, suivant des yeux les arabesques libres de la fumée.

Mélusine remonta son écharpe sur son nez, enfonça ses poings serrés dans ses poches, les yeux vissés sur la pointe de ses bottines. Clap, clap, clap. L’écho de ses talons sur le trottoir. Il n’y avait pas un chat dehors ; dans les rues les fenêtres étaient toutes fermées ou les rideaux étaient tirés. Un vent glacé soufflait sur toute l’île depuis qu’une fille de Bloody Lane avait manqué d’être blessée par un Feather. C’était la petite goutte qui avait fait déborder le vase. Ca faisait trop longtemps que l’île se cachait derrière son masque bienveillant et paradisiaque. La vraie partie commençait. C’était peut-être mieux ainsi. Mélusine se fichait bien de tous ces enfantillages, la seule chose qui l’attristait vraiment était qu’elle ne verrait plus Ruby pendant un certain temps. Cette stupide « guerre » ne fait que cloîtrer les gens chez eux. S’il faut jouer, alors Mélusine va jouer. S’il faut mourir un jour, alors autant vivre à en crever.
Elle n’en peut plus de se contenir, d’essayer de faire semblant.
De toute façon, bientôt, elle partira. Bientôt. Il faut juste laisser le temps passer et le laisser nous emporter. Tout vient à point à qui sait attendre, n’est-ce pas ? Juste un peu de patience. Bientôt, Esplumoir ne sera plus qu’un mauvais rêve, un horrible souvenir à oublier.

Elle ne savait pas trop par où elle allait commencer. Elle allait sûrement laisser faire les choses, elle ne savait pas trop. Elle avait un bel atout de son côté ; sa Plume était merveilleuse. Peut-être pas celle qui ferait mal par la force, mais elle lui offrait toutes les cartes dont elle avait besoin. Le chantage. Soudainement, elle adorait ça. Sa Plume lui permettrait de s’infiltrer, de créer des failles, d’aller blesser intérieurement. Elle agirait comme un poison dans le sang. Elle allait faire mal, lentement mais sûrement. Il lui faudrait décidément beaucoup de patience. Ce serait le secret de la réussite. Elle se répétait sans cesse les mêmes phrases pour les encrer dans son cerveau comme une certitude inébranlable.
Esplumoir la rendait mauvaise ; c’en était presque devenu malsain. Elle en était plus ou moins consciente, mais ses choix ne la dérangeaient plus, car là où les adolescents sont rois, tous les coups sont permis. Dehors, elle était prête à faire n’importe quoi s’il le fallait pour survivre. Survivre et puis partir.
Toute l’atmosphère était chargée de trop de souvenirs, trop de passés, trop de doutes, trop de méfiance, trop de mensonges, trop de poisons.

Mélusine marchait. Elle ne savait ni où ni quand elle arriverait. Elle continuait d'aller tout droit, toujours tout droit, perdue dans le fil de ses pensées. Elle fixait d'un regard absent les pavés qui défilaient sous ses pieds sans regarder devant elle. Un pas, puis l'autre. Son objectif était incertain, comme toujours. Au jour le jour ; c'était ce qu'elle disait toujours pour se donner un peu plus de temps. Elle marchait si vite et était si inattentive à se qui se passait autour d'elle qu'elle n'entendit même pas arriver le garçon qui courrait face à elle. Ils se bousculèrent ; la bulle de Mélusine explosa et elle se retrouva titubante sur le trottoir d'une rue de Feather Road sans savoir ce qui lui arrivait vraiment. Le garçon avait reculé de quelques pas : lui non plus ne semblait complètement isolé dans son monde. Il s'écartait déjà, la tête basse, s'apprêtant à repartir sans demander son reste comme si rien ne s'était passé.

Il n'était pas grand ; il devait avoir une dizaine d'année tout au plus. Pourtant, quelque chose dans ses yeux bleus lui donnait beaucoup plus de maturité. C'était à la fois de la provocation et de la mélancolie, de la colère et de la peur ; un étrange mélange de tous ses sentiments qui donnait ce regard piquant et froid. Le blondinet avait détourné la tête comme pour ne pas avoir à croiser le visage de Mélusine. Elle l'attrapa par l'épaule pour le retenir et au moins s'excuser.

•• Je suis désolée, je ne regardais pas où j'allais. Ne pars pas comme ça !

Toute sa rancœur et son dégout pour les gens d'Esplumoir avait disparu de sa voix ; elle n'avait pas eut le temps de prévoir quoi que ce soit, la rencontre s'était faite trop vite, elle n'avait pas eut le choix, elle avait du improviser et laisser tomber tous ses textes de théâtre derrière lesquels elle se cachait souvent. Mélusine n'ajouta rien. Le silence est d'or, la parole est d'argent. Elle garda simplement sa main sur l'épaule du garçon pour le retenir encore un peu. Il semblait vraiment petit et fragile. Beaucoup trop jeune pour Esplumoir. Ce n'était qu'un gamin...
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Kanou Caoga
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MessageSujet: Re: Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Icon_minitimeLun 14 Fév - 0:56

Ce n'était pas son genre pourtant, de rentrer dans les gens. D'habitutde, il fait bien attention à ce que ça n'arrive pas au contraire, pour éviter le contact, mais là, il avait tout oublié, il ne penser plus à ce qu'il y avait devant lui, son espri était trop embrouillé pour ça...

Sa journée s'était vraiment mal passée... Et pourtant elle avait commencer comme toutes les autres. Sans autre but que de fuir les autres, il s'était levé tôt, et avec un gros pull sur le dos était partie dans la forêt, pour s'y rendormir... Bon ça peut parraître étrange, mais si cela lui permettait de sortir quand il n'y avait personne dans les rues... Il faut dire qu'il n'était pas très informé de ce qui se passait en ce moment, il avait bien compris qu'il se passait quelque chose de bizarre et dérangeant. Il l'avait compris à l'animalerie, avec Faith et Alix qui travaillaient là bas aussi, pas qu'il leur parle vraiment mais... comment ne pas le remarquer quand les deux viennent d'un autre quartier?

Dans tous les cas, il ne s'était pas trop tracassé de tous ça... enfin, un peu quand même, comme tous le monde, et parce que même si il ne les connait pas vraiment, même s'il pense que l'espèce humaine fait peur et mal, même s'il ne le dirait jamais aussi; il ne detestait pas les deux filles. Il faut dire qu'il faut chercher pour trouver du “mal” en ces deux là...Et puis aussi parce qu'il avait du temps pour ça...

Non parce que ce que fait Kanou de sa vie n'a rien de passionnant, et c'est sûre qu'il passe la majorité de son temps à ne rien faire, ou presque. Alors forcément quand on ne fait rien, ce genre de chose à tendance à revenir à l'esprit...

Bon, revenonxs à sa journée, il s'était donc rendormit et s'est là que ça commence à mal aller. Heureusement qu'il avait pas eut l'idée de dormir sur une branche d'arbre, il en serait tombé.

C'est en sueur qu'il se réveilla, après un affreux cauchemard. C'était encore lui, toujours le même, les souvenirs de cette fin de journée... de cet horrible soirée, de ce cauchemar éveillé, ce... Il vomit, n'en pouvant plus, une foie de plus, une fois de trop toujours... Quand est ce que cela cesserait? Quand est ce qu'il serait enfin délivré de ces rêves? De cet hantise?

Après quelques minutes de tremblement, il commença à se remettre, et se leva...pour revenir sur ses pas. Il n'avait pas envie de rester là, dans le froid. Un froid qui renforçait ses sentiments déjà trop fort, en tous cas en avait il l'impression. Il allait aller au lit, se cacher sous ses couettes, se réfugié au chaud, et peut être son coeur s'apaiserait-il plus facilement...

Il marcha, presque titubant au début et puis de plus en plus droit et assuré, jusqu'à ce qu'il n'arrive devant la civilisation. Ces rues, ces maisons, tous ce qui rappelait la présence humaine sur cette île, un tel contraste avec ces arbres qui se dressait encore autour de lui. Une crainte sourde le prit. Mais il ne voulait pas écouter cette peur, pour une fois, à moins que ce ne fut une autre peur qui le poussait à avancé ainsi, la peur du froid sans être vraiement tout à fait ça...

Mais bientôt, il regretta, il se sentit mal, il sentit ce sentiment si familier et toujours présent en lui, toujours le même... Peu à peu il accèlera, jusqu'à courrir, le coeur serré priant pour ne rencontrer personne, mais il ne vit personne, et au lieu de le rassurer, cela ne fit qu'augmenter son angoisse. Dans chaque coin, chaque ombre il s'attendait à voir quelqu'un surgir, mais rien pas un chat. Ce silence l'oppressa, il avait l'impression de se retrouver ce jour là, après l'école. Il avait attendu, et avait entendu ce chemin et ce bâtiment remplis de bruit d'enfant faire silence, seulement le bruit du vent et l'attente... Puis il était arrivé, Kanou avait entendu ses pas venir de derrière, de l'école, le portail s'ouvrir et...

Il courrait à présent, il avait cru entendre les pas derrière lui et il courrait... Il se croyait presque ce jour là, ou alors dans son cauchemar? Peu importe, il ne voulait pas!
Et puis la bousculade, le retour brusque à la réalité. Il avait bousulé quelqu'un! Quelqu'un... mais qui ne lui ressemblait pas du tout. Le blondinet eut un mouvement de recul et de surprise, toujours mêlé à la frayeur qui refusait de le quitter. Mais bien vite celle ci repris le dessus. Ce n'était pas lui mais c'était quelqu'un.. Il voulu s'enfuir, encore, sans lui laisser le temps de réagir.

Mais trop tard, elle l'arrêta, lui attrapa l'épaule, essayant de lui parler, de s'excuser et de le retenir. Mais lui avait déjà les nerfs à vif, et cette main sur son épaule lui fit presque aussi peur que si elle l'avait touché directement.

Il se dégagea se retourna se recula dans un même geste, regardant cette personne avec tant d'émois qu'il n'y avait pas besoin de lire dans les pensées pour comprendre toute sa terreur et son effroi. Dans la suite de ce mouvement brusque,entre l'émotion et l'élan, ses jambes lâchèrent, et il se retrouva par terre.

[ça te va, ou tu veux que je continue encore un peu?]
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MessageSujet: Re: Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Icon_minitimeLun 21 Fév - 23:56

Ca avait duré une seconde. Le temps d’une main sur une épaule, le temps de deux regards qui se croisent. Les yeux sont le miroir de l’âme. Il y avait tant de détresse dans les yeux du garçon, tant d’horreur et de haine que Mélusine eut un mouvement de recul. Il avait un regard si différent, si effrayant et fragile à la fois. L’instant même où leurs regards se rencontrèrent, une vague de pensée submergea Mélusine, si puissante qu’elle perdit pied. Elle eut l’impression de couler, de s’enfoncer dans un monde qu’elle ne connaissait pas. L’oxygène commença à lui manquer.

Des coups, des cris, le sang, de la violence, une solitude indescriptible plus profonde et douloureuse encore qu’un coup de couteau dans le ventre, le noir d’une vie, les brûlures des contacts sur sa peau, l’oppression du silence, des flashs, des morceaux d’existence perdus, brisés. Plus rien n’a de sens. Il y a juste une petite pensée, loin, très loin, perdue, épuisée, le souvenir d’un père et d’une mère et les lettres du mot « amour » qui, lentement, semblent se désintégrer.

Mélusine eut le souffle coupé tant le choc fut rude et inattendu. Une fraction de seconde plus tôt, elle était encore sous la surface, et à présent elle contemplait le vide de la réalité. Toutes les pensées du garçon avaient fuit, son passé qui l’obnubilait lui avait échappé. Mélusine avait les jambes qui tremblaient. Fort. Irrépressibles. Sa main sur l’épaule du blondinet aussi. Allait-il la prendre pour quelqu’un de faible ? Sa Plume l’avait épuisée, son cœur tambourinait dans sa poitrine sans qu’elle puisse se calmer. Elle était à bout de souffle, comme si elle avait échappé la noyade.

Il y eu un temps duquel un fil de silence se tissa entre le garçon et Mélusine. Avait-il sentit que Mélusine était entré dans sa tête ? Cela avait duré une seconde, peut-être deux. Tout allait vite, si vite que la vie semblait aller en accélérer.
Dans une dernière tentative pour s’échapper, Kanou – Mélusine connaissait son prénom maintenant – recula à nouveau. Il n’y avait aucune assurance dans son mouvement, juste un instinct de survie qui le dominait. Partir. Loin du monde, loin des gens. Loin de tous ceux qui l’avaient fait souffrir. La vie elle-même avait-elle encore un sens aux yeux de Kanou ? Avant même que Mélusine ne réalise ce qui venait de se passer, Kanou était à terre.

Un rictus angoissé tordit la bouche de Mélusine. Et si on croyait qu’elle avait agressé un pauvre gosse ? Ce fut la première chose qui lui apparut claire. Le reste n’était qu’un amas de questions et de pensées entremêlées. Elle aurait put partir en courant sans regarder derrière elle, et tout aurait été oublié, mais ses jambes étaient profondément enracinées dans le sol. Sa respiration s’accéléra, ses pensées encore plus confuses qu’avant.

C’était du délire. Un rêve, peut-être ? Sûrement. Comme toujours.
Mélusine ferma les yeux. N’osa pas les rouvrir tout de suite. Depuis le début, c’était un cauchemar, n’est-ce pas ? Un pur et simple dessin de son imagination. Elle ne savait même plus si elle essayait de se convaincre elle-même d’y croire. Mais rien n’y changeait, Kanou était toujours là, étendu à un mètre d’elle, inconscient. Etait-il mort ? Mélusine esquiva cette pensée sans arriver à la chasser. Elle était beaucoup trop effrayante pour oser s’en approcher de trop près. Ainsi allongé sur le trottoir, le garçon semblait encore plus faible et maigre qu’avant. Vulnérable. Abandonnait-il ? C’était sûrement le choix de la facilité. Mélusine s’agenouilla près de lui et le secoua légèrement sans oser trop le toucher. Il ressemblait à un petit animal sauvage blessé et apeuré à apprivoiser.

« Réveille-toi, oh, réveille toi ! Tu m’entends ? »


Sa voix trahissait son malaise et la panique prenait possession d’elle. C’était bien simple : elle n’avait aucune idée de ce qu’elle devait faire. La rue était déserte. Mélusine était seule. Comme toujours. Alors qu’elle avait toujours cherché cette paisible solitude depuis qu'elle était à Esplumoir, son reflet avait changée, beaucoup plus effrayant...

« Kanou … S’il te plait… Relève-toi »

Aucune réponse. Aucun mouvement.
Mélusine se pencha vers le blondinet, posa prudemment sa paume contre sa poitrine. Boum. Boum. Boum. Elle ne put retenir un profond soupir de soulagement. Elle effleura la joue du garçon, s’arrêta, hésita, la tapota légèrement, très doucement pour ne pas l’effrayer, presque une caresse.

« Kanou ? »


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MessageSujet: Re: Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Icon_minitimeMar 1 Mar - 15:24

Bam!
Le silence. L'inconscience. Le noir. Le vide.
Un secousse, une voix, impératif puis interrogatif. Et le silence à nouveau. Silence de panique, silence de solitude. Une supplication, une angoisse profonde, et aucun retour. Le silence toujours.
Doucement, une main qui se pose. Et là, plus de silence, le soulagement. Un coeur d'enfant, qui bat, qui bat, tout bas, tout bas. Boum boum, boum boum.

La jeune fille toucha sa joue, l'effleura à peine, avec légèreté et douceur, comme une caresse. Comme ce geste tendre et pleins d'affection que fait un parent à son enfant, un aîné à son cadet... Un contact depuis longtemps enfouit au fond de ce petit coeur. Et puis, une voix, qui appelle, qui prononce son nom comme si elle connaissait la personne qui le porte.


-Kanou?

Le porteur de ce nom émergea à ce dernier appel. Comme surgit du néant, une conscience apparut peu à peu. Elle se manifesta d'abord par un marmonement et des yeux qui se plissent dans l'effort qu'ils font pour accompagner cette germe qui s'était perdu. Puis enfin l'ouverture : de ces yeux, au monde, à la lumière, à celle qui se trouve devant lui.

Après un moment à voir flou, à ne pas comprendre, à ne plus se souvenir, il distingua clairement la jeune fille. Il reconnu vaguement son visage, et plongea son regard vide dans la couleur de ses cheveux et de ses iris. C'était beau cette couleur presque violette...

Puis d'un coup, tout repris forme, et il se releva à moitié avec une tel rapidité, qu'il vit des tâches devant ses yeux qui l'obligèrent à s'arrêter dans sa monté. Il était appuyé sur ses bras, et à nouveau ses sourcils qui s'étaient détendu se froncaient en même tant qu'il la regardait. Ces idées se remettaient en place, et il se souvenait maintenant l'avoir bousculé, qu'elle l'avait rattrapé, qu'il avait reculé, et... plus rien, le vide. Trop d'émotions l'avait secoué trop longtemps, il n'avait pas supporté. Ce qui avait semblait être un enchaînement en accelérer, reprenait maintenant sa forme, et un souvenir rendait le blondinet suceptible par rapport à la brune. Elle l'avait attrapé par l'épaule. Et maintenant qu'il avait repris ses esprits, il lui en voulait de ce geste.

Certes, elle ne pouvait pas savoir ce qui allait se passer en faisant ça, et ce que ça allait provoqué chez lui. Certes, il ne s'était pas excusez de lui être rentré dedans. Mais lui n'en avait rien à faire de tout ça, et lui en voulait. D'ailleurs, il lâcha ce regard mauvais qu'il lui lançait et se releva complètement, et sans aller trop vite cette fois.

Puis, une fois plus haut qu'elle, il voulu lui lançait une phrase du style “fou moi la paix” ou une insulte, ou quelque chose du genre, mais il ne le fit pas. Même s'il n'aimait pas ce qu'elle avait fait, il lui devait au moins le fait d'être sortit de son cauchemar, de lui avoir remit les idées en place. En pensant à ça, son regard s'adoucit un peu, il détourna les yeux d'un air boudeur, et après avoir hésité un peu, s'en alla sans rien dire. Dire merci!? Et puis quoi encore! Le fait d'avoir hésité à la faire le rendit furax contre lui même, ce qu'elle avait fait n'avait rien de bénéfique, comment cela pourrait l'être!
Et tout en essayant de se convaincre, il refoula la petite voix au fond de lui qui voulait remercier cette fille.
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MessageSujet: Re: Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Icon_minitimeVen 4 Mar - 16:23

Mélusine guettait chaque fois que sa poitrine se soulevait. Boum. Boum. Boum. Il ne fallait pas que cela s’arrête. Kanou plissa les yeux. Puis les ouvrit, lentement. Mélusine se pencha au-dessus de lui. Il cligna des yeux plusieurs fois. Il n’y avait plus de peur dans ses yeux, juste le reflet lointain de ses rêves perdus, des sensations qui s’entremêlaient, de la douleur. Mélusine osa espérer, juste l’instant d’une seconde qu’il s’était calmé, qu’il allait lui parler maintenant. Mais peut-on réellement croire apprivoiser un animal effrayé ? Mélusine se sentit bien naïve, tout d’un coup, de croire à cette histoire de conte de fée. Croire au bonheur avait un goût amer.

Kanou frémit, imperceptiblement. C’était un frisson d’angoisse, un retour à la réalité qui réveille les sens et cet instinct de survie qui lui hurle de fuir, malgré la douleur, malgré les tâches noires qui flottent devant ses yeux. Le mirage s’échappe et disparait ; maintenant, il se souvient trop bien. Il eut un mouvement de recul puissant et violent, il essaya de s’enfuir sans réussir. Il n’avait plus de forces mais son regard avait retrouvé cette colère et la leur fauve qui brillait au font de ses yeux bleus et froids.

Mélusine ne bougea pas. A quoi bon ? Kanou se redressa et la transperça avec agressivité et mépris. Mélusine chercha des mots qui exprimer ce regard mais ne trouva pas. Cette haine était trop profonde, trop ancienne, trop dure, quelque chose avait bouleversé le garçon au plus profond de lui-même : c’était une blessure que toutes les craintes, même minimes, rouvrait, si bien qu’il était impossible de la soigner complètement ; c’était une plaie incurable dans laquelle Kanou s’enfermait depuis bien trop longtemps. Il s’était cloîtré dans le cauchemar de ses souvenirs. Ça le rongeait de l’intérieur comme un poison que l’on injecte dans le sang.

Kanou se retourna, s’apprêtant à partir. Il eut une hésitation presque invisible, un léger regard derrière lui. Des regrets ? Mélusine n’y croyait même plus. Comment Kanou pourrait-il s’en sortir si, à dix ans, il cultivait déjà toute cette haine et cette rancœur envers tous ceux qu’il côtoyait ? Pourquoi n’essayait-il pas de vivre malgré tout ? Pourquoi cette lâcheté traduite par de la colère ? Mélusine se posait beaucoup de question et elle n’avait que peu de réponses. Elle n’était même pas sûre de pouvoir comprendre à ce cauchemar. Sa propre colère n’avait plus aucun sens face à l’histoire de Kanou, elle ressemblait à un simple caprice d’enfant sans raison.

Alors, Mélusine ne fit plus rien pour le retenir ; elle savait pertinemment que ça ne servirait à rien. Même s’il avait eut besoin de sa pitié ou de son aide, et n’en aurait même pas voulu. Croire que personne ne pourrait rien pour lui était naturel mais une belle erreur, c’était s’enfoncer davantage dans le noir. Mélusine se releva simplement, voulu lui rendre le mépris de son regard sans y parvenir. Elle était triste, simplement triste de voir une conscience s’échapper si tôt. Elle avait l’impression de faire face au miroir d’une enfance perdue, d’une vie où l’humanité n’existe plus. Que restait-il de réellement enfantin dans ce regard apeuré et dégoûté ?

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MessageSujet: Re: Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Je vais bien, ne t'en fais pas. {Kanou Caoga} Icon_minitime

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