Vous voyez, cette petite silhouette qui se dessine tant bien que mal dans la pénombre, qui se déplace furtivement comme un petit animal sauvage ? Si vous l'avez remarqué, bonne pioche, il s'agit bien d'elle.

Tout d'abord, on remarque ses grands yeux d'une singularité exquise, effarouchés, mêlant tant d'expressions dérisoires qu'il en ait difficile de savoir vraiment ce qu'elle pense ou ce qu'elle ressent réellement à votre égard. Tel une énigme, elle cache aussi bien ses sentiments que ses faiblesses. Deux saphirs à la place des yeux, brillants d'une tristesse indéfinie et de vengeance, renvoyant des frissons dans votre corps, d'une froideur à glacer le sang. Un regard si profond et sans fin qu'il serait possible de s'y perdre, et même de ne jamais en revenir. Moquerie, intéressement, mépris ? Elle seule le sait. Vous ne le comprenez peut-être pas, mais elle vous cherche, elle vous teste, elle tente de vous troubler. Parce que ça l'amuse au fond. Elle se joue de vous. Son sourire est presque inexistant. Même quand il ose se montrer, c'est qu'il n'y a rien de bon. Le reste de son visage est ce qu'il y a de plus banal, un petit nez finement sculpté, légèrement en trompette, des joues normalement proportionné, et des pommettes presque inexistantes vu la rareté de son sourire. On terminera son portrait par ses longs cheveux ébène, qui symboliquement peuvent représenter le passage d'un corbeau sur votre chemin. Qui tente de l'arrêter se fera plumer, justement. ♪

Liiyah, elle est pas très grande, mais pas petite non plus quoi. Cependant, elle possède un corps assez bien structuré pour une fille de son âge, mais il est aussi extrêmement fragile. Une simple coupure devient le plus gros de ses soucis, car son sang ne coagule pas très vite, ou parfois même pratiquement pas. Maladie ? Elle n'en sait rien elle-même. De ce fait, elle reste assez vulnérable, même si ce défaut l'énerve énormément et que la plupart du temps elle ne le prenne pas en compte. L'intégralité de sa peau est très pâle, presque semblable à une poupée, ce qui fait ressortir ses cheveux et ses yeux. Et ce sera tout, car oui, j'avoue que je suis en panne d'inspiration et que j'ai vite envie de jouer ~

« Cette fille, c'est un peu comme une tornade déchaîné qui s'abat sur sa proie. Ça arrive quand on ne s'y attend pas, dévaste tout sur son passage, puis ça ce calme. Ou pas, d'ailleurs. Enfin, vous l'aurez compris, une Liiyah c'est pas de tout repos, c'est même le contraire. Il faut la gérer, dompter ses colères, et surtout éviter de se faire avoir et de finir avec un bras cassé. En bref c'est dur, très dur. » Si elle était répertoriée dans le dictionnaire, voilà à quoi ressemblerait plus ou moins sa définition. Brève, claire et nette. Et toutes les personnes l'ayant côtoyé de prés ou de loin ne le nieront pas. Mais bon, vu que je suis d'humeur généreuse aujourd'hui, on va faire dans les détails, hein ? ~

Liiyah, on peut ne plus la considérer comme une fille au niveau caractériel, c'est un véritable garçon manqué. Rien que dans la démarche, les gestes et les expressions, il est difficile de ressentir une moindre once de féminité en elle. Il n'y a que sa voix qui est aussi douce qu'une plume, semblant même fragile, avec toujours ce soupçon de mélancolie.. enfin non, rectification, ça, c'est quand elle est calme, c'est-à-dire pas souvent, voire jamais. Car quand mademoiselle ne comprend plus quelque chose, ou que vous l'agacez un peu trop, mademoiselle gueule. Et alors quand elle s'énerve, nombreux sont ceux qui seront surpris de la voir déballer des injures toutes les deux secondes, ou même pire dans une situation plus critique, elle cherchera même jusqu'à l'affrontement physique. Je vous vois venir : ahah, cette petite, elle peut vraiment faire mal ? Eh bien oui, et si vous continuez à penser dans cette direction, vous n'irez pas bien loin. Certes, elle ne se sera pas aussi forte qu'un homme bien baraqué, mais vous serez surpris de voir les tours qu'elle pourra vous faire ! Bref, vous comprendrez que Liiyah est loin d'être du genre soumise, mais beaucoup plus dominatrice tyrannique qui ne vous lâchera pas la grappe si vous vous approchez un peu trop d'elle, et qui adore se rebeller pour faire chier son monde ♪

Bon, jusqu'ici vous avez vu la Liiyah chiante, gueularde, déterminée. Mais il ne faut pas croire que tout est rose, après tout, elle a des faiblesses comme tout le monde. Souvent, elle déballera un maximum de remarques blessantes à ses interlocuteurs. C'est ce qu'elle fait depuis sa jeunesse, c'est son moyen à elle de se libérer peu à peu de la tristesse qui consume son cœur malgré elle. Elle ne peut s'empêcher d'avoir ce sentiment d'abandon dont elle se fiche pourtant éperdument. C'est ce qui est étrange, d'ailleurs. La haine, l'incompréhension, le rejet, le doute, la douleur, la peine. Les sentiments les plus dévastateurs sont en elle, réduisant à néant tous les autres, tels que la douceur, la timidité, ou même pire encore, l'amour. Elle a cette auto-défense permanente et maintenant habituelle, une carapace si épaisse et chargée négativement que rien ni personne ne peut percer à jour, ses innombrables peines. Mais elle a appris à avoir sa personnalité et à s'aimer comme tel, peu importe l'avis des autres. « Le bonheur m'a ouvert ses bras, j'ai dis que je n'en voulais pas, que je n'y avais pas le droit. Apparemment, il ne m'a pas loupée. »

« Japon, 1994. Une fille non désirée » Eh oui, toute histoire se doit de débuter par le commencement, et ici ce n'était qu'une faute, une erreur de fabrication. Bref, appelez ça comme vous voulez, mais Liiyah n'a pas été désirée par ses parents, loin de là ! Quand ils ont su qu'elle était bel et bien là, ils pensaient déjà à tout les problèmes qu'un jeune enfant pourrait causer, toutes les choses que cela engendrait, etc. Néanmoins, ils ont décidé de la garder. Une nouvelle erreur ? Certainement. Et au fond, même si ils ne l'aimaient pas forcément, ils ne pouvaient pas aller jusqu'à l'abandonner. C'est donc ainsi qu'un beau jour, Liiyah naquit sans trop de difficultés, dans les meilleures conditions possibles. Son nom n'a pas de signification particulière, et sérieusement, si vous saviez d'où il vient.. le hasard, c'est assez ridicule non ?

« J'aurais peut-être préféré mourir ? » Seule. Toujours cette solitude pesante sur les épaules. Pour une enfant, c'était dur à accepter, mais à force, elle prenait l'habitude. Ses parents ? Ils se fichaient bien d'elle. De toute façon, c'était une amie de la famille qui venait régulièrement lui donner à manger, et toutes autres choses en temps voulu. Mais le reste du temps, elle se retrouvait isolée, dans une chambre vide, terne, où seul un lit et quelques livres bien trop compliqué jonchaient le sol. Cependant, elle apprenait à lire seule. Ils n'avaient pas de temps à lui consacrer. Non, ils ne voulaient pas lui consacrer du temps. Inutile, ça l'était pour eux. La fillette vivait péniblement, ayant une lueur d'espoir au fond d'elle ; un jour, elle se vengerait. Le temps semblait si long. Mais à présent, elle avait environ 8 ans. Le temps s'écoulait, même si il paraissait inexistant..

« Une cohabitation difficile » Un jour, elle décida de s'enfuir. La porte, par mégarde, était restée ouverte cette nuit là. Une occasion rêvée. Où allait-elle ? Aucune idée. Mais elle partait. Cet avide goût de liberté la poussait à courir, courir à en perdre haleine, aussi loin qu'elle le pouvait. Elle ne savait pas si il fallait avoir peur de ce monde extérieur ou au contraire, le prendre comme une délivrance. Mais ce sentiment de haine et de vengeance pour toutes ses années de calvaire la broyaient de l'intérieur. Cette nuit changea sa vie, dans un sens. C'est aussi cette nuit la qu'elle le rencontra. Jack. Un garçon du même âge qu'elle à la tignasse blonde. Le contact entre eux fut difficile, voire périlleux. Mais dans un sens, il se ressemblait. Ils passèrent cette nuit là ensemble, dans un coin de pénombre, à l'abri des regards. On pouvait cependant entendre le résultat de leurs engueulades dans la nuit montante.. qui a dit que c'était facile, la cohabitation ?

« Rébellion » Depuis cette nuit la, Jack & Liiyah se revoyaient fréquemment, même si souvent cela finissait en petites chicaneries. Ses parents ne remarquaient plus ses absences nocturnes, tout comme ses petites ballades journalières, vu qu'elle était à présente indépendante et qu'ils travaillaient énormément. Mais la jeune Liiyah n'oubliait rien. Un jour symbolique arriva : celui de ses 16 ans. Tout était déjà planifié. Ce jour-là, l'adolescente brûla d'intégralités des bien se trouvant dans sa chambre : lit, livre, vêtements, photos.. dans la grande cheminée du salon. Les cendres d'un calvaire désormais résolu. Argent en poche - celui qui devait servir d'économies de la famille -, Liiyah quitta définitivement cette maison, cette vie. Tout était fini, maintenant. Le jeu était terminé. Elle tournait le dos à cet enfer, tenant une étrange lettre dans sa main.

« Plume du coeur » La nuit suivant son départ, elle ouvrit enfin la lettre. Des propos complètement absurdes traînaient sur la feuille, avec à la fin un numéro de téléphone. Bien que sa conscience lui dicte de jeter ce vulgaire bout de papier, son esprit résistait à dire le contraire. Ces mots baignaient dans une sensation d'espoir qu'elle ne pouvait expliquer. Elle composa le numéro indiqué dans une cabine téléphonique, et donna les renseignements qu'on lui demandait. Puis plus rien, le néant total. Était-ce cet ange qui la transportait vers cet endroit parallèle qu'on appelait le paradis ? ..

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