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Lumen est une brunette au teint un peu trop pâle et aux grands yeux d'un bleu angélique quoiqu'un peu vide d'expression. De taille moyenne et très fine, elle peut facilement se faire passer pour un jeune garçon. Pas de poitrine, ou presque pas, ce qu'elle juge fort pratique pour courir. Ce n'est pas une bimbo et user de ses charmes est bien le cadet de ses soucis. La discrétion, se rendre invisible et inintéressante est le meilleur moyen selon elle d'avoir la tranquillité et la paix d'esprit. Ses vêtements, des vieux trucs usés et rapiécés qui lui donnent des allures de clocharde dépenaillée. S'ajoute à ce drôle de look, des cheveux mal peignés qui lui donnent un air encore plus à l'ouest. Selon Lumen, l'essentiel est d'être bien dans sa peau, dans sa tête et dans ses baskets, l'opinion et le regard des autres n'a dès lors, plus aucune importance. Cette jeune fille ne semble pas capable d'exprimer quoi de ce soi et ses expressions faciales sont le plus souvent de nature neutre ou pire blasé. Aucune lueur, aucune joie, juste un visage vide, de quoi rendre fous les gens que veulent savoir ce qu'elle ressent. Et pourtant, malgré tout cet affichage de « je m'en foutiste de service », elle reste droite et fière.

Enfin, il lui en faudrait pas beaucoup pour lui retirer cette impression miteuse qu'elle dégage en permanence. Elle pourrait être fort mignonne avec un peu de bijoux, une robe, les cheveux disciplinés et un peu de maquillage. Une vraie demoiselle... Hélas, vous pouvez toujours courir si vous désirez la convaincre de prendre soin de son apparence. Elle ne verra que le côté pratique des vieilleries que l'on peut salir sans vergogne par rapport aux vêtements neufs dont la moindre tâche se voit comme une grosse vache en plein milieu d'une rue d'une ville du far west vide de monde.

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Mamma mia, je crois que j'ai peur de vous la décrire. Non qu'elle soit un monstre, mais niveau bizarrerie, je pense sérieusement qu'il y a une « limite » à tout. Quoique je ne suis pas sûr que ce mot-là fasse partie de son vocabulaire. Enfin quoi qu'il en soit vous ne verrez pas plus faignasse que cette demoiselle qui vit aux crochets de son éditeur, Jarod. Qu'elle aime bien tourmenter d'ailleurs. Elle ne publie jamais ses livres sous le même pseudonyme pour avoir la paix. De ce fait, elle est une écrivaine au succès moindre qui se cache derrière la maison d'édition qui la publie. Elle passe son temps à jouer à cache cache avec Jarod, lorsqu'il s'agit de rendre un manuscrit promis. Un petit plaisir sadique pour elle que de le voir supplier de terminer le livre dans les temps, ce qu'elle fait heureusement, toujours. Seulement, le pauvre garçon est tellement stressé qu'il ne peut s'empêcher de s'inquiéter éternellement pour son gagne pain. Maintenant, parlons de la longueur des délais d'écritures. Elle réclame un délai d'un an pour chaque livres alors qu'en temps normal, c'est à la maison d'édition de décider et d'exiger. Pour Lumen, il n'est nul question de cela. Elle estime ses revendications minimes puisqu'elle contribue à leur succès. Donnant donnant et elle ne se laissera certainement pas marché sur les pieds sous peine d'aller ailleurs.
Elle est débrouillarde et surtout c'est une vraie pique assiette. Elle gagne de l'argent, mais ne le dépense jamais, ou du moins presque pas. Vous l'aurez compris, c'est une radine, ce qui explique en partie l'état des vêtements qu'elle porte. Enfin, ce ne sont pas les seuls défauts qu'elle a . C'est une personne assez trouillarde, elle évite au possible toute situation gênante ou dangereuse. En contrepartie, elle reste franche et honnête et si elle ne veut pas répondre à une question, elle l'éludera et fuira. Mais, ne mentira jamais. Ce n'est pas son genre, elle trouve cela totalement inutile sauf pour les gens qui aiment sauver les apparences. Elle ne verra jamais le côté de préserver la personne d'une vérité mortelle, puisqu'elle ne s'attache à personne, préférant vivre tel un vagabond à l'affut de nouvelles histoires et d'intrigues que porte le vent du monde. Ce qui n'est pas loin de ressembler à un caractère typiquement félin.

Malgré tous ces défauts, elle demeure être une personne intelligente, lucide, imaginative, observatrice, calculatrice et ouverte d'esprit. En claire, toutes les bonnes qualités qui peuvent faire d'elle, un écrivain de grand talent.

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Lumen est née à Paris un matin de Noël, il y a de cela maintenant, seize ans ans. Toute petite, elle était une enfant silencieuse et solitaire, n'aimant guère se lier aux fillettes de son âge. Ses parents, un couple âgé d'une quarantaine d'année avait perdu l'espoir d'avoir un enfant, lorsque madame avait franchi le seuil de la quarantaine. Le couple étant en pleine discorde virent en la petite fille, la lumière d'un jour, un cadeau inespéré. Malheureusement, ce petit cadeau ne les réconcilia que durant un temps. Leur amour envers la petiote n'était pas démonstratif et il passait le plus souvent par l'achat de nouveaux présents pour compenser leur culpabilité de n'être pas souvent-là. Madame voyageant souvent à l'étranger en tant que reporter de grands mérites et monsieur passant le plus clair de son temps à son cabinet d'avocat et dans les bras de son dernier amant. C'est donc une nounou qui avait la charge de Lumen. Une brave fille quoiqu'un peu naïve et sans autorité. Elle fut la première victime de Lumen qui aimait lui faire des frayeurs en disparaissant de la maison, en traversant la route sans regarder, en s'approchant d'une démarche tremblante de tout objets fragiles... Si bien que Maria, tel était son prénom, décida de la surveiller 24h sur 24h. Hélas, la surveillance, laissa souvent à désirer. En effet, la gamine trouvait toujours un moyen de faire des siennes. Lumen réclamait juste un peu d'attention de la part de ses géniteurs, mais n'en n'eut jamais.

Par bouderie, elle ne déballa aucun des cadeaux qu'ils lui offraient, tous s'entassent aujourd'hui encore dans l'immense penderie de sa chambre. Les seuls jouets qu'elle avait, ce sont ceux que lui offrit la gentille Maria. Somme toute, une enfance solitaire pour une petite fille qui récoltait de forts bonnes notes en français et en math, sans faire le moindre effort pour travailler. Seule faiblesse, l'anglais qui était pourtant la langue maternelle de monsieur son père. Des années sans surprises et routinières s'écoulèrent ainsi, jusqu'à l'aube de son treizième anniversaire. M. et Mme McKay étant encore absent, ce jour-là. Maria était revenue avec une lettre qui était adressée à Lumen. Il n'y avait pas d'adresse d'expéditeur, mais comme mue par un réflexe étrange, la fillette décacheta la lettre sous les yeux surpris de la nounou qui ne pensait pas que Lumen pourrait manifester un quelconque intérêt. D'ordinaire la gamine aurait balancé la lettre au feu sans même y jeter l'ombre d'un coup d'œil. La feuille délivra alors un numéro de téléphone étrange et sous les yeux de plus en plus incrédules de Maria, Lumen se leva pour aller composer le numéro sur le fixe du salon.
Comme un automate, elle déclina son identité avant de sombrer dans le coma. La nounou se signa deux fois avant de courir auprès de la mioche pour voir si celle-ci ne se moquait pas une nouvelle fois de plus d'elle. Elle tenta par tous les moyen de réanimer l'enfant, mais rien n'y fit. De désespoir en cause, elle alla coucher le petit corps inanimé sur le canapé et le borda. Soupirant et reprenant trois fois sa respiration, elle quitta le chevet de Lumen pour aller composer le numéro des parents de la fillette. Lorsqu'elle eut fini, elle revint au salon pour constater que la gamine s'était évaporée.

Le réveil sur la plage de l'île, fut une expérience douloureuse pour la jeune fille. Un mal de crâne épouvantable lui vrilla les tempes, un peu comme si elle avait eu la mauvaise idée de trainer dans un clocher d'église au moment ou l'on fait carillonner les cloches. Expérience purement désagréable. C'est en restant allongé sur le sable qu'elle fit la connaissance de sa plume. Celle-ci se posa sur la paume de la main que Lumen avait tendue, par réflexe, pour essayer de l'attraper. En un instant ses pupilles se rétrécirent et une expression soucieuse s'afficha sur le visage de la fillette. Le mal de tête l'avait déserté aussi facilement qu'il était apparu. Le temps s'écoula et elle resta allongé jusqu'à la venue d'une personne qui la conduisit à la mairie pour remplir et signer les papiers administratifs. Elle choisit un quartier, Feathers Road et durant deux ans, elle vécut dans le dortoir de ce quartier avant de vivre avec son éditeur de manière officielle. Officieusement, elle court les rues à la recherche d'histoire et dort rarement chez Jarod. Son amour pour l'écriture date de ses années au dortoir où elle passait le plus clair de son temps libre à écrire. Le premier livre qu'elle a écrit porte comme nom « L'île», c'est grâce à lui qu'elle put exercer le métier d'écrivain...

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