— Esplumoir ;
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{ Douce Quiétude. } Libre

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{ Douce Quiétude. } Libre  Vide
MessageSujet: { Douce Quiétude. } Libre { Douce Quiétude. } Libre  Icon_minitimeDim 12 Déc - 20:24

      Douce quiétude ; Sujet libre ; environ 8 heures du matin.


    Tout n’était que silence, lorsqu’il se réveilla.
    Perdu dans ses pensées, était constant de songeries ou il baignait entièrement, il ignorait encore ou il avait dormi ou ce qu’il avait pu faire la veille, sans pour autant avoir absorbé une once d’alcool, ou quelque substance illicite au pouvoir hallucinant douteux. «Il était constamment stone, de toute façon » auraient craché les autres, en plissant leurs petits yeux d’une méchanceté bovine. Oui, Curve était ailleurs, loin de ce monde passablement inintéressant. Préférant la compagnie de ses pensées pour rêver aux causes et aux conséquences, a ce qui aurait pu se passer ou ce qui se passera. Suite d’actions indéfinies qui changerait le cours du temps, et celui de sa vie. C’était … Fascinant. Fatalement ennuyeux pour les autres. Lui trouvait que le sujet méritait d’y consacrer sa vie, ce qu’il faisait. N’était ce pas passionnant de savoir que, au lieu d’aller vers la plage et non vers le bois, sa vie basculerait ? Peux – être la plage abritait-elle un assassin qui mettrait fin à ses jours. Et la foret, l’âme sœur qu’il aurait pu dénicher. Ou pourrait aussi trébucher sur une malicieuse racine et tomber, ce casser une jambe et ne plus pouvoir courir par la suite. Il pouvait tout aussi bien tomber dans le sable et se crever un œil sur un tesson de verre.
    C’était tellement plus intéressant que ce qui l’entourait.

    Il se dirigea donc vers la plage, mains dans les poches et yeux dans le vague, et se rendit sur la jetée de pierre pale. Un petit escalier descendait en degrés doux vers la poussière dorée, qu’il contempla un bref instant, songeur. Puis, semblant émerger, ce qui arrivait fort rarement, et suite a une pensée pertinente comme quoi marcher dans le sable avec des baskets c’était pas terrible il glissa son index sous la boucle de ces lacets, tira, libera le nœuds, et ôta son pied de la chaussure noire aux lacets d’un blanc étrangement pur. Il fit de même avec l’autre pied, s’empara des lacets dénoués, scruta les alentours puis délaissa au final la paire de baskets sous un banc, dans un repli obscur, pour ne pas s’encombrer. Et puis, au fond, si on lui piquait son bien, il aurait un prétexte magnifique pour justifier le fait qu’il marchait par les rues sans chaussures a ses pieds.
    Le garçon cilla, jeta un regard aux alentours, puis dépassa le banc de pierre, et se rendit au petit escalier, que le sable tapissait irrégulièrement. Marches après marches, il le descendit, et posa avec délices ses pieds dans le sable a peine tiède, et fraîchement ratissé. Un tour d’horizon lui indiqua ce qu’il voulait savoir : a droite, une gamine qui faisait des patés. A gauche, une fille qui visiblement, venait de ce vautrer avec la grâce d’une vache normande. Pas possible, les filles ne savaient –elles donc pas se servir de leurs jambes ?
    Trop fréquenté.
    Il se détourna, et partit vers la gauche, longeant le mur poreux qui séparait le littoral urbain de la plage.

    Sur le sable, des traces légères de pattes volatiles. Des mouettes, et peut être quelques tourterelles. Ici et la, plus rares, les traces reconnaissables d’un chien en maraude. En les suivant des yeux, Curve tomba sur un grand espace aplati ou le sable avait été repoussé a grands coups : la ou le chien s’était roulé, supposa t-il. La vision de la bête fit naître sur ses lèvres un sourire, qui disparut aussi rapidement qu’il était venu. Plus loin encore, des traces de pas, sans doute d’un homme pur. Vers les quarante ans. Et encore plus loin : le sable ratissé était impeccable, et les seuls trous qui le striaient étaient les roues de la machine qui l’avait retourné aux aurores. C'était parfait.
    Le garçon progressa dans cette direction pendant une poignée de minutes, puis se laissa tomber sur le sable, dos au mur, soleil dans les yeux et mer dans le cadrage. Le paradis. Après avoir enterré ses pieds dans la couche dorée qui tapissait la plage, le garçon appuya sa tête contre le mur, et laissa le soleil lécher sa peau nacrée, alors qu’une douce quiétude le prenait peu a peu, vidant son cerveau en éternelle ébullition, délassant ses muscles, le laissant comme un animal repu et au chaud.
    Dénué de toute pensées, il se contenta de ressentir la chaleur du soleil et la paix de la mer, par tous les pores de sa peau.

    La signification du mot bien-être se résumait simplement en sa situation.
    Sur son épaule, le rat albinos somnolait toujours.
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Luca Brunner
Luca Brunner

Feathers Road

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{ Douce Quiétude. } Libre  Vide
MessageSujet: Re: { Douce Quiétude. } Libre { Douce Quiétude. } Libre  Icon_minitimeDim 26 Déc - 18:42

Douce quiétude? Malheureusement, plus pour longtemps...



Réveillé depuis quelques heures, Luca déambulait dans l’île, sans but précis.
Il se levait toujours tôt. Très tôt, même. Vers 5 ou 6 heures du matin, quelle que soit l’heure à laquelle il s’était couché la veille.
Luca faisait partie de ces personnes qui n’ont besoin que de quelques heures de sommeil pour se reposer parfaitement. Une capacité qu’il appréciait énormément, vu qu’il considérait le sommeil comme une perte de temps monumentale. Il avait lu quelques années auparavant qu’un être humain passait en moyenne un tiers de sa vie à dormir. Cela l’avait profondément dégoûté. Il avait fait le grimace en imaginant toutes les choses qu’il pourrait faire en 30 ans et qui étaient bêtement perdues sous prétexte que le corps et l’esprit avaient besoin de repos. Il espérait bien qu’en ne dormant qu’au maximum 5 heures par jour, il gâcherait un peu moins de son précieux temps.

Bref, Luca se promenait donc tous les matins, alors que l’île s’éveillait à peine. Il assistait au lever du soleil du haut de la Tour Observatoire de Feathers Road, puis faisait le tour des quartiers, dans un ordre différent chaque jour. L’île au petit matin était agréable, et non moins intéressante qu’en pleine journée. C’était parfois l’occasion pour lui de surprendre des petits secrets ; en effet, les cachottiers étaient bien moins discrets, ayant fait le raisonnement tout à fait logique que peu de gens risquaient de les surprendre aussi tôt. Comme quoi la logique, ça ne paye pas toujours. D’ailleurs, Luca n’était pas quelqu’un de très logique, dans son comportement et même dans ses pensées. Il suivait plutôt ses envies, ses sentiments, son instinct, et guidé par Dame Fortune, il arrivait toujours à quelque chose.
Après être passé dans chaque quartier, il lui arrivait parfois de pousser sa promenade vers la forêt, un des endroits les plus intéressants à son humble avis, et dont il voulait découvrir tous les mystères. Et quand il n’allait pas à la forêt, il choisissait la plage. Un lieu bien moins énigmatique qu’il fréquentait pourtant assidûment, car c’était le lieu où débarquaient les nouveaux-venus. Et il aimait bien être le premier à accueillir les petits nouveaux. Sans raisons particulières, juste par curiosité.

Et c’était pour vérifier si il n’y avait pas de nouvel arrivé que Luca se dirigea vers la plage ce matin là. D’un pas énergique et guilleret, presque sautillant. C’était peut-être ridicule, mais il s’en moquait totalement. Peu importe ce que les gens pensent à son sujet ; et puis, ils doivent commencer à avoir l’habitude. Luca, le garçon toujours de bonne humeur, le conseiller idéal, toujours à l’écoute. C’était ainsi que tous le monde le connaissait. Et peu savaient que le jeune homme avait aussi un côté un peu moins sympathique, et qu’il vendait sans arrière-pensées tous les petits secrets qu’on lui confiait. Bon, peut-être pas tous… mais la plupart.

En arrivant au dessus du petit escalier qui permettait d’accéder à la plage, Luca remarqua quelque chose d’insolite. Une paire de basket. Rien de très extraordinaire, mais bizarre quand même. Si il était logique de retirer ses chaussures pour marcher dans le sable, il l’était beaucoup moins de les laisser sur place, au risque de se les faire piquer.
Luca se baissa pour les ramasser. Que son propriétaire le veuille ou non, il allait lui rapporter sa paire de chaussures. Ca lui donnerait une bonne occasion de discuter avec quelqu’un, et qui sait, peut-être tisser un lien qui pourrait s’avérer utile ?
Descendant les escaliers, Luca scruta la plage, à la recherche d’un nouvel arrivé ou d’une personne pied nus sans ses chaussures à la main. Manque de pot, ni l’un, ni l’autre, a priori.
Juste une petite fille qui s’amusait à faire des châteaux de sable – activité qui tira un sourire à Luca – et une fille plus âgée la figure pleine de sable – visiblement elle venait de s’étaler, ce qui fit s’élargir le sourire du jeune homme. Mais personne planté là, les yeux comme deux soucoupes, la bouche ouverte au risque de gober les mouches, fixant avec stupéfaction la sable doré et la mer d’un bleu azuré, se demandant comment il avait bien pu arriver là. Vous trouvez la description du nouveau venu par excellence un peu méchante ? En fait, c’est exactement l’état dans lequel on avait trouvé Luca six ans auparavant, à son arrivée sur Esplumoir. Si le jeune homme pouvait se montrer malicieux et moqueur, il pratiquait également beaucoup l’autodérision. La prétention ne faisait pas partie des défauts du jeune homme ; d’ailleurs, il ne pouvait pas voir les gens qui se prenaient pour la huitième merveille du monde.

Oh, là, là, quand on parle du loup… Luca s’était dirigé vers la gauche de la plage, et venait d’apercevoir à son grand dégoût le type le plus nombriliste de toute la création.
Adossé contre le mur, les yeux clos, le corps détendu, Curve Denki prenait visiblement un bain de soleil matinal. La lumière naissante du soleil faisait ressortir sa beauté, et on aurait pu croire un instant qu’un ange s’était arrêté sur la plage le temps de faire un petit somme. Mais Luca savait très bien que le jeune homme n’était beau qu’extérieurement. Il suffisait de l’écouter parler cinq minute pour que la première impression forcément positive ne se transforme en une violente envie de donner des baffes. Et puis il y avait ce rongeur, là… Un horrible petit rat albinos. Très laid, d’après Luca, mais d’un autre côté parfaitement approprié pour quelqu’un comme lui. Qui se ressemble s’assemble : les rats avec les rats.
C’est à ce stade de sa réflexion que Luca remarqua que Curve était pied-nus, et qu’aucune paire de chaussure ne traînait à côté de lui. Autrement dit, celle qu’il avait trouvé était très certainement à lui.
Pendant quelques secondes, il hésita à engager la conversation. Discuter avec Curve, c’était prendre le risque que ce dernier ne s’aperçoive que le moyen de pression que Luca prétendait avoir sur lui n’existait absolument pas. Et donc prendre le risque de perdre son influence sur lui. Surtout que le beau jeune homme était tout sauf bête.
Mais Luca pouvait se montrer extrêmement mesquin, et il mourrait d’envie de déranger la petite sieste de Curve. Et comme pour l’instant ce dernier ne l’avait pas entendu arriver…
Sans plus y réfléchir, il lança avec précision une des basket qui atterrit pile là où il l’avait voulu, c'est-à-dire sur le haut du crâne du jeune homme. Le but n’étant pas de lui faire mal mais plutôt de le faire sortir de sa torpeur, il n’avait pas mis de force dans son tir.
Tir qu’il regretta pendant une demi-seconde : après tout, la méchanceté gratuite, ce n’était pas trop son truc, et comme l’autre ne lui avait encore rien fait… Mais il s’auto-rassura en se disant que Curve était le genre de personne auquel le dicton « Frappe le tous les matins, si tu ne sais pas pourquoi, lui le sait très bien » s’appliquait parfaitement. Et puis c’était pas bien méchant, quoi. Juste une petite chaussure sur la tête.
Et donc sans se torturer plus que ça, il adressa au jeune homme un sourire parfaitement hypocrite avant de déclarer sur un ton enjoué :

- Bonjour Curve ! Je crois que c’est à toi ! Je l’ai trouvé sur le chemin, et comme ce n’était pas franchement très décoratif, j’ai préféré les ramener à son propriétaire.

Non, il n’était pas du tout en train de dire que ses chaussures étaient moches, qu’est ce qui vous fait croire ça ?
Toujours souriant, il continua :

- Bain de soleil matinal ? Attention aux coups de soleil !

Bah, oui, ça serait dommage, une si jolie peau… Non, en fait, l’idée d’un Curve rouge comme une écrevisse le réjouissait au plus haut point.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: { Douce Quiétude. } Libre { Douce Quiétude. } Libre  Icon_minitimeMar 28 Déc - 10:23

Douce quiétuuuuude! J'adore la quiétude!
Bizarrement, ceux qui aime ça me déteste.


Sur la plage, un fille, étendue sur le sable. On lui donnait une quinzaine d'années, des origines bourgeoises et peut-être une anémie légère à cause de sa peau blanche. Son visage était calme, détendu, serein. Elle dormait. Enfin, semblait-elle, parce que dans sa petite tête, c'était le bordel. Elle savait que sous elle, il y avait du sable. Elle savait que devant elle, s'étendait de l'eau: de petites vagues arrosaient ses pieds nues. Elle savait qu'autour d'elle s'étendait l'Océan, le vent salé, les cris de goélands, tout ça se rendait jusqu'à elle. Mais c'était impossible. Elle était dans un manoir. En Roumanie (ou Portugal, elle n'était pas particulièrement doué en géographie), loiiiiin de tout. Comment se retrouver des milliers de kilomètres plus loin durant un petit dodo? Deux hypothèses se formèrent dans son esprit. Premier, son père l'avait enlevé à ses ravisseurs. Peu probable, il était (théoriquement) en prison. Second et dernier, elle était morte, c'était le paradis. Elle se décida d'ouvrir les yeux.

C'était blanc. De la neige, des nuages, des flocons de noix de coco.

C'était bleu. La mer, le ciel, les bleuets saisonniers.

Il faisait chaud, il faisait froid, au rythme successif de ma mer.

Elle devait être morte. Elle s'assit brusquement. À gauche? Du sable. À droite? Du sable. Devant? De l'eau. Derrière? Du sable. Elle poussa un cri rageur. Quel paradis pourri! Des kilomètres de plage, mais personne avec qui jouer, parler, discuter, manger... Déjà exaspérée du "paradis", elle retomba lourdement sur le sol, en étoile. Sophie soupira bruyamment et regarda le ciel. Les nuages s'avançaient lentement, les oiseaux bravaient futilement le vent, un énorme plume tournoyait au-dessus d'elle. Une plume? Elle tendit sa main pour l'attraper, comme si c'était un rêve. Elle attrapa le vide. Un nouvel essai. Encore raté. La plume semblait s'éloigner à chaque fois qu'elle voulait s'en emparer. La nouvelle fronça les sourcils. Elle garda cette fois le poing ouvert et attendit. Cinq, dix, vingt secondes. La jeune femme poussa un autre cri de mécontentement et croisa les bras sur sa poitrine.

-Cette plume me cherche ou quoi... C'est quand on cherche qu'on trouve pas. Pffff.

Elle boudait. Oui, seize ans et Sophie boude encore pour des petits trucs comme ça. C'est une grande gamine, mais elle n'abandonnerait pas pour si peu. Les dix minutes suivantes, elle tenta divers stratagèmes pour l'obtenir. Monticule de sable, lancers de pierre, bâton, saut à la perche, saut en hauteur, menteries, provocations, tout y passa. Finalement, elle eut une idée. Elle plaça ses mains devant elle et dit sincèrement:

"S'il te plait?"

Le mot magique. Son père lui avait appris les bonnes manières, et les moments de s'en servir. "S'il te plait, c'est pas fait pour supplier, mais pour demander. Garde la tête haute et regarde la mer comme s'elle était ton égal, avec tout le respect que tu lui dois" Quel génie son père! Elle s'en souvenait brave, le chapeau de capitaine fièrement placé sur son crane rasé, la barbe à moitié taillé... Qu'il était beau... Et quand il...

Oui, elle avait complètement oubliée la plume. On trouve toujours plus tard, quand on ne cherche plus. La délicate chose se glissa entre ses yeux ébahis et atterrit directement dans ses mains. Elle était chaude. C'était réconfortant mais terrifiant à la fois. Comment pouvait-elle être tiède? Mais c'était doux. Impossible, le vent était plus froid que ça. Mais c'était douuux. Mais mais mais... C'était trop doux. Elle se sentait si légère avec la plume contre son coeur. C'est comme si ses soucis c'étaient envolés. Peut-être que c'était vraiment le paradis. Elle avait l'impression de devenir toute légère. De peser aussi lourd qu'une poussière d'étoile. Elle bondit et éclata de rire. C'était marrant! C'est comme si la gravité n'existait plus. Elle se sentait capable de rejoindre la lune, de taquiner les nuages! Dans sa joie, elle sauta le plus haut possible. Une dizaine de mètres au bas mot. Elle tourbillonnait, riait, s'amusait comme une petite folle. Jusqu'au coup de vent. Une énorme bourrasque à arracher les parasols fracassa la joie de l'adolescente comme un vague démoli la coque d'un navire.

Elle ne riait plus. Elle était effrayée. Elle tournoyait sans contrôle, au grés du vent et des conditions climatiques. Tantôt elle remontait dangereusement, poussée par un mouvement ascendant, tantôt elle voyait le sol se rapprocher avec fureur.

Certain aurait eu peur. D'autre se serait évanoui. Mais Sophie est plus cinglée que la plupart des gens. Après quelques minutes, elle commença à s'habituer. Puis, en sa qualité de "presque-navigateur-auxiliaire", elle tenta de prédire les mouvements de l'air, comme elle devait prédire sur le bateau les mouvements marins. Pas facile, mais elle remarqua un lien entre la disposition du sol et les courants d'air. Dix minutes après son décollage forcé, la jeune femme avait déjà retrouvé le sourire et essayait bêtement de se diriger. Comment? En faisant l'avion! Les bras écartées, jambes collées. Elle se pensait comme Peter Pan Girl. Un instant plus tard, son rêve éveillé se brisa lorsqu'elle tenta d'aller vers sa gauche. Aucun résultat. La droite! Nop. Avec un nouveau soupir agacé, elle tendit la plume devant elle et lui dit:

-T'es vraiment pas commode toi. Tu peux pas me faire voler moins haut au moins?

Abracadabra. Elle se sentit s'alourdir au-delà de ses espérances. Trop pour continuer de voler: elle tomba. Elle n'était pas bien lourde, mais comme la gravité à ses propres règles (dont l'accélération), sa chute s'accéléra. Accéléra. Le sol se ramena vers elle. Sophie, d'ailleurs, criait. Le même cri qu'une gamine de seize ans dans un manège au parc d'attractions. Après tout, un ange, ça ne peut pas mourir non? Décidément bien chanceuse, elle atterrit sur un truc mou [le ventre de Curve xD], fesses première. Les cheveux tout ébouriffés comme un énormes soleil, elle cligna des yeux un instant, remarqua un garçon devant elle. La jeune femme se leva sur le piédestal et le salua sans hésitation.

-Bonjour! dit-elle en cachant la plume dans son dos. Je suis un ange! Vous aussi?
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{ Douce Quiétude. } Libre  Vide
MessageSujet: Re: { Douce Quiétude. } Libre { Douce Quiétude. } Libre  Icon_minitimeDim 2 Jan - 14:27

    ( Désolé si c'est pourri, j'ai une dissert a faire juste après, j'économise mes doigts xD )

    Dans le monde de Curve, lorsqu’il pleuvait, c’était de la pluie qui tombait. De l’eau. De fines gouttelettes, tièdes ou glacées, ondée ou averse tempétueuse. Parfois de la neige, ou de la grêle. Globalement, ce qui tombait du ciel, c’était de l’eau sous n’importe quelle forme.
    Ici, ce qu’il pleuvait, c’était des chaussures.
    Wtf.
    Ouvrant un œil, avec la vague impression d’avoir oublié quelque chose – genre, une partie de sa vie – Curve eut un moment d’adaptation après avoir percuté qu’il se trouvait au bord de la mer. Habituellement il dormait dans un lit. Que diable fichait-il ici ? Dormir sur la plage n’était vraiment pas une chose à faire. Premièrement parce que le peuple y affluait, et que le fait d’être regardé ou frôlé par des dizaines de personnes le rendait plus bipolaire qu’il n’était possible d’endurer ; et secondement parce que Curve détestait le fait qu’on puisse le voir sommeiller. Son altesse sérénissime l’impérial Curve regardait tout le monde dormir, quitte a squatter le rebord d’une fenêtre ou même le côté du lit pour regarder un parfait inconnu roupiller dans les bras de Morphée ; mais l’être humain quel qu’il soit était interdit de l’observer. Logique.
    Les vagues léchaient donc paresseusement la berge humide, et le garçon fouilla les environs d’un regard acéré a la recherche de la source du désagrément. Parce qu’a première vu, le lancer de chaussures n’était pas une discipline olympique a laquelle on s’entraînait ici.

    - Bonjour Curve ! Je crois que c’est à toi ! Je l’ai trouvé sur le chemin, et comme ce n’était pas franchement très décoratif, j’ai préféré les ramener à son propriétaire.

    Ah, pratique la petite réplique qui lui permit de décrocher les dernières amarres qui l’attachaient sur le bord de ses pensées – même s’il allait y replonger aussitôt après avoir hypothétiquement répondu Souris-blanche-curvienne avait une concentration très instable et ne pouvait pas se focaliser sur un détail aussi inutile que celui la pendant plus de deux minutes. En gros, le temps nécessaire pour qu’il se demande si la personne était assez intéressante pour qu’il daigne la regarder, voire lui répondre puis replonger dans ses pensés. En bref il était impossible de tenir une conversation avec lui – principalement parce qu’il dédaignait parler a quiconque, et aussi parce qu’il perdait le fil au bout de deux phrases et pouvait très bien partir au beau milieu d’une phrase en plantant la son auditoire.
    Observant donc celui qui venait d’interrompre ses songeries – comment s’appelait-il déjà ? … Luca .. Machin. Enfin peu importait – le cendré haussa un sourcil.

    « Quel chien bien dressé.


    Va chercher … Rapporte ! C’est bien le chien !
    Un léger sourire sarcastique s’installa sur les lèvres du garçon, qui baissa les yeux, et saisit entre le pouce et l’index sa chaussure, échouée a coté lui. Tranquillement, il la retourna, en vida le sable, et la posa le long du mur, avant de revenir au visage.
    Ah mais oui. C’était l’informateur. Il semblait avoir des informations au sujet de notre souris blanche, et l’intéressé n’en était pas ravi. D’une part il avait monstrueusement envie de savoir quelles étaient les informations , et de l’autre, de passer ce Luca au broyeur et de le faire chanter a son tour.
    Quoi qu’il en soit, même s’il tempérait son caractère odieux avec le garçon – sait-on jamais – le cendré ne comptait pas s’aplatir comme une larve devant lui. De toute façon, il y avait fort a parier que dans une semaine il aurait déjà oublié pourquoi le nom de Luca lui trottait dans la tête.
    Il pointa du doigt son autre chose, lâchant sur un ton intéressé :

    « Tu comptes la lancer aussi ou j’peux la reprendre ?

    Non parce qu’on ne sait jamais en fait. Au cas ou il s-
    /BOOM/
    Ah ouais logique. Il pleuvait des chaussures – ses chaussures – et maintenant il pleuvait des filles. Logique, logique.
    Perplexe et affichant un regard totalement déconcerté – ou brillait une flamme qui tempérait le compte a rebours de l’explosion curvienne – le garçon toisa la gamine qui venait de s’écrouler comme un veau sur … lui.
    Diable, ressemblait – il tant que ça a une cible de réception ?
    Sa patience était écroulée.

    -Bonjour!. Je suis un ange! Vous aussi?

    Non, tu es un poulpe. Et moi je suis une souris.
    Elle cacha quelque chose dans son dos. Sauf qu’étant écroulée sur Curve, ce dernier ce prit la plume dans le nez, et ne réfléchit pas une seconde avant de subtiliser l’objet qui lui effleurait le menton.

    « Tu tes trompée de terrain d’atterrissage, l’Ange.

    Et d’un mouvement des jambes, il la vira d’où elle était installée, lui enfonçant par la même occasion la tête dans le sable. Neh, les anges en mangeaient peut être.
    Bondissant sur ses pieds, puis sur le petit mur qui jouxtait la plage, souple comme un chat, l’odieux cendré, la plume volée entre les doigts, l’observa avec un sourire de pie voleuse.

    « Je me demande ce qu’on m’échangerait contre ça.

    Plissant les yeux, il les toisa d’un air sarcastique.
    SouriCurve dévoile son museau de fouine dévoreuse.
    Chercheraient-ils à le mettre en cage, a l’attraper ?
    Un sourire provocateur étira ses lèvres.

    Les souris étaient toujours d’une vivacité étonnante.
    Quand aux dents des fouines, elles étaient atrocement douloureuses …


    ( Omg mais je .. j'aime trop Curve en fait TAT Vous inquiétez pas il a pas déjeuné ce matin, c'est pour ca qu'il est aussi chiant. Il se nourrit mal c'gamin * soupir de mère blasée * )
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Luca Brunner
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MessageSujet: Re: { Douce Quiétude. } Libre { Douce Quiétude. } Libre  Icon_minitimeMar 4 Jan - 21:08

[ qualité < 0 ... désolée, mais cours = moins de temps = RP pourri >.< J'essaierai de faire mieux la prochaine fois.]

Curve mit un certain temps pour émerger. Visiblement, il dormait vraiment profondément. Ou alors il était juste un peu long à la détente, qui sait. Après avoir parcouru toute l’étendue sableuse, son regard froid se fixa sur Luca, sans qu’aucune réaction particulière ne vienne briser son masque d’indifférence. Visiblement, la vue du jeune homme ne lui inspirait pas grand-chose.

« Quel chien bien dressé.

Toujours souriant, Luca encaissa la moquerie de bonne grâce, conscient de l’avoir bien cherché. Un sourire sarcastique aux lèvres, Curve vidait consciencieusement sa chaussure du sable qu’elle contenait. Son regard revint ensuite se poser sur Luca, et une petite lueur s’alluma dans son regard. Luca supposa que son interlocuteur venait enfin de se rappeler qui il était. Mais le temps qu’il avait mis avant de parvenir à le remettre l’irrita un petit peu. Bah oui, quand on fait chanter quelqu’un, on s’attends au moins à ce que sa victime s’en souvienne, et qu’elle ait un minimum peur. Alors que l’autre paraissait s’en foutre royalement. Luca n’osait pas imaginer ce qui se passerait si Curve découvrait qu’il ne savait rien de compromettant sur lui.

« Tu comptes la lancer aussi ou j’peux la reprendre ?

Le doigt pointé sur la deuxième chaussure, il avait posé la question sur un ton désinvolte qui collait horriblement bien avec son arrogance. Luca envisagea sérieusement pendant une seconde de lui envoyer en pleine face. Sauf que ça aurait été vraiment enfantin comme réaction, et plus ridicule pour lui que pour Curve. Il ouvrait donc la bouche pour lancer une réplique très spirituelle lorsqu’un objet non identifié s’écrasa brutalement sur son interlocuteur.
Luca en resta bouche bée. Et bénit une fois de plus sa Plume. Quel était le pourcentage de chance pour qu’une fille tombe du ciel pour atterrir pile sur l’une des personnes qu’il détestait le plus ? Jamais, même dans se rêves les plus fous, il n’aurait espéré voir Curve se faire écrabouiller de cette manière. Un sourire jusqu’aux oreilles vint éclairer son visage.
Celui de la fille qui venait de faire une entrée fracassante ne lui disait rien. Et comme il était impensable que Luca ne connaisse pas une personne de l’île, il en déduisit qu’elle venait tout juste d’arriver sur l’île. Ce qui expliquait aussi qu’elle maîtrise mal sa plume, au point de devenir un danger public. Enfin, tant qu’elle n’écrasait que des types comme Curve…

-Bonjour!. Je suis un ange! Vous aussi?

Debout sur le ventre de Curve, l’adolescente avait un sourire presque aussi large que celui de Luca, les cheveux en pétard, et ne semblait pas du tout gênée par le fait qu’elle était en train de piétiner largement quelqu’un. Curve écrabouillé, la fille ravie et Luca qui gobait les mouches, La situation était tellement comique que Luca éclata de rire sans retenue. Un rire communicatif qui redoubla quand Curve fit tomber la fille et que cette dernière se planta lamentablement dans le sol. Conscient d’avoir l’air un peu stupide à se bidonner là, tout seul, il prit une grande inspiration et retrouva son sérieux.

« Je me demande ce qu’on m’échangerait contre ça.

C’est seulement à la remarque sarcastique du jeune homme que Luca réalisa que la sale fouine avait profité de l’atterrissage mouvementé de la fille pour lui piquer sa Plume. Du haut de son muret, la précieuse et fragile petite chose dans la main, il les toisait tous les deux avec un sourire à la fois provocateur et victorieux qui l’agaça énormément.
Cette fois, il n’hésita pas un instant avant de balancer la deuxième chaussure en direction du visage du prétentieux, qui se la prit – ou pas – en pleine tête.
Sans vérifier si son tir avait fait mouche, il fit quelques pas vers la jeune fille et lui tendit galamment la main pour l’aider à se relever.

- Bonjour ! Désolé de te décevoir, mais le paradis, c’est pas pour tout de suite. Par contre, il va falloir que l’on reprenne au sale diablotin là-bas la Plume qu’il t’a volé. Sinon, tu peux dire adieu à tes ailles, mademoiselle l’Ange !
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MessageSujet: Re: { Douce Quiétude. } Libre { Douce Quiétude. } Libre  Icon_minitimeMar 25 Jan - 7:37

[Votre boulet national est de retour ¶.¶ Désoler de la très très très longue attente, mais ce petit post de bonheur... \o/ J'adore Sophie, j'ai même trouvé son thème *_*]

Le sable doux sur sa peau. L'exquise sensation des minuscules grains de sables s'infiltrant partout dans ses vêtements. La réconfortante chaleur du rivage réchauffé par le Soleil. Ça lui rappelait de bons souvenirs à la plage avec sa mère. De bons souvenirs qu'elle avait oublié depuis longtemps. Des journées qu'elle n'aurait jamais dû oublier. Elle releva lentement la tête du sol, confuse, mais certaine d'une chose: ils étaient probablement des anges. Des envoyés célestes venus la chercher. Ils cachaient bien leur jeu, mais Sophie n'était pas sotte [ironie inside]. S'il l'avait fait tomber, c'était pour qu'elle se relève. S'il lui avait volé... C'était pour mieux lui pardonner! Punaise! Elle avait failli tomber dans le piège! Surtout quand il avait menacé de vendre sa plume magique!

Elle se leva d'une élégante pirouette avant. Pas très bien exécutée, mais dans l'état de béatitude où elle était, un type avec une scie tronçonneuse et un masque lui aurait fait penser à un pauvre bucheron égaré. Elle se tourna avec une grâce peu ordinaire vers le gentil garçon qui lui tendait la main. Il lui disait... AH! Ils n'étaient pas encore au Paradis. Un espèce d'entre-deux? Ou alors, ils n'étaient pas encore rendu au Village Céleste. Comme le Vatican et l'Italie, c'est pas parce que t'es dans l'Italie que t'es dans la Ville Sainte. Ils se croyaient vraiment malin. Mais Sophie Mistral avait une avance sur eux. Quand son père lui avait expliqué la mort, enfant, il avait parlé d'un "couloir vers la lumière", d'un "endroit totalement différent". Ils la testaient, elle s'en ravissait. Elle sera la main encore tendu du monsieur.

-Ne t'inquiète pas! Les anges sont pas méchants, tu devrais le savoir!

Était-elle la dernière source d'innocence de ce monde? Après un sourire radieux, elle sautilla vers le second ange. Il n'avait pas l'air très très gentil, mais il avait un animal de compagnie. Même un rat ne supporterait pas la présence d'un maître cruel, c'est bien connu. Non? Peu importe. Elle s'approchait sans agressivité, toute joyeuse et prête à tout pour récupérer sa plume. Évidemment, elle avait un plan. L'homme avec le rat *un RAT <3* avait laissé entendre qu'il voulait quelque chose en échange? Soit! Il en aurait bien plus que prévu. Leur petite manigance était clair comme du cristal dans sa tête pleine de positivisme, et elle allait se servir de ce détail qu'ils ignoraient. Elle s'approchait encore de Mr. Grognon. Pas de haine dans son regard. Pas de sournoiserie. Pas de méchanceté. Du bonheur concentré. Son pouvoir d'ange peut-être? Nah, elle n'avait ni sa plume, ni le gout de changer son pouvoir. Voler, c'est sympa! Peut-être... qu'il était jaloux. Mais non, les anges ne sont pas jaloux, juste différents.

Un petit déclic dans sa tête. Elle devait cesser de les appeler "ange". Pourquoi nier la vérité? Elle en était une aussi. Sur un pied d'égalité mais à la fois responsable d'eux. Avec l'expression qu'avait eut le premier an-... type, ce ne devait pas arriver à tout le monde! Elle était peut-être une "élue", un truc du genre. Retournons à nos ang- oignons j'vous pris.

Elle bondit sur la petite surélévation, un aura de bonheur autour d'elle. "J'aurais bien un truc en échange moi." Elle regarda ses pieds, un peu mal à l'aise. "M'en veut pas, d'accord?" Des excuses pour l'atterrissage ou ce qu'elle fera? Aucune idée de le savoir à l'instant. Et, totalement imprévisible, lui sauta dessus. Câlin! Elle resta scotchée à lui un bon moment, lui transmettant joie et amour à la pelle. S'il avait pensé mettre Madame Bonheur pas contente avec ce petit coup, raté! Puis, elle se décolla et regarda à nouveau ses souliers, les joues légèrement rose. "Alors, je peux la ravoir dit?"

Maintenant, elle était persuadée qu'il avait un bon fond. Incroyable non? En fait, elle était certaine que tout le monde ici avait bon fond. Que c'était une place merveilleuse! Son sourire ne pouvait pas s'agrandir plus. Elle se jeta à nouveau contre le schtroumpf grognon. Caressant sa joue contre lui comme s'il était un gros nounours. "Je t'aime bien toi! J'suis suuur que t'es gentil derrière ton masque!" Folle? Oui, de joie.

C'était bien le Paradis ici, et elle se donnait la mission de propager le bonheur partout! Elle travaillerait dure, de quatre heure le matin jusqu'à quinze heure précise! Pas de répit: On l'avait envoyé pour cela. C'était une certitude inébranlable dans son esprit. Un esprit disjoncté par le positivisme et la beauté inconditionnelle en chacun.

Quelqu'un pour la réveiller où restera-t-elle une gamine toute sa vie?
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MessageSujet: Re: { Douce Quiétude. } Libre { Douce Quiétude. } Libre  Icon_minitimeSam 29 Jan - 22:58

    { Sophe. I luv u. Curve câliné par un machin dégoulinant d’amour. Le trip mystique. Je suis FAN °° }





    Ce fut donc une suite tout a fait logique. Monsieur le pseudo ange ingrat tendait la main pour recevoir son bien dont il n’avait absolument rien à faire – quoique... Rentrer avec un pied chaussé et l’autre pas n’était pas d’une banalité commune – lorsqu’il se prit une fille sur la tête.
    Ce qui s’enchaîna alors délaissé sa pauvre basket esseulée.
    Il n’en eut pas spécialement pitié.

    Et l’autre qui riait comme un gnome bourré d’hélium.
    Etait-il tombé dans la cour sablée d’un quelconque asile ? ..


    Déconcerté, le cendré détacha enfin ses yeux de la plume qui pulsait d’un halo tranquille et joyeux, a la différence de la sienne propre qui semblait rigide, presque hautaine face aux autres. Comme si le pouvoir était aussi hargneux que son possesseur. Comme si sa plume était elle aussi une enfoirée de première qui méprisait tout être en ce monde. Rien a voir avec la chose qu’il tenait entre ses doigts. Vibrante d’amour, d’espoir et de puérilité. A l’instar de sa propriétaire, en déduisit-il. Il serait une bonne chose de voir a quoi ressemblait la plume d’un tueur en série. Noire, dégoulinante de sang ?
    Empoisonnée ?

    Il secoua la tête, et releva donc les yeux, posant ceux-ci d’un bleu tirant vers le gris blanc sur Luca qui semblait trouver la situation hilarante. Il y avait deux possibilités : Soit Curve allait rapidement dégringoler du haut de son ego – banane, poteau ou autre gamine volante que le brun avait aperçu avant lui – soit il était doté d’un sens de l’humour louche qui le laissait rouge et hilare a chaque situation légèrement anormale.
    Curve n’aimait le rire que lorsqu’il était plus neutre, ou négatif. Pour appuyer une réplique. Pour briser l’ego fragile de quelqu'un. Pour prouver que l’autre n’était rien qu’un tas informe de stupidité au regard bovin.
    Curve restait Curve.
    Même sur la plage.
    Même avec un ange aux yeux illuminés.
    Même avec un individu qui le faisait chanter.

    Il eut a peine le temps d’intercepter un regard mauvais de son bourreau a la tignasse chocolatée que d’un mouvement fluide, celui-ci lui balança la première chose qu’il avait dans les mains : Curve’s shoes.
    Genre. Il ne savait que lancer des chaussures a la gueule des gens ?
    Agacé, la Fouine se prépara à esquiver, avant de remarquer que sa mobilité réduite ne lui permettait pas d’esquisser l’ombre d’un mouvement. Soit il se prenait le projectile, soit il l’esquivait... Et s’étalait comme une fiente aux pieds de ceux qu’il voulait fuir.
    Aucun choix ne lui convenait.
    Il s’en créa donc un second, et levant âprement le bras, referma hâtivement ses doigts sur les lacets qui cinglèrent sa paume. L’objet s’arrêta in extremis à quelques centimètres de son visage, oscillant d’un mouvement provocateur.
    Il la damna de toute son âme, elle et le tireur d’élite.

    C’est alors que L’autre entra en scène.

    Déployant des trésors d’imaginations pour persévérer dans sa bêtise, elle se lança a corps perdu vers le cendré, qui perplexe, ne bougea pas d’un iota, priant simplement pour que l’agilité féminine revienne au grand galop, et qu’elle s’écroule en s’empiégeant sur … Rien. Manque de bol – sa chance devait faire grève ce jour la, en fait – la gamine arriva vers lui comme un buffle défendant sa progéniture, et se propulsa vers lui, les bras grands ouverts.
    Un infime chromosome de virilité masculine l’empêcha de hurler comme l’asocial détestable qu’il était, et de l’achever a coups de pieds et de baskets ensablées. Passablement dégoûté et irrité, il se retrouva enserré par un … Truc dégoulinant d’amour et de gentillesse, et qui visiblement cherchait désespérément a trouver ses jolies ailes blanches planquées avec soin.
    Ouais. Genre. Bah elle pouvait toujours chercher après.

    Planté d’aplomb comme une cuillère enfoncée dans un pot de nutella gluant – nutella aux sublimes iris débordant d’affection a en gerber sa rate, ses poumons et deux trois artères – Curve, sa chaussure dans une main et la plume dans l’autre, se sentit submergé par une vague de répugnance profonde, qui submergeait toute sa conscience hostile et délestait les amarres de certaines pulsions mâles vibrant d’aversion.
    Elle le touchait.
    Elle.
    L’impure.

    N’avait-elle pas honte ? N’avait-elle donc aucune pudeur pour lui jeter a la gueule toute cette innocence, toute cette blancheur d’âme qui lui donnait aussitôt l’envie irrépressible de la salir, de souiller ce drap blanc de taches cramoisies ?
    Il voulait la briser.
    Elle était trop joyeuse pour ce monde, Son monde. Il voulait la voir se tordre de douleur, larmoyer, sangloter de toute son âme en priant pour qu’un dieu clément l’achève, il voulait qu’elle ressente une peur atroce, un doute morbide, une envie de plonger vers les griffes létales de la mort.
    Il voulait crever ces yeux trop cléments.

    Serrant les dents, il ferma les yeux un bref instant. Trop de témoins. Et puis, il n’était pas aussi primitif dans l’action. Il ne tuait pas par plaisir. Mais le simple fait de l’effleurer sans permission le rendait presque fou. Et si elle ne rompait pas rapidement le contact, il allait s’arranger pour qu’elle ne touche plus jamais personne.
    Ni maintenant, ni jamais.
    Repoussant l’idée banale de lui couper les bras, et tachant de garder une attitude qui ne dénoncerait pas le meurtrier potentiel qu’il risquait de devenir, il pointa un index vindicatif sur la gamine, et le posant sur son front, la repoussa sans discontinuer, jusqu'à ce que la pression de son doigt la force a lâcher, puis a reculer pour échapper a la poussée douloureuse.
    Elle était un ange ? Très bien. Si le paradis existait, l’enfer aussi.
    Et si Curve n’avait que de rares qualités, on pouvait cependant lui accorder qu’il était bon comédien. Il braqua alors un regard sordide sur la gamine, et rentrant de force dans son jeu, modifia le script en tuant le scénariste.
    Il allait clore l’acte premier. Et tous les suivants.

    « C’était un test. Et tu as perdu. Un ange doit savoir reconnaître un diable… Et le fuir.

    Il la gratifia d’un sourire sardonique, sans cacher le dégoût et le mépris qui brillait dans son regard éternellement froid. Et se penchant en avant, il effleura la peau de la gamine de ses lèvres d’éternel cynique, la figeant pour dix bonnes minutes d’un baiser de Méduse.
    Puis il détala crânement dans une rue adjacente, les mains dans les poches et la plume dans la main. Que pouvait-il lui arriver ? Si Luca le poursuivrait, il subirait le même sort. Et la Fouine comptait sur sa bonté pour ne pas laisser une gamine terrorisée et pétrifiée.
    Oh non ! Le diable m’a figé pour l’éternité ! Si près du paradis !
    Un sourire releva les lèvres du Lucifer a la toison blanche.

    Il était un enfoiré. Et il aimait ça plus qu’un junkie accro à sa came.



    { Taxi ! Suivez ce garçon ! Plus vite !
    Dites moi si Curve va trop loin, je m’exalte un peu trop quand je RP avec lui xD }


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Luca Brunner
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Feathers Road

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MessageSujet: Re: { Douce Quiétude. } Libre { Douce Quiétude. } Libre  Icon_minitimeMer 2 Fév - 23:59

-Ne t'inquiète pas! Les anges sont pas méchants, tu devrais le savoir!

Ouh là là… Où est-ce qu’elle avait vu des anges ? Ne venait-il pas de lui dire que Curve était tout sauf angélique ? Et pourquoi gardait-elle ce sourire charmant, mais absolument niais vissé sur ses lèvres ?
La voyant s’approcher de la fouine, la mine réjouie, Luca commença à avoir quelques doutes.
Avait-il dit une bêtise ? Quelque chose qu’elle aurait mal interprété ? Ou alors, peut-être avait-elle une quelconque ruse en tête pour récupérer sa plume ? Et la voilà qui sautait sur le muret où était perché ce sale voleur. Vu la tête de Curve, la proximité de la gamine ne le réjouissait pas. Il fallait bien admettre qu’elle était presque effrayante tellement son attitude était déplacée dans cette situation. Mi-curieux mi-inquiet, Luca resta sur place, guettant la suite des évènements.

"J'aurais bien un truc en échange moi." "M'en veut pas, d'accord?"

Pendant un instant, Luca pensa qu’elle allait lui mettre une baffe, ou lui envoyer un coup de pied dans le tibias, réaction normale face à un type aussi insupportable.
Mais non. Au lieu de ça, elle… lui sauta dans les bras. Ou plutôt, elle s’agrippa à lui tel un bébé koala à sa maman, des ondes d’amour, de bonheur et de gentillesse presque palpables émanant de sa petite personne.
Qu’elle fasse un câlin à un inconnu, déjà, n’était pas franchement une preuve de bon sens. Mais surtout, ce n’était pas n’importe qui qu’elle était en train de confondre avec une peluche grandeur nature. C’était Curve, quoi ! Le type que l’on ne pouvait absolument pas prendre pour un bisounours ! Elle n’avait pas vu son sourire mesquin ? Ses yeux luisant de cruauté ? Ses doigts cro…
Bon, Luca s’emportait un peu, mais concrètement, le mot « câlin » ne pouvait pas décemment être associé avec « Curve ».
Et surtout, il était peu probable que cette sale fouine se laisse noyer sous des tonnes de gentillesse niaise sans réagir. Si elle ne le lâchait pas très vite, il allait faire une allergie, à tous les coups.
Mais l’ange, totalement inconsciente, en rajouta une couche, étouffant pour la deuxième fois l’asocial dans une étreinte affectueuse.
« Je suis sûr que t’es gentil derrière ton masque » ? Ca ne s’arrangeait pas… C’est là que Luca eut une illumination. Elle avait fait une sacrée chute, tout à l’heure. Et Curve l’avait ensuite jetée dans le sable. Elle s’était cognée la tête, à un moment ou à un autre. Ce qui expliquait qu’elle ait perdu toute trace de lucidité. Luca ne voyait pas d’autre explication. C’était ça, ou admettre qu’il avait devant lui la fille la plus innocente et la plus sotte de toute la création.
Et Curve, raide comme un piquet, avait franchement l’air sur le point d’exploser. Le petit informateur avait un peu peur de ce dont pouvait être capable une telle fouine dans une situation pareille. Il n’aurait sûrement aucun scrupule à utiliser la violence même contre une innocente gamine. Il avança de quelques pas, inquiet.

- Hé, gamine ! Je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée de le coller comme ça ! Fais gaffe !

Heureusement, Curve se contenta de repousser la fille collante du bout de son doigt, comme si la toucher le répugnait. Ce qui, en fait, était sûrement le cas.

« C’était un test. Et tu as perdu. Un ange doit savoir reconnaître un diable… Et le fuir.

Voilà que même la fouine entrait dans le jeu anges-démons. Comment allait il réussir à expliquer à la gamine qu’ils étaient sur un île qui n’avait rien de paradisiaque, et que prendre ses habitants pour des anges risquait de lui apporter pas mal d’ennuis, avec ça?
Luca ne réagit pas quand il vit Curve se pencher vers l’ange, et c’est seulement au moment où les lèvres du garçons effleurèrent la joue de sa victime qu’il tilta. Et oui, il avait totalement oublié la Plume vicieuse de la sale fouine: le baiser paralysant !
Son méfait accompli, l’air suprêmement satisfait, il partit en trottinant dans une rue adjacente, plantant là l’ange paralysé et l’informateur paumé.
Sentant un début de colère poindre, Luca ferma les yeux et inspira un grand coup. Bon. Analysons la situation. Il avait une gamine statufiée sur les bras et une sale fouine qui s’était amusé à voler la Plume de sa victime. Il ne pouvait pas décemment laisser Curve s’en tirer comme ça. D’un autre côté, ça l’embêtait d’abandonner l’ange sur la plage, qui sait ce qu’il pouvait lui arriver, surtout qu’elle n’était même pas en mesure de bouger le petit doigt de pied. Sauf qu’il n’avait pas non plus l’intention de poireauter des heures, et n’ayant aucune idée de la durée des effets de ce foutu baiser, il se résolut à laisser la gamine sur place.
Pour avoir la conscience plus tranquille, Luca fouilla dans sa poche et en tira un talisman étiqueté « contre les accidents et ennuis en tous genre ». Il l’avait fabriqué il y a peu, et le petit objet se présentant sous la forme d’un petit sac de lavande parfumé était encore gorgé de chance. Tant qu’elle aurait ça sur elle, normalement, rien de mauvais ne pourrait lui arriver.
Se tournant vers la gamine, il expliqua, au cas où elle serait en mesure d’entendre :

- Ne bouge pas, OK ?

Il fit une pause le temps de se faire la remarque que ce qu’il avait dit était légèrement ridicule, étant donné que même si elle l’avait voulu, elle n’était pas en mesure de prendre la poudre d’escampette.

- Bon, je ne sais pas combien de temps tu vas rester dans cet état, mais avec ce porte bonheur, tu ne devrais pas avoir de problèmes. Je rattrape le diable, je lui reprends ta Plume et je reviens. A plus !


Sur ce, l’informateur lui fourra le talisman dans la main, et se lança à la poursuite de Curve.
Ce ne fut que quand il aperçut sa silhouette au loin qu’il commença à réfléchir à ce qu’il allait bien pouvoir faire contre la fouine. A vrai dire, il était assez inoffensif, d’un point de vue physique, et sa Plume lui permettait d’éviter les ennuis, mais n’avait rien de très offensif non plus. Et il n’avait même plus de basket à lui lancer dessus… Il touchait le fond.
Le seul atout qu’il lui restait, c’était le fait que le cendré pensait qu’il possédait des informations compromettantes à son sujet. Sauf que c’était à double tranchant, parce que Luca n’avait rien trouvé jusque là qui nuirait vraiment à Curve. Donc il allait devoir bluffer. Et de manière convaincante.

- Hé ! Curve ! Pas si vite ! T’as oublié de rendre quelque chose à la demoiselle, je crois !

Volontairement, Luca avait hurlé. Dans le but d’attirer d’éventuels curieux, ce qui le laisserait moins exposé au baiser foudroyant du voleur. Il comptait sur le fait que Curve n’oserait pas agir devant trop de témoins.
Toujours sur le même ton, il continua.

- Arrête toi, je t’assure que ça serait dommage que je continue à beugler ! Parce qu’on m’a raconté des choses assez compromettantes sur ton compte, tu te rappelles ? Et comme j’ai l’habitude de crier tout ce qui me passe par la tête…


Curve devait le trouver horriblement agaçant. L'informateur en était bien conscient. Il le faisait en partie exprès. Luca était capable de donner des envies de meurtres à une gamine de six ans armée d'un nounours en peluche, si il le voulait, alors énerver une fouine mal élevée affublée d'un rat laid, c'était de la rigolade! Allez, Curve, sois gentil et mord à l'hameçon!
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