— Esplumoir ;
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Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad]

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Avril Andersen
Avril Andersen

Avenue of the Roses

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Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Vide
MessageSujet: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeMar 19 Avr - 20:48


[suite anticipée de ce RP]



Avril trottinait joyeusement dans les rues quasi-désertes de Bloody Lane, inconsciente du fait que son attitude paraissait tout à fait déplacée dans un quartier aussi lugubre. La guerre des Quartiers ? Oubliée ! L’esprit frivole de la jeune fille évacuait automatiquement les événements graves lorsqu’elle était de bonne humeur. Un petit coup de balai et hop, adieu les idées noires et poussiéreuses, place aux délires optimistes de notre petite rêveuse !
En l’occurrence, Avril avait terriblement envie d’aller vite. Très, très vite, pour savourer la sensation du vent sur sa figure et pur avoir l’impression d’être parfaitement libre car impossible à attraper. Elle aurait voulu se transformer en TGV. Ca devait être vraiment bien, d’être un TGV, de rouler à plus de 500km/h, tellement vite que les paysages devenaient flous, tel des tableaux impressionnistes. Tellement vite qu’à côté, les oiseaux semblaient voler avec la fluidité d’un escargot arthritique. Tellement vite que… Une minute… Il n’y avait pas de rails sur Esplumoir… Problématique. Avril n’avait jamais vu un TGV rouler sans ses rails. Donc ça ne devait pas être possible. Quelle plaie !

- Dommage. J’essaierai de me transformer en TGV quand il y aura des rails. Je me demande si c’est vraiment difficile à construire…

A défaut de pouvoir se transformer en train, Avril se mit à courir de toute ses forces.
Elle ferma les yeux, et imagina qu’elle était un courant d’air… Invisible, impalpable, doux et caressant, ou alors sec et violent, selon les jours. Elle pourrait aller où elle voulait, quand elle le voulait… Là, elle serait peut-être vraiment libre…
Courir les yeux fermés n’est jamais une bonne idée. Mais Avril n’avait jamais été très douée pour différencier les bonnes idées des mauvaises. Et puis elle se sentait bien, là, à galoper à l’aveuglette en imaginant qu’elle était une petite brise. Malheureusement, son rêve éveillé se brisa net lorsque, trébuchant sur le rebord du trottoir, qu’elle n’était évidemment pas en mesure de voir, elle s’étala de tout son long sur le bitume, la tête la première.
Atterrissage pour le moins violent, qui eût le mérite de la faire sortir de son délire. Oui, parce qu’un courant d’air, en toute logique, ça ne pouvait pas se ramasser sur du goudron.

N’importe qui ayant assisté à la scène douterait soit de la santé mentale de la gamine, soit de sa sobriété. Remettons rapidement les choses au point : Avril a, c’est vrai, avalé quelques gorgées de bière (et, au passage, n’a pas trouvé ça très goûteux) mais ce n’est pas pour autant qu’elle est ivre. Et son esprit va très bien, merci pour lui. Quant à cette malheureuse scène, elle n’a rien d’étrange d’un point de vue avrilesque, et n’importe qui côtoyant un minimum la jeune fille est condamnée à assister à bien pire en matière d’étrangeté. Sur ce, retour à l’action.

La jeune fille se releva précautionneusement, frotta ses mains égratignées l’une contre l’autre afin d’en déloger les gravillons qui avaient eu le culot de se loger dans les petites blessures, jeta un rapide coup d’œil blasé à ses genoux, dans le même état que ses mains et reprit son chemin, en marchant tranquillement cette fois-ci. L’avantage à être tombé en plein milieu de Bloody Lane, c’était qu’elle n’était pas très loin de la maison de Xander, alias distributeur de pansements, et donc qu’elle pourrait y faire un petit crochet. Le désavantage… et bien, à part celui d’être tombé, il n’y en avait pas. Avril se demanda pourquoi lorsque l’on citait un avantage, on donnait automatiquement un inconvénient avec. Ce n’était pas très logique. Parce que s’il y avait un avantage plus un inconvénient, les deux s’annulaient et au final, il ne restait plus rien…
Repartie dans une réflexion absurde, elle mit cinq bonnes minutes (durant lesquelles elle débattit avec elle-même de l’incohérence suscitée par les avantages et les inconvénients) avant de réaliser qu’elle ne savait plus où elle se trouvait.
Enfin, si, elle savait qu’elle était à Bloody Lane, ce qui était déjà un bon début.
A Bloody Lane, perdue dans un dédale de petites ruelles sombres qui se ressemblaient toutes, avec le ciel qui s’assombrissait et visiblement, un bel orage qui se préparait… Tout de suite, c’était un peu moins bien…
Mais Avril ne paniquait pas. D’abord parce que le verbe « paniquer » n’avait jamais fait partie de son vocabulaire, et ensuite parce qu’elle avait LA solution : le téléphone portable.
August lui en avait offert un, et devant l’air peu convaincu d’Avril, qui signifiait clairement à ce moment « mais qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ce truc ? », lui avait patiemment expliqué à quel point cela pouvait lui être utile vu les situations dans lesquelles elles se fourraient. « En gros, le jour où tu seras coincé en bas d’une falaise avec une jambe et un bras cassé, ou quand tu te retrouveras poursuivie par une grosse brute que tu as insulté en toute innocence, ou encore quand tu seras paumée en plein milieu d’un quartier ennemi, tu appelles, moi ou n’importe qui susceptible de t’aider ».
Avril s’étonnait toujours de voir à quel point son frère était doué pour prédire les bourdes qu’elle allait commettre.
Confiante, elle glissa la main dans sa poche droite… vide. Poche gauche ? Vide aussi. Poches de son short ? … Vides.
… … … … … … … Dommage pour le portable.
Un roulement de tonnerre vint spectaculairement ponctuer cette sombre conclusion, et le moral d’Avril se dégrada quelque peu. Plus qu’à aller toquer à une porte pour gentiment demander son chemin. Sauf que si elle faisait ça, lui souffla la minuscule voix de sa raison, il serait évident qu’elle n’habitait pas le quartier. Le moral de la jeune fille perdit quelques points de plus.

- Soyons optimiste, murmura-t-elle pour elle-même, il pourrait pleuvoir.

Et la première goutte de pluie s’écrasa sur le bout de son nez, comme pour la narguer. Cette fois, le moral d’Avril alla s’écraser à ses pieds, en n’en remonta pas. Elle se trouvait vraiment dans une situation très, très pourrie. Et comme toujours lorsque la jeune fille passait un sale quart d’heure, sa Plume décida, sans qu’on lui ait rien demandé, de mettre du sien.
Le temps s’accéléra dans un périmètre d’un mètre autour d’elle, d’abord imperceptiblement, puis un peu plus vite.
Inconsciente du phénomène qu’elle avait accidentellement déclenché, Avril reprit sa marche, et tout à coup, à un croisement, elle aperçut quelqu’un dans une ruelle transversale.
Ravie de ne pas être la seule à se balader dans des sombres ruelles et sous cette bruine agaçante, elle s’approcha d’un pas plus vif.
C’est quand elle ne fût plus qu’à une dizaine de mètres de la personne qu’elle pût enfin distinguer son visage et ses cheveux, et en resta comme deux ronds de flan.
Ces yeux grenats… Ces cheveux blancs agrémentés de quelques reflets argents… Cette peau pâle…
Pendant un instant, elle eut l’impression d’être face à une de ces photos qu’elle avait retrouvé un jour dans un vieil album, ces photos de son père lorsqu’il était encore à l’université.
Il n’y avait pas de doute possible. C’était forcément ça !
Un sourire digne du chat de Cheshire apparut sur le visage enfantin d’Avril. Puis la jeune fille s’élança vers l’inconnu, qui, soit dit en passant, dût avoir une sacrée frayeur.
D’abord parce que voir une gamine bizarrissime courir à toutes jambes dans votre direction en hurlant « Cousiiiiiiiiiin !!!!! », ça n’a, en soi, rien de très rassurant.
Mais si en plus cette gamine évolue dans un temps plus rapide que le vôtre, comme c’était encore le cas pour Avril à ce moment, alors vous avez à peine le temps de voir un truc multicolore se diriger à très grande vitesse sur vous, accompagné d’un son incompréhensible, avant que le truc en question ne vous rentre dedans. Et si Avril était un poids plume, avec de la vitesse, ça faisait quand même un sacré choc. Quoique vu les différences de carrure entre les deux individus, Av’ avait du se faire plus mal que le jeune homme bien bâti dans les bras duquel elle venait de se jeter. L’impact fût tout de même suffisamment violent pour dissiper les effets de la Plume de la jeune fille, et le temps revint à la normale, ce qui permit de clarifier quelque peu la situation.
Avril referma ses bras maigrichon autour du torse du type, s’agrippant fermement à lui, toujours un sourire aux lèvres, avant de s’exclamer joyeusement :

- Ravie de te rencontrer, cousin ! Je suis Avril… ta cousine !

Admirez la profondeur de cette déclaration. Et la fausseté, aussi. Parce que vous auriez bien du mal à trouver un lien de parenté, même au trentième degré, entre Avril et l’individu qu’elle serrait contre elle comme un grosse peluche : Erwan K. Blackstone.
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Erwan K. Blackstone
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Bloody Lane

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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeJeu 21 Avr - 20:07

Nouveau jour. Nouvelle galère. Encore une journée à glander comme pas possible dans une boutique pourrie, visitée une fois par semaine et encore. Avec la guerre inter-quartiers, c'était encore pire. Plus de gamins pour venir donner de l'argent en échange d'une babiole complètement inutile, plus d'animation - ou presque -, plus rien. Le vide, le néant. Enfin si. Il restait une chose. La plus terrible de toute. L'ennui. La rouille. L'oisiveté. Le désœuvrement. Et tous les mots qui s'y rapportent de loin ou de près. Et contre ça, il n'y avait rien à faire. A part essayer vainement de trouver une occupation, pour passer le temps. Une petite activité d'une durée moyenne de quelques minutes, pour les meilleures. Réfléchir, c'était un bon passe-temps. Mais c'était chiant. Totalement pénible, agaçant. Et Erwan avait toujours privilégié l'action et à la pensée. Chose qu'il allait prouver de nouveau.

Il ferma la boutique tôt, comme d'habitude depuis le début de la guerre. Depuis que plus personne ne venait au Toy Store. Depuis que les gamins avaient désertés Bloody Lane, qu'ils n'avaient plus envie de se faire peur dans les sombres ruelles ... Tant de raisons pour expliquer ce vide. Ce désert. Dehors, une petite brise se levait. Annonciatrice d'un orage. Certainement un terrible orage qui allait s'abattre sur l'île avec la puissance d'un tsunami. Une mauvaise nouvelle, donc. Sauf que ouais, mais non. Erwan aimait bien la pluie. C'était apaisant, et le bruit de l'eau tombant doucement que le goudron était reposant. Presque comme une douce berceuse qu'une mère chante à l'oreille de son enfant. Un truc bien, quoi. Malheureusement, le jeune homme connaissait les orages d'Esplumoir. Et ce n'était pas la petite pluie toute douce de Manhattan. Non, là, c'était le seau d'eau qu'on vous déverse directement sur la tête. Multiplié par ... Beaucoup.

Et puis, comme le destin fait si bien les choses, la première goutte tomba. Erwan s'en foutait royalement. Il avait la capuche sur la tête - qu'il avait rabattu dès sa sortie du magasin -, les mains dans les poches et rien à craindre de l'eau. Il avait toujours aimé la pluie de toute façon. La façon dont s'écrasent les gouttelettes sur le sol, les nuages noirs et terrifiants au dessus de lui, les coups de tonnerre assourdissant à vous péter les tympans ... Ouais, il aimait ça. Parfois, ça faisait écho à son humeur. Nuageuse, sombre, ténébreuse. Et aucun doute là dessus, ça se voit parfaitement quand le Roi est mécontent. Ses yeux rouges se font sévères, sa bouche dure, son visage terrifiant. Même sa démarche semble menaçante, et il dégage comme une aura qui signale à tous les passants alentours qu'il vaut mieux changer de trottoir. Ou courir, au choix.

Sauf que là, ben il n'y avait personne dans les ruelles. Personne pour changer de trottoir donc. Personne à éviter. Personne à qui parler. Et ça aussi, c'était une bonne nouvelle. La pluie se fit un peu plus forte. Crescendo. Ce qui signifiait que l'averse n'allait pas être trop méchante. Car quand c'était le cas, ça n'allait pas en augmentant. Ça arrivait d'un coup sur vous. D'une telle force, à projeter un gamin sur le sol et à le noyer dans une flaque. Ce qui en soi, était un assez agréable spectacle. A imaginer du moins, car Erwan n'avait jamais eu l'occasion de voire pareille chose. Ce qui était bien dommage.

Bref. Tout ça pour dire que King était seul. A priori. Et il marchait, droit devant lui. Sans aucune intention de s'écarter devant quelqu'un. C'était lui le chef. Lui le Roi. Point final. La pluie s'accentua encore un peu. C'était maintenant un bon déluge, et sa veste était trempée. A l'instar de son pantalon, d'ailleurs. Quelques gouttes parvinrent à s'écraser sur son visage, bien qu'il marchât la tête baissée, et coulèrent doucement sur son front, puis son nez ou ses joues. Elles suivirent sa mâchoire carrée avant de tomber quelque part, au milieu des autres. Ses vêtements mouillés lui collaient à la peau, le moulaient parfaitement, faisant ressortir sa silhouette musclée et athlétique. Un vrai dieu quoi.

C'est alors qu'il la vit. Une petite fille qui semblait si frêle, toute fragile. Un être méprisable, donc. Une faible. Qui semblait presque crouler sous le poids de l'eau qui lui tombait dessus. Elle ne méritait pas son attention. Il se détourna et continua son chemin, s'apprêtant à prendre une rue parallèle. Sauf que non. Il eut à peine le temps de se retourner qu'une chose multicolore non identifiée lui rentra dedans à une allure folle. Pile dans le plexus. Là où ça fait mal. Le choc lui coupa la respiration. Il ne l'avait pas vue arriver, et il se demandait comment elle avait fait pour parcourir une si grande distance en si peu de temps. Et c'était tout sauf normal ... A tous les coups, il y avait une plume cachée là dessous. Mais bon. Malgré le choc, Erwan reprit sa respiration assez vite. Avant de constater que la gamine - parce que c'était effectivement une gamine et non un truc coloré non identifié - avait refermé ses bras autour de lui en un câlin. Ouh la ... Pas bon. Pas bon du tout. Mauvais. très mauvais ! Un petit signal d'alarme s'alluma dans le cerveau du Roi. Heureusement qu'à cause de la pluie, personne ne se baladait car voir le chef de BL se faire enlacer par une gamine haute comme trois pommes, c'était assez mauvais pour l'image que les gens se faisaient de lui.

Imaginez ! Après, il passerait pour un gentil bisounours qui se cache sous des airs de durs et de violents. Et non. Il ne se cachait pas. Et oui. Il était dur et violent. Sadique. Cruel. Méchant. Machiavélique. Et tous les adjectifs de ce genre. Alors il n'allait quand même pas rester planté là, objet d'une attention un peu particulière.

- Ravie de te rencontrer, cousin ! Je suis Avril… ta cousine !

Le visage impassible d'Erwan resta neutre, mais intérieurement, il écarquilla les yeux de surprise. Allons bon, alors comme ça il avait une cousine, par dessus le marché ! Déjà qu'il s'était découvert un père étant enfant, il venait de se trouver une cousine. Et pas n'importe quelle cousine. Une Spring ! Une gamine aristocrate, hautaine ... Qui venait se balader sous la pluie à BL, pendant une période de guerre. Soit elle était complètement inconsciente, soit carrément soit débile, soit les deux. En tous les cas, elle n'avait pas de chance d'être tombée sur lui. Car c'était sans aucun doute le pire de tous les Winters. Elle était dans la mer**. Il la repoussa brutalement, sans prendre la peine de contrôler sa force. Nan mais pour qui elle se prenait, cette fillette, à lui faire un câlin ?! Il n'y avait que ses conquêtes d'un soir qui pouvait se le permettre - et encore -, dans l'intimité de la chambre et du lit. Sans plus. Et Pavel aussi, parce que bon ... C'était quand même sa petite amie officielle. Mais c'était tout. King connaissait cette petite de, pour l'avoir aperçut plusieurs fois. Et là, il venait de découvrir son prénom. Avril, hein ... Il la regarda tomber sur le sol dur, méprisant. Indifférent. Ce n'était pas une gamine qui allait lui pourrir sa journée sous la pluie !

"Dégage, gamine. J'ai pas qu'ça à faire. T'me gênes. Tire-toi."

Et si jamais elle n'obéissait pas ... Il y avait toujours l'option violence.
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Avril Andersen
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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeVen 22 Avr - 20:59

Un instant elle s’accrochait à son nouveau cousin comme une gamine de 2 ans à son doudou. La seconde d’après, elle se retrouva assise sur le sol trempé, ses mains déjà égratignées un peu plus amochées.

"Dégage, gamine. J'ai pas qu'ça à faire. T'me gênes. Tire-toi."

Le sourire un peu niais d’Avril s’effaça pour laisser place à une moue désapprobatrice, expression étrange sur un visage aussi enfantin.
Sans se démonter, elle se releva calmement et essuya sans complexe ses mains sales, couvertes d’un mélange de pluie, de sang et de gravillon, sur son T-shirt.
Puis, toujours plantée devant le type, elle l’observa plus en détail, sans la moindre gêne. Elle fixa son regard clair sur lui, et l’inspecta
Verdict ? Il était beau, mais elle n’en avait rien à faire. Il avait l’air costaud, mais ce n’était pas un détail de ce genre qui allait l’affoler. Son attitude était agressive, son regard menaçant. Et l’expression qu’il affichait était exactement la même que celle de Décembre lorsqu’il était en colère. En fait, il ressemblait pas mal à Décembre, d’une certaine manière. Sauf que son frère était aussi épais qu’un fil de fer, c’était de famille.
Enfin, pas vraiment. La faible corpulence de la jeune fille lui venait de sa mère. Mais son père, en revanche, était un albinos bien bâti. Le garçon devant elle en aurait été sa copie conforme sans cette expression méprisante. Il était donc un curieux mélange entre son père et son frère. Donc son cousin. Logique.
Sauf que ce cousin venait de la repousser comme un vulgaire moucheron. Sûrement parce qu’elle ne s’était pas présentée dans les règles. Elle avait horreur des règles, mais elle était prête à s’y plier pour arranger les choses avec son cousin.
Elle termina tranquillement son inspection, avant de tendre sa petite main d’un air solennel :

- Désolée, je ne me suis pas présentée correctement. Je m’appelle Avril Andersen, 14 ans, et j’habite Avenue of the Roses.


Là, elle fit une pause, réalisant qu’elle venait d’avouer, sans qu’on lui ait rien demandé, qu’elle venait d’un quartier ennemi. La gaffe. Pendant un instant, elle se demanda si elle ne ferait pas mieux de prendre ses jambes à son cou maintenant qu’elle s’était elle-même trahie.
Mais non. Elle était avec son cousin, après tout. Elle ne risquait donc rien (là, sa naïveté frôlait la bêtise, nous sommes d’accord).
Au cas où ça le dérange quand même, elle ajouta mine de rien :

- En fait, je devrais pas y être, c’est juste qu’on s’est mal compris avec les employés de la mairie.


La vérité était que les malheureux employés avaient essayé pendant une demi-heure d’engager une conversation sensée, avant de capituler et de choisir la solution de facilité :

- Alors je crois qu’ils ont juste regardé mon prénom, et vu que le mois d’avril, c’est au printemps…

Elle haussa les épaules. Habiter le quartier le plus huppé ne l’avait jamais gêné. Les gens n’y étaient pas si snob qu’on le disait, enfin, pas tous. Après, c’est sûr qu’elle faisait souvent assez tâche au milieu de tous ces gens délicats et bien élevés. Mais Avril aurait sûrement fait tâche dans n’importe quel quartier. Surtout à Bloody Lane, où ses vêtement bariolés détonneraient.

La petite fille resta donc là, sous la pluie, la main tendue, à attendre, sûrement en vain, que le jeune homme la serre.
Voyant qu’il n’avait pas l’air enthousiasmé par l’idée, elle vérifia qu’il n’y avait rien d’étrange sur sa main. Quelques gouttes de sang perlaient délicatement. Avril trouvait ça plutôt beau, mais c’est vrai que c’était salissant. Elle pouvait comprendre que l’autre n’ait pas envie de se salir la main.
Après inspection, il s’avéra que sa deuxième main était en, meilleur état. Les petites blessures ne saignaient plus, et le peu de liquide vermeil qui avait coulé était déjà sec.
Confiante, elle tendit donc l’autre main, en précisant :

- Celle-ci est propre, enfin presque. Au fait, tu ne m’as pas dit ton nom. Normalement, si on est poli, on réponds quand les gens se présentent. Perso, la politesse, c’est pas trop mon truc, mais tous les gens que j’ai rencontré jusqu’à maintenant y sont accro, alors… Sauf Décembre, mais lui c’est différent, il le fait exprès pour emmerder le monde. Ce sont ses propres termes, hein ! Tu le connais peut-être, d’ailleurs. C’est mon frère, et il habite dans ce quartier. Et il te ressemble un peu. Vous avez tous les deux l’air aussi désagréable, et vous parlez de la même façon. Je trouve ça dommage de parler vulgairement. Ça gâche ta beauté. Dans ton cas seulement, parce que Décembre n’est pas spécialement beau, donc à la rigueur c’est moins gênant.

C’était du Avril tout craché. Elle insultait et complimentait dans la même phrase. Sans se rendre compte de la portée de ses paroles. Sans que ça ne signifie quoi que ce soit pour elle. Elle énonçait des faits, d’un ton neutre, sans porter de jugement. Mais la plupart du temps, ses interlocuteurs ne se rendaient pas compte de tout ça. Tout ce qu’ils retenaient, c’était qu’un gamine bizarre leur avait dit qu’ils avaient l’air désagréable. Et en général, ce n’était pas bon signe pour Av’.
Elle avait beaucoup parlé. Trop, sûrement. Ce n’était pas trop dans ses habitudes, de monologuer face à un inconnu. Mais après tout, ce n’était pas un inconnu, c’était son cousin. Et puis elle était un peu mal à l’aise, sans trop savoir pourquoi. Alors comme beaucoup de gens, elle déblatérait pour éviter qu’un silence pesant ne s’installe. Mais là, elle n’avait plus rien à dire, et elle n’allait quand même pas parler pour ne rien dire, ce serait ridicule.
Alors elle resta plantée là, dégoulinante de pluie sans que cela ne semble la gêner, la main toujours tendue, les yeux fixés sur son « cousin ». Attendant un geste, ou n’importe quoi de sa part.

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Erwan K. Blackstone
Erwan K. Blackstone

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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeMar 26 Avr - 13:04

Erwan avait un peu de mal à suivre. Il se remémora rapidement les évènements, histoire de voir s'il n'avait pas raté un épisode, mais rien. Il était juste en train de marcher tranquillement dans la rue, sous la pluie, quand la fillette lui avait littéralement sauté dessus, à une vitesse vertigineuse qui cachait sans aucune doute l'utilisation d'une plume. L'envoyant sèchement sur le sol, il l'observa un peu. Pas très grande, toute menue et chétive, les cheveux blancs, les yeux légèrement gris ... A part les cheveux blancs, ils n'avaient aucun point commun physiquement. Alors il n'y avait aucune raison pour qu'elle le prenne pour son cousin. C'était totalement stupide. Et absurde.

Elle se releva tranquillement et s'essuya les mains pour déloger les petits gravillons venus s'incruster dans ses paumes, une moue mécontente sur le visage. Comme si elle s'imaginait qu'elle allait lui faire peur, ou un truc dans l'genre. Elle se planta alors devant lui, droite comme un i, et le regarda. Non. Rectification. Elle le fixa. De ses yeux couleurs pluie ou nuages de mauvais temps, au choix. Sans la moindre gêne. En toute franchise. Et malgré sa surprise non apparente, Erwan apprécia ce trait de caractère. La franchise. Pour tout avouer, il n'était pas franc pour un sou. Plutôt le genre hypocrite, à faire croire aux gens qu'il les apprécie pour mieux les envoyer balader ensuite, sans le moindre scrupule. Il manipulait sans gêne, presque sans se cacher, montrant aux yeux du monde son visage réel. Celui d'un jeune homme violent et méprisant des autres.

Il profita de cet instant pour l'observer également. Genre examen mutuel. Debout face à lui, elle était réellement petite. Et elle paraissait encore plus fine et frêle à côté de sa propre silhouette musclée et athlétique. Ses cheveux blancs volaient librement derrière elle, comme une cape de neige lumineuse et soignée. Elle était plutôt jolie, malgré son jeune âge. Pas le genre d'Erwan, parce qu'il manquait les formes, mais ... En grandissant, elle allait sans doute devenir une belle jeune femme. Et attirante, si elle ne persistait pas à sauter sur le premier inconnu ressemblant de près ou de loin à quelqu'un de sa famille. Elle lui tendit alors la main, formelle. Ce qui était un comportement assez surprenant de la part d'une jeune fille qui n'avait sans doute pas encore la douzaine d'années.

- Désolée, je ne me suis pas présentée correctement. Je m’appelle Avril Andersen, 14 ans, et j’habite Avenue of the Roses.

Ha ... rectification. Elle avait dépassé la douzaine d'années. Et il ne s'était pas trompé en disant qu'elle était une Spring. Il regarda à peine la main tendue, indifférent. Elle ne croyait quand même pas qu'il allait lui serre la main ? A elle ?! Une pauvre petite chose de AotR ! Enfin, au moins, elle avait avoué sans se faire prier qu'elle venait d'un quartier ennemi, et c'était une grande preuve de courage. Ou de stupidité. Surtout de stupidité, en fait, car elle ne semblait pas vraiment être consciente de sa position. Au fond, Erwan s'en foutait pas mal qu'elle ne soit pas du quartier. Mais cela lui servait d'excuse pour pouvoir se défouler un peu. Il en avait besoin, après tout. Une sorte d'alibi plus ou moins valable. Histoire de s'amuser un peu.

- En fait, je devrais pas y être, c’est juste qu’on s’est mal compris avec les employés de la mairie.

Petit silence qui veut tout dire : Il n'en avait rien à foutre. Sauf qu'apparemment, elle ne comprenait pas le truc. Et sa petite main tendue attendait toujours sous la pluie qui se faisait de moins en moins forte, au désespoir du jeune homme. Les mauvaises conditions climatiques auraient pu être une raison valable pour rentrer chez lui et planter la gamine au beau milieu de Bloody Lane, merveilleuse proie pour tous les habitants. Sauf que si l'averse s'arrêtait, ça ne marcherait plus, comme excuse.

Avril n'avait pas l'air de vouloir baisser sa main, mais elle risquait d'attendre longtemps. Elle vérifia alors s'il n'y avait rien de répugnant sur sa main, mais à part quelques gouttelettes de sang, cette dernière était plutôt propre. Elle lui tendit alors l'autre main, qui semblait en meilleur état. Comme si c'était le détail qui allait tout changer et qui réussirait à convaincre Erwan. L'opinion qu'il avait d'elle chuta encore, passant dans le négatif sur la jauge. Dommage pour elle, elle s'engageait dans une mauvaise voie, et elle risquait de pas finir sa journée si elle continuait. Malheureusement pour elle - et aussi pour lui au passage -, elle ne se semblait pas prête de s'arrêter et elle continuait de parler sans qu'il ne l'écoute vraiment. Ou pas de ses deux oreilles du moins. Il réajusta sa capuche tranquillement et constata avec dépit que la pluie s'était presque arrêtée.

- Celle-ci est propre, enfin presque. Au fait, tu ne m’as pas dit ton nom. Normalement, si on est poli, on réponds quand les gens se présentent. Perso, la politesse, c’est pas trop mon truc, mais tous les gens que j’ai rencontré jusqu’à maintenant y sont accro, alors… Sauf Décembre, mais lui c’est différent, il le fait exprès pour emmerder le monde. Ce sont ses propres termes, hein ! Tu le connais peut-être, d’ailleurs. C’est mon frère, et il habite dans ce quartier. Et il te ressemble un peu. Vous avez tous les deux l’air aussi désagréable, et vous parlez de la même façon. Je trouve ça dommage de parler vulgairement. Ça gâche ta beauté. Dans ton cas seulement, parce que Décembre n’est pas spécialement beau, donc à la rigueur c’est moins gênant.

Bon sang ... Mais elle n'allait pas le lâcher ou quoi ?! Sa patience, déjà mise à rude épreuve, risquait de pas supporter le coup et elle allait sans doute se prendre une méchante raclée si elle n'arrêtait pas de parler dans la minute qui suivait. Il se foutait totalement de ce qu'elle pensait de lui, et qu'il ressemble à Décembre ne lui faisait rien. Il avait entendu parler de lui, et maintenant qu'il avait sa soeur en face, la ressemblance était frappante. Mais c'était une famille d'albinos, ou quoi ?! Surtout qu'elle lui faisait la morale. Comme quoi il ne devait pas être vulgaire. Sauf qu'il en avait rien à foutre, de parler mal ou pas. Il était ainsi et il n'allait pas changer pour une gamine qui prétendait être sa cousine ! Fallait pas abuser non plus, hein !

"Mais tu vas la fermer, oui !"

Il avait crié. De toute façon, il était connu pour son manque de sang froid et son impulsivité. Son but était limite de la terroriser pour qu'elle parte en courant sans demander son reste, mais il était aussi parfaitement capable de la frapper, jusqu'à l'assommer. Et lui mettre la tête dans une flaque d'eau pour qu'elle se noie semblait aussi une bonne idée. Il se baissa à sa hauteur, légèrement accroupi. Il reprit, d'une voix basse et terrifiante, qui contenait toutes les menaces du monde.

"Au cas où t'aurais pas r'marqué, t'as d'vant toi Erwan King Blackstone. Chef de Bloody Lane. La pire personne sur laquelle t'aurais pu tomber pendant ta petite escapade dans l'quartier. "

Il laissa un silence de quelques secondes, histoire de faire plus d'effet sur son annonce. Même s'il doutait de l'impact de ses paroles sur le petit esprit qu'il avait en face de lui. Avril semblait si insouciante que la portée de ses actes devait lui échapper, et que toutes les menaces ne la feraient pas réagir. Il passa donc au palier supérieur :

"T'vois, gamine. J'pourrais t'tuer sans qu't'ai l'temps de réagir. Alors dégage avant qu'il n'soit trop tard."

Et il était parfaitement capable de mettre ses menaces à exécution ...
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Avril Andersen
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Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Vide
MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeVen 6 Mai - 0:20

"Mais tu vas la fermer, oui !"

Avril eut un sursaut. Pas de peur, non, la petite alarme ne s'était pas encore déclenchée dans son cerveau incohérent. Juste de surprise. Il venait quand-même de lui beugler dans les oreilles sans prévenir. Pour la deuxième fois, une petite moue mécontente déforma ses lèvres, lui donnant l'air presque snob. Comme quoi, à force d'habiter dans un quartier où la majorité des gens vous adressaient une mimique dégoûtée et méprisante à chaque fois que vous les croisez, ça finissait par déteindre. "Presque", parce que, quoi qu'on en dise, il était difficile de prendre un air snob et d'être crédible quand on portait des vêtements de la couleur d'une citrouille transgénique.
Avril ne se pencha que tardivement sur l'analyse de la signification de la phrase. Sur le coup, tout ce qu'elle avait retenu, c'était qu'il lui avait défoncé le tympan. Mais lui avait-il vraiment dit de se la fermer?
Ouille, ça faisait mal. Il avait l'air vraiment fâché, et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle ne se souvenait avoir dit ou fait quelque chose de mal. Son comportement avait même été exceptionnellement irréprochable : elle avait été polie, honnête, et cohérente. Le genre d'attitude qui apparaissait une fois tous les 6 mois chez la fillette. Alors où était le problème? Ce n'était quand même pas son appartenance à Avenue of the Roses qui le poussait à être aussi désagréable, si?
Et puis en plus, son interjection n'avait aucun sens, puisqu'elle avait déjà décidé d'arrêter de parler quand il la lui avait balancé à la figure. Elle faillit le lui faire poliment remarquer, mais s'abstint. Sans vraiment savoir pourquoi, elle avait l'impression que ça n'aurait pas été un bonne idée.
Comme pour répondre à ses questions pourtant non formulées à voix hautes, son cousin se baissa jusqu'à arriver à la hauteur de la petite fille, autrement dit perdit 50 bons centimètres.
Le changement de position du jeune homme n'avait sûrement pas eu d'autres buts que celui de l'intimider. Et bien c'était raté. Avril en fût même plutôt contente. Elle était souvent mal à l'aise avec des gens comme son cousin qui étaient beaaaucoup plus grands qu'elle, parce qu'elle devait lever la tête pour leur parler, et elle finissait avec un torticolis. Elle s'apprêtait donc à lui adresser un joli sourire reconnaissant, mais le jeune homme la devança :

"Au cas où t'aurais pas r'marqué, t'as d'vant toi Erwan King Blackstone. Chef de Bloody Lane. La pire personne sur laquelle t'aurais pu tomber pendant ta petite escapade dans l'quartier. "

- En effet, j'avais pas remarqué, souffla-t-elle doucement, plate constatation, dans laquelle on pouvait clairement percevoir en sous-entendu un "Et alors?".
Non, ça ne l'inquiétait toujours pas. Au contraire, cela ajoutait encore au prestige de son cousin. Un chef de quartier. La classe. Ou pas, en fait, ça dépendait des personnes. Parce qu'elle connaissait le chef de Feathers Road, Luca, et le fait qu'il soit un dirigeant ne changeait rien à son allure d'imbécile heureux.
Mais dans le cas de son cousin, ça faisait vraiment bonne impression.

Elle n'avait pas notifié le ton menaçant. Normal, vu que Avril, dépourvue d'instinct de conservation comme elle était, n'avait absolument pas la notion de ce qui était potentiellement dangereux ou non.

Et à part ça, elle venait de réaliser qu'il faudrait qu'elle arrête de l'appeler "cousin" vu qu'il lui avait enfin donné son nom. "Erwan". Elle avait déjà oublié les deux autres patronymes, mais "Erwan", ça lui plaisait bien, comme prénom. Ça sonnait bien, c'était agréable à prononcer...
En réalité, influencée par son statut de cousin, il aurait aussi bien pu s'appeler Jean-Marie-Gustave ou Dumbo, elle aurait trouvé ça magnifique.
Trop occupée à savourer les jolies consonances du prénom de son cousin, elle ne vit absolument pas venir ce qui suivit :

"T'vois, gamine. J'pourrais t'tuer sans qu't'ai l'temps de réagir. Alors dégage avant qu'il n'soit trop tard."

Là, c'était quand-même on ne peut plus clair. Même pour quelqu'un d'aussi insouciant et optimiste qu'Avril.
La menace la surprit tellement qu'elle ne eut le souffle coupé. La petite rêveuse venait de dégringoler de son nuage rose pour s'écraser sur le sol.
Pendant quelques secondes, une confusion totale envahit le pauvre petit esprit déjà bien embrouillé au naturel d'Avril. Pendant quelques secondes, ses yeux trahirent toute l'incompréhension et la tristesse de la gamine, tandis que son visage restait inexpressif, comme figé sous le choc.

La peur n'était toujours pas là. Avril ne ressentirait sans doute jamais la peur sans sa vie, qui promettait d'être courte si elle continuait comme ça. Elle mourrait sans peur car sans comprendre qu'elle était sur le point de mourir. Tout ça parce qu'en plus de sa nature insouciante, elle avait une foi incroyable en sa Plume, persuadée que celle-ci la sauverait de toutes les situations délicates. Et le pire, c'était que comme sa maîtrise de son don augmentait de jour en jour, elle y croyait de plus en plus, malgré les nombreux faux bonds déjà expérimentés qui auraient pu plus d'une fois lui coûter la vie.

Elle n'était donc pas effrayée, mais triste, si. Triste de se voir rejetée aussi violemment. Avril n'était pas le genre de fillette qui passait son temps à sauter au cou de tout le monde et à câliner le premier venu. Ce genre d'attitude était réservé à ses frères et sœur uniquement, mais en voyant son cousin, il lui avait paru naturel de faire de même. Et alors qu'elle accordait gratuitement son affection innocente, voilà qu'elle se heurtait à un refus total - joli euphémisme - de l'autre. La dernière fois que ce genre de truc lui était arrivé, elle avait un an et demi, et, soudainement prise d'une bouffée d'amour fraternel, s'était maladroitement agrippé à Décembre, lui-même âgé de deux ans et demi. Le roulé-boulé qu'elle avait fait après qu'il l'ait repoussé avec un cri d'effroi l'avait découragé de recommencer un jour. D'ailleurs, c'était à parti de ce moment que la guerre avait été déclaré. Cela faisait maintenant plus de douze ans que les deux ne pouvaient pas se voir sans se jeter des insultes à la figure, et depuis, Décembre avait dû la menacer un bon milliard de fois de la tuer, sans jamais mettre sa menace à exécution. D'ailleurs, Av' n'avait jamais été déstabilisée par ses braillements hystériques du genre "Avriiiiiiil! T'as touché à mon livre de maths, je vais te tueeeeeer!". Il faut dire que lorsque Décembre était furax, il ressemblait à un crapaud atrophié sur le point de faire une crise d'épilepsie. Au lieu d'avoir peur, la gamine partait dans un fou rire, ce qui avait le don d'énerver 15 fois plus son frère.
A ce moment précis, Avril n'avait pas franchement envie de rire. Pourtant, rien que de penser au visage furieux de son frangin, elle reprit sa contenance et un léger sourire moqueur apparut sur ses lèvres pâles. La genre d'attitude qui pouvait être mal interprété, mais cela ne lui vint pas à l'esprit.

De nouveau maîtresse d'elle-même, elle décida d'essayer de désamorcer le conflit. C'était l'expression qu'elle avait appris dans le livre "Les relations humaines, pour les nuls", cadeau attentionné de son frère aîné, qui avait toujours eu un sens de l'humour douteux.
Pourtant, elle n'avait pas saisi l'ironie et l'avait lu, comme une bonne élève. En général, les enseignements qu'elle ne avait tiré lui avaient causé plus d'ennuis qu'ils en avaient résolu, principalement parce que la fillette avait remodelé à sa sauce les divers conseils donnés. D'ailleurs, nous allons en avoir la démonstration en live :

- Me tuer? Et pourquoi? Ça me paraît être une décision hâtive et infondée. Sauf si tu as de véritables raisons, dans ce cas, je veux bien que tu me les expliques.

Elle récitait presque texto ce qu'elle avait pu lire, et appliquait ici la règle n°12 : Engager le dialogue pacifiquement et essayer de comprendre l'autre et les raisons qui le poussent à une attitude négative.
Elle était plutôt fière de son micro-discours, mais par mesure de précaution, elle mit également en pratique la règle n°26 : Convaincre l'autre que la violence est inutile.

- De toute façon, tu peux essayer, mais ce serait inutile. Parce que tu vois, j'ai ma Plume qui me protège. Même si tu tentes de me frapper super rapidement, je serais plus rapide parce que je ferai en sorte que ton temps soit plus lent que le mien. Si ça se trouve, je peux même te figer. Donc aucune chance que tu y arrives, tu comprends?


Convaincue de l'efficacité de sa dernière tirade, elle s'autorisa un petit sourire satisfait.





Dernière édition par Avril Andersen le Lun 23 Mai - 19:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeMar 17 Mai - 21:38

Erwan avait l'impression de délirer complètement, de ne pas être vraiment dans son état normal, un peu comme s'il avait pris sa substance avant de partir se promener. Lui, le grand, le roi, le meilleur, le chef, en train de parler avec une petite d'AotR ...! C'était complètement fou. Et il fallait le voir pour le croire. Heureusement que la pluie avait chassé les curieux, car il aurait eu du mal à expliquer le comment du pourquoi il n'avait pas démonté cette petite insolente qui venait le narguer dans son quartier. Sauf que non, en fait. Il n'avait de toute façon pas de compte à rendre. Il faisait ce qu'il voulait, comme il voulait, quand il voulait. Et les autres pouvaient tout simplement aller se faire voir s'ils avaient des questions ou des reproches à lui faire.

La petite sursauta quand il cria, passablement agacé. Certes, sa réplique était quelque peu idiote vu que la gamine avait effectivement fini de fermer, mais on pouvait prendre cela comme une précaution. Genre "n'en rajoute pas plus ou je t'explose la tête contre le goudron". Mais c'était quand même pénible, ces enfants qui croyaient pouvoir parler à tout le monde, sans gêne et sans timidité. Erwan aurait pu l'impressionner - et il fallait avouer qu'il impressionnait la plus grande partie de son quartier - mais Avril ne semblait pas en mesure de comprendre la situation dans laquelle elle était en train de s'enfoncer profondément et irrémédiablement. Elle le regretterait assurément, mais pour le moment, elle ne s'en rendait pas encore compte. De toute façon, elle avait encore le temps de s'en mordre les doigts ... Enfin, si Erwan décidait de la laisser en vie, ce qui serait sûrement le cas vu qu'il ne tuait pas les petites filles sans défense. Il n'était pas lâche à ce point là, fallait pas abuser non plus. Mais elle commençait quand même sérieusement à l'embêter.

Pour pouvoir parler à la petite, le roi décida de se mettre à sa hauteur, ce qui diminuait considérablement ses menaces et autres choses. Mais cela n'avait pas d'importance car il y avait beaucoup d'autres moyens de se rattraper ... Et le ton de sa voix était l'un d'eux. Il se présenta alors, en bonne et dûe forme, rajoutant par la même occasion qu'elle était salement dans la merde. Mais en beaucoup plus poli, évidemment. Enfin, ce que l'on pouvait en tout cas considérer comme poli pour un mec comme Erwan.

- En effet, j'avais pas remarqué.

Et voilà qu'elle se mettait à faire de l'ironie. La main du jeune homme faillit partir à toute allure dans la jolie figure de la gamine, mais il préféra s'abstenir pour le moment. Il se défoulerait plus tard, sur une de ses victimes qui n'avaient évidemment rien demandé et qui devrait pourtant subir son courroux qui risquait d'être sévère. C'était fou comme les petites choses insignifiantes pouvaient énerver à un point ...! Bon, il fallait avouer qu'Erwan n'était pas un modèle de patience et de pédagogie non plus mais, quand même ! D'habitude, les menaces permettaient de calmer les microbes en moins de deux. Pas avec celle-ci, apparemment, puisque la peur ne semblait pas l'atteindre. Elle était décidément particulièrement idiote ou courageuse. Même si la première solution était beaucoup plus plausible.

Il n'empêche qu'elle n'avait effectivement rien remarqué. Elle n'avait pas saisi qui elle avait en face d'elle, à part que c'était son prétendu cousin, et elle n'avait pas non plus noté le ton menaçant qu'avait pris King. Ce qui était quand même un sacré choc ... Parce que là, c'était même plus de l'idiotie. Mais carrément trois voire quatre fois pire ! Préférant quand même s'assurer qu'elle allait éventuellement saisir, il poursuivit en passant au niveau supérieur. L'étage, "j'vais-te-tuer-si-tu-déguerpis-pas-très-très-vite". C'était clair, net et concis. On ne pouvait faire mieux et Erwan espérant que cela produirait enfin son effet sur cette fillette qui n'avait aucun instinct de conservation. Il se doutait que si on la lâchait dans une jungle remplie de bêtes féroces et d'hommes malhonnêtes, elle ne survivrait pas une seconde. Tant pis pour elle, c'était pas son affaire. Chacun sa merde, comme on dit.

Après cette déclaration de guerre enflammée, Avril semblait sous le choc. Comme si elle prenait enfin conscience du danger que représentait Erwan. Une tristesse insondable emplit ses yeux et l'adolescent ne comprit pas vraiment le sentiment qu'il venait d'apercevoir dans ces deux pupilles. Elle était triste ? De mourir si jeune peut-être ... A moins qu'il ne se trompe, incapable de suivre la logique défaillante de ce pauvre esprit si jeune et pourtant déjà embrouillé comme mille noeuds. Apparemment, elle était comme déçue. Ou chagrinée d'être rejetée peut-être. Mais c'était normal ! Il n'allait quand même pas l'accepter alors qu'ils n'étaient cousin et cousine ni d'Eve ni d'Adam ! Il ne la connaissait même pas, cette gamine délurée aux couleurs extravagantes. Il n'en avait strictement rien à foutre de sa bouille, triste ou enjouée. Et s'il avait pu la planté là, partir sans se retourner, sans un mot, il l'aurait fait. Mais il se rappelait parfaitement de l'allure à laquelle elle l'avait rejoint lorsqu'ils étaient encore séparés par quelques trottoirs, et il préférait ne pas se reprendre un boulet coloré dans le ventre. C'était plus que désagréable.

Un sourire moqueur étira alors les lèvres d'Avril, comme si elle se foutait complètement de lui. Ce qui eut pour conséquence de mettre Erwan vraiment hors de lui. Il allait l'attraper par le col, la soulever à une bonne cinquantaine de centimètres au dessus du sol, quand elle prit la parole. Genre diplomate et polie, Miss Parfaite.

- Me tuer? Et pourquoi? Ça me paraît être une décision hâtive et infondée. Sauf si tu as de véritables raisons, dans ce cas, je veux bien que tu me les expliques.

De surprise, Erwan retint son geste meurtrier. Voilà qu'elle se mettait à parler comme un livre, comme si elle avait appris les textes un par un, mot par mot. Et qu'elle les lui ressortait comme ça, sans préambule, et sûrement remaniés à sa sauce. Pour être sûre qu'il suivait, elle continua dans sa lancée littéraire :

- De toute façon, tu peux essayer, mais ce serait inutile. Parce que tu vois, j'ai ma Plume qui me protège. Même si tu tentes de me frapper super rapidement, je serais plus rapide parce que je ferai en sorte que ton temps soit plus lent que le mien. Si ça se trouve, je peux même te figer. Donc aucune chance que tu y arrives, tu comprends?

Alors là ... Le roi venait de se faire descendre proprement de son trône. Même s'il ne l'avouerait jamais, sa fierté venait d'en prendre un coup. Comment ça, une minus comme elle pouvait maîtriser la plume élémentaire du temps ?! C'était carrément dégueulasse ... Même si la sienne n'était pas trop mal non plus, c'était presque rien par rapport à une élémentaire. Il était dégoûté. Mais pas découragé, non, loin de là. Et ce n'était pas parce que cette gringalette maîtrisait - ou plutôt possédait, car il n'était pas totalement sûr de la maîtrise - une élémentaire - de temps, qui plus est -, que son envie de tuer s'était apaisée. Et là, maintenant qu'il avait bien choppé la mort - cela ne servait à rien de se voiler la face -, cette envie s'était même décuplée.

Il attrapa la petite fille, se remit en position debout normale, entraînant le poids avec lui. Les pieds d'Avril étaient donc à environ 60 voire 65 cm du sol. Ce qui ne semblait pas déranger Erwan qui la portait comme un poids plume. Il l'approcha de son visage, et eut un rictus menaçant. La fin était proche.

"Maintenant, t'vas arrêter d'jouer ta maligne, sale gamine. J'vais t'exploser la tête contre le trottoir, tu vas moins rire. "

Et il la balança violemment sur le sol, histoire qu'elle se fasse mal. Il n'allait pas la tuer. Pas elle. C'était une petite fille encore, qui n'avait pas compris les mystères de la vie ainsi que ce qu'elle pouvait faire ou non. Et ce n'était pas le genre de mec à tuer les gens sans défense. Mais si elle le cherchait vraiment ... Elle risquait de trouver.
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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeDim 29 Mai - 21:41


Je suis la Raison. Avec un grand R, s’il vous plaît. La Raison, oui, vous savez, cet ensemble de qualité comprenant entre autres la prudence, le bon sens, la modération, etc.
Tout le monde possède un peu de Raison, croyez-moi, j’en sais quelque chose. Pour la simple raison (au passage, merci de ne me pas confondre avec ce mot sans grand intérêt) que ma propriétaire est la gamine la moins Raisonnable du toute la galaxie, et pourtant, je suis bien là. Si moi, la Raison d’Avril Andersen, j’existe, alors tout le monde possède au moins un peu de Raison. C’est un théorème aussi évident que celui de ce cher vieux Pythagore, en moins compliqué à comprendre. Il suffit de connaître un tantinet ma propriétaire pour que tout s’éclaire.

En ce moment précis, elle est en train d’essayer de convaincre une espèce de brute épaisse à l’air aussi amical qu’un tyrannosaure mal luné qu’il vaudrait mieux pour lui qu’il n’essaye pas de la réduire en miettes. Déjà qu’une personne normale aurait, à mon humble avis, très peu de chances de réussir, je pense pouvoir dire sans me tromper qu’elle va tomber sur un os. Sans mauvais jeu de mot.
Elle vient d’avancer l’argument de la Plume. Mauvaise idée. Il s’agit sûrement de l’argument le moins fiable au monde. Parce que vous vous dotez bien que Chronos ne s’abaisse pas à obéir à une gamine loufoque. Il se fout ouvertement d’elle, par contre. Avril n’a jamais été capable de contrôler le Temps, et même si j’aimerais à croire que la menace de mort imminente décuple sa maîtrise, je ne me fais pas trop d’illusions. La confiance en soi n’est une qualité que quand on a de quoi être confiant. Avril, Avril, tu joues avec le feu…
Le tyrannosaure vient d’ailleurs de se décomposer. Pas bon signe, ça. Serait-ce une étincelle de jalousie dans ses yeux ? Difficile à croire. Cher dinosaure, crois-moi, il n’y a pas grand-chose à envier chez cette gamine. Même sa Plume est une malédiction. Il n’y a qu’elle pour ne pas s’en rendre compte.

Mais le tyrannosaure ne peut pas m’entendre, évidemment, et de surcroît la jalousie semble avoir décuplé son agressivité. Tu aurais mieux fait de la fermer, Avril. Mais si savais quand parler et quand se taire, tu ne serais plus Avril, pas vrai ?
En attendant, ma pauvre, tu es bien partie pour connaître une fin tragique et prématurée. Et moi avec. Enfin, vu le nombre de fois où tu es déjà passé très près de la mort, je me suis résignée. Ce n’est pas comme si je pouvais y changer quelque chose. J’existe, mais je ne sers strictement à rien. Je parle, je hurle, je chuchote mes conseils à ton oreille, mais tu n’entends jamais rien. Tu es sourde à la voix de la Raison. Dommage pour toi.

Ça y est, le dinosaure vient de t’attraper par le col. Je te donne trente secondes à vivre à partir de maintenant. Ravie de t’avoir connue, Av’. On se reverra peut-être dans l’autre monde.
Ah, t’as l’air maligne, suspendue comme ça à 60 centimètres du sol ! Au moins, tu auras vu le monde d’un peu plus haut avant de mourir.
Ce qui est moins cool, c’est que tu vas emporter comme dernière image le visage peu rassurant du tyrannosaure, et les dernières paroles que tu vas entendre vont être celles-ci :

"Maintenant, t'vas arrêter d'jouer ta maligne, sale gamine. J'vais t'exploser la tête contre le trottoir, tu vas moins rire. "


Charmant ce garçon, vraiment. Et quel vocabulaire distingué.
Mais enfin, je suis mal placée pour critiquer les autres quand ma propriétaire est en effet une sale gamine délurée, pas foutue de fermer sa petite bouche et toujours en train de faire des conneries. Je deviens vulgaire, je sais. C’est l’imminence de la mort qui me rend nerveuse. Tiens, d’ailleurs on dirait que je suis en train de contaminer ma gamine. Avril aurait-elle enfin réalisé qu’elle risque fort de passer de vie à trépas dans quelques instants ?
En tous cas, elle bat vainement des pieds dans l’air, se tortille, essaye de se libérer. Je la comprends un peu, elle n’est pas dans une position très agréable.
Ses pensées en sont légèrement confuses, mais ce qui en ressort globalement, ce sont des appels et des jurons envers sa Plume qu’elle est en train d’invoquer et qui ne daigne pas lui répondre. Ne te fatigue pas trop, Av’. Tu n’as pas compris depuis le temps que le Temps ne s’altère jamais quand tu le lui demandes, mais s’invite toujours alors que tu ne l’as pas sonné ? Plus tu essayeras de faire marcher ton petit pouvoir, moins tu y arriveras.

Le choc. Ça y est, je suis morte. Elle est morte. Nous sommes mortes. Au moins, ça a été rapide. C’est très gentil à toi, cher dino, d’avoir abrégé les souffrances de cette petite sotte.
Hum, de la lumière ? Du goudron ? Une rue ? Le tyrannosaure ?
Ah, fausse alerte, tout le monde vit encore, même si cela ne va sûrement pas durer. C’était juste Avril qui a fermé les yeux quand le dinosaure l’a balancée sur le trottoir avec toute la délicatesse dont il est capable. On ne peut pas dire que l’impact ait été délicat, lui.
Y a-t-il des pertes à déplorer, Av’ ? Un bras cassé, une cheville tordue, un traumatisme crânien qui te remettrait les idées en place ? (j’ai toujours de l’espoir)
Non, visiblement rien de grave. Un gros bleu aux fesses, sûrement, c’est elles qui ont amorti le choc. Et puis quelques égratignures aux mains supplémentaires, c’est vrai qu’elle n’en avait pas déjà assez. Le seul truc que j’apprécie chez ma propriétaire, c’est qu’elle n’est pas chochotte pour un sou. Heureusement, d’ailleurs, parce que sinon elle passerait son temps à pleurer, étant donné qu’elle se fait mal en moyenne trois fois par jour.
Là, pleurer ne lui vient pas à l’esprit, s’apitoyer sur son sort non plus.
Ce qui l’obnubile, c’est sa Plume. Sa Plume qui ne daigne toujours pas se manifester. Ça l’énerve prodigieusement. Elle aurait bien aimé amortir sa chute en ralentissant son temps, ça aurait été très classe, et ça aurait peut-être impressionné le dino.
Mais vu que Chronos n’a pas bougé de son trône, elle s’est écrasé sur le goudron comme une vieille me… pardon, comme une crêpe trop cuite retombant au sol après avoir collé au plafond durant deux jours, autrement dit sans la moindre classe, et même avec un ridicule indéniable. Et elle apprécie moyen de s’être ridiculisée ainsi.
Tu sais, Av’, tu as déjà fait bien pire, et le plus navrant c’est que tu ne t’es jamais rendue compte à quel point tu étais risible dans ces moments.

Visiblement, ma gamine a décidé qu’elle était très bien sur le sol – c’est sûr qu’au moins, elle ne pourra pas tomber plus bas – et s’est installée en tailleur, comme pour mieux invoquer son pouvoir. Incroyable, elle se concentre ! Qui sait si à ce rythme, elle ne va pas réussir à aligner trois idées cohérentes ! Le seul truc qui me chiffonne, c’est que rester assise sur le sol ne me paraît pas la meilleure solution pour rester en vie dans le cas présent. Elle ferait mieux de prendre la poudre d’escampette tant qu’elle le peut encore. Parce que là, méditer dans la position du lotus ne va franchement pas servir à grand ch…
Miracle ! Catastrophe ! Choisissez l’exclamation qui convient le mieux à cet évènement tellement improbable que j’ai du mal à en croire mes yeux : Avril a réussi à activer sa Plume !
Dire que je n’ai jamais cru en ce pauvre type qui s’échine à donner des cours de maîtrise à la petite. Il a de quoi être fier, là. J’aimerais bien qu’il voie ça.

… Rectification. Pas de miracle en vue, mais une grosse catastrophe, oui. La Plume est hors de contrôle, je répète, la Plume est hors de contrôle. Chronos a décidé une fois de plus de s’amuser, et là il doit être en train de danser la bamboula. Résultat : le Temps fait des aller-retour. Il accélère, puis ralentit, s’arrête un instant, avant de ré-accélérer, etc.
La bulle de « hors-temps » ne comprend qu’Avril ainsi qu’un périmètre d’une cinquantaine de centimètres autour d’elle. Le tyrannosaure n’est donc pas dedans. Il peut donc assister au spectacle en toute quiétude ; ça doit être assez étrange à voir.
Le moindre petit geste d’Avril, le moindre clignement d’œil, frémissement des orteils ou soulèvement de ses cheveux neige doit tantôt apparaître comme ralentit, tantôt accéléré, tantôt figé pendant quelques secondes. Comme un DVD qui sauterait, ou un CD rayé.
Avril, elle, est perplexe. Elle essaye vaguement de reprendre le contrôle, puis abandonne, blasée.

- J’arrive à rien ! C’est sûrement choc qui a déréglé un truc chez moi… marmonne-t-elle avant de jeter un regard accusateur au dinosaure :

- T’es content de toi ? Ma Plume fait n’importe quoi, et c’est de ta faute !

C’est ça, Av’, accuse-le, continue d’arranger ton cas ! Mais je te rappelle tout de même que tu n’as pas besoin d’un vol plané avec atterrissage sans douceur pour faire n’importe quoi avec le temps. L’avantage, c’est que vu que celui-ci continue sa petite valse, le tyrannosaure n’aura peut-être pas reçu la phrase dans son intégrité. Les sons ralentis ou accélérés sont difficilement compréhensibles, non ? Espérons le pour toi, dans le cas contraire tu viens de faire passer ton espérance de survie de 0.99% à un néant total.

Une Plume en plein délire, un tyrannosaure en colère, et au milieu une gamine inconsciente en train de bouder. Magnifique situation, vraiment. Il n’y a que ma proprio pour se fourrer dans ce genre de pétrin. Par pitié, que quelque chose arrive pour décoincer le schmilblick, ou je rends mon tablier !


Spoiler:
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Jad-Onòfre Ruivo
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Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Vide
MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeVen 3 Juin - 20:48

Les envies qui viennent en tête au réveil sont démoniaques. On a beau tout faire pour les chasser elles reviennent à la charge toutes les cinq minutes ; encore plus pénibles que les appels de numéros masqués qui veulent vous vendre des fenêtres de la pub avec le sumotori. Le pire c'est que plus elles sont débiles, plus elles restent et sont pressantes ! Ce matin j'ai eu le malheur de me réveiller avec une petite chanson dans la tête ; une de celles qui sont bien énervantes et ne peuvent pas être chantées n'importe quand. Enfin si, je pourrais pousser la chansonnette, là, au beau milieu de ma boutique, mais cela ne satisferais pas l'envie. Non, parce que pour s'égosiller sur cette saleté de Singing in the rain il faut être dehors et qu'il pleuve. Ce pauvre truc me pourri ma journée. Voilà.

Toute la journée je regarde l'extérieur au travers de la vitrine de ma boutique. Tiens, "ma" boutique, ça fait encore bien ça ; une parfumerie en plus. Un ancien "militaire" arabe qui devient commerçant de produit pour fillette, c'est drôle quand on y pense. Mon ancienne profession est entre guillemet parce qu'il s'agissait surtout de faire le plus de boucherie possible. C'était tout de suite moins marrant. Même ce genre de réflexions ne parviennent pas à me sortir cette saleté de chanson du crâne. Il ne pleut toujours pas. Quelques clientes passent, un client aussi. C'est plus rare, mais je ne vais pas les questionner sur le pourquoi du comment. Tant que ça me rapporte de quoi manger c'est très bien ; et j'oublie pas mon p'tit trafic. Il n'est pas encore l'heure de fermer lorsque je baisse le rideau métallique. J'en ai marre pour aujourd'hui, il faut que je me changer les idées. Cette chose qui tambourine contre les parois de mon crâne ne m'aide pas à me sentir bien. Il faut que je le fasse sortir, mais à aucun moment de la journée la météo ne s'y est prêtée. Je ne vais pas me plaindre, c'était pire en Irak ou au Portugal, mais bon !

Des arbres et des petites fleurs. C'est à ça que pourrait se résumer l'Avenue of the Roses. Avec l'accent attention ! C'est rare que j'y fasse gaffe. Ça me fait penser que lorsque je trouverais le moment pour chanter ça va tout simplement être affreux. Avec la sonorité arabe qui tue, des oreilles vont exploser. Faut à tout prix éviter cette horreur. Déjà que les petits enfants ont naturellement peur de moi, ils me fuiront à cinq cent mètres. Le yéti va devoir se faire accompagner en chanson ! Quelqu'un qui accepterait de chanter un truc débile avec moi sous la pluie... Bon il y en a une, mais elle doit encore être en train de crapahuter je ne sais où. Le temps que je la trouve le déluge sera passé. Je crois que je vais plutôt aller me planter au beau milieu de la rue à Bloody Lane et passer pour le dernier des tarés. Déjà parce que c'est la gueguerre des quartiers et ensuite que c'est pas vraiment l'endroit pour ce que je veux faire. Tant pis. C'est là-bas qu'il y a le moins de gosses mignons tout plein absolument adorables.

C'est donc d'un pas décidé à me débarrasser de ce problème qui dure depuis le réveil que je me dirige vers le quartier hostile. Non, pas du tout. Ce n'est pas du tout une excuse pour croiser "comme par hasard" l'autre machin là. N'importe quoi monsieur mon inconscient. Tu me fait penser des trucs complètement incohérents. Tais-toi un peu... Ah bravo je stresse maintenant. Il y a une chance sur dix millions que je tombe dessus, c'est pas la peine de me mettre dans cet état. C'est comme une chauve-souris enragée. Il sera pas là, point.

Il se met à pleuvoir. Ô joie. J'espère que les gouttes tomberont toujours lorsque je serais arrivé à destination parce que si je me mets à faire la chorégraphie ici on va se poser des questions. Des petits sont encore susceptibles de me voir.

Me voilà dans la zone à risque. A peine je suis arrivé et que je cherche un petit coin où attendre qu'il pleuve que je vois deux personnes suspectes face à face. Un grand dadais et un truc par terre. Je m'intéresse d'abord au truc par terre, parce qu'il faut bien en examiner un en premier. Peu de temps après le début de mon analyse je reconnais ma gamine. La toute innocente avec ses beaux cheveux blancs. Mon Avril que je voulais pas chercher tout à l'heure car elle devait être partie à perpète les moulinettes. Rien que ça je suis fin heureux... Et j'en oublie l'autre personnage lorsque je m'approche. Erreur qui me sera fatale.

- Hey, Avril !

Trottinant jusqu'à ma cible, je me rends compte qu'il y a un truc bizarre qui se passe. La fillette semble coincée dans un vieux disque qui saute. C'est très étrange. Je ralenti ma course pour venir me planter à côté d'elle. Perplexe, je tend la main vers elle et remarque que, du coup, elle est plus du tout coordonnée avec la vitesse du reste de mon corps. J'écarquille les yeux et pousse une drôle d'onomatopée. Elle a réussit à mettre sa plume en marche... Sérieusement ! Elle arrive à faire quelque chose avec ! C’est la grande victoire de l’enseignement Jad-Oyen, le début de l’accomplissement. Tous ces cours qui semblaient ne servir à rien portent enfin leurs fruits… Des fruits vachement spéciaux, mais des fruits quand même. Je suis pas sûre qu’elle l’ait fait exprès de la déclencher la plu-plume, mais je suis fier d’elle. C’est seulement après ça que je pense à me tourner vers la deuxième personne. Pas pour voir si je la connais ou autre chose, juste pour lui demander ce qu’il s’est passé, histoire de savoir ce qu’il doit faire pour aider Av’ à activer sa plume. Parler, c’est pas compliqué, mais en voyant de qui il s’agissait… Et bien « argfwblllwh… ». En gros. Si j’avais osé ouvrir la bouche.

Erwan… Erwan ! Lui ! Le truc ! L’autre machin là ! Je vais me retrouver avec une chauve-souris enragée chez moi ce soir ! Va falloir fermer toutes les fenêtres. C’est bien la dernière personne que je voulais voir… Ou p’têtre la première… Et il est temps d’assommer mon inconscient parce que ça va plus du tout. Si la petite n’était pas là je lui mettrais mon poing dans la figure avant de me sauver à toute vitesse ; pas parce que je suis une chochotte, mais c’est son quartier et il doit avoir un bon paquet de larbins qui traînent pas loin.

- Aaaah bon...

Wouhou ! J'ai jamais rien fait de plus intelligent de ma vie je crois ! Tel que je le connais il va prendre ça pour une provocation et il va vouloir se battre, devant la petite. Si elle était pas là j'aurais pas d'objection, mais je refuse d'user de la violence devant une telle innocence. Elle doit être préservée de toutes les saloperies de ce monde. D'ailleurs, maintenant que j'y pense... Pourquoi est-ce que les deux étaient ensemble ?

Sans un mot de plus vers monsieur la princesse, je retourne vers Avril et m’accroupis à ses côtés. Je pointe du doigt Erwan, avec toutes les infractions à la politesse que cela comporte, et demande tout naturellement :

- La princess t'as fait du mal ?

J'en suis presque persuadé, mais je veux avoir son point de vue sur la question et faire un combo en appelant celui qui aime être nommé "king" ainsi, juste pour l'agacer. Et puis cela m'évite de le regarder et d'être... Non pas troublé. Tais-toi inconscient. Ce n'est pas du trouble, c'est juste bizarre. Et puis il est américain quoi, je devrais juste le détester, point barre ! J'espère que l'ex habitant du nouveau monde aura assez de bon sens pour ne pas entamer la bagarre devant ma p'tite. On se battra plus tard, et après... Même pendant... Bah je veux pas y penser !

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Erwan K. Blackstone
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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeMer 20 Juil - 21:28

Il avait la poisse. Il en était sûr maintenant. Cette malchance qui lui était tombé dessus sans prévenir et qui portait le nom d'Avril Andersen, gamine d'Avenue of the Roses, qui s'était auto-proclamée sa cousine sans le moindre égard pour lui, sans la moindre pensée pour les conséquences de sa déclaration et les répercussions qui allaient inexorablement lui retomber dessus. Le jeune homme était maintenant persuadé d'une chose, même s'il le soupçonnait déjà depuis un moment : Cette gamine n'était pas dotée d'un courage exemplaire à faire pâlir les plus preux chevaliers de l'époque du moyen-âge et succomber les belles princesses prisonnières de leur donjon, attendant encore et encore que leur magnifique prince charmant vienne les délivrer et combattre la méchante marâtre. Non, elle était juste complètement stupide. D'un côté, c'était un peu sa faute aussi, si elle l'avait « agressé » en lui sautant dessus, même s'il ne se l'avouerait jamais. Et puis, de loin, on pouvait effectivement les considérer comme parents, aussi bien proches qu'éloignés. Erwan se doutait bien que la gamine était issue d'une famille d'albinos et il était facile de le remarquer en observant attentivement tous les membres de cette famille de fous, débarquée par on ne sait quel hasard sur l'île et tous dotés d'une plume. Et lui, avec ses cheveux blancs et ses lentilles rouges, il passait aisément pour l'un d'eux. Comme s'il l'avait vraiment voulu ! N'importe quoi, vraiment. Erwan ne se mêlait jamais à la foule et il n'avait pas besoin d'une famille proche. Il n'avait jamais eu non plus de cousine ou de cousin et ce n'était pas une fillette totalement timbrée et dépourvue de raison qui allait changer cela. En même temps, il n'était pas sans honneur au point de mettre fin aux jours d'une gamine faisant à peine la moitié de sa taille et sans défense, si l'on ne comptait évidemment pas une plume élémentaire qu'on savait tout de suite en la voyant qu'elle ne maîtrisait que les plus faibles bases. Et encore. Le jeune homme aurait presque pu parier que la plume en question s'était déjà retournée contre sa détentrice, lui apprenant les choses à sa façon.

Certes, il pouvait toujours la martyriser, la torturer et la faire souffrir jusqu'à elle n'en puisse plus. Il pouvait se délecter de sa douleur en la maintenant entre la réalité et l'inconscience, profitant de la faiblesse de son petit corps faible pour la faire saigner jusqu'à la vider complètement. C'était une idée très alléchante et pour le moins tentante, qui faisait briller dans ses iris rouges une leur de démence pure. Entendre les cris de douleur, les supplications et les prières étaient, aux oreilles d'Erwan, comme une douce musique, une tendre berceuse que l'on chante avant de s'endormir, tombant doucement dans les bras de Morphée. Il était sadique et il s'en rendait parfaitement compte. Cruel et mauvais, méchant. Impitoyable. Tant d'adjectifs négatifs qui pouvaient le qualifier et dont il se moquait éperdument. Les gens pouvaient penser ce qu'ils voulaient, lui seul détenait la vérité. Même s'il préférait largement le mensonge et la dissimulation, l'hypocrisie et la perfidie. Être honnête ? Très peu pour lui.

Il se saisit de la petite par le col, la soulevant plus haut que la taille qu'elle ne pourrait jamais atteindre. Elle était quand même plutôt mignonne et si elle n'avait pas été aussi jeune, Erwan aurait très bien pu la mettre dans son lit le temps d'une soirée. Même s'il n'était pas certain de vouloir vraiment une petite peste bavarde comme une pie, jacassant à qui mieux mieux. Ouais, finalement, ce n'était pas une si bonne idée que ça. Et puis ... Il doutait sérieusement de l'espérance de vie d'Avril, si elle continuait à se foutre dans des situations aussi catastrophiques, au risque incontestable de sa vie. Et, à notre époque, rares étaient les princes charmants sauveurs de jolies princesses, prisonnière d'un chef de quartier sans pitié qui pouvait briser la nuque d'un simple mouvement de ladite jolie princesse en question.

Il lui balança quelques douces paroles à la figure, crachant son venin comme un serpent le ferai sur sa proie pour la paralyser et la tuer doucement, à petit feu. Sauf qu'Erwan n'avait pas vraiment pour habitude de faire durer le suspens. Cela dit, il aimait autant procéder aux morts lentes que rapides. Même si les premières étaient beaucoup plus jouissives que les secondes. Le jeune homme aurait presque pu bander en tuant ... Ahem. Bref. Avril gigota légèrement, maintenue par la poigne ferme et sans issue de l'habitant du quartier le plus triste et dangereux de toute l'île. Il n'était pas déterminé à la laisser s'échapper, et s'il devait la lâcher, ce serait de sa propre initiative et non forcé par sa victime du moment. En outre, il l'imaginait bien essayer d'utiliser sa plume en vain. Le temps, hein ? Et que pouvait le temps contre ça ? Certes, elle pouvait le ralentir et se barrer en courant, mais à quoi cela lui servirait-il ? Elle serait alors sur le qui-vive en permanence, se sentant traquée à chaque coin de rue, de peur de rencontrer le terrible et effrayant monstre qu'était Erwan. Une chasse qui ne prendrait fin que quand le jeune homme aurait enfin retrouvé l'adolescente. Et si l'on prenait en compte le cerveau limité d'Avril, qui ne devait pas comprendre dans ses fonctions l'option « fuite », c'était un conflit plutôt simple. Après tout, si elle y avait vraiment pensé, elle serait déjà loin. Très loin.

Renonçant à ses projets du moment, Erwan souleva encore légèrement la gamine et la balança on ne peut plus violemment contre le trottoir, histoire de bien l'égratigner encore un peu plus. La jolie princesse n'allait plus être aussi bien vêtue et apprêtée pour son prince charmant, tant pis. Le roi asseyait son autorité incontestable, voilà tout. Le jeune homme admira silencieusement la fillette qui ne semblait pas douillette pour un sou. Une enfant normale aurait déjà été en train de pleurer, réclamant sa mère à corps et à cris sans se soucier du reste. Mais ce n'était apparemment pas le cas d'Avril et il l'en remercia limite secrètement, pour le propre bien de ses oreilles et de son image et réputation qu'il se devait de garder intacte. Imaginez un peu le scandale si les pleurs avaient ameuté tout le quartier ... Tout le monde aurait alors pu voir le roi en compagnie d'une moins-que-rien, et ce serait humiliant. Non, vraiment, ce n'était pas une bonne idée.

Erwan l'observa alors, curieux de voir quelles seraient les prochaines actions de sa prétendue « cousine ». Assise sur le sol, elle semblait terriblement concentrée, ce qui avait un effet pour le moins déconcertant sur son entourage. En l'occurrence, sur la seule personne présente ici : Erwan lui-même. - Si on omet bien sûr Mademoiselle la Raison d'Avril qui n'est pas vraiment une personne mais la seule et unique partie intelligente de la gamine. - Elle était donc sans aucun doute en train de solliciter l'aide sa plume chérie pour elle seule savait la raison. Après tout, maintenant qu'elle était libérée de l'entrave qu'était précédemment la main du chef de BL, elle aurait plus vite fait de se lever et de se tirer en vitesse avant que la situation ne s'envenime. Mais la stupidité et l'orgueil - peut-être ? - l'emportant sur la raison, elle se contentait de supplier sa plume de s'activer. Pour se venger d'avoir été traitée si durement ? Sans doute pas, elle était bien trop pure d'esprit pour s'abaisser à cela. Non, il y avait bien une autre excuse mais Dieu seul savait laquelle et Erwan s'en fichait bien, à vrai dire. La seule chose qu'il avait envie de faire, c'était de rentrer chez lui sans plus de cérémonie, maudissant à renfort de grands jurons l'idée qui lui était passée par la tête et qui lui avait insidieusement soufflé de sortir prendre l'air malgré la pluie et l'orage. D'un naturel pourtant je-m'en-foutiste et je-m'occupe-que-de-mes-oignons-démerdez-vous-pour-le-reste, il était curieux de savoir comment Avril maîtrisait sa plume. Et même si le niveau devait être tout en bas de l'échelle, était-ce pour autant dangereux de rester trop près ? Par précaution, il recula histoire de ne pas être inclu dans le périmètre potentiellement risqué autour de la fillette.

Penchant la tête vers la droite, fronçant les sourcils, il s'aperçut immédiatement qu'il y avait un truc qui clochait, et pas qu'un peu. Pas besoin d'y aller à la loupe pour remarquer qu'Avril paraissait bizarre et que ses gestes étaient soit super rapides soit super lents. Voire les deux en même temps. Un effet des plus ... Bizarres. Le jeune homme eut un petit rictus amusé qui n'atteignit pourtant pas ses yeux. Alors comme ça, l'adolescente avait enfin réussi à activer sa capricieuse de plume ... Intéressant de voir qu'elle ne la contrôlait pas du tout. Et encore plus amusant de se douter qu'elle n'arrivait sûrement pas à tout stopper. Erwan hésita quelques secondes à la laisser en plan et à rentrer dans sa boutique, mais il voulait vraiment savoir comment cela allait se finir. En outre, c'était la première fois qu'il voyait une plume élémentaire à l'oeuvre et il jugeait bon de connaître cela pour sa culture personnelle. Au moins, il était sûr de ne rien craindre contre l'habitant d'AotR vu ses faibles résultats à contrôler quelque chose qui la dépassait largement.

- J'arr .... ri-i-i-en ! ... choc qui-i-i-i-i-i ... glé .... mo-o-o-o-oi.

Erwan eut un regard perplexe en direction de la jeune fille. Il n'avait même pas saisi le quart de la phrase mais vu les ondes accusatrices qu'il sentait sur lui, il ne doutait pas qu'Avril essayait de reporter toute la faute sur lui. Comme s'il était le seul coupable de la faiblesse de celle-ci ... Ce n'était tout de même pas lui qui lui apprenait à s'en servir ! Et il ne se sentait vraiment pas concerné par le trouble apparent et l'accusation non fondée de la petite. Si elle n'arrivait pas à contrôler sa plume, elle n'avait qu'à pas l'utiliser. Point final. Elle allait pas en plus le faire chier alors qu'elle se disait déjà sa cousine ! Non mais fallait pas pousser le bouchon trop loin non plus ... Le jeune homme commençait de plus en plus à regretter amèrement cette sortie improvisée, même si celle-ci lui permettait de voir à l'oeuvre la plume de temps. Bien que le résultat ne soit pas des plus probants ...

- ... e-e-ent ... toi ! Ma-a-a-a-a ... ort' ... o-o-o-oi, ... a-a-a ... t' !

Le problème n'était donc pas encore réglé. Et Erwan ne comprenait pas plus ce qu'elle essayait de lui dire. Même si ça ne devait pas être bien intéressant, un peu comme tout ce qu'elle lui avait dit avant. Décidément ... Dans quoi s'était-il encore fourré ? Au lieu de se poser des questions, il aurait dû botter les fesses de cette gamine insolente et idiote pour la renvoyer chez elle. Mais maintenant, il allait avoir du mal à l'approcher vu que sa plume faisait n'importe quoi. Et que cela n'atteignait pas qu'elle puisque même les feuilles mortes qui jonchaient le sol semblait ralentir ou accélérer en passant dans la bulle de pouvoir qui s'était formé autour d'Avril. Et Erwan n'avait pas vraiment envie de perdre sa main en s'avançant trop près. Il tenait à rester entier quoi. Il soupira discrètement. Bon sang ... Et tout ça en pleine rue, dans Bloody Lane. Comme si Avril n'avait pas pu attendre avant de lui sauter dessus qu'ils soient dans une ruelle isolée, loin des regards indiscrets et du monde en général. Dans une de ces ruelles coupe-gorges quoi ! Merde à la fin, il avait pas que ça à faire de jouer les baby-sitters d'une adolescente de 12 ans à peine en pleine possession d'une plume élémentaire. Il aurait dû l'enfermer dans la maison hantée ...

C'est là que l'Autre arriva.

Comme s'il avait besoin de ça en plus de cette peste. Et apparemment, le nouvel arrivant ne l'avait pas vu, apostrophant Avril comme si c'était sa meilleure amie. Ce qui était peut-être le cas d'ailleurs vu qu'ils étaient dans le même quartier, qu'ils possédaient tous les deux une élémentaire et qu'Avril devait bien aimer les parfums. Mais vu que la gamine était en plein duel avec sa propre plume, pestant à tout va sans la moindre dignité et sans faire attention à son vocabulaire vulgaire qu'elle était de toute façon la seule à entendre, Jad - parce que c'était bien lui, si si - se tourna vers King. Il semblait triomphant et une lueur d'immense fierté brillait dans ses yeux, comme si Avril était sa propre fille. Peut-être que c'était Jad lui même qui s'occupait d'elle ? C'était fort probable après tout, et s'il se réjouissait de voir que sa protégée avait réussi à activer sa plume, il allait vite déchanter en voyant qu'elle n'arrivait absolument pas à l'arrêter. Mais revenons à nos moutons.

Les deux jeunes hommes se faisaient face. Erwan ressentit un petit pincement au coeur en voyant le visage de celui qui hantait limite ses pensées jour et nuit et il se gifla intérieurement. L'amour, c'était pour les faibles. Il n'avait pas besoin de ça. Il était le roi après tout, et les souverains ne s'encombraient jamais de vulgaires sentiments. Il était censé être la cruauté faite homme, le sadisme pur et simple incarné dans le corps de quelqu'un. Et la seule chose qu'il avait faite, c'était de s'enticher d'un vulgaire irakien. Finalement, peut-être avait-il sa place chez les fous de la famille d'albinos d'Esplumoir ... Lui ! Amoureux ! Vous vous rendez compte ?! Quelle horreur ... Mais il n'avait pas pu s'en empêcher, tout simplement parce que Jad ressemblait beaucoup à Dean. Beaucoup trop au point qu'il avait cru le revoir. Et que finalement, il était re-tombé amoureux alors qu'il s'était promis d'endurcir son coeur contre toutes ces conneries dignes d'une adolescente de 15 ans vivant le « grand amour ». Pathétique. Il était tout simplement pathétique mais son coeur, justement, n'avait pas pu s'empêcher de bondir et d'accélérer ses battements quand il l'avait vu.

Erwan glissa ses mains dans ses poches de sa veste et prit un air renfrogné, fermé, montrant explicitement que la présence de Jad n'était pas des plus appréciées. Le mensonge refaisait son retour ... Et puis, deux gars d'Avenue of the Roses à Bloody Lane, ça faisait légèrement trop. Même si l'un des deux venait souvent pour finir dans le lit du ténébreux chef de quartier. Tant pis, il reviendrait plus tard. Histoire qu'Erwan lui règle son compte une bonne fois pour toute. Une petite lueur presque meurtrière logeait dans ses yeux rouges, cachant celle de désir qui était apparut en voyant Jad. Putain qu'est-ce qu'il était bien foutu ...

- Aaaah bon ...

Intelligent comme réplique. Vraiment digne de Jad. Erwan n'en attendait pas moins. Il soupira discrètement, imperceptiblement. Bon, le temps était venu de virer ces deux importuns de son quartier chéri. Pas qu'il avait pas que ça à foutre, mais presque. Ca allait se transformer en véritable réunion d'AotR après ...! C'était de la pure provocation et le jeune homme sentait son sang bouillir dans ses veines, prêt à exploser. Et il venait de découvrir la cible parfaite pour se défouler et se défaire de sa violence. Jad. Un minuscule sourire qui renfermait le plus grand sadisme apparut sur le visage du chef de quartier. Ouais ... Vraiment. Ca allait être cool. Et tant pis pour la gamine. Il était temps qu'elle rentre directement dans le monde de la violence. Et si Jad décidait de se défiler, il finirait ça le soir-même. Ouuh ... La journée commençait à vraiment devenir intéressante tout à coup. Vraiment intéressante. S'il ne se retenait pas, Erwan aurait limite pu éclater de rire devant son plan machiavélique. Il ferait payer à Jad l'affront qu'il subissait en voyant deux AotR empiéter sur son territoire. Et Erwan ne pardonnait pas facilement, c'était bien connu.

Jad se tourna alors vers la gamine, se souciant peu de son amant. Haa ouais ? Il se la jouait comme ça ? Parfait. La jauge d'impatience et de tolérance du jeune homme atteignait ses limites et à la moindre phrase, nul doute que tout allait déborder. Et il prendrait alors un malin plaisir à frapper Jad en se délectant de la sensation de ses poings dans le visage plein de cicatrices de l'irakien. Jouissif.

- La princess t'a fait du mal ?

... Erwan n'eut plus aucun doute. Jad faisait ça pour le provoquer et volontairement. Il allait payer. King laissa alors son corps agir tout seul et balança un méchant coup de pied dans le visage de son amant, histoire qu'il comprenne qu'on ne se foutait pas de sa gueule impunément. Il avait frappé fort et en lâche. Il s'en foutait. La perfidie, c'était son terrain de jeu. Attaquer par derrière, tout ça quoi. Jad s'était retourné, il avait profité de l'avantage. Cela n'allait pas plus loin. Jad tomba sur le sol, légèrement sonné. Ou du moins, il en donnait l'impression. Erwan ne l'avait pas ménagé et avait frappé de toutes ses forces. Ou peut-être pas ... Il ne voulait pas d'un objet sexuel amoché dans son lit, ce serait gênant.

Il ne laissa d'ailleurs pas le temps à l'irakien de se relever et lui tomba littéralement dessus, à califourchon sur lui, le rouant de coups dans le visage. Vous voyez la scène, n'est-ce pas ? Jad, allongé sur le dos, avec Erwan sur lui en train de le frapper ... La position aurait pu être intéressante si Erwan avait cessé son acte de violence sauvage. Il attendait juste que Jad réagisse au lieu de se laisser faire ainsi. A moins qu'il n'ait la mauvaise idée d'attendre une ouverture pour embrasser l'américain afin de le déstabiliser. Ce qui serait une très mauvaise chose à faire, surtout devant Avril ... Et Erwan risquait de ne pas lui pardonner s'il faisait ça. C'était comme crier son homosexualité sous tous les toits, et c'était très déstabilisant. Bon, Ok, fallait pas oublier qu'il avait couché avec presque la moitié de la population - bon, p'tet pas quand même mais on était pas loin - mais merde quoi. Il avait du mal à réfréner ses pulsions sexuelles, il allait quand même pas se gêner alors que tant de corps lui tendaient avidement les bras ! C'était bien trop tentant ... Il était accro, il y pouvait rien.

Tout en continuant de tabasser Jad, le chef de quartier siffla, violemment irrité :

« Sale connard ! Qu'est-ce tu fous là ?! T'as fait exprès d'venir m'provoquer ici, hein ?! Va t'faire foutre ! »

Quelle délicatesse ... Quel langage distingué. Mais qui exprimait tout ce que ressentait Erwan, même si prendre Jad sur le champ lui aurait bien plu. Mais pas là, pas au milieu de la rue, pas devant tout le monde. Il se rattraperait le soir et cette pensée le fit légèrement sourire de satisfaction teinté de cruauté. Finalement, la vie sur l'île n'était pas si mal ...!


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Avril Andersen
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Avenue of the Roses

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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeDim 25 Sep - 23:14

SALETÉ DE PLUME T’AS INTÉRÊT A OBÉIR DANS LES DIX SECONDES QUI VONT SUIVRE OU JE… … Zut, de quoi on peut bien menacer une Plume ? De l’utiliser n’importe comment ? Bah ça changerait pas beaucoup. C’est dingue, c’est toujours les trucs intouchables qui causent le plus d’ennuis… Hé, petite Plume ,je change de stratégie : ça te dirait de négocier ça à l’amiable ? Disons que je promet de ne plus jamais essayer de figer le temps pour dessiner des masques africains sur le visage des gens, et en échange t’arrête de déconner. C’est équitable, comme marché, tu trouves pas ? Non ?Vraiment pas ? Bon, OK, je laisse tomber, t’as gagné. C’est pas bien grave, au fond, hein. C’est pas comme si être coincé dans une bulle hors du temps était vraiment embêtant. Bon, d’accord, les gens autour comprennent pas ce que je dis, mais à la rigueur, je peux apprendre le langage des signes, ça serait cool, tiens. Ah oui mais non. Parce que ce serait aussi en décalé. C’est bête. Bon, tant pis, ils se passeront de mes paroles. Ça attristera beaucoup de monde, et tout sera de ta faute, tu sais ? Moi, je m’en fous, je pourrai toujours parler toute seule. C’est déjà ce que je fais dans ma tête, donc pourquoi pas le faire à voix haute, puisque tout le monde pigera que dalle. Ça leur fera un bruit de fond, tiens. La plupart des gens aiment avoir un bruit de fond, j’ai jamais compris pourquoi d’ailleurs, parce que c’est beau aussi le silence, mais enfin c’est un fait. Y’en a même qui allument la télé ou la radio que pour ça. C’est bête, ça use de l’électricité pour rien. Alors que parler, ça n’utilise pas beaucoup d’énergie. Moins que penser, en tous cas. Si ça se trouve je pourrai même en faire un métier, tiens. Faiseuse de bruits de fond à domicile. Tu vois, même isolée par ta faute, j’arriverai à me débrouiller. Donc en fait, ça sert à rien de bouder comme tu le fais. Donc autant me libérer, hein ? … Bon bah c’est non, visiblement. Tssss, le monde est mal fait, quand-même !

- Hey, Avril !

Le monde était vraiment bien fait. Au moment où elle était sur le point de se résigner à attendre que la Plume ait pompé la moindre miette de son énergie et s’arrête, faute de carburant, la seule personne plus ou moins capable d’apporter une solution moins radicale au problème faisait son apparition. Avril adorait quand la situation semblait se résoudre d’elle-même, comme ça. Superbe Deus ex machina, vraiment. Avec Jad-O dans le rôle du deus, si c’est pas beau.
Bref, galvanisée par l’espoir, la gamine tourna la tête à une vitesse quasi-supersonique amplifiée par le fait que le temps était en mode accélération à ce moment là. Un coup à se faire un sacré torticolis. Et assez flippant à voir, aussi. Un sourire ravi remplaça la moue boudeuse tandis que le géant trottinait joyeusement vers la fillette. Aucun doute qu’à ce moment précis, aucun des deux n’avait Erwan à l’esprit, l’une l’ayant oublié avec une facilité déconcertante et l’autre ne l’ayant même pas remarqué (susciter autant d’attention, il y a de quoi être vexé, vraiment). Toute sa petite silhouette respirant l’espoir, Avril se tourna vers son sauveur (lequel venait, au passage, de faire une chose très dangereuse, à savoir mettre sa main, et seulement sa main, dans la bulle de hors-temps. Ne faites jamais ça si vous tenez à vos doigts, vraiment. Pas qu’on ait déjà constaté un accident, mais entre le pouvoir craignos et la propriétaire irresponsable, c’est si vite arrivé…) :

- Tu sais, ce que j’adore chez toi, Totoro, c’est que t’arrives toujours au bon moment. Parce que c’est peut-être pas flagrant, mais j’ai un petit problème avec ma Plume, là. Tu pourrais pas arranger ça, steuplaît ?


Flagrant ? Nooooon, pas du tout. Et pour ceux qui se poseraient la question, oui, elle lui demandait un truc tout à fait impossible, mais ça n’avait aucune importance, étant donné qu’il était peu probable que Jad-O ait saisi un mot de sa demande. Après, pour peu qu’il ait compris tout le ridicule de la situation, et connaissant par cœur la gamine et sa logique particulière, ce n’était pas bien difficile de deviner malgré l’effet disque rayé.
Mais de toute évidence, et au vu de la réplique extrêmement spirituelle qui s’échappa de sa bouche quelques instants plus tard, Totoro avait autre chose à penser, dans l’immédiat, que les Plumes défectueuses. Devant l’expression pour le moins paniquée-perplexe de son yéti préféré (c’est un compliment, hein), Avril crût bon de faire les présentations :

- Ah, lui, c’est le tyrannosaure. Ou Erwan, ça revient au même. Et c’est mon cousin. Et il n’est pas de très bonne humeur aujourd’hui, c’est pour ça qu’il fait la même tête que s’il allait te bouffer dans quelques secondes.


Vive les décalages temporels, ça aura au moins évité que le chef de Bloody Lane entende ça et perde le peu de self-control qui lui restait. Avril n’ayant pas une once de perspicacité quand on abordait tout ce qui touchait de près ou de loin aux relations humaines, l’idée que le trouble de Jad-O puisse être lié à autre chose que l’air peu engageant de son cher cousin ne lui avait pas effleuré l’esprit. De même qu’elle n’imaginait pas qu’ils puissent déjà se connaître, après tout, si ça avait été le cas, Jad-O lui en aurait forcément parlé : la ressemblance entre elle et Erwan était trop frappante pour qu’il ne l’ait pas remarquée.
Aussi, lorsque Jad-O évoqua une princesse, Avril eut un léger doute quant à la santé mentale de son professeur (oui, elle est bien placée pour se faire ce genre de réflexions). Parce qu’elle avait beau chercher, elle ne voyait vraiment pas qui pourrait être qualifié ainsi dans les environs, elle comprise. Et puis elle n’avait jamais trop aimé les princesses, gamine atypique jusqu’au bout. Elles avaient des robes ridicules et ne savaient rien faire de leur dix doigts, toujours à attendre bêtement que des princes charmants plus ou moins compétents viennent les tirer d’affaire. Et elles finissaient toujours par tomber amoureuse et vivre éternellement heureuses avec plein d’enfants à charge, ce qui était, d’après Avril, légèrement contradictoire (il faut dire que niveau modèles parentaux, elle n’avait pas spécialement été gâtée).
Bref, elle allait ouvrir la bouche pour demander des précisions sur ce fameux terme, mais un coup de pied lui coupa le sifflet. Enfin, pour être tout à fait exact, ce ne fût pas le coup en lui-même qui lui fit décrocher sa mâchoire -étant donné que le pied rageur passa à 30 bons centimètres de sa tête pour aller s’écraser sur le visage de Jad-O- mais plutôt la vision d’une telle violence gratuite à l’égard de Totoro, son Totoro, un être profondément doux et pacifique (selon la vision quelque peu idéalisée et bisounoursée de la gamine) et qui à sa connaissance n’avait rien fait pour mériter ça. Le pire étant de savoir que c’était son propre cousin qui venait de faire preuve d’une telle perfidie. Le choc fût rude, mais il eut au moins une conséquence positive (ou pas, vu la tournure que prenaient les choses) : la Plume s’arrêta net. Plus de décalage temporel, plus d’effet disque qui saute, plus de brouillage autour de sa petite silhouette. Mais les deux autres n’en avaient sûrement rien à faire, l’un trop occupé à frapper à l’autre, et ce dernier sûrement trop sonné pour remarquer quoi que ce soit.

Avril ne comprenait pas, pour changer. Elle ne voyait pas pourquoi Erwan était si agressif, et sa violence commençait sérieusement à l’écœurer. Et puis elle s’inquiétait vaguement pour Jad-O, aussi. Il avait beau être sacrément costaud, Erwan avait l’air pas mal dans le genre, lui aussi. Donc ça allait mal finir. A moins que… A moins que son cher cousin soit un grand timide bourru et mal à l’aise en présence d’autrui, et que par conséquent il ne sache rien faire d’autre que frapper et être désagréable pour cacher sa véritable affection. Mais ouiiiiiiii. Ça expliquerait pourquoi il avait été aussi peu courtois (l’euphémisme du siècle) avec elle depuis le début. En plus, ça lui ferait un point commun de plus avec Décembre. Lui aussi avait tendance à vous foutre une grande claque dans le dos pour dire « j’t’aime bien ». D’ailleurs, les rares fois où il avait tenté cette démonstration d’amour fraternel avec Avril, la gamine avait été projeté au sol par la force du coup. Et elle avait plutôt mal pris la chose. Et ça s’était terminé en engueulade. Et après ça, on s’étonnait qu’ils n’aient jamais réussi à faire la paix…
Bref, l’explication absolument ridicule parut très réaliste à Avril. Sûrement parce que cela permettait de conserver encore quelques unes des nombreuses illusions qu’elle avait réussi à se faire au sujet d’Erwan en l’espace de quelques minutes à peine. Elles avaient déjà suffisamment morflé comme ça. La fillette aurait détesté devoir se rendre compte que son pseudo-cousin n’était rien d’autre qu’une grosse brute. Désormais, il était un gentil garçon coincé dans un corps de tueur et essayant de cacher ses sentiments maladroits derrière une fausse agressivité fort bien imitée. Elle l’avait percé à jour, avec sa légendaire perspicacité. Il allait en tomber des nues, le pauvre petit.
Très sûre d’elle, elle s’avança jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres des deux combattants, au risque de faire partie des dommages collatéraux. Un sourire adorable aux lèvres, elle se pencha vers l’oreille de son cousin, et lui glissa un faux-murmure, largement assez audible pour que Jad-O en saisisse le contenu :

- Tu sais, Erwan, t’as pas besoin d’être aussi violent avec Totoro. T’auras beau faire semblant de le détester, ça crève les yeux que, au fond, tu l’aimes déjà beaucoup ! Et t’inquiète, il est adorable, Totoro, je suis sûr que c’est réciproque.

Elle ne se doutait vraiment pas à quel point elle était proche de la vérité, cette petite cruche.


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Jad-Onòfre Ruivo
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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeSam 15 Oct - 22:09

Si la vie avait été un film ou un match de football dans un stade, je pourrais certainement demander un ralenti pour comprendre à peu prêt la situation. Je sais que je voyais Avril et un morceau de trottoir avec une cigarette vaguement écrasée là alors qu’il doit y avoir un cendrier pas loin ; maintenant je vois le ciel qui m’envoie des gouttes dans les yeux et au milieu un visage magnifique quoi qu’artificiel et c’est dommage. En plus j’ai vaguement mal… Non en réalité j’ai le visage en feu, mais je me permets de crâner un peu. Faut juste se persuader que c’est parce que je rougis et non parce que je souffre. Apparemment je me suis reçu une semelle dans la tronche, comme quoi on peut être américain, mince et souple, je me suis étalé par terre sous la surprise et maintenant je me reçois des coups dans la figure. Ah et je me suis transformé en fauteuil vu comme la princesse s’est assis sur moi… Je crois que c’est une assez bonne analyse de ma situation actuelle. Je m’appelle Jad-Onòfre, repose fesse confortable de son état, punching-ball à ses heures perdues ; mes passion sont de me faire frapper sans broncher et offrir ce merveilleux spectacle à des petits enfants innocents. Hé béh que c’est nul comme vie. « Vive la révolution ! On veut du pain !.. Et du PQ ! »

Le résumé de ma situation étant fait, je peux me concentrer sur ce que je peux faire pour la changer. Premièrement car l’être humain à tendance à rechercher l’agréable et, n’ayant pas de tendances bizarroïdes, je trouve que me faire tabasser n’a absolument rien d’agréable ; même par un homme magnifique que je voudrais téléporter dans un lit douillet sur l’instant. Deuxièmement je ne peux accepter qu’Avril soit témoin d’un si triste spectacle. Elle qui est si innocente et si pure n’a pas à supporter de tels actes de violences. Dire que j’ai tout fait pour la préserver de la souillure du monde jusqu’ici, voilà que l’autre bourrin est en train de tout détruire. Pour le coup je le déteste encore plus que d’habitude, c’est bien fait même s’il doit s’en foutre totalement. Troisièmement j’ai mal aux fesses sur le béton et en plus il me coupe la respiration, il est extrêmement mal placé, il aurait pu faire gaffe. Puis c’est pas comme si il avait un énorme popotin qui le forçait à être imprécis. Bon aller je me relève, il faut sauver Avril !

- Sale connard ! Qu'est-ce tu fous là ?! T'as fait exprès d'venir m'provoquer ici, hein ?! Va t'faire foutre !

Quelle langage raffiné ! Cet homme témoigne réellement de toute la délicatesse de son pays, vraiment. Ca me donne presque envie de rire tout ça. Un jour, son ridicule me tuera. Ses coups de poings ne sont que des morsures d’insectes comparé aux bidonnages qu’il manque de me faire avoir. Si je me mettait à me marrer tout de suite maintenant j’aurais plus de chances de passer l’arme à gauche qu’en attendant qu’il ait terminé de me tabasser. Comme j’ai du mal à respirer, cela serait encore plus difficile en riant et je finirais étouffer et cela serait très classe sur ma tombe, je cite : « mort en rigolant de la connerie américaine ». Du jamais vu, j’en suis sûr, mais il y a moyen de faire plus original et il serait très con de perdre le trésor qu’est la vie pour que sa pierre tombale rentre dans l’histoire donc stoppons le massacre. En plus j’aime mon visage, quoi… Non Avril casse-toi tu vas te faire taper dessus !

- Tu sais, Erwan, t’as pas besoin d’être aussi violent avec Totoro. T’auras beau faire semblant de le détester, ça crève les yeux que, au fond, tu l’aimes déjà beaucoup ! Et t’inquiète, il est adorable, Totoro, je suis sûr que c’est réciproque.

Je me couperais un doigt plus tard pour avoir pensé « han la conne » au tout début. Cela n’est pas de la connerie, c’est de l’innocence. Un peu de logique, moi ! Alors comment faire pour qu’elle s’éloigne ? Rah, je peux plus réfléchir correctement avec ce qu’elle vient de dire. Déjà que généralement je suis pas très brillant elle m’arrange pas. Qu’il m’aime beaucoup, la grosse blague. Et que c’est réciproque… Ha ha ha ha. Ceci est un rire simulé intérieurement. Manquerait plus que ce sentiment insensé soit réciproque, se serait la fin de tout. J’irais me cacher dans un terrier jusqu’à la fin de mes jours… Ou alors jusqu’à ce que j’ai trop faim et que mon estomac ne supporte plus les racines et les vers. Une fois qu’on a goûté au luxe qu’offre Esplumoir on a du mal à s’en défaire, honte sur moi. J’ai l’impression de me ramollir. Surtout lorsque je rougis comme une pucelle en imaginant la possibilité de sentiments partagés alors que je viens de me dire que c’est du grand n’importe quoi. Pitié que cela puisse passer pour les suites des coups qu’il m’inflige. S’il le voyait, je ne mourrais ni de douleur, ni de rigolade, mais certainement de honte. Je fondrais là, tout de suite, sur le trottoir et m’infiltrerais sous ma force liquide dans la bouche d’égout et irait me jeter dans la mer pollué. Peut-être qu’un jour j’arriverais sur les côtes du Portugal, sait-on jamais. Et ma chère Schéhérazade viendra mettre les pied là où je serais. Elle sera un peu triste en se disant qu’elle ne vient pas avec son grand-frère d’amour, mais elle regardera vers l’horizon en se disant qu’il doit être heureux quelque part et, effectivement, je serais heureux de pouvoir la revoir une dernière fois… Mais ça suffit les conneries.

- Sauve-toi Avril ! Ne t’approche pas, c’est un dragon ! Il va te frapper toi aussi sinon ! Ne regarde pas…

Détourne les yeux, fais quelque chose, sauve ton esprit de tant de violence. Ma petite innocence que j’aime tant. Maintenant que j’y pense, Avril est peut-être l’image du contraire de ma propre enfance. Ce que, petit, j’avais toujours espéré obtenir. Un monde où on ne se soucie de pas grand chose, où on est pas exposé à la crasse du monde, à la violence. Je ne veux pas qu’elle se brise, sous aucun prétexte.

- S’te plais, ne regarde pas.

J’ai fait tout ce que j’ai pu, à elle de voir ce qu’elle va faire. Je ne peux me libérer de l’emprise d’Erwan pour l’emmener loin sans passer par de la violence, je ne pouvais rester sans rien dire car elle n’aurait sûrement pas eu l’idée de détourner le regard. Elle risque de me voir sous un très mauvais jour si elle ne m’écoute pas. De toute façon je n’ai pas le choix.

Fini d’encaisser, je mes un de mes bras en travers de mon visage pour bloquer les poings de la princesse. Je parviens à attraper le premier avec une poigne de fer et ainsi je parviens à le faire un peu basculer. Cela n’est pas suffisant pour me libérer, alors j’utilise mes jambes, me redresse et lui assène un bon coup de genoux dans le ventre. N’importe quel citoyen de l’île lambda recracherait son dernier repas, le chef de Bloody Lane devrait au moins être un peu assommé. Dans tout les cas je parviens à me mettre accroupi sur le trottoir et m’éloigne avec tout de même un pincement de cœur de l’objet de mes désirs. Je peux bien l’admettre maintenant de toute façon je risque d’être grillé par mes rougissements à la con. J’essuie un peu de sang qui coule sur le côté de ma bouche avec une moue et une petite onomatopée du genre « tchk » qui sort entre mes dents.

Qu’il m’énerve, que j’ai envie de lui sauter dessus pour le frapper, lui refaire le portrait, massacrer son magnifique visage, pouvoir être le seul à le reconnaître après mon lifting perso et le seul à encore pouvoir l’appeler « Erwan » lorsque je le verrais au coin de la rue. Ma princesse adorée.

- Erreur miss, je cherchais juste un endroit pour chanter tranquillement sous la flotte malgré mon accent anglais pourri. Et oui, contrairement à certains adolescent en crise provocateurs ne pensant qu'à gueuler contre le système et que je les mets au défis de le faire eu le système pour que ça marche, je suis à peu prêt pacifiste.

Pour prouver mes dires, je ne vois rien de mieux à faire que d’écarter les bras, me mettre à cloche pieds et commencer à chantonner dans une chorégraphie absurde consistant à sautiller comme un imbécile. Le tout en ne le quittant pas des yeux pour prévoir une éventuelle riposte.

- I’m singing in the raiiiiin ! Just singing in the raiiiiin !

Hu..? Oui, c’est plus fort que moi. Il faut que je me foute de sa gueule. D’ailleurs si Avril est toujours là, la connaissant, je suppose qu’elle ne va pas tarder à m’accompagner même si elle ne connaît pas les paroles. Je suis masochiste.

HRP:
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Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Vide
MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeLun 17 Oct - 16:51

Putain → n.f :
1. ♦ Syn : Prostituée, péripatéticienne, fille de joie.
2. Mot argotique exprimant la surprise, la colère ou l'indignation.

Putain → locution :
1. Mot argotique exprimant la colère parfaitement adaptée à la situation dans laquelle se trouvait Erwan.
Cela résumait assez bien la situation. Le jeune homme, concentré dans la dure tâche qu'était le cassage de gueule de l'irakien, ne remarqua pas tout de suite Avril qui arrivait près de lui, juste derrière son oreille. Presque sournoise. C'était lui, qui attaquait par derrière, d'habitude. Pas cette jolie jeune fille innocente, victime malgré elle d'un bien triste spectacle. La violence humaine était d'ailleurs toujours condamnée, même sur Esplumoir. Ce qui était assez dérangeant pour Erwan qui ne jurait que par la solidité de ses poings et la force de ses coups. Exemple pertinent : Il était en ce moment même en train de frapper comme un taré sur Jad. Ce qui, il fallait l'avouer, lui plaisait assez. Voire même beaucoup. C'était un bon défouloir, un punching-ball peu expressif et assez agréable à regarder. Et là, Erwan avait surtout envie de vider toute la frustration qu'il avait accumulé en parlant avec Avril. Il n'était pas habitué à l'innocence des enfants, à leur capacité si flagrante à toujours dire la vérité et à toucher le plus souvent juste. Cela dit, il n'était pas vraiment tombé sur le bon spécimen pour commencer son apprentissage. Il y avait bien plus sage et moins pénible.

Breff. Tout ça pour dire que dialoguer avec la gamine était assez épuisant et légèrement atroce pour ses nerfs. Déjà qu'il n'était pas bien patient, elle avait largement mis ses limites à rude épreuve. Et il ne savait pas encore ce qui l'avait empêché de tabasser cette petite idiote comme il était en train de le faire avec son amant. Peut-être le fait que c'était une fille - même s'il s'en souciait à vrai dire pas tant que ça -. A moins que ce ne soit plutôt parce qu'elle faisait la moitié de sa taille, qu'elle était sans défense et qu'elle ne semblait avoir que 12 ans maximum ? C'était sûrement ça.

- Tu sais, Erwan, t’as pas besoin d’être aussi violent avec Totoro. T’auras beau faire semblant de le détester, ça crève les yeux que, au fond, tu l’aimes déjà beaucoup ! Et t’inquiète, il est adorable, Totoro, je suis sûr que c’est réciproque.

... Tiens. Elle en avait terminé avec sa plume, celle-la. Dommage. Ils étaient bien sans elle. Jad le remarqua certainement, mais le coup qui suivit cette déclaration se fit largement plus puissant que les autres. Plus rapide. Comme si Erwan avait vraiment eu envie de tuer celui qui se trouvait juste en dessous de lui. Parce qu'il savait que l'idiote avait parfaitement raison et cela le répugnait. Il se dégoûtait lui-même. Comment avait-il pu tomber sous le charme d'un mec cousu de partout sur le visage et créateur de parfum ? C'était d'un ridicule ! Il remarqua d'ailleurs avec un sourire de satisfaction qu'il ne chercha pas à cacher que son amant du moment rougissait aux endroits qu'il ne frappait pas vraiment. Intéressant. Et très amusant. Jad éprouvait-il donc réellement des sentiments pour lui alors qu'il semblait prêt à tout pour montrer le contraire et faire comme si ce n'était qu'un coup comme ça, juste pour le sex ? Vraiment trop drôle.

Et cette pensée le fit éclater de rire alors qu'il continuait à frapper sans s'arrêter, déchargeant tout ce qu'il avait sur le coeur. En même temps, il avait Jad juste en dessous de lui et la décence ne lui permettait pas de le prendre immédiatement et violemment. Y avait de quoi être frustré ...! En outre, son rire avait quelque chose de ... Machiavélique ? Sadique ? Cruel ? Peut-être les trois en même temps. Et le réel amusement que l'on pouvait percevoir derrière rendait à ce moment un étrange aspect. Comme si le chef de Bloody Lane riait non pas à cause de l'effet qu'il faisait à Jad mais plutôt parce qu'il savait qu'il allait lui en faire voir de toutes les couleurs. Plus de doute : Erwan était totalement fou.

Fou amoureux.

- Sauve-toi Avril ! Ne t’approche pas, c’est un dragon ! Il va te frapper toi aussi sinon ! Ne regarde pas… S’te plais, ne regarde pas.

Cette supplique, à la limite du lamentable voire du pitoyable, finit d'achever Erwan qui explosa de rire encore plus. Lui qui ne riait pas souvent, il s'en donnait à coeur joie. Décidément, ces deux AotR faisaient la paire. Parce que s'il n'avait pas rêvé, Jad venait quand même de le traiter de dragon ! Il y avait tout de même une limite au ridicule mais là, le compteur avait explosé. Il y avait mieux comme prédateur qu'un dragon, vraiment. Et si Erwan devait être comparé à un animal, ce ne serait vraiment pas un de ces gros reptiles bruyants et cracheurs de feu. Plutôt un félin rapide, discret et silencieux. Meurtrier. Et il y avait le choix : Panthère, léopard, guépard, lion, tigre ... Un truc majestueux de préférence. Après tout, il n'était pas le roi pour rien.

A la grande surprise du blanc - cf. la couleur des cheveux -, l'irakien finit par protester. Marre de se faire fracasser la tête, sans doute. Le rire de l'américain s'arrêta net. Ah. Ça devenait intéressant. Après tout, il était plus amusant d'avoir un vrai combat. Taper sur quelqu'un qui ne réagissait que pour dire à une gamine de ne pas regarder pour préserver sa douce et pure innocente, c'était assez peu passionnant. Mais là, il allait pouvoir s'amuser. Jad bloqua son premier poing et le fit basculer légèrement, mais pas suffisamment. Un rictus cruel sur le visage - faut pas s'étonner, c'est toujours pareil -, Erwan prépara un deuxième coup. Qu'il n'abaissa jamais puisqu'il se reçut un violent coup de genou dans le ventre qui le fit lâcher prise instantanément. Et bien au moins, on pouvait dire que ça avait marché. Légèrement sonné, le jeune homme cracha et sa salive avait une légère teinte rouge. Ah. Il s'était mordu la langue. Intelligent ça, tiens ...

Cela dit, son amant n'était pas en reste et un mince filet de sang coulait le long de son menton. Erwan réfréna non sans mal l'envie qui venait de lui sauter dessus : S'approcher de Jad et lécher doucement le liquide rouge avant de l'embrasser. Très fun. Mais impossible devant Avril. Impossible en plein milieu du quartier. Impossible tout court, quoi. Contrarié, Erwan regarda avec stupeur la suite des évènement.

- Erreur miss, je cherchais juste un endroit pour chanter tranquillement sous la flotte malgré mon accent anglais pourri. Et oui, contrairement à certains adolescent en crise provocateurs ne pensant qu'à gueuler contre le système et que je les mets au défis de le faire eu le système pour que ça marche, je suis à peu prêt pacifiste.

Ses yeux s'écarquillèrent devant le spectacle ahurissant que donnait l'irakien et pendant quelques instants, Erwan en perdit tous ses moyens. Non. Non ! NON ! Il n'était quand même pas en train de chanter « I'm singing in the rain ! ♪ » en dansant comme un idiot dans Bloody Lane ? Il n'oserait pas !

Ah si. Il osait.

Et là, ce fut pire qu'une humiliation pour Erwan. Dans SON quartier. DEUX AOTR ! Dont l'un qui dansait stupidement. Et il pariait que vu le tempérament de la petite, elle n'allait pas tarder à faire de même. C'était pas son jour.

PUTAIN !

Erwan inspira vivement et très profondément. « Garde ton calme, garde ton calme ... ». Ces quelques mots répétés inlassablement dans sa tête comme une litanie ininterrompue le tranquillisèrent un peu. Après tout, puisque la violence ne marchait pas, il fallait utiliser la diplomatie. - Notez que monsieur fonctionne à l'envers. D'habitude, on parle et ensuite on frappe. D'habitude ... - Et même s'il n'était pas très doué pour ça, il savait se débrouiller. Un peu. Il essaya de prendre sa voix la plus calme mais on sentait encore la fureur mal contenue. Autant demander à un chien de parler comme un humain.

« Bon. Ça suffit vous deux. Arrêtez de me prendre pour un idiot. J'en ai plus qu'assez de vos stupidités. Foutez moi la paix et rentrez chez vous ! »

Ok. C'était pas encore ça niveau diplomatie mais il fallait avouer que dans sa bouche, on voyait mal un truc du genre : « Je vous prie, mes chers amis Esplumoiriens et avec tout le respect que je vous dois, de bien vouloir quitter ses lieux avec hâte pour retrouver votre quartier respectif afin que je puisse retrouver mon calme en toute impunité. » Non, décidément. Ça la foutait assez mal.

Sauf qu'en vérité, tout ce qu'il voulait là, c'était qu'Avril déguerpisse en vitesse et que Jad le suive jusqu'à chez lui afin qu'il puisse se faire plaisir tout le reste de la journée. Mais ça, encore fallait-il que l'irakien le comprenne. Et pire. Que la gamine ne le devine pas. Parce qu'avec sa perspicacité, il avait quand même un doute. Cette petite était intelligente - il ne faisait que rarement des compliments même mentalement alors c'est dire ! -, il ne pouvait pas le nier. Puis, pour donner un peu plus de poids à ses mots, il ajouta :ck]« Dégagez, si c'est pas clair. »

Ben là, au moins, ils risquaient pas de se tromper ...

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Avril Andersen
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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeVen 11 Nov - 20:37

C’était affligeant de voir à quel point ses efforts de réconciliation, « Peace and Love, aimez-vous, faites l’amour pas la guerre » etc. étaient efficaces. Sûrement ces deux là s’aimaient-ils à la folie, comme l’avait déclaré joyeusement la gamine, mais en attendant, l’un servait toujours de punching-ball à l’autre, ce qui, pour une preuve d’affection, commençait à être un peu trop spontané…

- Sauve-toi Avril ! Ne t’approche pas, c’est un dragon ! Il va te frapper toi aussi sinon ! Ne regarde pas…


Un dragon ? (oui, c’était tout ce qu’elle avait retenu de la phrase). Un… dragon… Ha, pas bête du touuuut ! Elle avait plutôt pensé à un dinosaure, au départ, mais dragons, dinos, c’était la même famille, hein ! Parfois, Avril s’émerveillait de sa propre perspicacité (pas de rires dans le fond de la salle, merci). Oui, parce qu’à première vue, rien ne pouvait laisser penser que son cousin avait un quelconque lien de parenté avec ces lézards géants : pas d’écailles (elle vérifia tout de même furtivement si elles n’étaient pas apparues sous le coup de la colère… euh, de l’affection, je veux dire, évidemment), pas de griffes (dans les cas contraire, le visage de Jad-O serait désormais plus proche de steak tartare qu’autre chose), ni d’ailes (mais elle l'imaginait très bien avec). Et pourtant, elle avait deviné sa nature profonde au premier coup d’œil, ou presque. Ah là là, un dragon en guise de cousin, la classe ! Elle allait pouvoir frimer en clamant au trois quarts de l’île sa parenté avec cet extraordinaire jeune ho… dragon (Erwan, tu pourras très prochainement dire adieu à ta réputation).
…Une petite seconde… Totoro n’avait-il pas déclaré s’être fait arracher un bout de cuisse par un dragon ? Et si le dragon en question était Erwan ? Ça expliquerait peut-être ces retrouvailles quelque peu, hum, effusives… Jad-O lui en voulait quand-même peut-être un peu. Mais c’était pas de la faute d’Erwan, aussi, fallait se mettre à sa place : quand on est un dragon, et qu’on a des dents aussi monstrueuses, difficile de ne pas arracher quelques trucs de temps en temps, par erreur. Si ça se trouve, leur relation tout de même un peu brutale –même si ce ne sont évidemment que des démonstrations d’affections- était née d’un malheureux malentendu de ce style…
Précisons que, tout à ses reconsidérations relationnelles, Avril n’avait pas franchement suivi de quoi il était question à cinquante centimètres d’elle.

- S’te plais, ne regarde pas.

Vous savez, il y a une loi infaillible, c’est quand vous dites à un gamin de ne pas regarder, ça ne loupe jamais, il se met à regarder, quand-bien même il ne prêtait aucune attention à son entourage quelques secondes auparavant.
Résultat, Avril laissa de côté quelques instants ses réflexions profondes pour s’intéresser de nouveau à la scène, et ne rata donc pas la moindre miette de la violence qui suivit.
Ce qui ne lui fit ni chaud ni froid. Après tout, c’était de la… comment appelait-on ça, déjà ? Ah oui, de la légitime défense. Pour une raison obscure, Avril était persuadé que cela signifiait « défense des légumes », ce qui ne l’empêchait pas d’employer le terme tout à fait adéquatement. La plupart du temps. Il arrivait aussi qu’elle le sorte lorsqu’elle voyait quelqu’un en train d’éplucher un poireau dans l’idée de faire une bonne soupe, et généralement, le quelqu’un en question peinait à comprendre le sens du reproche qu’on lui adressait. Mais je digresse.
Avril, donc, ne cilla même pas en voyant Erwan encaisser les coups, il faut dire que c’était de la légitime défense de la part de Jad-O, et qu’en plus de cela, la notion de la violence était quelque peu relative, le summum de la brutalité étant, pour elle, d’arracher vulgairement un coquelicot. Mais un coup de genou dans le ventre ou une baffe monumentale, non, ça ne la choquait pas ; Jad-O s’était fait du mouron pour rien (et il tomberait de haut le jour où il écraserait une fleur par inattention…).

- Totoro, c’est Erwan qui t’a arraché un bout de cuisse ? Nan, parce que ça faisait longtemps que je cherchais le dragon en question…

Et l’idée d’avoir fait d’une pierre deux coup : un cousin et le dragon mangeur de bout de cuisse, l’enchantait réellement. Suite à ça, Jad-O répondit. Mais pas à la question d’Avril, qu’il n’avait de toute évidence pas entendu.

- Erreur miss, je cherchais juste un endroit pour chanter tranquillement sous la flotte malgré mon accent anglais pourri. Et oui, contrairement à certains adolescent en crise provocateurs ne pensant qu'à gueuler contre le système et que je les mets au défis de le faire eu le système pour que ça marche, je suis à peu prêt pacifiste.


S’ensuivit un moment de confusion totale dans l’esprit de la gamine, étant donné qu’elle était à peu près certaine que c’était à lui qu’il s’adressait –bah oui, il avait dit « miss, et jusqu’à preuve du contraire, Avril était la seule à pouvoir prétendre à ce titre- mais qu’elle avait beau chercher, elle ne voyait pas le lien entre sa question et la réponse.

- I’m singing in the raiiiiin ! Just singing in the raiiiiin !

Avril émergea de la réflexion intense dans laquelle elle s’était plongée et dont étaient déjà nées une petite dizaine d’hypothèse farfelue que nous ne détaillerons pas par souci d’épargner l’esprit logique du lecteur, électrisée par la voix ô combien mélodieuse de Jad-O associée à cet inimitable accent anglais d’une fidélité irréprochable. Ça, plus la chorégraphie d’un ridicule consommée, exercèrent une attraction irrésistible sur la gamine, qui n’hésita pas plus longtemps avant de se joindre au petit show. C’est à peine si elle entendit les récriminations de son cousin : en deux bonds, elle était à côté de Jad-O. Elle s’appliqua ensuite à imiter avec soin le sautillement à cloche-pied, avant de se décider à entonner la mélodie. Précisons qu’Avril n’avait jamais fait d’anglais de sa vie. Il serait y sans doute plus véridique d’écrire « avant de se décider à massacrer la chanson » :

- Aïm siiiiiiingingue ine ze réïnnnnneuh ! Djeuste siiiiiiingingue ine ze réïnnnneuh !

Malheureusement, son enthousiasme débordant n’atténuait pas la carnage subi par la langue anglaise. Et on ne pouvait même pas dire que la mélodie rattrapait le coup, puisque sans aller jusqu’à la casserole, chanter juste n’avait jamais été le fort de la gamine. Étant donné qu’elle n’avait aucune idée du reste des paroles, elle enchaîna avec des « lalalala ! » enjoués, avant de remarquer l’air légèrement contrarié de son cousin. Le pauvre n’osait sûrement pas rentrer dans la danse, mais il en crevait d’envie, ça se lisait sur son visage ! Il fallait remédier à ceci :

- Erwaaaaan ! Viens danser avec nous, tu vas voir, c’est marrant ! Si jamais c’est parce que tu sais pas chanter, c’est pas grave, moi non plus ! Et puis de toute façon, il pleut déjà !


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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeLun 28 Nov - 1:45

Ahlala, si j'avais su j'aurais emmené un parapluie, histoire de parfaire ma chorégraphie comme dans le film. Car là, il faut bien l'avouer, c'est du grand n'importe quoi. Le metteur en scène, zéro. Même pas de flaque assez grande dans laquelle donner un coup de pied pour éclabousser le public. Si je le tenais ce gars-là, il passerait un sale quart d'heure. Enfin, je dis ça, mais ici le mec en question c'est Dieu et je me vois mal en train de le tataner, même pour rigoler. J'aurais vite fait de me prendre une grande baffe et de voir mon corps se séparer de ma tête. Elle atterrirait dans un trou et voilà, le grand manitou aurait eu son petit golf du dimanche. Parce que bon, quand même, on déconne pas avec Dieu. Et puis c'est tout... Voilà, voilà, voilà.

Bref.

Pas très envie de se changer en balle de golf ; c'est petit, c'est tout blanc et ça mange de l'herbe toute la journée. En plus t'es obligé de partager le sac avec toute les autres, je suis sûr qu'il y a pleins de problèmes de voisinage. "Gertrude elle m'écrase", "puis pourquoi Georges il part en ballade sur le terrain et pas moi ?", "c'est pourri le rez-de-chaussé" et "arrêtez de regarder mes fesses". La dernière situation parce qu'il est très difficile de distinguer l'avant et l'arrière de ce genre d'objet donc on ne sait jamais vraiment ce que l'on est en train de regarder. Si cela se trouve, je suis un voyeur de balles de golf sans le savoir, un gros obsédé... Mais j'ai jamais joué au golf. Se serait aussi illogique que de voir Erwan donner à manger aux oiseaux avec amour sur la place le samedi midi. Dans ce cas là je voudrais bien me réincarner en oiseau, mais faut pas blaguer, il fera jamais ça. Donc je reste un irakien recousu. Voilà. Bis.

En parlant de ma princess d'ailleurs, il semble que je l'énerve profondément, ou alors que je vais le faire prochainement tomber dans une sombre folie ou dépression, chais pas. Toujours est-il que c'est rigolo de regarder son visage. Petit pas de danse habile pour se retourner et mieux voir sans risquer le torticolis et tout le monde croit que ça fait partie de la chorégraphie improvisée. La classe. N'empêche il a beau être américain, il a un beau visage. Tout blanc. Comme une balle de golf... ... Une tête de cul ? Si je m'écoutais, actuellement, je serais en train de me rouler sur le trottoir à rigoler de ma propre blague, mais c'est pas sérieux. Si je me remets dans une position de faiblesse il va en profiter pour me remettre des coups et ainsi ma petite Avril serait de nouveau exposée à de la violence, ce qui serait absolument intolérable. Pour la peine, la prochaine fois que je visite le lit d'Erwan, je le cloue dans la position de dominé. Bien fait pour lui !... Ahah, je suis méchant !

- Aïm siiiiiiingingue ine ze réïnnnnneuh ! Djeuste siiiiiiingingue ine ze réïnnnneuh !

Mais c'est qu'elle chanterait mieux que moi la gamine. Cela me frustre de ne pas avoir de bonnes cordes vocales, mais cela le serait encore plus si je n'en avait plus du tout. Un peu comme le mec qui était avec moi dans l'immeuble là. Il s'est pris une balle dans le cou le pauvre. Je crois qu'il est mort un peu plus tard à l'hôpital. En tout cas il aurait plus été capable de parler je pense et s'aurait été malheureux. Oui, c'est malheureux qu'il soit décédé aussi, mais ne plus avoir de cordes vocales valides c'était tout de même un peu plus original. 'Tain, je suis abominable.

A côté de ces pensées dignes du plus super méchant de tous les méchants de série américaine ratée ; ce qui, soit dit en passant, me dégoute encore plus vu la nationalité de ce à quoi je me compare ; j'ai mon innocence qui sautille à mes côtés et semble fine heureuse. Et de l'autre de mes côtés j'ai la princess qui semble pour le moins désœuvré. Je crois qu'il est en colère. Notons que ma constatation est doublement stupide. D'une part parce que Erwan est toujour en colère, d'autre part parce qu'il a certainement dépassé le stade colère depuis un bon moment. Si je voulais le décrire il aurait fallu que j'enrichisse mon vocabulaire, or je ne l'ai pas fait. C'est dommage. Disons qu'un Gremlins que l'on attache alors qu'il y a une piscine à côté serait plus serein que lui. Je suis le roi de la comparaison !

- Bon. Ça suffit vous deux. Arrêtez de me prendre pour un idiot. J'en ai plus qu'assez de vos stupidités. Foutez moi la paix et rentrez chez vous !

Mais il parle ! Erwan parle ! Le chef de Bloody Lane parle ! He is the champiooooon ! Donnez-moi un calendrier, ce jour est à rendre férié. Que je veux rire ! Que je veux savourer ma "victoire" personnelle en collaboration avec Avril ! Pousser la princess à user de la diplomatie ; même si cela n'est pas terrible comme formulation de ses souhaits, c'est exceptionnel. Il doit être dans ses derniers retranchements, j'ai jamais vu ça ! Ou alors je m'en souviens pas parce que j'étais bourré, mais waw !

C'est tout de même dommage qu'il ait ignoré l'invitation d'Avril à venir danser avec nous. Il fallait s'y attendre, mais dans une journée comme celle-ci tout est possible, tout est réalisable, c'est le jeux de la vie. En plus...

- Dégagez, si c'est pas clair.

Il en remet une couche en plus. C'est la fête ! C'est la fête ! C'est tellement la fête que je cesse ma petite chorégraphie pour me stabiliser sur mes deux pieds un instants, histoire d'être sûr qu'il ne m'a pas assommé lorsqu'il m'a tabasser et qu'actuellement je marche en fait sur des marshmallow roses prêts à m'engloutir dès que j'arrêterais de danser. Non, c'est bon, c'est la réalité.

Trop de joie, trop d'euphorie, trop de "je veux me foutre de ta gueule". J'attrape spontanément Avril par les dessous de bras et la soulève pour la lancer en l'air et la rattraper une ou deux fois en lui annonçant :

- T'es géniale ! T'es géniale !

Car si ce miracle a pu arriver, c'est tout de même grâce à elle. Même si je n'ai pas été témoin, il me semble qu'elle a bien du préparer le terrain avant mon arrivée. Après mon petit rituel, je la repose par terre, histoire qu'elle n'ait pas le temps de se dire que c'est trop cool de voler comme ça et qu'elle aille par la suite se fabriquer une catapulte pour se mettre dedans. Parce qu'on ne sait jamais, mais on regarde pas vers le haut...

Bref.

Je m'accroupis pour être à la hauteur de ma protégée et lui dit à l'oreille assez fort pour que le monsieur de Bloody Lane puisse entendre :

- T'as vu, il a enfin l'air d'être capable de discuter, se serait dommage de partir comme ça, maintenant. En plus t'as vu il nous dit de dégager, mais je suis sûr que dans le fond il se sent iiiiincroyablement seul. Tout le monde il a peur de lui, j'en suis certain. C'est-y pas triste comme histoire ?

Me voilà donc à faire successivement des yeux de bambis mouillés à Arvril, puis à Erwan, puis à Avril, puis à Erwan, et je pourrais continuer des heures ainsi, mais je vais épargner mon cerveau. Notons, encore, qu'un yéti qui fait des yeux de faon de Walt Disney cela doit être très étrange visuellement parlant. En plus c'est encore américain... Si mon sourire plein de dents, euphorique, béat, pouvait cesser de s'afficher automatiquement sur ma bouche, se serait encore mieux, mais mes muscles faciales semblent avoir décidé de faire la rébellion. Tant pis.

HRP:
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Erwan K. Blackstone
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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeSam 3 Déc - 17:45

Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration. Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration. Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration.
« Tu peux le faire, tu peux le faire, tu peux le faire ... ». Erwan se le répétait comme un mantra, essayant presque vainement de calmer son pauvre cœur, enflammé par la colère et emprisonné dans les flammes ardentes de la rage (oui, soyons poètes !). Déjà qu'on venait de le traiter de dragon albinos, il n'allait pas non plus leur donner la possibilité de le voir cracher du feu. Et vu la tête d'Avril, il ne doutait pas une seconde qu'elle y croyait réellement. En outre, elle devrait trouver ça franchement cool. Ce qui n'était pas vraiment au goût du jeune homme ... Non mais sérieusement, quoi ! Un dragon ! Il n'était tout de même pas dans un conte de fées ! (Cela dit, on imagine aisément Avril en princesse en danger, Jad en prince charmant et Erwan en méchant dragon, n'est-ce pas ?). Manquait plus que les écailles, la grande queue (quoique ça, à la limite ...) et les ailes et il avait tout du parfait dragon enragé. N'importe quoi !

Breff. Quoi qu'on en dise, Erwan n'était ni albinos ni dragon. Juste un peu en colère (doux euphémisme) mais cela allait sûrement lui passer (ou pas). Il ne broncha même pas quand Jad l’appela « miss » devant la gamine mais il prit note bien précieusement dans un coin de son cerveau, histoire de lui faire regretter plus tard. Mais quand l'irakien se mit à chanter et à se trémousser vulgairement sous la pluie, sur une chorégraphie ridicule voire carrément grotesque, Erwan ne sut pas réellement ce qu'il devait faire. Rire ou gueuler ? Les deux solutions étaient tentantes, à vrai dire. Rire devant le comique de cette situation parfaitement inimaginable voire tout à fait incroyable pour celui qui ne l'a pas vu de ses yeux ou gueuler en envoyant chier ces deux bouffons qui se foutaient de sa gueule, dans son quartier et en chantant si fort que tout les Winters allaient rappliquer s'ils ne cessaient pas immédiatement. Et là, adieu la réputation inflexible et impitoyable du Chef de quartier, qui serait alors relégué au rang de pauvre crétin soumis aux délires de deux abrutis. Qui, en plus de se moquer ouvertement du jeune homme, ne faisaient même pas partie de Bloody Lane. Quel déshonneur. Quelle honte !

Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration. Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration. Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration.
Alors quand Avril rejoignit Jad (comme il s'était douté qu'elle allait le faire), c'est à peine s'il leva un sourcil. Sa colère était toujours aussi présente et son envie de tuer limite aussi palpable que de la matière mais il n'en laissa rien paraître. Ou juste un peu, peut-être. Il avait beau être entraîné à rester impassible et de glace en toute circonstance, il restait des limites après lesquelles il ne pouvait plus rien faire. Et son manque de patience diminuait largement le temps d'attente entre son mode « normal » et son mode « enragé ». Triste sort.

Après avoir un peu réfléchi aux moyens permettant de virer les deux cons de son quartier, il opta pour la diplomatie car il semblait que ce soit le moyen le plus efficace de tous ceux auxquels il avait accès. Les menaces, il avait déjà essayé. Les coups, idem (sauf sur Avril mais sa conscience lui interdisait de taper sur une gamine quand un autre punching ball était à disposition - Jad en l'occurrence). Les rugissements, de même. Il ne lui restait plus qu'à essayer la méthode pacifiste qu'il, il fallait l'avouer, n'utilisait qu'en derniers recours. Quand même les coups n'étaient pas assez convaincants. Il réfréna toutes ses ardeurs belliqueuses et leur intima, le plus gentiment possible (laissez moi rire), de s'en aller au plus vite. Il en rajouta tout de même une couche, histoire de bien se faire comprendre des deux attardés qui continuaient de danser devant lui. Avril ne sembla même pas l'avoir entendu.

- Erwaaaaan ! Viens danser avec nous, tu vas voir, c’est marrant ! Si jamais c’est parce que tu sais pas chanter, c’est pas grave, moi non plus ! Et puis de toute façon, il pleut déjà !

Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration. Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration. Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration.
Abasourdi, il écarquilla les yeux et faillit sentir sa mâchoire se décrocher. Venait-elle vraiment de lui proposer de venir danser et chanter avec eux, de son air innocent et naïf ? Venait-elle vraiment de lui faire cette proposition totalement grotesque qu'elle lui donnait envie de pleurer voir de se tirer une balle dans la tête ? Mais c'était carrément désespérant ! « SAUVEZ MOI ! », voulait-il crier. Mais ç'aurait été contraire à ses principes et son amour propre, se fierté, son ego (tout ça quoi) en auraient pris un sacré coup. Il rectifia enfin l'avis qu'il s'était fait d'Avril. Elle n'était pas du tout intelligente. Elle était pire que stupide. C'était sa logique totalement improbable qui lui donnait ce petit air et cette confiance, que les gens croyaient venus de son intelligence. Mais c'était absurde ! On croyait qu'Avril était intelligente parce que son cerveau ne fonctionnait pas normalement, voilà. Et avec ce raisonnement débile venait comme un air de génie. Quelle naïveté ! Quelle ironie ! Avril et intelligence ne pouvait décemment pas entrer dans la même phrase sans former une magnifique antithèse ou un parfait oxymore. L'exemple même des figures de style de contradiction française ! Grammairiens, ne cherchez pas plus loin. Vous avez sous vos yeux le phénomène parfait. Le sujet d'étude délicieusement adéquat. Dire qu'il avait vraiment cru aux capacités neuronales de la fillette. Il se serait flagellé s'il avait pu mais en désespoir de cause, il se gifla mentalement pour sa propre bêtise.

Il fixa alors les deux Roses mais contrairement à ce qu'il pensait, Jad s'arrêta de danser. Il aurait parié, pourtant, que juste pour le faire chier et le provoquer, l'irakien aurait continué sa danse. Mais apparemment, il semblait bien trop étonné. Pourquoi ? Erwan n'en savait rien et il n'était à vrai dire même pas certaine de vouloir le savoir. Il ne comprit pas plus pourquoi son sex friend attrapait Avril sous les bras et la faisait sauter au dessus de lui, dans les airs, en criant quelques compliments. «T'es géniale ! », quelque chose comme ça. Soupir mental. Même Jad, qu'Erwan aurait pensé un peu plus intelligent, s'était laissé avoir par le cerveau défectueux de la petite et sa logique douteuse. Tss ... Pathétique. Le jeune homme se fit une promesse de remettre les yeux en face des trous de ce pauvre idiot, trop attendri par tous les enfants de moins de treize ans. (ça ressemble fortement à de la pédophilie ça !)

- T'as vu, il a enfin l'air d'être capable de discuter, ce serait dommage de partir comme ça, maintenant. En plus t'as vu il nous dit de dégager, mais je suis sûr que dans le fond il se sent iiiiincroyablement seul. Tout le monde il a peur de lui, j'en suis certain. C'est-y pas triste comme histoire ?

Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration. Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration. Un. Inspiration. Deux. Rétention d'air. Trois. Expiration.
Erwan faillit suffoquer devant tant d'arrogance et de prétention. Il retira cependant de la phrase l'élément important : « Tout le monde il a peur de lui ». Et alors ? Il en était fier. Il régnait par la terreur (c'est ce qu'on appelle une tyrannie, hein) et cela lui plaisait fortement. Rien n'est plus amusant que de voir ses sujets se prosterner quand on passe, de crainte de recevoir le plus grand châtiment de leur vie (qui risquait d'être assez courte d'ailleurs, pour l'impertinent qui aurait désobéi au roi). Alors oui, il assumait parfaitement être seul mais non, il n'avait pas besoin de compagnie. Juste de sexe et pour ça, il avait à priori tout ce qu'il voulait. Jad tout d'abord. Puis Pavel et June, qui remplissaient plutôt bien leur rôle de pimbêches ainsi que toute une tripotée de filles et de garçons qui passaient régulièrement dans son lit pour satisfaire son besoin primaire. Et contrairement à ce que croyait les gens, Erwan n'était pas seul. Il n'avait pas beaucoup d'amis (hein ? Comment ça, aucun ?) mais il comptait pourtant Becky parmi l'une des rares personnes proches en qui il avait une confiance minimum (ce qui est déjà pas mal quand on connait le personnage).

Il inspira profondément et sa colère extérieure retomba peu à peu, alors qu'elle alimentait le feu intérieur qui ravageait son cœur et lui intimait de tuer les deux impertinents qui souriaient jusqu'aux oreilles devant lui. Son visage reprit son côté si inexpressif qu'il en devenait effrayant et sa voix se fit si glaciale qu'elle aurait pu recongeler un iceberg et refroidir n'importe qui (ou n'importe quoi). Il n'avait plus rien de la bête enragée qui s'était tenue au même endroit quelques secondes plus tôt. Mais même si l'extérieur était calme et paisible, à l'intérieur, il bouillonnait.

« Je ne suis pas seul. L'histoire n'est pas triste. Et je n'ai besoin de personne. » Il laissa passer un court silence avant d'ajouter. « Et la peur est le sentiment qui fait avancer les hommes. »

Il était loin, le temps où il parlait comme une racaille (cela dit, on ne doute pas qu'il va bientôt revenir). Il était loin, le temps où il aurait sauté sur le premier con venu le provoquer avant de le réduire en bouillie pour lui faire regretter ses actes. Il était loin ...

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MessageSujet: Re: Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Réunion de famille (ou pas) [PV Erwan et Jad] Icon_minitimeMer 11 Jan - 23:56

La situation avait probablement atteint le panthéon du loufoque, et le pire (ou le mieux, tout dépend du point de vue), c’est que n’importe qui pouvait surgir à n’importe quel moment et constater d’un air perplexe l’étendue des dégâts.
Nul doute que dans ce cas, la réputation d’Erwan ne s’en relèverait pas, celle de Jad-O… n’était sûrement plus à ça près, et celle d’Avril ne souffrirait pas grand maux puisqu’elle avait déjà touché le fond depuis fort longtemps. A la rigueur, elle commencerait à creuser. Bref.
On ne sait pas trop si l’épisode d’euphorie de Jad-O augmenta le degré de loufoquerie, et consacra alors cette rencontre sur le podium du non-sens, mais il est sûr que ce petit passage dans les airs ne fit qu’embrumer un peu plus les idées d’Avril, qui arrêta net de chanter (au grand soulagement, j’imagine, de son pseudo-cousin qui devait souffrir le martyr au même titre que sa langue natale ; heureusement pour lui que la petite était incapable de faire deux choses en même temps) pour enchaîner avec un rire absolument charmant, quoique tout le monde n’apprécie pas les éclats suraigus de la voix de cette demoiselle, on se demande franchement pourquoi.
Tous les gamins de cinq ans adorent être soulevés ainsi, et Avril, malgré son respectable âge de 14 ans, comprenait tout à fait pourquoi. Aussi un pincement de déception tordit son petit cœurs lorsque Jad-O la reposa… … … OK, c’est pas crédible, reprenons : aussi, lorsque Jad-O la reposa au sol, la (sale) gamine s’accrocha-t-elle solidement au bras de son gorille préféré, affichant clairement l’intention de continuer à voltiger . Elle allait d’ailleurs exprimer doucement et subtilement (comme à son habitude) son avis sur la question, mais Jad-O, ayant peut-être pressenti la revendication, la devança, et ce qu’il dit suffit à convaincre Avril de remettre son caprice à plus tard. Mais elle lui redemanderait la prochaine fois qu’elle le verrait. Et en attendant, elle s’emploierait à trouver un trampoline géant. Ou une catapulte, tiens, ça pourrait être pas mal, aussi. Et si elle n’en trouvait pas, elle en construirait une, voilà. Je suis certain que personne ici ne doute de la capacité d’Avril de construire de ses propres petites mains une catapulte fonctionnelle.

Bref, ce qui fascina Avril dans les paroles de Totoro, c’est de voir à quel point son analyse de la situation était semblable à la sienne. Non pas qu’Avril doutât de la perspicacité de Jad-O, mais elle devait avouer qu’elle ne le pensait pas capable de la même sensibilité qu’elle (… en fait, je suis à cours de commentaires ironiques, mais enfin, vous me comprenez, hein ?). Et puis ces yeux larmoyants avaient l’air si sincères, que la petite sentit les siens s’humidifier à son tour. Il n’y avait pas à dire, Totoro était parfait. Compatissant, sensible, drôle et suffisamment courageux pour se mesurer à des dragons ! En fait, en y réfléchissant, si l’on passait outre l’apparence, Jad-O était quinze mille fois mieux que les princes niais des contes de fées, et nul doute que niveau exploit, ces pauvres bellâtres insipides ne lui arrivaient pas à la cheville ! Avril se fit la réflexion qu’il faudrait, un jour où elle n’aurait pas de tour à escalader, pas de falaises supra-escarpée à gravir et pas de bâtiments en ruines à explorer, qu’elle se mette activement à la recherche de la princesse de son Totoro. Parce que tous les princes avaient une princesse, c’était une des rares vérités au milieu des âneries que l’on trouvait à la pelles dans ces fameux contes. Mais Jad-O était de toute évidence encore célibataire (ou alors, il cachait bien son jeu… il faudrait qu’elle planifie quelques séances d’espionnage, aussi, histoire de vérifier ça. Et vu sa discrétion légendaire, nul doute qu’elle excellerait dans ce domaine), ce qui était fort dommage quand on était aussi bourré de qualités. Avril, dans le rôle de la marraine-fée, remédierait à cela, tôt ou tard (tremblez, si elle se reconvertit en agence matrimoniale, il risque d’y avoir de nombreux dégâts collatéraux).
Mais dans l’immédiat, le prince faisait, il fallait l’avouer, preuve d’une courtoisie exquise envers le dragon, lequel avait de toute évidence fini par céder devant tant de bonté, pour s’adonner à son tour aux joies de la causette polie. Du point de vue d’Avril, évidemment, car un observateur objectif n’irait certainement pas jusque là :

« Je ne suis pas seul. L'histoire n'est pas triste. Et je n'ai besoin de personne. Et la peur est le sentiment qui fait avancer les hommes. »

Un léger silence ponctua cette déclaration hautement philosophique, le temps pour Avril de saisir l’ampleur de la déclaration. Et, toujours de son point de vue, l’ampleur de l’absurdité que ce pauvre dragon inculte venait de proférer.

« Hein ? »

Quel vocabulaire subtil.

« Quoi ? »

On s’améliore.

« T’as vraiment dit ça ? »

Oui, la réincarnation de Jeanne d’Arc, ce sera pour plus tard.

« Mais tu te rend compte de l’illogicité totale de ce que tu as dit ? »

Illogicité est un mot qui n’existe pas, précisons-le tout de même.
Avril, absolument atterrée, décida qu’il était grand temps de prendre quelque peu en main l’éducation de ce garçon, à commencer pour lui démontrer de façon tout à fait cartésienne à quel point il avait tort. Elle se planta devant lui, on ne peut plus sérieuse, et entreprit d’expliquer à son cousin (à ce sujet, on ne doute pas que son raisonnement sera aussi pertinent que celui qui l’a conduite à la conclusion qu’Erwan avait une parenté plus ou moins proche avec elle) les points sur lesquels il était dans l’erreur, dénombrant au fur et à mesure les incohérences sur ses petites mains.

« Déjà, tu ES seul, ça saute aux yeux. Tu es même affreusement seul, et cela te pèse au point que tu recherches activement de l’affection de la part d’autrui, mais tu n’as pas le courage d’avouer que tu veux te socialiser, tu ne veux même pas te l’avouer à toi-même, raison pour laquelle tu te persuades que tu ne veux pas de notre affection et que tu la repousses de façon quelque peu violente. Toute ton attitude jusqu’à maintenant n’est qu’une manifestation de ton besoin profond de reconnaissance »

Cette petite a de l’avenir dans la psychologie. Ou dans un hôpital psychiatrique. En tant que patiente.

« Tu es donc profondément malheureux, en ton fort intérieur, ce qui implique que l’histoire est nécessairement triste. Et personne n’a besoin de personne, comme le dit si bien le proverbe « on a toujours besoin d’un plus petit que soi ». En l’occurrence, comme je suis un peu plus petite que toi, je suis sûre que je pourrais te servir à pleiiiiiiin de trucs ! »


Ses explications étaient un peu trop cohérentes pour que ça dure, évidemment. Mais Avril finit toujours par partir dans un délire né d’une confusion malheureuse quand elle essaie d’aligner trois idées logiques, c’est bien connu. Avouez que le début était pas mal, non ?

« Et enfin, la peur ne fait pas avancer les hommes… Enfin, je ne crois pas. En tous cas, elle ne fait pas avancer les femmes, ça, c’est sûr ! J’en suis moi-même la preuve : tu crois que je serais capable d’escalader la tour observatrice de Feathers road si j’avais peur ? … Bon, en même temps, il s’agit de monter, et pas d’avancer… Ouais, mais on s’en moque, l’important, c’est qu’il est évident que si t’as peur, tu restes prostré dans un coin chez toi, donc t’avances pas des masses. D’ailleurs, toi aussi tu es un exemple parfait : tu as peur de nouer de relations avec les autres, alors tu n’avance pas vers eux ! Logique ! »

… Chacun son point de vue, hein. Il était clair que de celui de la gamine, elle venait de déclamer le discours du siècle, brillant par sa pertinence et sa clarté. Face à son argumentation infaillible, la carapace du dragon ne pouvait que se fissurer pour enfin laisser entrapercevoir sa bonté prof… Une minute… Les dragons n’ont pas de carapace, n’est-ce pas ? Zut. L’image ne tenait plus. Fallait-il appeler Erwan la tortue ? Il serait certainement ravi de son changement de groupe phylogénétique. Et puis une tortue, c’était au moins aussi classe qu’un dragon. A condition que ça soit une tortue géante. Sinon, elle ne pourrait pas arracher des bouts de cuisse… Sauf que les tortues sont végétariennes. L’ennui, c’est qu’on ne démarre pas un conflit parce qu’une tortue géante vous a piqué une feuille de salade, si ?

C’est dans cette profonde réflexion (dont nous épargnerons la suite au lecteur, par souci d’éviter une éventuelle contamination. Nous garantissons formellement qu’aucune substance illicite n’a été consommée durant l’élaboration de ce texte) qu’Avril s’enfonça, aussi les deux autres protagonistes purent-ils observer la demoiselle afficher une expression pensive, le regard vide, la tête penchée sur le côté, les bras croisé, bref, l’incarnation même de la cogitation intense.
La leçon de cette histoire est donc qu’il ne faut jamais mettre Avril et des déclarations quasi-philosophiques en contact. Le résultat est hautement corrosif pour toute forme de cohérence et explosif pour peu qu’on y ajoute une pincée de confusion. En cas d'utilisation forcée, portez des lunettes de protection et des gants. Et des boules Quies.

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