Aaaah la Roumanie, ses châteaux, ses montagnes, ses magnifiques paysages. L’immense propriété des Veaceslav. Son père si élégant et sévère. Sa mère si belle et douce.
Voilà à quoi pensait sans arrêt Cornel. Le pauvre Cornel qui s’était retrouvé loin de tout d’un seul coup, pour vivre sur une île de fou furieux.
Non ce n’était pas exagéré de le dire, après tout ne s’était-il pas fait attaqué dans la bibliothèque de son quartier ? Cette histoire se terminant avec un cadavre et…
Le garçon secoua la tête pour chasser ses idées horribles de son esprit, tout ce qu’il voulait c’était oublier toute cette histoire, comme si ce n’était jamais arrivé, et espérer qu’un jour il trouverait quelque chose qui pourrait le ramener chez lui.
Cornel regrettait bien que ses pouvoirs soient limité à avoir une peau de bébé et faire rire les gens. Il aurait préféré pouvoir se téléporter, comme ça il serait partit d’ici et ne serait bien évidemment jamais revenu.

Impossible n’est ce pas ? Il était coincé ici. Heureusement que Ferdinand était avec lui, sinon il n’aurait sûrement jamais réussi à tenir le coup. Son meilleur ami toujours présent dans sa poche, toujours là pour lui donner les meilleurs conseils et le soutenir lui était vraiment précieux, c’était d’ailleurs lui qui avait suggéré de changer un peu de quartier. Après tout Bloody Lane avait beau contenir de grands manoir, tous étaient assez effrayants et sombres, un peu de couleur ne pouvait pas faire de mal.
C’est ainsi que Cornel se dirigea jusqu’à avenue of the Roses, un lieu des plus charmants. Ici les gens étaient souvent mieux éduqués que dans les autres quartiers, plus agréable à fréquenter donc. Avec un peu de chance le garçon trouverait-il une personne bien élevé avec qui s’entretenir.
Il avait complètement oublié que les quartiers étaient en guerre, et s’en fichait pas mal, il n’avait pas du tout envie d’être embarqué dans les querelles des autres, cela ne le regardait en aucun cas. Tout ce qui l’intéressait c’était de se reposer dans un lieu confortable et jolie.

C’est d’ailleurs exactement pour ces raisons qu’il entra au tea room. Cet endroit était des plus convenable, raffiné comme il le fallait, un vrai plaisir pour les yeux, et Cornel s’y sentit bien immédiatement. Enfin un lieu qui lui plaisait, enfin un endroit sympathique où l’ambiance était agréable. Adieu bibliothèque maudite et vieux manoirs flippants, bonjour salon de thé merveilleux.
Durant un instant il pensa à la jolie Alice qui prenait le thé avec le chapelier et le lièvre de Mars dans les livres qu’il lisait en Roumanie. Cornel alla s’asseoir seul à une petite table, il sortit Ferdinand de sa poche et le posa sur le meuble en bois, voulant que son meilleur ami, lui aussi, profite de cet endroit fantastique.

- Ce que nous sommes biens, cet endroit est charmant.
- J’allais le dire Ferdinand.

Cornel commanda un thé à la rose, le préféré de sa mère. C’était un peu comme s’il était de retour à la maison. Il ferma les yeux et respira les senteurs du lieu, il aimait ce calme, cette ambiance douce, son cœur s’apaisa un peu.
Quand il rouvrit ses paupières, il bu doucement sa boisson. Ici personne ne pourrait se moquer de ses manières. C’était un véritable bonheur, même si cela ne durerait pas il le savait.
Alors il profita du moment tant qu’il le pouvait.

Curieux de voir qui comme lui pouvait profiter des lieux, il parcoura du regard la salle et finalement aperçu de loin une connaissance. Elliot Wright. Ce garçon, Cornel le savait, était bien élevé et sûrement riche. C’est pour cette raison qu’il désirait absolument être son ami, même si l’autre paraissait réticent.
Mais c’était justement l’occasion pour le Veaceslav de montrer qu’il était tout a fait bien éduqué, et digne de lier des liens d’amitié avec le sieur Elliot.
Cornel exagéra ses manières, plus droit, tenant sa tasse aussi délicatement que si c’était un papillon, espérant que le garçon le remarquerait.

Quand ce dernier tourna la tête dans sa direction, le noble lui adressa un signe de tête, puis décidé, ramassa Ferdinand, porta sa tasse de thé, et vint présenter ces salutations.

- Quel chance de vous rencontrez ici, monsieur Wright, puis-je m’asseoir en votre compagnie ?

Ces manières étaient assez déplacés, Cornel le savait, mais il avait pu remarquer que sur cette île peu de gens faisaient attention à cela, et il espérait vraiment devenir ami avec Elliot, lui montrer que tous deux avaient reçu la même éducation et devaient se soutenir contre le petit peuple et les mauvaises manières.