— Esplumoir ;
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Surrender. (Libre)

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Louella R. Edelweiss
Louella R. Edelweiss

Bloody Lane

Bloody Lane

Féminin
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Age : 29
Date de naissance : 11/01/1995
Nom de Code : Smokey Sun
Quartier : Bloody Lane
Plume : Voleuse de Sens

Surrender. (Libre) Vide
MessageSujet: Surrender. (Libre) Surrender. (Libre) Icon_minitimeVen 3 Juin - 0:36

One day I'll be braver
I'll be my own savior
When, the thunder calls for me
One day I'll be braver
I'll be my own savior
Standing, on my own two feet

Elle se laissa choir dans ses draps, étirant son dos frêle contre son matelas, inspirant profondément et relaxant tout ses muscles fatigués. Elle ferma les yeux, et d’un doigt appuya sur la touche tactile qui mis en marche la musique. Sa fenêtre ouverte laissait pénétrer l’air doux de l’été naissant. Tout ce qu’il fallait pour dormir. Pour être paisible. Elle vida son esprit. En oublia tout ; sa chambre, ses pensées, sa respiration encore vaguement irrégulière. Tout était bon à mettre dans la boîte qui se trouvait aux limites de son subconscient, et qui portait en lettres dorées le titre de Réalité. Elle préférait le rêve. Autant l’avouer. Car tout était beau dans le rêve. Mais le rêve était constamment brisé par le cauchemar.

Lou. Lou. Lou.
Elle se tenait dans une pièce totalement vide. Elle ne voyait rien ; le noir était complet. Mais elle entendait des gouttes d’eau tomber du plafond. Brusquement, la lumière inonda la chambre. L’adolescente protégea ses yeux de son bras. La lumière était bien trop aveuglante, et elle mit du temps à s’habituer. Une fois ses pupilles suffisamment fines et adaptées à cette clarté foudroyante, elle inspecta ce qui l’entourait. Stupéfaite, elle tomba sur une centaine de reflets. Elle se voyait partout, de toutes tailles. Un nouvel éclair de lumière inonda la pièce et, lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle se trouvait nu. Seule face à ces nombreux reflets. Elle écarquilla les yeux, cherchant une porte. Il n’y en avait pas. Derrière les miroirs peut-être ? Elle en saisit un de ses mains, et tenta de le bousculer. Mais il tenait de pied ferme, et ses bords étaient aiguisés tellement finement qu’elle retrouva ses paumes ensanglantées. Ses plaies fraîches et béantes laissaient couler le sang et il lui était impossible à présent de se saisir d’un autre de ces obstacles. Puis les surfaces lisses de miroirs semblèrent miroiter et déformer son image un peu plus. Elle se vit maigre, toujours plus maigre, les os nettement dessinés sur sa peau blafarde. Ces miroirs semblèrent se rapprocher. Et des murmures envahirent la pièce, la blâmant, toujours plus méchamment, toujours plus véridique. Elle cria pour que cela s’arrête, mais les voix rauques ne cessèrent pas, et elle se dégradait toujours plus dans les miroir.

Vint une voix familière qui la fit frissonner.

    - Lou, pourquoi es-tu partit ? Où es-tu ? Pourquoi m’as-tu laissé à jamais ? Es-tu si lâche ? Es-tu si monstrueusement lâche ?


Tremblante, elle s’enveloppa de ses bras. Non ! Elle n’avait pas fuit. Elle était arrivé ici ! Contre son grès ! Chut. Ne parle plus, Logan, je t’en prie.

Poussant un gémissement empli de défi, elle percuta de toute ses forces le miroir le plus proche, fracassant sa surface de sa jambe. Mais le miroir fut si robuste que la douleur se fit vive. Elle échoua au sol, où mille débris s’étaient vicieusement éparpillés. Nue. Seule. Les mains sanglantes appuyées contre elle.


Et cette main saisit les draps avec force, jusqu’à ce que la peau en blanchisse. Elle semblait capable d’en déchirer le tissu. Puis soudain elle se décontracta, alors que, s’éveillant, Lou s’arqua et haleta. Puis la paume retomba sur le matelas qu’elle frappa sans retenu. Un gémissement de désespoir et de protestation fut le seul bruit qui dépassa les lèvres de la jeune fille, alors qu’avec rage, elle dégaga les couvertures de son lit, les jetant par terre. Vaguement nauséeuse, elle enroula ses bras autour de ses jambes et se berça, refoulant une envie de crier, de vomir, de pleurer. Refoulant tout. Les minutes passèrent et elle resta ainsi. Furieuse, exaltée, peinée. Puis elle se leva vivement. Elle se sentait vidée. Elle ne pouvait rester ici. Son horloge n’avait même pas encore dépassé minuit. Elle enfila une tunique avec hâte, passa ses bottines aux pieds et enfila sa veste, pour échapper le plus rapidement possible de sa chambre.

Enfin dehors, elle se promena dans les rues les plus grandes et les plus populaires du quartier, où il y avait encore de la lumière. Elle traversa le quartiers fleuri, comme elle l’appelait. Et cette ignorance qui remplaçait toute connaissances vitales à propos de la guerre, la faisait douter sur sa nécessité. D’après elle, cette guerre naissait du simple fait qu’il existe différents quartiers. S’il n’y en avait eu qu’un, dès le début, les choses ne se seraient sûrement pas passées de la sorte. Et la voilà, qui en quelques pas, franchissait les frontières de son quartiers morose et de celui des fleurs. Qui passait de son quartier maison à son quartier voisin, pour le traverser et aller tout droit dans le quartier ennemi. Feathers Road. Quatre quartiers. Collés les uns aux autres. Si proches pour se battre. Si proches pour se haïr. Si proche pour se tuer. Même dans un monde d’enfants, les choses ne pouvaient pas bien se passer. Louella avait toujours crus en l’innocence des enfants. Sans doute la population d’Esplumoir était-elle déjà un peu trop vieille. Tout comme elle l’était. L’enfance effacée bien trop tôt par les coups de son père. Par la maladie. Et le sourire aimant de sa mère.

A vrai dire, elle n’allait pas n’importe où. Elle suivait une ombre précise. Celle qui se dessinait dans la nuit, qui, gigantesque, tentait vainement de toucher les cieux. Une tour qu’elle rêvait de visiter, juste pour sa proximité avec les étoiles. La nuit était belle. Son sommeil peu accueillant. Sa destination était donc suffisamment justifiée.

Repoussant d’une main ses mèches folles et rougeâtres, elle leva la tête et observa le bâtiment qui se trouvait à présent à quelques mètres d’elle. Elle n’en devinait plus le bout, dans la nuit. Sans cacher son anticipation, bien qu’elle fut seule, elle s’approcha et enveloppa de ses doigts la poignée de l’entrée. Débuta alors la marche qui faisait défiler les étages. Débuta alors la course vers le sommet. Petit à petit, ses joues prirent des couleurs et sa respiration devint essoufflée. Elle n’avait pas fermé l’œil depuis longtemps, et son ventre la faisait souffrir ; rien de bien utile pour la faire graver les marches restantes. C’était si haut…

Poussant un soupir agacée, et sachant qu’elle était seule, elle se permit de s’asseoir un instant. Une main plaquée sur son ventre contre lequel elle jura presque silencieusement – presque, elle leva une fois encore la tête vers les volées d’escaliers qui restaient. Elle en viendrait à bout, elle en était sûre. Il lui fallait juste récupérer.

Glissant la main dans sa poche, elle en sortit son lecteur de musique. Rapidement, emportée par la mélodie, elle chantonna avec douceur.


Even though I know what I'm lookin' for,
She's got a brick wall behind her door.
I'd travel time and confess to her,
But I'm afraid she'd shoot the messenger.
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MessageSujet: Re: Surrender. (Libre) Surrender. (Libre) Icon_minitimeMer 15 Juin - 14:45

    Je descendais les marches de la tour tranquillement, sans me presser. Ma main droite tenait la poignée d’une caisse plutôt lourde, ma caisse à outils personnelle. Les tournevis, clés et vis qui s’y trouvaient se balançaient au fil des marches, montant, descendant selon la pesanteur, accompagnant mes pas de magnifiques « Cling, clang ! ». La nuit était déjà tombée, l’obscurité était quasi-présente dans la tour. La seule lumière qui entrait était celle des étoiles, par les fenêtres réparties toutes les quinzaines de marches environ. Le bruit de mes instruments ainsi que le manque de lumière rendait l’endroit assez lugubre, me faisant presque oublier que je n’étais pas à Bloody Lane, mais à Feathers Road.

    Vous vous demandez sûrement ce que je fais là, en pleine nuit, en « territoire ennemi ». Oui, parce que j’ai appris récemment que l’île était entrée en une sorte de guerre. Si j’avais bien compris, les quartiers voulaient savoir lequel était le plus fort, et des combats avaient lieux un peu partout. Evidemment ça tombait pile la période de mon arrivée.
    Enfin, le but de ma présence ici n’était pas pour un combat, ni pour de l’espionnage, ou je ne sais quoi qui pourrait avoir un lien dans la rixe entre les différents clans de l’île. Non, excuse bateau : je venais de finir mon travail ici.

    Il y a deux heures de ça, j’étais encore chez moi. Je venais de finir mon repas et était en train de tout ranger lorsque j’ai reçu un pigeon. Enfin, j’ai reçu une lettre par pigeon, j’me suis pas prise un pigeon dans la tête ! Un scientifique de la tour d’astronomie de Feathers Road requérait mon aide pour réparer un télescope. Sur le coup, j’étais assez dubitative. Si c’était la lentille qui était cassée, je ne pouvais rien faire, à part en commander une autre. Mais si c’était réellement le cas, je doute qu’ils ne disposent pas eux-mêmes de lentilles de rechange. Et qu’ils ne puissent pas la changer eux-mêmes.
    Dans le doute, je suis allée voir. Ça ne me coûtait rien, sinon une sortie nocturne, et puis, comme c’était la nuit, j’aurais droit à une prime de déplacement de nuit.

    Après avoir rassemblé mes affaires, je me suis donc rendue dans le quartier concerné, en passant par les quartiers fleuris d’Avenue of the Roses. Magnifique quartier selon moi. Pourquoi ne pas l’avoir choisi alors ? Bah, j’ai une préférence pour Bloody Lane. En plus, je crois que les personnes se répartissent assez spécifiquement dans les quartiers. Je n’ai pas encore trop bien compris ce qui lient certains habitants par rapport à d’autre, mais je finirai certainement par le comprendre un jour.
    Et puis je suis arrivée à Feathers Road. J’aurais pu trouver que les plumes éparpillées un peu partout étaient jolies, mais j’ai un assez mauvais souvenir de mon arrivée, notamment à propos d’une certaine plume qui m’est apparue à ce moment-là.
    Même si je venais tout juste d’arriver, j’aurais eu du mal à me perdre à l’allée. En effet, la tour d’astronomie était la seule sur l’île, et était suffisamment haute pour être parfaitement visible de tous les quartiers. Je n’ai pas vu grande âme qui vive à cette heure-là. La plupart des gens devaient être chez eux.
    J’ai rapidement escaladé les nombreuses marches, maudissant l’absence flagrante d’ascenseur, et je suis allée trouver mon quémandeur. Finalement ce n’était pas la lentille, mais le pied permettant à l’instrument de tenir debout. Donc j’avais bien un rôle à jouer. Quelques fils de fer et tortillements de pince plus tard, j’avais fini. Le résultat n’était pas spectaculaire, pas forcément esthétique si on regardait de près, mais permettrait à l’engin de tenir debout encore un peu plus longtemps, sans blesser personne. La réparation en elle-même ne m’avait pas prise beaucoup de temps. C’était les petits détails dont j’avais pris soin de bien faire – comme limer les parties blessantes ou m’assurer du résultat – qui avaient duré sans que je m’en rende compte.
    Télescope réparé, salaire en poche et remerciements en tout genre. Je n’avais plus rien à faire là. Peut-être regarder les étoiles ? Mais je n’étais pas d’humeur. Je venais d’arriver. A Dublin, on ne voyait pas les étoiles. Juste un voile d’encre parfois balayé par des spots de lumières. Ou des hélicoptères. Les étoiles… étaient belles, mais n’étaient pas chez moi.

    Je suis donc partie sans profiter de ce magnifique spectacle.
    « Cling, clang, cling, clang ». Je continuais de descendre ces interminables marches. Et chose à laquelle je ne m’attendais pas, je fus obligée de m’arrêter. Une fille était dans le passage, assise dans les marches, qui chantonnait.

    “ Even though I know what I'm lookin' for,
    She's got a brick wall behind her door.
    I'd travel time and confess to her,
    But I'm afraid she'd shoot the messenger. ”


    Elle chantait plutôt bien, même si la chanson ne me disait rien.
    Le rais de lumière qui éclairait cette partie des escaliers m’informa qu’elle écoutait de la musique. Me penchant quelque peu, j’ai légèrement effleuré son épaule.

    - Excuse-moi…
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Louella R. Edelweiss
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MessageSujet: Re: Surrender. (Libre) Surrender. (Libre) Icon_minitimeMer 6 Juil - 1:04

I woke up feeling heavy hearted
I'm going back to where I started
The morning rain, the morning rain
Although I wish that you were here
That same old road that brought me here
Is calling me home, It's calling me home




    Le volume de la musique était suffisamment fort pour que tout autre son ne puisse venir perturber les oreilles de cette jeune adolescente. C’était probablement là une bêtise comme une autre venant de sa part. Elle avait tendance à pencher vers l’insouciance. En effet, elle ne se souciait pas du danger, ni des conséquences de ses actes et de ses balades. Pourquoi n’aurait-elle pas le droit de se promener ? Cette guerre des quartiers qui frappait à sa porte, elle ne la connaissait pas du tout. Bien qu’elle eut choisit un quartier dans lequel vivre, elle ne voulait pas en prendre part. Mais sans doute cela changerait. Elle avait des connaissances à présent, même quelques amis, et les lignes ennemies se dessinent souvent lorsque les lignes amicales se tracent. C’était bien parce qu’elle vivait en marge qu’elle ne se préoccupait que peu de ces choses, dans l’immédiat. Mais son cœur, progressivement, trouverait sa place dans cette masse difforme, et sans doute en subirait-il le poids. Et pourtant, si un groupe d’adolescents venant de Feather’s Road arrivait vers elle, montant les marches pour la trouver assise confortablement dans leur terrain de jeu, que pourrait-il lui arriver ? Ils ne souhaitaient sûrement pas d’elle ici, trop consciencieux des limites humaines et matérielles que cette guerre avait instauré. Mais Lou se disait qu’elle improviserait au moment venu. Comme à chaque fois. Et un jour cette insouciante aurait le meilleur d’elle, et alors elle seraient prise, impuissante, dans la toile d’araignée qu’elle avait préféré ignorer.

    Elle sentit quelque chose frôler son épaule. Elle essaya de réprimer son sursaut, et d’un geste rapide retira un de ses écouteurs. Une jeune adolescente se trouvait derrière elle, l’observant de ses yeux presque rougeâtre, qui reflétaient une détermination semblable à celle qui crépitait dans le regard de Louella, telle une flamme farouche qui se consumait inlassablement. Lou aima tout de suite ce regard. Non à cause de cette lueur déterminée qui leur était commune, car Louella en était inconsciente, mais simplement parce qu’elle aimait cette détermination. Cela laissait prévoir un caractère intéressant, d’après elle. Posant une main sur la marche contre laquelle elle s’était plus ou moins adossée, elle se redressa.

      - Pardon !

    Elle observa l’inconnue, jetant un coup d’œil sur ce qu’elle portait dans les mains. Une boite. Des instruments d’astronomie ? Elle ne savait pas. Mais peut-être le saurait-elle bientôt. Peut-être se sentait-elle un peu seule, ou peut-être était-ce uniquement les yeux de l’inconnue qui fit qu’elle décida derechef de retenir un maximum cette adolescente, histoire de lui parler un peu. Dans sa hâte, elle prononça les premières paroles qui lui vinrent à l’esprit ;

      - Les étoiles sont belles ce soir ?

    Elle laissa un sourire choir sur ses lèvres. Ses yeux pétillaient. Sa balade nocturne, et cette inconnue qui lui tombait dessus, l’avaient plus ou moins éveillée. De plus, la curiosité avait tendance à prendre le dessus d’elle, les quelques fois où elle se faisait présente. Comme quoi elle avait quelques petits défauts, et qu’elle n’était pas prête à les corriger. Pas seule. Pas maintenant. Maintenant, elle était plutôt prête à prendre n’importe quelle excuse pour se faire accompagner jusqu’en haut de la tour par cette inconnue. Ce n’était pas comme si toutes les marches étaient à escalader à nouveau, car les deux adolescentes se situaient assez haut déjà.

      - J’étais justement entrain de monter. Enfin… en m’accordant une petite pause, je l’avoue.

    Elle ponctua ces paroles d’un rire léger. Si son rêve et son insomnie l’avaient mise de mauvaise humeur, sa balade, et la musique, avaient mis un peu de quiétude et de bien-être en elle. C’était une manière simple de compenser. D’un revers de la main, elle repoussa ses mèches folles derrière ses épaules. Ses yeux ne devaient pas être les seuls aux aspects farouches, puisqu’elle ne s’était même pas observé dans un miroir avant de s’échapper de chez elle, après des heures d’agitation dans son lit. Mais ça ne différait pas de l’habitude. Ses cheveux étaient loin d’être docile, et la plupart du temps, elle ne s’en préoccupait même pas, se contentant de quelques coups de brosse. Enfin, ce n’était pas le moment de s’en préoccuper non plus.


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MessageSujet: Re: Surrender. (Libre) Surrender. (Libre) Icon_minitimeJeu 7 Juil - 17:52

    Une descente, même si elle était lugubre, n’était pas toujours une descente aux enfers. En l’occurrence, c’était une simple descente, du genre de celles qu’on est obligé de faire si l’on veut sortir de tel endroit. Une simple descente, certes, mais qui fatiguait tout de même pas mal, l’effort musculaire à fournir si l’on ne voulait pas arriver plus vite que prévu en bas était conséquent. Plus que lors d’une marche normale. Mais moins qu’à la montée.

    Je fus surprise de découvrir une jeune fille assise dans les marches, à cette heure-ci, qui semblait être là dans l’ordre naturel des choses. C’est-à-dire qu’on peut facilement deviner si une personne est à un endroit parce qu’elle l’a voulu ou non. De loin, cette jeune fille n’offrait aucun signe d’une quelconque peur ou appréhension. Elle était tout simplement en train d’écouter de la musique.
    Je ne l’aurais pas dérangée en temps normal. Elle semblait bien, dans son monde. Mais le problème était que si je ne la dérangeais pas, je n’allais pas pouvoir rentrer chez moi. Les escaliers, qui n’étaient pas spécialement étroits, mais pas larges non plus, n’étaient pas assez grands pour me laisser passer sans lui donner un coup. Aussi, j’ai pris la liberté de la déranger…

    - Pardon !

    La jeune demoiselle se redressa. J’ai laissé mon regard détailler la première chose que j’avais vue : ses cheveux. Dans la pénombre ils paraissaient sombres. On devinait aisément qu’ils n’étaient pas de nature dorée, ou tout autre couleur claire. En tout cas une chose était sûre, ils étaient indomptables. Peut-être à l’image de leur propriétaire ? Des mèches folles refusaient de rentrer dans le rang de leurs consœurs. Cette fille devait mener une bataille effrénée contre ses propres cheveux. Mais rien n’était moins sûr : l’étrange mélange sauvage encadrait parfaitement son visage.
    Un léger vent souffla, emportant quelque peu nos cheveux. Une mèche des miens me passa devant le visage, et, comparaison rapide, nos couleurs étaient semblables. J’eus l’étrange impression de me voir dans un miroir. Un miroir un peu déformant, parce que mes cheveux étaient lisses et les siens tout le contraire, mais un miroir quand même.
    Un petit sourire en coin me passa sur le visage, et j’avançais une jambe pour continuer ma route. Mais sa voix me retint à la marche inférieure.

    - Les étoiles sont belles ce soir ?

      - Aucune idée.

    Cela m’avait échappé tout seul. Sur le coup, cela me paraissait normal. Je n’avais pas l’habitude de voir des étoiles. J’en avais peut-être vues, mais c’était à un passé bien lointain. Si lointain que je me demande si je le retrouverais un jour.
    Mon regard croisa le sien. Ses yeux pétillaient. Comme elle était dos à la fenêtre, je ne pourrais dire de quelle couleur étaient ses iris, mais ils étaient emplis d’une délicieuse lueur. Douce lueur qui résonnait au fond de moi. Une lueur qui avançait, sans tenir compte des autres, qui ne renonçait pas à ses objectifs.

    - J’étais justement en train de monter. Enfin… en m’accordant une petite pause, je l’avoue.

    Cette fois-ci, j’esquissais un sourire espiègle. Je comprenais qu’elle ait eu envie de faire une pause, la tour n’était pas petite, loin de là, et le manque cruel de technologie ne favorisait pas les choses.

      - Tu aimes tant les étoiles ?... Tu es astronome ?

    J’avoue que la réponse à cette question m’intriguait. Aimait-elle tant les étoiles qu’elle était prête à monter toute une tour, alors que visiblement ça la fatiguait ? Pourtant les étoiles étaient visibles depuis toute autre partie de l’île. A moins qu’elle n’habite la forêt, mais cela m’étonnait franchement.

      - En tout cas, tu ferais mieux de te dépêcher, ou il n’y aura plus de lunette.

    Astronomique, sous-entendu. Une de celles que j’avais réparées. Quand j’étais partie, toutes n’étaient pas encore montées, mais je me disais que si d’autres passionnés, tels qu’elle, venaient, il n’y en aurait plus aucune de disponible. Et si les astronomes en avaient besoin pour leurs recherches, ils seraient sûrement les plus réticents à prêter leurs jouets.

    J’allais continuer mon chemin. Plus rien ne me retenait ici. Mais après avoir fait une marche de plus, je me suis arrêtée. Cette fille… J’avais l’impression qu’elle me ressemblait un peu. Et la curiosité d’en savoir plus me tint. Sauf que j’étais assez partagée. Je n’avais pas spécialement envie de voir des étoiles. Pour faire pencher la balance, j’avais besoin d’un élément en plus.

      - T’es de ce quartier au fait ?

    Encore cette histoire de guerre qui revenait sur le tapis. J’essayais de ne pas m’y mêler malgré tout. Parce que j’étais nouvelle. Parce que je ne voulais pas faire de bêtise. Si elle venait de Feathers Road, je n’avais aucune raison de rester, n’est-ce pas ? Les astronomes devaient être majoritairement d’ici, elle devait bien connaître des gens là-haut. Par contre, si elle venait d’un autre quartier et était seule, je pensais que j’aurais pu lui tenir compagnie. Au moins, pour qu’on ne traverse pas un ou deux quartiers en pleine nuit, seule.
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