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 |  Sujet: Ce fut une rencontre du troisième type. Presque. {Matthew Evans}  Sam 18 Juin - 21:36 | |
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A vrai dire, le petit ‘bip’ signifiant qu’on se trouve actuellement hors réseau doit être l’un des sons les plus exaspérants que l’on puisse entendre. A moins que selon la situation, il ne soit juste désespérant.
« Haaaan, fait chieeeer ! »
Orphée Sparrow n’avait jamais eut un grand sens de l’orientation, elle le savait, elle n’y avait jamais vraiment prêté attention, elle s’était souvent perdue. En l’occurrence, elle avait fait très fort. C’était une habituée des heures passées à marcher sans savoir où aller en attendant de croiser quelqu’un, elle finissait toujours par tomber sur une âme charitable qui lui indiquait le bon chemin. Mais ce coup-ci, elle aurait dû se douter qu’elle ne trouverait personne, à moins que la forêt ne soit devenue subitement un endroit fréquenté. Elle savait qu’il y avait bien quelques originaux friands du paranormal (comme elle) qui traînaient ici et là mais bonjour pour les trouver. Sans le vouloir, elle donnait raison à son frère, elle avait été stupide de partir ainsi toute seule.
Le matin même, Nathanael –frangin ingrat-, lui avait reproché le manque de nouveautés olfactives dans les étalages de la parfumerie. Les valeurs des arguments habituels ayant été élimées, elle s’était résolue à aller chercher de nouvelles saveurs dans des endroits qu’elle fréquentait d’ordinaire assez peu. Elle n’aimait pas trop Bloody Lane, pour diverses raisons, et n’allait que rarement aux alentours de Hope District, restait à choisir lequel des deux l’attirait le plus. Son choix avait été rapide, elle avait attrapé son sac en bandoulière noir et avait été y fourrer le matériel nécessaire. Elle avait passée par la suite sa journée comme quotidiennement, râlant sur les gamines qui foutaient du parfum partout et courant entre le laboratoire et la devanture de la boutique. Elle avait pas mal débattu accessoirement avec son frère, qui lui conseillait de se faire accompagner durant sa petite expédition. Elle avait soutenu jusqu’au bout qu’elle n’en avait pas besoin, qu’à dix-sept ans elle pouvait se débrouiller toute seule et qu’au pire elle se munirait d’un plan. Elle n’avait jamais jugé nécessaire de lui préciser qu’elle ne savait pas lire les cartes et que de son point de vue, une boussole, c’était juste une petite étoile qui tourne, allez savoir comment. A force de persuasion, elle avait réussi à lui faire abandonner l’idée de la suivre, ce qu’elle regrettait bien évidement. Orphée était partie assez tard de la parfumerie, autour de six ou sept heures du soir, lorsqu’elle avait finie sa journée, qu’elle avait clos son magasin, qu’elle avait fichu son frère dehors. Elle ne prévoyait pas de faire le parcours du combattant mais évita tout de même de garder la jupe ample qu’elle avait portée ce jour-là. Elle y avait préféré le bon vieux jean, la vieille veste mauve et les petites bottes noirs aux lacets bien serrés. Sait-on jamais, des fois qu’elle ait besoin de faire l’acrobate. Elle s’était aussi attaché les cheveux au moyen d’un keffieh pourpre, il y avait du vent et elle aimait avoir la vue dégagée.
« Ah… J’crois qu’chuis vraiment perdue en fait… »
Orphée avait dû traverser Hope District en un quart d’heure grand max, sans y trouver quoi que ce soit d’intéressant. Elle ne s’était pas non plus attardée dans la forêt, elle ne se sentait pas en confiance dans les grands endroits sombres et sauvages, elle était plus à l’aise dans les zones de constructions, même dans Silent Hill à la limite. Du coup, elle avait continué tout droit, jusqu’à déboucher au pied des hauteurs de l’île, le genre de bled qu’elle n’avait jamais exploré et où on ne croise vraiment personne. Sauf que quand elle avait voulu rebrousser chemin, elle s’était manifestement gourée de direction, à en juger par les paysages inconnus qui avaient défilés devant ses yeux. Elle avait déambulé pendant quelques minutes encore, et s’était stoppée à la vue de quelques signes éparts de civilisation. Après avoir cherché un peu, elle s’était retrouvée face à une sorte de grand bâtiment un peu glauque, qui semblait taillé à même la roche. La place était déserte et semblait abandonnée depuis un certain temps déjà. Hasardeuse, Orphée passa les battants du portail et s’engagea dans une sorte de grand hall. Pour un peu, elle aurait pu se croire dans un film d’horreur, elle ne savait pas quelle avait été la fonction de cette grande construction mais elle se doutait que ce n’était pas un parc d’attraction. La jeune fille, loin d’être peureuse, était d’un naturel très curieux lorsque quelque chose sortait de son ordinaire. Peut-être trouverait-elle quelque chose à ramener ? Ni une ni deux, elle traversa la grande pièce et se dirigea vers les portes désaxées qu’elle voyait dans l’obscurité du fond. Elle en ouvrit une au pifomètre et se retrouva devant un grand escalier qui semblait descendre en dessous du niveau terrestre, dont elle ne voyait pas la fin. Elle se retourna un instant, haussa les épaules et défila les marches en trottinant.
Ayant une vue plutôt déplorable dans un noir presque total, Orphée fut heureuse de constater qu’elle avait prit son Zippo et qu’il lui permettait d’éclairer vaguement environ à deux mètres devant elle. La demoiselle parcourait aux aguets les couloirs bordés de grilles, dont les murs de pierre étaient couverts de mousse, on sentait humidité suinter dans chacun des joints usés. Point positif, elle savait à quoi avait servit l’endroit lorsqu’il était encore d’actualité. Point négatif, ça le rendait carrément beaucoup plus flippant. Ayant l’impression d’être de plus en plus observée à chaque pas qu’elle faisait, elle finit par lancer d’une voix qu’elle voulait à peu près sûre d’elle :
« Héééé hoooooo ! Ya quelqu’un ici ? Un fantôme ? Un extraterrestre ? Je dérange ? »
Elle n’avait pas crié, sa paranoïa étant surdéveloppée par le contexte sinistre dans lequel elle déambulait. Elle avança à pas lents, le bras en avant, scrutant les moindres détails et prête à sauter au plafond à tout instant. Elle songea vaguement à son petit cœur qui battait à s’en rompre et fut un instant soulagée de savoir qu’elle n’était pas cardiaque, elle serait sûrement morte depuis longtemps sinon. |
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