— Esplumoir ;
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Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path

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Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Vide
MessageSujet: Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Icon_minitimeDim 14 Aoû - 21:29

« Je ne sais pas comment te dire dans les yeux
Et dès que je te crois il y a dans mon cœur comme un pieu
Je ne sais pas comment font les gens heureux
Dans leur période rose, dans leur période bleue

Reviens mon amour
Je réparerais mes erreurs
Je serais toujours à l’heure
Je t’offrirais même des fleurs
Je serais ton somnifère,
Ton bonheur sur hémisphère
Ta résidence secondaire
Et même tes week-end à la mer
Reviens mon amour
Je ferais les quatre cents coups
Il n’y aura plus jamais d’horaire
Il y en aura pour tous les goûts
Reviens ma pute, ma sainte
Ma liqueur, mon absinthe
Mon âme sœur, mon âme sainte

Si je meurs autant que ce soir pour deux
Si je crève que ce soit pour mon mieux
Pour le salut de mon âme, j’veux un Dieu
Et encore, et encore caresser tes cheveux

Reviens mon amour
Reviens mon amour
Je ferais les quatre cents coups
Il n’y aura plus jamais d’horaire
Il y en aura pour tous les goûts

Reviens mon amour
Reviens mon amour
Reviens mon amour
Reviens mon amour
Reviens mon amour.
»

Ci-git l’esprit brillant d’un artiste éternellement endormi. Venez observer les fleurs moussant sur sa tombe d’argent, captant les rayons du soleil pour illuminer le cercueil translucide. Il paraît que ces roses rouges ne meurent jamais et qu’elles sont là depuis que l’occupant de ce tombeau a rendu son dernier soupir. Pourtant, on dirait qu’elles viennent juste d’être déposées, fraîchement cueillies d’une main délicate. D’après certains, ce phénomène étrange serait dû au fait que le musicien avait placé toute son âme et son espoir dans ces plantes, estimant qu’elles seraient les représentantes de celui ou celle qui déroberait à tout jamais son cœur. La légende dit qu’il a attendu fort fort longtemps, mais qu’un jour l’amour l’a ébloui pour ne plus le quitter. C’est donc avec un éternel sourire qu’il fut enterré lorsqu’enfin la mort prit le dessus sur son être. Mais son histoire, savez-vous, ne fut pas un long fleuve tranquille, au contraire, on porte à son récit une immense souffrance que l’amour ne pourrait venir effacer. Le temps n’ayant jamais eu d’emprise sur ses traits juvéniles, il resta jeune et charmant tout au long de son existence. Parfois, on venait lui faire la cours sans que son attention n’en soit captivée, les prétendants rentraient bredouille mais n’hésitaient pas à prier pour que leur chance vienne veiller sur eux, comme un ange gardien qui accorderait sa bénédiction pour une union éternelle. Selon quelques sources, les mots doux des plus belles jeunes filles ou des plus séduisants jeunes hommes n’arrivaient à venir à bout de la sensibilité de leur prince qui lui, restait à regarder à travers la fenêtre entrouverte dans l’espoir de saisir au vol un pétale envoyé par son âme-sœur. Il disait que cette personne serait capable de faire grandir des arbres si puissants qu’ils ne se déracineraient jamais malgré les assauts violents du vent, et l’amour qui unirait ces deux êtres serait tout aussi fort et impossible à briser. Mais les jours passaient et malgré que les baies vitrées restent grandes ouvertes, aucune âme amoureuse ne venait souffler des essences florales dans la chambre de l’artiste. Certains s’inquiétaient de cet état presque végétatif dont était sujet le musicien, mais lui affirmait que ses sentiments uniques briseraient leur lien le moment venu et qu’en attendant ils s’affairaient à écrire des mélodies des plus romantiques pour attendre l’élu. La nuit, quand le sommeil ne parvenait point à embrumer son esprit, on pouvait le surprendre à écrire ses partitions à la lueur d’une bougie. Le sol de sa chambre restait donc jonché de cire qu’il ne voulait nettoyer. Il n’osait jouer ses œuvres, prétendant qu’elles étaient uniques et qu’elles ne pouvaient être gâchées sous prétexte que la curiosité piquait les pensées de certains. De ses prétendants, beaucoup abandonnèrent, mais ceux qui partaient étaient bien vite remplacés par de nouveau, assoiffé de beauté lyrique. Le Prince restait de marbre et son regard n’effleurait que très rarement les traits de ses promis(e)s. Pourtant, les années qui défilaient face à sa jeunesse divine emportant des bribes de son cœur, comme le vent emporte les pétales de roses rougies, fanées, mortes. On dit qu’un jour des fleurs se sont immiscées dans la chambre comme si une légère brise venait les faire s’échouer là. Alors, un ange est apparu, et cet espoir arborait les traits d’une jeune femme aux longs cheveux ténébreux. Le musicien s’est donc saisi de ses instruments et s’est mis à jouer. Les mélodies emplirent leurs cœurs et ils se promirent de ne jamais se séparer. Pour la première fois, le Prince pleura et ses larmes se transformèrent en pétales de cerisier. Ces mêmes pétales que tout à chacun cherche du regard lorsque son cœur prie pour vivre.






J’avais marché pendant des heures pour atteindre la cascade, lieu isolé qu’il m’arrivait de fréquenter les jours d’été. D’un pas décidé, mes talons foulaient la terre discrètement, épousant les courbes du chemin comme le fait un randonneur. C’était toujours la même chose, un élan presque maladif qui fleurissait dans mon esprit, comme une rose s’épanouissant et qui déverserait ces mêmes idées dans mon crâne avant de faner. Prétextant un élan artistique, je m’éclipsais dans cette cachette pseudo rassurante pour pleurer en silence, ou simplement commémorer un amour perdu mais éternel. Je comptais les années, les mois, les jours, les minutes, les secondes. Tout ce temps perdu, tout ce temps gaspillé loin de Path. Peut-être mon cœur entretenait-il la flamme d’un amour surjoué, qu’il était si torturé et bafoué qu’il me laissait entrevoir des masses de souvenirs améliorés. Mais je voulais continuer à y croire, parce que c’était une raison de vivre en quelque sorte, que lorsque la folie emplit vos veines bleutées vous ne pouvez plus lutter. Le puissant Soleil avait brûlé ma peau trop pâle mais elle semblait insensible à ses assauts désespérés si bien qu’aucunes traces ne venaient faire laisser ses marques sur mon épiderme blanc. L’astre brûlant riait de moi, je suppose, et se contentait de laisser des serpents ramper sur mon anatomie sans injecter de douloureux venin. Trop faible pour se maintenir un minimum vivant, je profitais donc de ses rayons lumineux pour réchauffer mon corps. Vêtu d’un pantalon court et d’une chemise entrouverte, j’avais finalement atteint le lieu dit sans avoir à faire trop d’efforts. Pourtant, inexplicablement, des étranges tremblements faisaient s’agiter mes mains, si bien que je dû serrer des poings et les enfoncer dans mes poches pour dissimuler ces spasmes. Le bruit de l’eau s’écrasant contre les rochers étouffaient les sanglots qui déjà m’arrachaient quelques hoquets emplis de chagrin. Chaque année c’était la même chose, je craquais si rapidement qu’il me fallait un temps fou pour m’en remettre. Mais c’était devenu un rituel, une espèce de pèlerinage que je ne pouvais bannir de ma vie, comme une étape qu’il fallait traverser pour atteindre un but presque oublié. Mes doigts fins vinrent doucement caresser les pierres grises, ma peau s’écorchant au contact brute des rochers, épousant leurs aspérités sans hésiter ni faire demi-tour. Mes cheveux rouges flamboyants effleuraient mes joues si bien qu’on aurait dis que des larmes de sangs glissaient sur ma peau. Le gargouillis de la cascade brisait mes gémissements incontrôlés qui devinrent si bruyants que je fus contraint de m’asperger le visage d’eau glacée pour reprendre un minimum mes esprits.

« L’ange n’est pas apparu cette année. » dis-je d’une voix monocorde et étrangement grave. Path, l’espoir de la revoir fanait un jour un peu plus. Ca sonnait aussi bien comme une plainte que comme une constatation amère. Mais pour cet amour qui enflammait mon cœur, il me fallait poursuivre. Jusqu’à ma mort, peut-être.

Parce que je t’aime, parce que des fleurs dans un appart’ c’est joli, parce que tu me rends heureux.
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Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Vide
MessageSujet: Re: Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Icon_minitimeLun 15 Aoû - 0:58


Who I am from the start
Take me home to my heart
Let me go
And I will run
I will not be silenced

All this time spent in vain
Wasted years
Wasted gain
All is lost
Hope remains
And this war's not over

Theres a light
Theres the sun
Taking all the shattered ones
To the place we belong
And his love will conquer.


Mélancolie, ma très chère amie. Cela fait plusieurs années que toi et moi sommes comme des jumelles, ne nous quittant jamais. Chaque jour passe avec une monotonie aberrante. Monotonie à laquelle je me suis habituée. Les jours succèdent aux nuits dans un rythme lancinant et régulier. Et je suis lasse de tout ça. Je suis seule, terriblement seule.

Il n’est plus là. Son sourire éclatant n’illumine plus mes jours. Ses cheveux de flammes ne sont plus là pour susciter mon intérêt. Tes rires, ta voix, tes yeux, toi. Tout me manque. Il ne me reste plus que des bribes de mémoire qui s’effacent avec le temps. Quelques images floues qui se consument dans un brasier incandescent. Et je ne peux rien faire. Comme j’aurais aimé être en mesure de stopper le temps, de contrôler chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque infime moment. Je donnerais n’importe quoi pour revenir à cette époque où tu me prenais par la main. Où mon cœur s’emballait à chacun de tes sourires. A cette jalousie qui me bouffait de l’intérieur lorsque les autres filles te tournaient autour. Mais je taisais tout ça. T’inquiéter est la dernière chose que je voudrais t’infliger.

« Si je pouvais revivre ma vie à nouveau, si je pouvais appeler le monde "mon ami", si je pouvais écrire la fin de l'histoire, je le ferais. Je vivrais des milliers d'années de douleur, juste pour pouvoir te serrer dans mes bras une dernière fois... »

Tu es un menteur, Léthal. Tu m’avais promis que jamais on se séparerait. Qu’on vivrait heureux tous les deux malgré tout. Et maintenant ? Où es-tu ? Tu n’es pas avec moi et je suis malheureuse. Je dépéris loin de ta chaleur, de ton sourire. Tes belles paroles restent gravées en moi comme un poison se répandant dans mon corps et mon cœur. Où es-tu Léthal ? M’as-tu oublié, abandonné ? Tu as lâché ma main sur cette longue route qu’est la vie. Tu as pris une allée différente, un chemin opposé au mien. Et jamais tu ne t’ais retourné. Tu es parti, sans scrupules, sans jamais cherché à me recontacter. Tu es ignoble. Comme je te hais.

Je soupire, sortant enfin de mes songes. Les arbres me cachent de cet ardent astre brûlant. Ce soleil que je maudissais tant il me rappelle le chaleureux sourire de Léthal. J’ai beau resté des heures durant sous cet astre, jamais ma peau ne se réchauffe. Peut-être ne suis-je qu’un cadavre simplement animé par le désir brûlant de revoir une personne chère à son cœur. Peut-être que la mort marche juste à mes côtés sans que je ne m’en rendre compte. Oui, mourir là, ce ne serait peut-être pas une si mauvaise idée. A qui manquerais-je ? Léthal n’est plus là et la probabilité de le revoir s’amenuise au fur et à mesure que les secondes s’échappent. Et plus ces secondes m’échappent, plus je me hais. Cette impuissance qui est mienne, cette faiblesse m’animant, je les hais toutes les deux. Je suis incapable de le retrouver. De retrouver celui pour qui je damnerais mon âme aux enfers. Celui qui, par un simple geste, remplit mon cœur d’un bonheur infini. Je l’ai perdu.

Cela fait bien quelques heures que je marche dans cette forêt dense. Suivant un sentier, je rejoins le haut de la cascade d’où s’échappe les clapotis furieux de l’eau en chute libre. Et je m’installe là, à cette place dangereuse, les pieds dans l’eau, au calme. Je suis bien ici. Un havre de paix où je viens me reposer quelques fois, bien que l’absence de Léthal se fait de plus en plus ressentir… Un nouveau soupire franchit la barrière de mes lèvres tandis que je sors un objet de ma sacoche. Toujours vêtue d’une robe, je n’ai jamais de poches. C’est pour cela que je promène toujours une sacoche en tissu avec moi. Entre mes mains, un objet en métal brillant. Une flûte traversière pour être exacte. En arrivant ici, je me suis découvert le don de savoir jouer des instruments à vent. Chose assez extraordinaire je trouve. Sans attendre davantage, je porte l’instrument à mes lèvres et commence à jouer un morceau au rythme paisible et mélodieux.

Un morceau que m’a appris Léthal lorsque nous étions ensembles. Comment se nommait-il déjà ? Ah oui. River flows in you. La musique, bien que ce soit moi qui la joue, m’entraîne. Je me lève et tournicote sur moi-même. Oubliant, l’espace d’un morceau de musique, toute cette mélancolie qu’est la mienne. Mais je suis stupide. Ma petite danse prend alors une allure de suicide. Me rapprochant du bord, je ne remarque qu’au dernier moment que je suis au bord de cette cascade, qu’un seul faux pas me fera tomber dans l’eau. Et je mourrais certainement noyée, ou les os brisés sur les rochers plus bas. Mais il est trop tard. Mon pied dérape et je glisse, tombant en arrière, rejoignant d’ores et déjà le néant. Un cri s’échappe plaintivement de ma gorge, comme si quelqu’un aurait pu m’entendre et m’éviter le plongeon dans l’eau. Utopique.

Mon corps tombe lourdement dans l’eau, m’entrainant dans les profondeurs, non loin des pierres que mes membres heurtent violemment, m’écorchant au passage. Le courant me ramène à la surface. Je suis encore en vie, c’est un miracle. Enfin, en vie pour combien de temps à présent ? Une chute pareille, c’est impossible de survivre. Je tousse, remplissant mes poumons d’air tout en nageant vers la rive, les forces m’abandonnant peu à peu. Je me hisse maladroitement sur l’herbe et m’allonge sur le dos, essoufflée, éreintée. Mon cœur bat à tout rompre, j’ai mal. Mes bras et mes jambes sont égratignées et je sens l’air piquer mes plaies. J’ouvre les yeux et regarde machinalement autour de moi.

Et je le vois. Lui. Ici. Ses cheveux d’un rouge flamboyant, sa peau douce, son visage angélique, ses yeux bleus… C’est un rêve. Un merveilleux rêve. Ou alors je suis morte, finalement. Non. Si je l’étais, je ne ressentirais pas de douleur… du moins, je crois.

- L-Léthal… ?

Un sourire dessine mes lèvres, mes yeux s’embuant de larmes roulant déjà sur mes joues froides et trempées.

- Si c’est un rêve, faites que je ne me réveille jamais…
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Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Vide
MessageSujet: Re: Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Icon_minitimeMar 16 Aoû - 19:39

https://www.youtube.com/watch?v=X8McEf9YMtM&feature=feedlik J’ai souvent rêvé d’un Takano, alors te voir endosser ses traits me fait rêver.

« Bien souvent je me suis réveillé avant le lever du soleil, avant de quitter l'hôtel
Engoncé dans mon complet croisé
Si souvent, j'ai gardé pour moi mes vicissitudes et mes vices
Et tourments, tournis, turpitudes
L'horreur d'un souvenir passé

J'attendais en vain
Que le monde entier m'acclame
Qu'il me déclare sa flamme
Dans une orgie haut de gamme
Padam padam padam padam pam pam

Souvent, je me suis pris pour un autre et j'ai fait des doubles fautes
Double sec, double dose, double dame avec les femmes d'un autre
Plus souvent qu'à mon tour j'ai bu le sang des vautours
J'ai cru les gens qui m'entourent
Qui rêvent de bonheur
Mais se foutent éperdument du nôtre

Si, souvent, sur la sellette, je rêvais de paillettes, long est le chemin qui mène
À la faillite en presque tous les domaines
Si, souvent, j'ai broyé du noir, du gris, du magenta, du marc, de l'eau-de-vie
De l'art de vivre sans personne qui t'aime.
»

Le gargouillis infernal de l’eau qui s’écrasait dans un fracas générait un tel vacarme que je n’arrivais même pas à distinguer mes hoquets répétés. Ma cage thoracique se soulevait brusquement puis retombait mollement, haletante. Incontrôlable, mon corps ne répondait même plus. J’étais comme … Déconnecté. Oui, voilà c’était ça. Une entité devenue étrangère, et malgré le fait que cette expérience n’était pas nouvelle, cette sensation de fumée vaporeuse était à chaque fois aussi désagréable. Et c’était comme si, si quelqu’un venait souffler ou poser une main sur mon épaule, j’allais disparaître physiquement, comparable aux cendres qui s’envolent, se mélangeant dans la rage d’une bourrasque. D’un côté, cette pensée morbide avait un certain attrait mais je refusais de me noyer dans les profondeurs d’un désespoir trop opaque. J’avais été heureux, d’une certaine façon, même si le vide que provoquait l’absence de Path déchirait mon cœur à ses heures sombres. J’avais aimé, j’avais été aimé, et ça continuait. Pourtant un certain amour me manquait, l’amour d’une part de vous-même, d’une fratrie que l’on était venu briser à coup de machette. Bien évidemment, ça n’avait pas la même saveur et la fragrance subtile de ma petite sœur me manquait tellement. Un parfum inégalé, un contact brûlant qui manquait à mon corps. Mais il fallait sûrement se faire une raison maintenant et oublier. Tenter du moins, vivre avec, comme si on traînait un poids remplis de secrets dans son sillage, soulevant la poussière. Mes joues lentement laissaient partir ces larmes qui quelques minutes plus tôt inondaient mon visage éternellement enfantin. Question virilité pure, j’avais encore tout perdu l’espace d’un instant. C’était bon débarras après tout, une bonne guerre qu’il fallait mener à bien et remporter. Mes prunelles bleues océans observaient les vaguelettes qui s’échappaient du tourbillon pour mourir plus loin, comme disparaissant pour réapparaître quelques secondes après. On aurait dis que des chevaux invisibles galopaient sous la surface, des rangs d’animaux s’enfuyant dans une nature verte. Des quelques gouttes qui semblaient bondir hors du lagon on avait l’impression d’apercevoir de minuscules arc-en-ciel que vomissaient les rayons de soleil. J’aurais voulu pouvoir tendre la main pour en saisir un, mais comme mon amour pour ma sœur, c’était affreusement impossible et pourtant si réel.

J’aurais voulu dire que l’amour sort toujours conquérant et que les cœurs brisés finissent toujours pas recoller les morceaux. Pourtant c’était plus fort que moi, c’était comme dire à un mourant qu’il avait encore de longues années devant lui. Les contours d’un mensonge abominable qui jamais ne pourrait être effacé, qui resterait à épier les mouvements d’une victime qui malgré elle serait embarquée dans un manège dont il n’existait aucune fin. Tout ce que je savais, c’était que j’ignorais qui j’étais vraiment. Mon âme restait incomplète depuis que Path était partie et parfois je me demandais si elle m’avait déjà cherché un jour. Bien évidemment, j’avais vécu ma vie depuis, pas à pas, tant bien que mal. Une vie fragile et peureuse, trouvant un exutoire dans l’art. J’avais fais de belles rencontres qui avaient changé ma vie, bien évidemment cette pensée se tournait vers Felix, Noélia, Lou, ces quelques personnes qui avaient réussi à éclairer les ténèbres d’une vie. Mes prunelles bleues se tournèrent alors vers le creux de mes bras, là où parfois il m’arrivait de me faire des injections de bonheur, comme j’appelais ça avec Louella. Elle avait plongé là-dedans, et c’était pour l’en extraire que j’avais souhaité la suivre. Pourtant c’était si bon, une échappatoire tant espérée et qui maintenant se présentait aussi facilement. Je crachais bien sur ma santé, sur l’état de mon corps tant qu’il y avait ce soupçon d’adrénaline serpentant dans mes veines bleutées. J’aurais voulu être capable de la fuir au bon moment, mais maintenant c’était impossible. La dépendance c’était installé, et telle une reine sur un trône, elle comptait les cadavres qui s’amoncelaient à ses pieds. C’était comme renoncer à une échappatoire sous prétexte qu’elle n’était pas entièrement blanche. Les gentils garçons ont péri depuis longtemps, il fallait se rendre à l’évidence et accepter l’idée. Pire, ce bonheur artificiel avait le mérite de m’inspirer, dans mes dessins, mes mélodies, mes vers. Créer une utopie de toute pièce, je devais en être capable. C’est ce que j’avais toujours fais après tout, rêver d’un univers impossible à atteindre. Mais la drogue ne fonctionne jamais. Elle ne me laisse qu’apercevoir ton visage, ondulant au gré de mes soupirs, comme la fumée sort du papier blanc.

La silhouette de ma petite sœur se retrouvait dans les traits noirs de mes dessins. Souvent on la voyait danser, sourire, rire, courir. Mais tout était toujours flou et plus ma mémoire m’échappait plus mes coups de crayons devenaient brouillon, presque irréels. C’était comme si je perdais mon talent, comme si l’on m’arrachait ce à quoi j’avais été destiné. Et c’était simple. Je refusais de céder.

Mes prunelles bleues restaient fixées sur les vaguelettes dansantes de l’eau si bien que je ne pu ne pas remarquer le corps s’écrasant à la surface pour se noyer dans les profondeurs turquoises du lagon. Sautant sur mes pieds, les jambes exemptes de tout tremblement, je me précipitai vers le bord de l’eau, m’arrachant la voix à crier comme un fou. « HEY ! Hey ? Tout va bien ? » L’eau caressait mes chevilles sensuellement, doucement, tandis que je m’enfonçais un peu plus dans l’espèce de lagon. La surface tiède dissimulait le froid du liquide qui m’arracha quelques frémissements. Je fis encore quelques pas, une inquiétude ultime tordant mon estomac. Pourtant l’inconnu tombé nage déjà vers la rive. Dieu soit loué, rien de grave. Un long soupir de soulagement traversa les barrières de mes lèvres, tandis que je me laissai presque tomber sur le sol.

Et là, j’ignore si c’était mon imagination, si ma dépendance à quelque substance illicite avait déjà eu raison de mon cerveau, mais Path est apparu devant moi. Ce rêve fou de la revoir, ce but inavouable que j’avais chéris pendant toutes ces années. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine, si fort que je crus qu’il allait en sortir, sanguinolent, mais heureux. L’adrénaline se déversait déjà dans mes artères, comme un poison délicieux venu chatouiller mon palais.

« Path … Path ! Tu es. Tombée du ciel. » Un sourire tendre étirait déjà mes lèvres tremblantes d’émotion. Ma voix aussi était tout aussi fragile, un peu plus aigu que d’habitude. « Je croyais ne jamais pouvoir te revoir. Tu sais je … » Déjà je m’élançai vers ma petite sœur, l’enlaçant si fort que j’en coupais ma propre respiration. Mes mains venaient caresser ses longs cheveux ténébreux, puis ses joues, tandis que mes prunelles bleutées s’embuaient déjà de larmes brûlantes. « Tu m’as tellement manqué … Oh Path, pourquoi es-tu partie. »

Je me reculai, frissonnant contre le corps cette ange qui était trempée. D’un geste fluide et rapide, j’enlevais ma chemise pour la placer sur les épaules de la jeune femme. Le soleil vint mordre mon torse, mais qu’importe. Elle était là.

Et je l’aimais.
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Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Vide
MessageSujet: Re: Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Icon_minitimeJeu 18 Aoû - 11:28


Staring out at the rain with a heavy heart
It's the end of the world in my mind
Then your voice pulls me back like a wake up call
I've been looking for the answer
Somewhere
I couldn't see that it was right there
But now I know what I didn't know

Because you live and breathe
Because you make me believe in myself when nobody else can help


Oh Dieu, si tu existes autant que le prétendent tes fidèles, dis-moi, indique-moi quel genre de plaisir tu trouves à torturer mon cœur en lambeaux ? Quel odieux mécanisme as-tu élaboré pour venir à bout de ma misérable vie ? Veux-tu ma mort ? Tue-moi. Foudroie-moi, brûle-moi, enterre-moi, noie-moi, étouffe-moi, mais par pitié, ne joue pas avec mon cœur. Ne me fais pas entrevoir ce dont je souhaite le plus au monde. Ne me fais pas miroiter mon désir le plus cher. C’est du pur sadisme digne du souverain des Enfers.

Sa voix, ce timbre mélodieux qui émoustille mes oreilles, qui me fait sourire bêtement. Quelle parfaite illusion. Quel merveilleux rêve. Faites que je ne me réveille jamais. Faites que cette pierre que ma tête a dû heurté soit bénie. Faites que je vive ce rêve pour l’éternité. Il est là. Je l’ai enfin retrouvé. Nous sommes enfin réunis. Je suis si heureuse que mon cœur pourrait exploser de bonheur, d’amour.

- Path… Path ! Tu es. Tombée du ciel.
- De la cascade grand frère, de la cascade…

Un sourire étire déjà mes lèvres. Il exagère toujours. Il n’a pas changé. Quoi que… Plus beau. Ses magnifique cheveux de flammes rougissent de leur éclat au soleil, ses saphirs miroitants du moindre éclat lumineux, ses lèvres souriantes… Il est devenu si beau durant tout ce temps. Les filles ont dû se l’arracher…

…Pourquoi la jalousie me bouffe encore les entrailles après tout ce temps passé loin de l’un de l’autre ? Et puis merde. C’est juste un rêve ! Autant profiter cet instant présent plutôt que de me poser des questions, de me torturer l’esprit sur ce qu’il doit vivre. Ma main se tend vers sa joue, mes doigts trempés et froids effleurent à peine sa peau douce et tiède. Ma main ne semble pas accepter que je le touche et elle retombe mollement le long de mon corps. Mes paupières sont lourdes. Bizarre. Pour un rêve, avoir la sensation d’avoir froid et fatiguée, c’est étrange. Bah. Le subconscient se plaît à jouer avec mon cœur torturé aussi.

- Je croyais ne jamais pouvoir te revoir. Tu sais je …

Tu me sers alors contre ton torse chaud, ton torse se soulevant au rythme de ta respiration, ton cœur battant sourdement à mon oreille. C’est le plus beau rêve que je n’ai jamais fait depuis longtemps. Léthal, Léthal… Comme je t’aime. Comme j’aimerais que tout ça soit réel, comme j’aimerais que tu sois là, à mes côtés…

- Tu m’as tellement manqué… Oh Path, pourquoi es-tu partie ?

Je veux répondre, mais le voilà déjà qu’il s’éloigne dans le but de retirer sa chemise et de me couvrir avec. A la vue de son corps au teint un peu halé, je sens mes joues s’empourprer violemment. Pourvu qu’il mette ça sur le compte de la chaleur. S’il comprend que c’est lui qui me donne cette couleur, je sens que la gêne va être immense. Je détourne les yeux de cette vision idyllique. Je vais me réveiller, je vais me réveiller, je vais me réveiller. Pitié, finalement, réveillez moi. C’est de la torture.

- N’inverse pas les rôles, Léthal. C’est toi qui est parti… Moi je t’ai cherché toutes ces années sans jamais te retrouver…

Mon cœur se serre. Et cette sensation est bien trop douloureuse. Bien trop réelle pour être un rêve. Calant ma tête contre l’épaule de mon aîné, je profite à la fois de sa chaleur et de son odeur, mais aussi du peu de visibilité sur moi. Ceci me permettant de me pincer discrètement la peau. Je retiens un couinement de douleur. Je ne rêve pas. Léthal est bien là, prêt de moi. C’est… c’est si irréel, si espéré. J’ai du mal à y croire vraiment. Mais mon cœur bat tellement vite. Une bouffée de chaleur parcourt mon corps, étouffant les battements assourdissants de mon organe vital. Et les larmes perlent à mes yeux avant de rouler sur mes joues sans s’arrêter un instant.

- Léthal… Je suis…

Je me blottis contre lui, nouant mes bras autour de son corps svelte et finement musclé. Et je pleure encore et encore. Je n’arrive pas à formuler le moindre mot, lui dire le moindre de mes sentiments. J’aimerais lui dire, non lui crier à quel point je suis heureuse. A quel point il m’a manqué. Et aussi à quel point je l’ai détesté de n’avoir jamais cherché à me revoir. Peut-être qu’il me déteste finalement. Peut-être avais-je été une gêne pour lui. Difficile à savoir. Je ne veux pas lui poser la question. J’ai peur de cette réponse. Réponse qui me détruirait sans doute. Je l’aime tant…

Grelottant, je tente de contrôler mes tremblements sans réel succès. Tremblements causés par la température glacée de mon corps et l’excitation d’avoir retrouvé la personne que j’aime le plus au monde. A quand remonte cette chaleur qui me brûle de l’intérieur rien qu’à l’idée d’être avec lui ? Je l’ignore. Mais je sais déjà de quoi il s’agit. Cela fait quelques années que je le sais. Léthal, qui fut mon frère durant un laps de temps record, m’est bien plus cher qu’un simple frère. Quand je dis « je l’aime », ce n’est pas en tant que frère. Mais en tant qu’homme.

Quelle ironie que de tomber amoureuse de son grand frère, hein ?

Je me réchauffe peu à peu, là, blottie contre son torse. Je me sens si bien, si heureuse que je voudrais que ça ne s’arrête jamais… Que cet instant soit éternel, figé dans le temps. Peut-être est-ce la réalité. Ou peut-être que ce n’est qu’un magnifique rêve. Qu’importe. Pour rien au monde je ne voudrais que ça s’arrête. Je veux rester auprès de lui aussi longtemps que possible…

- J’aimerais arrêter le temps, Naveen. Faire en sorte qu’on reste comme ça, rien que tous les deux, pour l’éternité… C’est égoïste, hein ?

Je relève un peu mon visage, tendant la main pour caresser tendrement sa joue. Il garde toujours cet air relativement enfantin. Mais il est bien plus beau que dans mes souvenirs, vraiment.

- Malgré tout ce temps, tu m’aimes encore… hein ?

Idiote.
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Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path Vide
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Souviens toi du temps où tu m'as dis qu'on s'aimerait à jamais ; pv path

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