Me décrire ?! Hmrlf. J'ai jamais aimé ça... Mais bon, si faut se lancer : lançons nous ! Comment vous dire. Je suis un peu comme tout le monde, quoi... J'ai rien d'exceptionnel. Je ne suis pas une bombe, mais je ne suis pas un laideron. Je dirais que je me situe dans la moyenne, peut-être légèrement au-dessus. Je suis sans doute jolie, agréable à regarder, sans pour autant attirer tous les regards sur moi. Ce que les gens ont toujours adoré chez moi, ce sont mes cheveux. Je ne vois pas ce qu'ils ont hein, mes cheveux. Mais apparemment ils sont "hors normes". Tout ça parce qu'ils sont violets et roses ! Cependant, je dois l'avouer : j'aime beaucoup ma chevelure. Je la trouve carrément kawaï ! Mais c'est pas pour autant que je m'idolâtre, attention... Les gens trouvent que mes cheveux - roses et violets donc - vont plutôt bien avec mes yeux bleus. Et il paraît même que je n'ai pas un visage ingrat. Je ne sais pas si c'est vrai, ou bien faux... Mais je suis moi. Et c'est l'essentiel ! Je n'aimerais pas ressembler à toutes ces poupées, là, qui défilent avec le même regard vide et creux. J'ai mon propre style, et ça me va parfaitement. J'apprécie porter des vêtements qui me mettent en valeur, et je dois l'avouer, j'ai un faible pour les robes. J'adore ça ! Et puis on se sent tellement à l'aise, dans une belle robe de soie... Il faut me comprendre. Mais je ne suis pas une poupée de porcelaine hein. Je mets aussi des jeans destroy et des vieilles converses, tout comme je peux m'habiller à la "babos". Mon style, c'est un mélange de cultures. De façon de s'habiller. De musiques. De goûts différents. Et je n'ai peut-être pas le visage parfait, le maquillage idéal, les vêtements idylliques, mais ma foi ! Je me sens carrément bien dans ma peau. Alors, que je plaise ou non, je reste Ichi Aikawa.

Parler de moi ? Sans problèmes. De manière très objective, on peut me définir comme étant parfaite. //PAN// Non, sérieusement, je suis une adolescente comme les autres. On va dire que j'aime, comme tout le monde, séduire. Plaire, qu'est-ce que c'est bien ! Avouez-le... Et puis, je suis très lunatique. Tantôt je serais pétillante et joyeuse, tantôt vous aurez affaire à une véritable diablesse... D'où mon nom de code. D'après vous, Sweet Devil, c'est innocent ? Bien sûr que non, ça veut tout simplement dire Le diable doux. Mon physique me donne plutôt l'allure d'une femme fragile et faible, mais ne vous fiez pas aux apparences. Quelque part en moi sommeille une vraie tigresse, la pire peste que vous pourriez imaginer, et croyez-moi, vous n'avez certainement pas envie de la voir surgir. Bien sûr, je sais être gentille et sociable quand les gens qui me parlent sont adorables - et pas hypocrites, comme ces... *se racle la gorge*... bref - et sincères. Mais je sais également être méchante et fermée, quand ce sont certaines pourritures qui se trouvent devant moi. Dans le style, on me considère plutôt comme une "Peace and Love". Mais c'est faux. Des préjugés, tout ça parce que je me suis installée à Chocolate Town... L'idée de base me plaît bien, l'insouciance et tout ça, mais je ne suis pas non plus totalement niaise et dupe. L'innocence a des limites, hein. J'aime pas trop, tous ceux qui foncent aveuglément dans quelque chose, totalement confiant, et surtout très stupides. Un peu d'indépendance, bon sang ! D'ailleurs, qu'on m'ait fait venir sur cette île paumée, c'est le pied. Je me sens enfin libre... Mais on m'a dit qu'il se tramait des choses étranges ici. Je demande à voir, mais bon. Toutes ces sornettes de lettres de menace qu'on vous envoie et tout, j'y crois pas trop. Je vous dis, même si j'habite à Chocolate Town, je ne suis pas pour autant une débile niaise et rêveuse. Dans le genre, je suis plutôt terre à terre. J'aime pas ceux qui fantasment sur l'impossible. Si c'est impossible, c'est que ça n'arrivera jamais. Enfin, ça, les niais ne le comprennent pas. Même si je les exècre, ça les regarde. Ils finiront débiles jusqu'à la fin de leurs jours, mais je ne les prends pas non plus en grippe. Enfin, tout ça pour dire que même si je n'aime pas forcément les gens auxquels je parle, je n'irai pas faire de la méchanceté gratuite. Pour déclencher ma colère et mon courroux, il faut vraiment le mériter. Donc, voilà un peu le caractère d'Ichi Aikawa... Mais vous apprendrez à me découvrir un peu mieux par la suite.

Je suis née un certain 14 Juillet, on se moque de l'année. De toute façon, dans ma famille, personne ne me le souhaitait, alors ça n'a pas franchement d'importance. Mon papa était un mangaka, et ma maman une coiffeuse. Il s'appelait Sébastien, français venu habiter au Japon, et elle était Aiko, japonaise pure souche. Il avait immigré dans la ville de Kobe pour raisons culturelles, parce que le Japon l'avait toujours fasciné, que son travail concernait directement le pays, et que Kobe était une belle ville pour commencer une nouvelle vie. Elle avait toujours vécu au Japon, et tous ces ancêtres également. Il se promena un jour le long d'une rue, et elle le rencontra là-bas. Ils s'aimèrent. Ils se marièrent. Et eurent leur premier enfant ensemble, quelques années plus tard. Puisque c'était une petite fille, et qu'elle était la première de leur progéniture, elle s'appela "Ichi", qui signifie première en japonais. Vous l'aurez compris, Ichi, c'est donc moi. Mes parents étaient des gens comme les autres, des parents ni bons ni mauvais. Enfin ça, je l'avais toujours cru. J'ai grandi comme une gamine normale. J'étais plutôt sociable, étant petite. J'aimais me promener le long des rues, tenant la main de mon papa et de ma maman. Ils m'achetaient toujours une glace à la vanille ! Qu'est-ce que c'était bon, ces glaces à la vanille... Maintenant, ça me manque un peu, parfois.

Les années passèrent et la toute petite fille de 2 ans prit un petit coup "de vieux", pour atteindre les quatre années. J'allais à l'école maternelle depuis un an, et j'aimais vraiment les autres enfants. Mon jeu préféré, c'était la marelle. Et puis j'étais bilingue, puisque papa était français, alors j'apprenais à mes camarades quelques mots de français, ça nous faisait bien rire. J'ai grandi, alors, jusqu'à six ans, sans accrochages avec qui que ce soit. J'aimais tout le monde, et tout le monde m'aimait bien. J'étais la bonne copine qui partageait toujours tout, et qui aimait ça. J'étais plutôt généreuse, et j'aimais bien quand les garçons rougissaient quand je leur faisais des bisous sur la joue. Déjà à cet âge-là, j'aimais bien plaire. En même temps, c'était drôle ! Et puis tellement insouciant... Mais vint ma sixième année. Je rentrais en primaire cette année-là. Mais ce n'était pas le problème. Mes camarades de classe et moi nous entendions toujours aussi bien. Non... Le problème, c'est quand un soir j'étais rentrée à la maison, et que j'ai vu maman pleurer. Je n'avais jamais vu maman pleurer. Jamais. Même quand elle s'était cognée le petit orteil contre le meuble du salon, même quand elle épluchait les oignons. Maman c'était ma reine.

Et en l'occurrence, la reine, elle se faisait abandonner par son roi. Mais ça j'étais trop petite, je ne m'en rendais pas compte, que papa il était en train de lui faire cocu. Qu'il aimait une autre femme en cachette, et que maman l'avait apprit. Qu'il l'avait frappé, et qu'il avait hurlé "Mensonges !" dans toute la maison. J'avais pas tout de suite compris que papa c'était un lâche. Que papa il osait pas assumer ce qu'il faisait. Que papa il était méchant. Que papa il aurait mieux fait de rester dans sa France natale, au lieu de faire du mal à maman. Ça a duré longtemps, son petit jeu, à papa. Mais maman elle n'arrivait pas à me dire pourquoi elle pleurait. Pourquoi depuis quelques années, elle ne souriait plus, maman. Et puis elle était tellement amoureuse de cet homme horrible qu'elle n'arrivait pas à demander le divorce. Et puis il faut la comprendre, elle avait peur de lui, maman. Elle ne se savait en sécurité nulle part. Et puis un soir, alors que j'avais onze ans, j'ai compris. Je rentrais tout pile au collège. Et ce soir-là, quand je suis rentrée de mon nouveau collège, je suis arrivée au mauvais moment, il fallait croire. Papa et maman ne m'avait pas entendu ouvrir la porte, et je m'étais faufilée sans un bruit lorsque j'avais entendu des cris. Je m'étais cachée derrière la plante verte pour observer ce qu'il se passait. Et là j'ai vu. Papa qui levait la main sur maman. Qui la frappait. Fort. Et maman elle hurlait. Elle avait mal, mais pas que physiquement : maman elle avait mal au coeur, bien plus qu'au corps. Et puis le visage de papa s'est transformé, ce n'était plus l'être que je connaissais... C'était un autre, totalement rongé par la colère et ce sentiment que je ne connaissais pas : l'amertume.

Et puis, papa m'a vu, a baissé le bras. Maman m'a vu aussi, et s'est aussitôt mise à pleurer. Elle avait honte maman, de se montrer aussi faible devant sa fille. Devant sa progéniture, qui soudain fut prise de panique, parce qu'elle venait de comprendre ce qui se passait dans son dos depuis des années. Et sa progéniture, moi, j'ai pleuré aussi. J'ai pleuré, parce que j'avais mal pour maman. Parce que je détestait subitement mon père, que je voulais lui faire aussi mal qu'il le faisait à maman. Parce que j'avais été complètement aveugle et stupide de ne pas me rendre compte. J'étais nulle. Mais je n'avais pas eu le temps de penser davantage, car déjà papa se ruait sur moi. J'entendais les hurlements de maman, qui le suppliait de ne pas me toucher. Mais c'était trop tard. Papa m'avait saisi par le col, m'avait soulevé du sol et m'avait menacé, si jamais je disais quoique ce soit à quelqu'un. Et là, j'ai vu chez mon père un autre homme, qui n'était plus le mien. Ce n'était plus mon papa. Parce que cet homme-là me reposa au sol, et m'envoya - pour la première fois de ma vie - une gifle. Une grosse claque sonore, celles qui font bien mal. Maman pleurait derrière. Elle était impuissante. Et là, j'ai haï plus que tout au monde cet homme qui ne serait plus jamais mon père. Par réflexe, je lui ai craché dessus. Je n'aurais peut-être pas du. Car papa m'a frappé encore plus fort. Mais j'étais encore trop stupide pour dénoncer papa à qui que ce soit. J'avais appris à cultiver une peur pour papa. Alors j'allais au collège tous les jours, masquant mes bleus et mes écorchures, et quand le soir je rentrais et que mon père me voyait, il me frappait, comme il frappait maman.

Maman et moi, nous ne parlions plus à personne. Je m'étais totalement fermée aux autres, et plus personne n'entendait parler la petite "Ichi-chan". Ichi-chan, elle pleurait dans les toilettes, sans arriver à en parler à personne. Ichi-chan, elle était faible. Pathétique. Pitoyable. Minable. Ichi-chan, elle regardait sa maman se faire détruire par son père et elle n'osait pas bouger. Jusqu'à ce jour, à quatorze ans, où un adulte me surprit à pleurer dans les toilettes du collège. Et là, tout était sorti. Tout. De cette horrible journée où tout avait commencé, au calvaire qui me persécutait dès que je rentrais à la maison. De maman, qui était à bout de force, et de mon père, qui était un monstre inhumain et sans coeur. Cet homme cruel fut emprisonné. Et à partir de là, maman et moi n'avions plus qu'à nous reconstruire une nouvelle vie. Ce fut dur, au début. Maman et moi, on avait gardé de grosses séquelles de cet ignoble être qui avait pu être dans un passé très lointain mon père. Pendant un an, les autres me parlaient avec plus de tact, depuis qu'ils savaient. Ils essayaient de m'aider. Et petit à petit, ma coquille se rouvrait au monde, millimètre par millimètre. Maman aussi, se rouvrait au monde. Mais maman, ça a été plus dur pour elle.

A quinze ans, je suis rentrée au lycée. Et maman apprenait qu'elle avait un cancer développé. Je ne voudrais pas rester très longtemps sur cet épisode de ma vie, parce que ça a été à nouveau un moment cauchemardesque. J'essayais de l'aider à la maison comme je pouvais, quitte à sécher des cours. Il fallait que j'explique à chaque fois à la Conseillère Principale d'Education que je n'étais pas venue en cours parce que Maman avait besoin d'aide à la maison. Que maman ne pouvait pas aller en ville toute seule. Que maman ne pouvait pas faire le ménage dans toute la maison. Que maman ne pouvait pas faire trop d'effort physique. Les gens me prenaient en pitié : je n'aimais pas ça. Mais la seule chose qui me retenait de replonger, c'était les quelques amis qui me maintenaient à la surface. Pour faire court, maman est morte le jour de mes seize ans. Et je ne sais pas si c'est une coïncidence ou non, mais ce jour-là j'ai reçu une lettre étrange. C'était une lettre qui m'invitait à venir je-ne-sais-où. En fait, elle m'invitait surtout à appeler un numéro. C'était une lettre anonyme, mais j'étais tellement désemparée que j'appelais, à tout hasard. Je m'attendais à tomber sur mon père, ou une camarade de classe... Mais si j'avais su ! On m'a demandé mon nom. Un peu surprise, j'ai répondu. Et là, pof. Le flou artistique total. Un sommeil lourd, profond. Je n'ai pas eu le temps de me soucier de la mort de maman. Je n'ai pas eu le temps de pleurer. Que déjà j'étais rendue ici, sur une île paumée en plein milieu de nulle part. Cette île, au nom étrange de Esplumoir...

Âge : 15 ans et demi

Comment avez vous découvert ce forum ? Avec le Pensionnat Teishoku, l'un de vos partenaires.

Première impression ? Ça a l'air compliqué... Mais je tente le coup !

Vous pensez être très présent/assez présent/pas trop présent ? : Très présente.

Autre chose ? [Okay by Allan ~ <3]