Becky était d'humeur massacrante ce jour-là. Comme presque tous les jours de l'année en fait. Elle avait dû encore une fois enfiler son excentrique uniforme de serveuse. Un dimanche en plus ! Une fois son service terminé, elle s'était empressée de retirer cette robe rose décorée de sucres d'orge et de reglisses. Non, mais c'était quoi cette manie de coller des trucs sucrés partout ?!

Dehors, elle s'était faufilée entre les gens, qui lui paraissaient être tous des géants à côté de sa petite taille. C'est alors qu'elle réalisa qu'il neigeait. Elle loucha sur les flocons blancs qui tombaient doucement entre ses gants avec un regard féroce. Le quartier de Chocolate Town avait désormais enfilé son blanc manteau... et venait de se voir rétrograder à la dernière place dans le top 4 des quartiers d'Esplumoir aux yeux de la petite fille.

Elle ronchonna dans son écharpe, et continua à marcher avec beaucoup de précaution. Il ne manquait plus qu'elle glisse sur une plaque et se ridiculise aux gens de tous le monde. Là, ce serait définitivement la cerise sur le gateau.

Elle remarqua alors une grande piste blanche, sur laquelle étaient braqués des projecteurs multicolores. Une musique entraînante sortait de deux grosses enceintes. Mais ce qui la fit sourire était tout autre. Un plan venait de germer dans sa petite cervelle de tortionnaire...

Un imperceptible sourire sur le visage, elle traversa le trottoir et s'approcha du point de vente des tickets. Le caissier dû se pencher pour la remarquer. Elle jeta quelques alouettes, la monnaie d'Esplumoir, sur le comptoir tout en poussant un grognement de mécontentement. Elle trouva une paire de patins à sa taille, par chance. Une fois sur la piste, elle se lança sans crainte.

Tout en faisant des tours et des tours de pistes, elle sentit qu'elle commençait à se rechauffer. Repérant un groupe de jeunes filles âgés de 15 à 16 ans, maquillées comme en plein carnaval et s'esclaffant à la moindre petite blague idiote, elle tourna longtemps autour d'elles, tel un vautour. L'une d'elle lui jeta une remarque à propos de sa taille et la petite cour éclata de rire. Becky s'arrêta, toute sereine qu'on lui ai enfin tendu une perche pour les attaquer. Et, sans prévenir, elle leur fonça dedans, comme une boule de bowling sur des quilles. Une fois toutes sur les fesses, elle les regarda de haut et s'en alla, avec un grand sourire sadique.

C'est alors qu'il arriva. Sa victime préférée.

Elle ne put retenir un petit rire nerveux et les passants la regardèrent avec ce sentiment d'inquiétude que trahissent nos yeux lorsque nous avons peur de quelque chose. Elle le regarda faire ses premiers pas sur la glace, commencer à lâcher la bordure, patiner avec confiance...

"Vas-y, mon petit Ling-Han. Ne t'inquiète pas. Becky veille sur toi."

Un ricanement sorti de sa bouche. Il était temps de passer à l'attaque. Elle se poussa contre la barrière, se donnant un élan considérable et fonça sur lui. Les mains en avant, elle percuta son dos et il tomba directement. Elle fit un petit tour autour du jeune homme et revint se mettre derrière lui. Ce dernier se releva et bredouilla des excuses.

« Euh, je suis tombé, c’est ma faute… Excusez-moi… »

Puis, il partit. Son regard trahissait peut-être sa déception... mais pas son envie de recommencer encore. Elle patina donc, derrière lui, passant légèrement à sa droite, puis à sa gauche, puis elle prit de la vitesse et s'arrêta net devant lui, avec un petit sourire.

"Bonjour Ling-Han. Tu t'amuses bien ? Ca te dérange si je reste un peu avec toi ?"

Puis sans attendre sa réponse, elle lui attrapa le poignet et le tira derrière elle à une vitesse fulgurante. Elle riait aux éclats, négociant des virages décoiffant, frôlant les patineurs qui n'avaient pas le temps de la voir arriver. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas autant amuser... à martyriser quelqu'un de la sorte. Elle ralentit enfin l'allure et s'arrêta, essouflée, mais un immense sourire sur le visage.

"...Ne fais pas cette tête. Je ne vais pas... te manger."

Puis, elle éclata de rire une fois de plus. Un rire froid comme le gel et chaud comme la braise.

Becky était exténuée. Elle toussa doucement. Ca y est. C'était sûr, elle allait tomber malade. Le froid avait atteint ses bronches et son nez coulait. Ling-Han aussi semblait fatigué. Et il bredouilla :

« Mademoiselle Becky... Je vais m'en aller... Pitié laissez-moi partir, en fait, je déteste la patinoire... »

Becky respirait encore par grandes bouffées et elle ne vit pas le garçon s'éclipser. Mais quand elle le chercha du regard, il était accroché à la rampe et se démenait pour se relever. Puis alors qu'elle s'approchait pour lui lancer une blague de mauvais goût, il cria :

« Aidez-moiii! S'il vous plaiiit! »

Becky resta figée pendant quelques instants. Elle était partagée entre l'envie de lui sauter de dessus et de l'aider. Il était comme son petit frère : capricieux et émotif. Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? Il devait avoir 11 ans, au moins maintenant. Elle s'approcha du jeune homme et lui tendit la main avec un air désinvolte.

"Allez, accroche-toi."

Lorsqu'il eut été à peu près en équilibre sur ses patins, elle se racla la gorge. Si seulement il n'avait pas été aussi... enfantin. Elle l'aurait laissé se débrouiller tout seul. Pendant quelques minutes, elle se laissa submerger par de lointains souvenirs... Puis, contente d'avoir mis de l'ordre dans sa tête, elle déclara au jeune homme :

" Je ne pouvais pas laisser ma victime préférée mourir sur la glace, de façon aussi pathétique."

Puis, elle conclut sa petite tirade par un regard d'acier. Elle ne voulait pas qu'il croit qu'elle l'avait fait par... amitié. Elle l'avait fait par pitié. D'ailleurs, elle se maudissait d'avoir craqué. Ce n'était pas digne de sa réputation. Non, Becky n'était pas une gentille fille.

Elle regarda ses patins et murmura d'une voix presque inaudible :

"Si tu veux partir, c'est maintenant. Je ne t'en empêche pas. Je me suis bien amusée de toute façon."

Puis, elle éclata de rire.

Akisa avait prévu de faire un tour à Chocolate Town par simple curiosité. Elle n'y allait sûrement pas pour s'amuser avec les habitants de ce quartier. Sa tranquillité en pâtirait, c'était certain. Elle s'était bien couverte, un petit vent froid soufflant. Elle ne mis que quelques minutes avant de franchir les portes de Chocolate Town. Elle avait eu raison de venir. Apparement, peu de monde était sorti. Le froid devait y être pour quelque chose...Sentant ses mains se geler à l'intèrieur de ses gants, elle voulut se mettre au chaud. Mais où pouvait-elle bien aller ? Son attention se fixa sur une patinoire. Elle n'avait jamais chaussé des patins et se demandait comment on patinait. Malgré les bruits venant de l'endroit, sa curiosité ne put s'empêcher de s'agiter. A contrecoeur, elle se décida à entrer. Ce lieu était immense. De l'extèrieur, on ne pouvait imaginer la grandeur du lieu. Elle se dirigea vers l'accueil pour louer des patins. Posant un peu de monnaie, elle prit sa paire et se mit dans un coin pour les mettre. N'en n'ayant jamais vu de sa vie, la difficulté fut grande. Après un temps de réflêxion, elle se mit à obsever son entourage. Tout ceux qui allait sur la glace avaient l'air heureux. Elle n'arrivait pas à comprendre vraiment l'intérêt de patiner. C'était pour cela en partie qu'elle était venue : pour se créer un avis sur le sujet. Sans expèrience, elle ne pouvait critiquer les autres sur leurs actions. Une bonne occasion pour elle de s'en créer.
Elle finit par réussir à enfiler ses patins. Il ne lui restait donc plus de se "laisser glisser" sur la glace. Cependant, elle n'avait aucune idée de la manière dont elle devait s'y prendre. Devait-elle simplement se fier à son instinct, immiter les autres ou tout simplement se tenir sur le côté comme une débutante ? Non, elle ne voulait pas qu'on regarde son ignorance en la matière. Elle allait discrêtement observer les gens avant de se lancer. Puis, elle apprendrait la suite par elle-même.

*Bon, je n'ai pas l'intention de toute manière de m'éterniser ! Je ne vais pas me laisser ridiculiser par mon manque de savoir-faire. La patience est de rigueur pour tout apprentissage. Pas de précipitation, je te prie ! Akisa, tu va devenir la reine de la glace...maintenant !*

Après un petit temps d'observation, elle jugea bon pour elle de tenter une première approche du patinage. Elle attendit que plus personne ne soit à l'entrée de la piste pour éviter de se faire bousculer. Il n'y avait pas encore trop de monde pour qu'elle puisse se faire renverser dans ses débuts.
Elle mit ses deux pieds sur la glace. Et la voilà maintenant sur la piste en train d'avancer prudemment. Au bout de quelques minutes, elle se sentit à son aise pour apprécier cette activité. Qui aurait pu penser que le patinage était si divertissant ? Sûrement pas Akisa !
Une heure plus tard, elle était encore en train de patiner. Elle était devenue très douée et n'avait plus aucun doute. Pour augmenter son plaisir, elle s'était trouvé un endroit calme où peu de gens patinaient. Son bonheur aurait pu durer si elle n'avait pas aperçu Becky, sa pire ennemie. Elle semblait fort bien profiter de son temps libre ce qui énervait Akisa. Comment une fille aussi infecte pouvait-elle prendre du bon temps ? Elle remarqua un peu plus tard qu'elle était accompagné...ou plutôt obligeait quelqu'un à lui tenir compagnie ! Elle ne changerait donc jamais, celle-là...

*Que dis-je ? Une fille pareille n'imaginerait pas une seule seconde changer de comportement. C'est déprimant rien que de la voir embêter quelqu'un d'autre que moi-même. Je ne peux pas comprendre pourquoi elle est si proche de Philipp...je suis sûr qu'elle lui fait du chantage !*

Akisa eut alors envie d'ennuyer celle-ci. De plus, elle n'acceptait pas la manière dont elle martyrisait les autres. Des méthodes complètement innaceptables ! Elle prit son élan pour pouvoir faire tomber Becky. Avec un peu de chance, elle se sentirait tellement humilier qu'elle rentrerait chez elle en rage. Akisa eut un petit rire diabolique. Ca lui servirait de leçon pour l'instant !
Elle mit donc son plan en action. Elle patina à grande vitesse, bouscula de toutes ses forces Becky. Pour éviter de chuter en même tant qu'elle, la jeune fille s'accrocha vite sur un bord. Son plan était parfait. Elle n'avait plus qu'à attendre la réaction de Becky...ou plutôt d'éloigner la victime de celle-ci au plus vite. Malheureusement, elle avait affaire à un craintif, cela était évident. Elle ne voyait donc pas comment l'emmener avec elle sans lui faire peur.

*Ah, pas de chance ! Becky s'est attaqué vraiment à quelqu'un d'inoffensif...ça risque d'être dur de le faire réagir ! Bon, on va tenter le coup !*

Sans porter un seul regard sur son ennemie à terre, elle s'approcha de la victime - un jeune homme quelconque - et tenta de le rassurer.

- Voilà, je t'ai débarrassé du monstre ! Tout va bien ?

*La patience est de rigueur quand on s'adresse à des inconnus. Pas besoin de faire un long discours ennuyant !*

Elle attendit une réponse de la part de celui-ci. Pendant ce temps-là, elle put penser à sa victoire sur son adversaire.

Becky attendait. Les minutes s'écoulaient. Lentement. Avec un goût amer. Le jeune homme semblait paralysé. Il cherchait ses mots. Elle se disait qu'elle aurait mieux fait de le pousser directement vers la sortie. Le silence continuait et une aura noirâtre commençait à fulminer autour de la jeune fille. Si il ne prenait pas vite une décision, elle la prendrait pour lui.

Puis, il se mit à bafouiller quelques excuses. Des paroles presque inaudibles. Elle l'avait vraiment terrifié. Bien. Il irait raconter à tout le monde qu'elle l'avait traumatisé et elle aurait encore plus la paix. Un petit sourire narquois commença à poindre sur le visage enfantin de Becky.

Puis, sortant de nulle part. Elle vit arriver droit vers elle une silhouette. Mais la neige tombait et elle discernait mal ces formes, ces contours... Peut-être l'une de ces pimbêches. L'une d'elles voulait se rebeller ? Mais c'était tout autre... C'était Ak...
Trop tard. En voulant deviner qui lui fonçait dessus, elle avait négligemment oublié d'éviter le missile-humain.

Bien que tyrannique, Becky avait une carrure d'enfant, légère et fragile. Elle fut projetée jusqu'à la barrière, qui stoppa net sa glissade. Les patineurs autour la regardaient avec des yeux inquiets. Quoi ?! Qu'avaient-ils à la regarder de cette façon ?! Elle fixa sa victime et cette jeune fille, Akisa, qui venait de signer son arrêt de mort. Tous ses muscles tremblaient d'une colère sans pareille. Elle se releva, lentement, encore prise de convulsions, et regarda les deux jeunes gens.

Remarquant que Becky reprenait des forces progressivement, Ling se cacha derrière Akisa. Pourquoi ne se conduisait-il comme un homme, un vrai ?
Becky s'approcha, le dos voûté comme un oiseau qui essaye de se donner d'avantage de contenance. Elle déclara à l'attention de la bondinette :

"Personne d'autre que moi n'a droit de toucher ma victime préférée. Pousse-toi de là, Akisa Miwoko."

Elle savait bien sûr que la jeune fille n'était pas là pour lui voler son jouet préféré, plutôt pour le défendre. Le monde était vraiment sens dessus dessous... Des hommes qui se comportaient comme des trouillards et des jeunes filles intrépides... Et puis, elle, un tyran du haut de ses 1m40, dont l'objectif était de faire peur à la moitié d'Esplumoir, dans le seul but d'avoir la paix. Pourquoi personne ne pouvait devenir son ...ami... ? Pourquoi personne ne pouvait l'aimer comme elle était ?

Les larmes commencèrent à perler, et l'une s'échappa, roulant doucement sur sa joue, puis se confondit avec la glace. Mais elle réprima les autres en serrant les points. Elle retira un de ses gants et tendit la paume de sa main vers le ciel où les flocons vinrent mourir, tout en murmurant :

"Je vais vous faire oublier cela."

C'était son seul voeu. Sa plume pouvait l'aider à cela. Elle était triste de faire oublier cela. Mais elle ne pouvait pas montrer de tels signes de faiblesse, et surtout pas ces traitresses de larmes. Ils devaient oublier cette soirée, en tout cas, oublier sa présence ici. Et la craindre comme toujours.
C'était sa seule alternative. Sa seule solution. Sa seule porte de sortie... et de secours.

Celui qu'elle venait de sauver lui présenta ses remerciements. Ce jeune homme avait certaines manières au moins. Rien de plus normal que de dire "merci" à Akisa après avoir été débarassé d'une Becky. Pourtant, sa première impression sur lui ne changea pas : c'était un vrai trouillard. A peine Becky recommençait à bouger qu'il s'était placé en vitesse derrière elle. De plus, il l'avait fait avec une grande spontanéïté. Au moins, il n'avait pas peur d'elle, c'était l'essentiel. Avoir affaire à un peureux ne la dérangeait pas trop...tant qu'elle pouvait donner du fil à retordre à son ennemie ! Après tout, elle ne faisait que rendre un simple service à l'humanité en le protégeant contre la tigresse. Elle ne regrettait donc pas d'être venue à son secours. Au contraire, elle était ravie d'avoir contrecarré un des plans diaboliques de Becky. Elle pensait avec bonheur -sans aller jusqu'à l'extasie tout de même- à sa victoire. Ele fut rammené à la réalité par le jeune homme, toujours derrière elle. Il lui rappela que Becky risquait de chercher à se venger dans l'immédiat de cette humiliation publique.

- Tu as raison. Ne traînons pas trop dans le coin !

*C'est le moment de filer à l'anglaise et de laisser Becky toute seule. De toute façon, elle finira bien par se lasser à nous poursuivre. Elle pourra de toute manière repartir à la charge quand elle le souhaitera. Autant ne pas trop se faire de soucis, si elle tente quelque chose contre moi -ce qui arrivera certainement- je n'aurai qu'à improviser le moment venu.*

Malheureusement, elle n'eut pas le temps de passer à l'action en s'enfuyant avec l'innocent enfant, comme elle pouvait le qualifier. Il était plus âgé qu'elle, elle le savait. Mais sa personnalité faisait qu'elle le considérait comme un jeune garçon sans défense. Elle n'alla pas plus loin dans ses réflexion. Becky était de nouveau debout et lui proférait déjà des menaces, révélant son nom au monde entier. Elle manquait vraiment d'éducation. Sa voix portait tellement qu'elle n'avait pas besoin d'hurler pour que tout le monde l'entende. Pourtant, elle avait l'air légèrement étonné que les autres jettent un regard sur sa personne. Elle ne se rendait donc même pas compte de la voix forte qu'elle avait. Pathétique.

*Vraiment, elle ne perds pas son temps celle-là ! Elle est encore au stade de lancer des menaces indécentes. Maintenant que les gens connaissent mon identité, je n'ai pu qu'à repartir après lui avoir réglé son compte. Elle cherche à m'humilier à ce que je vois...pas étonnant de sa part ! Ces méthodes sont lamentables. De pures sottises. En plus, elle n'arrive pas à maîtriser sa voix...de pire en pire...*

Elle ne se fit pas prier pour lui répondre. Après tout, c'était elle qui la menaçait. La jeune fille n'avait donc aucune raison de ne pas se défendre.

- Pour ton information, il n'est la propriété de personne que je saches. Un être humain n'est pas un objet...je déplores ton ignorance !

*Ah, pourquoi suis-je obligé d'établir la conversation avec cette peste ! Je n'aimes pas trop parler, malédiction. Pourtant, avec une fille comme elle, il ne vaut mieux pas mâcher ses mots pour avoir le dernier mot. Une fois de retour à Feathers Road, je m'enfermerai chez moi pendant le reste de la journée. Ca me fera du repos...et de la tranquilité, enfin !*

Soudain, elle vit une larme...Non, elle devait avoir rêvé ! Becky ne verserai jamais ne serait-ce qu'une seule larme. Elle se frotta un peu les yeux pour lui enlever cette image de la tête. En les rouvrant, elle constata en effet qu'elle avait rêvé. Les yeux de Becky n'étaient pas mouillés. Au contraire, ils brillaient de haine à son égard. Elle oublia donc cet vision d'horreur de Becky pleurant. Cela n'arriverait jamais de toute façon !
Akisa reprit le sens des réalités. Elle avait toujours un "pot de colle" à éloigner du monstre. Elle regarda avec perspicacité autour d'elle. Elle était doué pour observer les gens avec discrétion sans attirer l'attention...tout le contraire de son ennemie qui se faisait toujours remarquer facilement ! Pourquoi ne pouvait-elle pas s'empêcher d'agir de la sorte ? Sûrement par prétention...
La jeune fille trouva enfin un élément qui lui permettrait de prendre la fuite avec l'autre. Elle regarda droit dans les yeux un grand garçon qui semblait la fixer depuis tout à l'heure. C'était parfait. En se servant de sa plume, elle pouvait facilement obliger cette persone à s'interposer quelques minutes entre Becky et elle. Ayant l'impression d'être amoureux d'elle, ce garçon la défendrait et elle prendrait ensuite ses jambes à son cou avec la victime "préférée" de Becky. Un plan parfait. Akisa avait un don pour cela, elle le savait mais ne s'en vantait pas trop...contrairement à une certaine fille... Pas le temps de réflêchir plus ! La demoiselle appliqua à la perfection son idée géniale. Tout se passa comme prévu. Un jeune homme vint ennuyer Becky. Elle devait être fortement surprise d'être interrompue par un garçon d'une carrure pareille ! Elle aurait bien du mal à s'en défaire maintenant.

*C'est parti pour courir ! Allons-y pendant qu'elle est occupée !*

Elle prit la main du jeune homme et lui sortit en vitesse quelques mots.

- Accroches-toi bien à moi ! On y va...

Elle entraîna celui-ci à sa suite. Ils s'élancèrent sur la glace. Elle avait un peu du mal à patiner en raison de l'incapacité de ce "gamin". Il avait des difficultés à tenir sur des patins et ça se voyait. Heureusement, ils sortirent finalement du champ de vision de Becky. Celle-ci devait être encore en train de se dégager de l'emprise de son protecteur. Sa plume ne ferait bientôt plus effet sur la personne en question. Elle devait vite trouver pour l'instant un espace bondé de monde. Elle aurait ainsi l'occasion de prendre une pause avant qu'elle ne les retrouve. Elle trouva cet endroit et s'arrêta brusquement sans faire attention au jeune homme à ses côtés. Il ne manqua donc pas de s'écrouler sur la glace en l'entraînant avec elle. Quelle poisse...

*C'est pas possible ! Comment moi Akisa ai-je pu tomber ?! Quelle journée affreuse...*

Alors que Becky enfonçait le bout de son patin dans la glace pour se donner de l'élan et foncer sur Akisa et Ling-Han, un jeune homme l'arrêta. Il la stoppa net même. Qu'est ce qui lui voulait celui-là encore ? L'inconnu lui attrapa les poignets, les yeux brillants, les joues rouges et commença à bafouiller des "Je t'aime". La jeune fille était bouche bé. On venait l'accoster comme ça, sans la connaître... ? Akisa.

Cette peste marchande avait encore mis des batons dans ses roues. Elle accumulait les envies de meurtre. Fallait-il mieux la pendre ? La torturer ? Un moyen efficace et propre de préférence. Elle regarda le jeune homme dans les yeux et répondit :

"Je te laisse une chance. Une chance de me lâcher."

Mais, il était ensorcelé après tout. Il ne fallait pas s'attendre à des miracles non plus. Elle posa sa main sur son front et une lumière blanche en sortie. Il la regarda avec un air vide, des yeux inexpressifs, un sourire béat. Voilà, lui, il allait devoir réapprendre son prénom. Plus que deux.

D'ailleurs, où étaient-ils passés ? Ils avaient échappé au regard doré de Becky. Elle grogna, murmura au passage une insulte et se lança en quête des deux fugitifs. Un grand garçon aux cheveux noirs et une petite blonde. Ca devrait se trouver facilement. Sauf s'ils se séparaient...

En plus la nuit était presque déjà tombée. Le soleil finissait doucement de disparaitre de l'horizon... Ce serait dur de les retrouver dans le noir. Elle devait donc vite agir.
Après tout, tout ce qu'elle voulait, c'était les faire oublier cette soirée. Ce n'était comme si elle leur effaçait tous leurs souvenirs. Pleurer. Blasphème. Devant eux en plus. Vite. Mettre fin à cette paranoïa. En se dirigeant vers la sortie, elle aperçut un garçon avec une jeune fille.

Est-ce que c'était eux ? Le doute pointait dans son petit regard narquois. Si c'était eux, elle n'aurait plus qu'à leur sauter dessus. Elle s'approcha, tentant de se dissimuler derrière les gens. Quel magnifique petit couple ~
Dommage que ce soit Ling-Han et Akisa. Elle tenta de masquer au mieux le rire diabolique qui voulait sortir de ses entrailles et pouffa juste un peu. Elle attendit de se calmer. Cette après-midi était vraiment interresante. Du point de vue de Becky, évidemment.

Elle commença à sortir de la masse où elle s'était calfeutrée en attendant de mettre son plan à exécution. D'un seul coup, les lumières multicolores qui illuminaient la piste s'éteignirent. Il faisait totalement nuit. On voyait pas à cinq mètres devant soi. Des projecteurs se mirent en marche et une musique entraînante plus forte que les précédentes sortit des grosses enceintes. Il y avait une fête à la patinoire, le soir ? Elle ne savait pas.
En tout cas, ça ne l'arrangeait pas. Elle n'entendait plus rien d'autre que cette musique tornitruante.

Elle sortit définitivement de sa cachette et alla voir Ling-Han et Akisa et leur cria :

"Vous êtes foutus ! Attendez-vous à subir ma colère légendaire !"

Puis, elle attrapa Akisa et fonça à toute allure entre les gens. Elle ne savait pas si Ling-Han les suivait ou s'il s'était accroché à Akisa. Ce qui était sûr, c'est qu'elle lui donnait une chance de se conduire en héros, de se montrer un peu plus courageux, d'être un vrai homme.

Même si elle espérait intérieurement qu'il échouerait ~

[HS : Voilà, j'ai un peu changé le décor. Mais bon, je voulais que ça évolue 8D]

Akisa n'arrivait toujours pas à s'en remettre. Avoir trébuché ne l'avait pas rendue ravie du tout ! Cependant, elle finit par revenir à la réalité. Elle pensait s'être fait mal mais non. Le jeune homme avait ammorti sa chute et était tombée violemment sur le dos. Sa surprise était tellement grande qu'elle ne se relevait toujours pas. Elle n'aurait jamais imaginé se faire aider par un inconnu. A peine avait elle enfin retrouvé entièrement ses esprits que celui-ci était déjà debout, lui tendant une main. Elle n'hésita donc pas à la prendre pour être à nouveau sur pied.

- Merci. Appelles-moi Akisa...ton nom ?

Elle lui permettait d'arrêter de la vouvoyer. Son estime envers lui avait augmenté un peu quand il sortit des escuses bien formulés en plus de l'avoir empêcher de se blesser. Peu d'inconnu l'aurait fait, elle en était certaine.
Elle attendait une réponse à sa question. Une fois son prénom donné à quelqu'un, elle exigeait connaître à son tour l'identité de son interlocuteur...Des pas , des regards menaçants. Elle se retourna pour s'apercevoir du retour de Becky. Elle avait été rapide pour les retrouver. Et Akisa qui était à bout de souffle après avoir courru à travers toute la piste ! Elle n'arrivait pas au bon moment.

*Elle est de retour ! Qu'est-ce qu'on va faire ? Je suis si fatiguée...*

Il risquait de lui donner une réponse plus tard. Ils devaient pour l'instant s'inquiéter de Becky. Elle devait être furieuse et cela se comprenait. La demoiselle lui avait piqué son jouet favori...pour une fille comme elle, c'était un crime pour sûr ! Où était donc la sortie ? Elle ne pouvait plus le savoir, la nuit étant tombée sur la patinoire. Et manque de chance, une horrible musique de fête résonnait maintenant dans ses oreilles. Elle détestait la musique. C'était si bruyant, si horripilant ! Impossible de réflêchir dans un moment pareil. Elle commença malgré elle à s'inquiéter un peu de son sort.

*Très mauvais, je sens le pire arriver ! Akisa numéro deux risque de tout gâcher d'un instant à l'autre...c'est pas le moment d'avoir peur pour une Becky enragé ! Secoue-toi un peu et sors de cet enfer ! En plus, je suis sûre que le brun aura bien une petite idée que je puisse appliquer avant le carnage...*

Tout allait trop vite pour elle désormais. Elle se sentait dépassé par les évènements et regrettait d'être aller à Chocolate Town, aujourd'hui. Comment avait-elle pu se rendre dans un quartier aussi bruyant et dangereux ? Ils font tout le temps la fête dans ce quartier-là...c'est affreux ! De plus, elle aurait pu sûrement éviter la patinoire, un lieu assez effrayant après tout...Elle ne reviendrait plus jamais patiner sur des patins. Cet endroit était peu fréquentable pour une demoiselle calme et bien élevée.
Elle sentit une main l'agripper. Il était trop tard. Becky venait de mettre la main sur elle et ne la lâcherait plus d'une semelle. Elle jeta un regard -comme pour lui demandé un peu d'aide- vers le jeune homme avant de le voir disparaître dans la foule. Becky l'avait entraîné ailleurs. Jusqu'où iraient-elles avant que Becky ne règle son compte à Akisa ? Personne ne viendrait l'aider. Et surtout pas l'autre brun trouillard. Mais elle ne regrettrait sûrement pas d'avoir espéré un soutient de sa part. Qui ne tente rien n'a rien : une phrase très connue mais inutile à certains moments.

*Que vais-je faire ? Peut-être que je devrais avertir mon ennemie qu'Akisa numéro deux risque d'arriver bientôt...et de lui en faire voir de toutes les couleurs ! Cela éviterait peut-être d'arriver à la catastrophe...avec un peu de chance...*

Elle regarda autour d'elle une dernière fois en espèrant trouver une solution à son problème. C'était son seul espoir...avant de sombrer dans les ténèbres. Elle finit par vouloir prévenir Becky du danger imminent. Après tout, elle n'aimait pas se servir de la violence à l'extrême même contre ses ennemis. Pourtant, elle savait que son second mode n'aspirait qu'à cela. Elle était comme ça mais elle ne voulait pas l'accepter. Après tout, elle ne s'appréciait pas dans ces moments-là : elle se haïssait elle-même. Même en étant normale, elle ne s'aimait pas trop non plus. Elle n'aimait pas sa curiosité et tout ce qui allait avec le mot "contradiction". En bref, elle était en vérité assez complexée. Heureusement, personne ne le savait à part elle-même. Elle savait à la perfection cacher cela. Son instinct de conservation était très puissant donc elle ne montrait que très rarement ses faiblesses.
Elle laissa pour une fois de côté son honneur et tenta de faire lâcher l'affaire à Becky avant l'apparition de la noire Akisa.

- Becky...on fait la paix un moment ? Tu vois, il fait nuit et...on aura l'occasion de se revoir de toute façon...pourquoi ne pas profiter de la fête et reprendre notre querelle après ?

*Aïe, je sens qu'elle va refuser...pourquoi j'ai fini par ne pas l'avertir de mon côté obsur, cela aurait été mieux...Elle aurait peut-être pris la fuite et je m'en serais débarassée...Ah misère !*

Elle avait fini par abandonner toute tentative de survie ridicule. De toute manière, si Becky continuait à titiller son instinct de conservation, elle ne répondrait plus de ses actes d'ici quelques minutes. Pourquoi espérer encore ? Tellement inutile...

[HS : voilà désolé de pas faire trop avancer les choses...bon, je vous laisse en cadeau la "dark" Akisa, ça vous tente ? A vous de jouer ! ^_^ ]

Becky s'amusait comme une petite folle. L'effet de vitesse la rendait euphorique et elle s'éloignait rapidement que Ling-Han qui semblait être définitivement très loin d'elle. Emmenant Akisa au loin, elle espérait diaboliquement qu'elle finisse par vouloir s'en aller et lui laisser sa victime préférée pour elle seule ~

- Becky...on fait la paix un moment ? Tu vois, il fait nuit et...on aura l'occasion de se revoir de toute façon...pourquoi ne pas profiter de la fête et reprendre notre querelle après ?

Elle s'arrêta brutalement en s'accrochant à la barrière, tirant Akisa devant elle. Qu'avait-elle dit ? Le mot "paix", n'est ce pas ? Elle éclata de rire. Mais ce n'était pas possible qu'elle craque aussi vite... Pas maintenant. Elle pencha sa tête vers celle de la blondinette afin qu'elle la regarde bien droit dans les yeux et articula :

"Non."

Un bruit sourd surgit à côté d'elle. Ling-Han. Qui venait de tomber pathétiquement sur la glace. Une fois de plus. Elle soupira tout en le regardant avec un air exaspéré. Il bafouilla quelque chose qu'elle ne comprit même pas. Et répliqua d'un ton glacial.

"Pourquoi t'es revenu ? Pour t'enfuir après ?"

Elle reporta son attention sur la jeune fille. Les yeux dorés de Becky tournaient au rouge. Un changement radical d'humeur. Une colère qui grondait au fond du tigre sauvage qu'elle était. La musique la rendait folle. Et le noir l'obligeait à se concentrer pour discerner tout le monde. Elle approcha sa main du front de Ling-Han. Et sa deuxième main, accrochée à la rambarde se mit à luire. Le seul but étant d'impressionner ses deux victimes attitrées.

"Parle ou je lui efface la mémoire."

En prenant un otage comme cela, elle espérait faire réagir Akisa. Mais elle ne savait pas encore si les conséquences seraient celles qu'elle attendait. Le tigre n'avait pas encore surgi. Il ronronnait pour le moment. ~ Mais qu'est ce qu'elle lui demandait de dire exactement ? Becky ne savait pas. Elle avisait. Et si elle ne répondait pas. Cela lui simplifierait les choses encore plus. Elle n'avait donc qu'à attendre. Puis, elle se tourna vers Ling-Han, avec un air sadique.

"Et bien alors ? Tu ne veux pas jouer avec nous ?"

Son discours frôlait la démence. Mais elle s'amusait. Et c'était sans doute le principal. De son point de vue. Mais après tout. Elle ne savait rien de ce qui pouvait lui arriver. C'est donc avec un sourire féroce qu'elle dévisageait ses deux interlocuteurs.

[HS : Bon. J'trouve ça un peu court. Désolée ♥]

Akisa commençait à perdre espoir. Elle était presque sûre que son second mode arriverait d'une minute à l'autre. Cependant, rien ne se passa comme prévu. Un retournement de situation fit surface. Ce Ling-Han -comme il s'appelait- avait refait une apparition. Elle était tellement surprise de le voir qu'elle n'eut pas le temps de réagir quand Becky changea de victime. Il s'attaquait désormais au jeune homme qui avait tenté de les arrêter par les mots. Ne se sentant plus en danger, elle fut rassurée. Son mode normal resterait. Cependant, Becky la menaça, voulant effacer la mémoire de ce pauvre garçon. Comment osait-elle s'adresser à elle de la sorte ? Akisa avait retrouvé son sens de l'honneur et ne voulait pas le reperdre. Elle lui demandait juste...parler. Elle ne savait pas ce qui se passait dans sa tête - et ne souhaitait pas le savoir d'ailleurs- , mais sa demande était si stupide. Que lui rapporterait les paroles d'Akisa ? Rien. La musique devait lui faire perdre sa lucidité. Dans un sens, elle pouvait comprendre cela, elle-même victime de cette affreuse mélodie. Elle avait du mal à réflêchir avec celle-ci. Pourtant, il fallait qu'elle agisse et vite. Elle devait sauve Ling-Han. Après tout, elle avait été protégée une fois quand il l'avait empêché de se blesser sur la glace. En plus, il avait été courageux en tentant de faire changer d'avis le monstre. Elle pouvait bien faire un petit plaisir à Becky dans ce cas-là...mais ce serait sûrement le dernier ! Calme et posée, elle s'exécuta.

- Voilà, c'est fait. Satisfaite ?

*Voilà qui devrait la surprendre un moment le temps que je trouve un moyen de séparer ces deux-là...*

Elle n'eut pas le temps d'attendre une réponse de sa part. Brusquement, la lumière s'éteignit. Que se passait-il ? La patinoire était maintenant toute sombre. Une annonce passa disant qu'il y avait une panne d'électricité. Très intéressant...Elle profita de la confusion crée par cet événement pour séparer Becky et Ling-Han. Ayant sa vue plus développée que tous ses autres sens, elle arrivait à se déplacer à travers la patinoire sans trébucher. Elle avait maintenant réussi à être entre les deux. Sachant qu'elle était sûrement la seule à y voir un peu clair dans l'obscurité, elle prit la main du jeune homme pour l'entraîner définitivement vers la sortie. Une seconde annonce passa. En raison des problèmes d'électricité, la patinoire fermait ses portes dans un quart d'heure. Akisa avait de nouveau la chance de son côté. Sans se préoccuper désormais de son ennemie, elle sortit de la piste avec sa nouvelle connaissance. Ils étaient arrivés au comptoir, là où on rendait ses patins une fois enlevés. Elle se rappella soudainement que Becky avait pu s'accrocher au bord pour se déplacer dans le noir. Ils devaient faire vite.

- Dépêchons-nous de rendre nos patins avant qu'elle n'arrive !

*Soyons prudents, Becky n'est pas une fille faible !*

Elle s'assit sur un banc pour ôter ses patins. Une ombre au loin commença à l'inquiéter de nouveau. Serait-elle ? Elle ne le savait pas vraiment. Si c'était le cas, elle espèrait qu'elle avait abandonné ses projets maléfiques. Le noir avait peut-être raisonné la jeune fille. Il fallait l'espèrer...sous risques d'avoir un dernier quart d'heure d'enfer à la patinoire.

Quelle importance cela avait maintenant de toute façon, Ling-Han s'était juste imposé à sa façon - d'une manière absurde et risible donc - entre les deux jeunes filles, et vait espéré stopper le joug en bégayant stupidement, il avait d'ailleurs échoué car ni l'une ni l'autre n'avait été impressionnée par cette « performance ». Il se rendit compte que ses efforts étaient plus ou moins vains au final, comme son arrivée,n 'avait rien provoqué chez Becky, mis à part qu'elle avait repris une dimension encore plus effrayante en menaçant de lui effacer la mémoire si Akisa ne disait rien. Alors qu'il était sur qu'il ne se souviendrait bientôt de rien, il entendit la voix d'Akisa prononcer quatres mots. C'était tout? C'était aussi simple que ça, elle n'espérait tout de même pas se débarasser de Becky comme ça ?

Ling-Han releva à ce moment-là la tête, pour voir les lumières de la patinoire s'eteindre toutes en même temps. Ses yeux s'étant habitués à la lumière eblouissante depuis quelques temps, il fut surpris par l'obscurité et n'y voyait absolument plus rien, tentant de se relever tant bien que mal pour mieux apprehender le noir autour de lui, il sentit une main agriper la sienne – il supposa que c'était celle d'Akisa – et l'emporter vers la sortie, comment pouvait-elle y voir clair et se diriger aussi aisement? Une fois devant la sortie, ou un projecteur était resté allumé, il regarda Akiasa s'asseoir sur le banc pour retirer ses patins, il fit de même, regardant en tout sens, pour surveiller le retour du tigre parmis eux, et fut parcouru d'un frisson en voyant la petite mais terrifiante ombre de Becky se profiler dans l'obscurité.

Comme il avait recommencé à trembler, Ling-Han avait de la peine à denouer ses lacets, mais il y arriva finalement au prix de nombreux effort, et d'une concentration hors du commun. Ul quitta de ce pas la banquise artificielle pour rendre ses chaussons, et entreprit de retrouver ses chaussures parmis les multiples cases, ou s'etendaient une multitude de souliers.

Il trouva enfin les siens mais se redressa brusquement, en prise à une horrible sensation. Il ne s'était plus du tout soucié du sort d'Akisa ni de celui de Becky pendant ces dernières minutes il regarda alors à sa droite, et son regard se retrouva à fixer le visage de Becky, près du sien. Depuis quand était-elle là, et plus préoccupant, ou était Akisa? Ce fut d'alleurs la première chose qu'il demanda au tigre après un sursaut spectaculaire à la vue de celle qui le martirisait.



« Ou... Ou est Akisa? »

/HRP: longueur un peu ridicule >.> Mais bon, j'ai quand même essayé de faire progresser les choses/

L'obscurité, mordante.
Désorientée, ses yeux mirent du temps à s'habituer à la pénombre soudaine des lieux.
Ils en avaient sans doute profité pour s'enfuir. Et c'était le cas. Disparus. Une fois de plus.
Elle se fraya un chemin parmi les patineurs, chose d'autant plus difficile car la foule était conséquente en cette soirée. Elle n'hésitait donc pas à pousser quelques personnes afin de se libérer gentimment la voie. Si elle voulait fuir, où irait-elle ? Une voix s'éleva. Encore un quart d'heure. Il ne lui restait pas beaucoup de temps. Elle se dirigea vers la sortie, non sans peine. Plusieurs personnes semblaient retirer leurs patins, mais aucune des silhouettes familières de Becky n'apparaissaient.

Elle s'assit donc, décroisant ses lacets, et se débarrassa de ses patins. Sans doute étaient-ils déjà partis. Elle avait donc mis trop de temps. En cherchant des yeux ses chaussures, elle se rendit compte qu'un jeune homme scrutait avec anxiété les alentours, apparement préssés de quitter les lieux. Elle posa ses patins et enfila ses chaussures.
Ling-Han.
Approchant son visage du sien, il ne tarda pas à tourner la tête pour lui faire enfin face.
Et bégaya le nom d'Akisa. C'est vrai qu'elle n'avait pas vu la jeune fille. S'en était-elle déjà allée ? Elle commença par ordonner à Ling-Han de se taire, et regarda autour d'eux. Effectivement, elle était introuvable. Pendant qu'il finissait de chercher sa paire de chaussures, elle contempla le ciel étoilé. Akisa... Ou était-elle passée...

- Soit il lui est arrivé un truc. Soit, elle est partie.

Il devait y avoir aussi d'autres possibilités, mais celle-ci lui semblaient les plus probables. Zut. La voilà qui allait devoir sauver la jeune blondinette en détresse. Du déjà vu. Du réchauffé. Tout ce que vous voulez. Mais bon, elle pourait adroitement se servir de Ling-Han si la situation devenait trop critique. Mais elle ne voulait pas jouer le rôle du cupidon entre ces deux là. A ça non. Pas question. Elle ne voulait pas se retrouver au beau milieu d'un couple. Et dans le rôle du héros, Ling-Han. Ha finalement, peut-être qu'elle n'aurait plus rien à faire. Ce qui serait d'autant mieux.

Au lieu de finalement mourir de froid sur place, elle commanda deux chocolats chauds et en tendit un à Ling-Han. La chaleur lui permit de se réchauffer ses mains glacées et rougies. Certes, il y avait peut-être de meilleurs moments pour partager un chocolat chaud avec sa victime n°1. Mais là, sur le coup, elle n'avait qu'une envie, c'est voir Akisa débouler et crier sur Becky. Au moins, elle aurait la conscience tranquille en s'endormant dans son lit. Ils n'avaient plus qu'à attendre... En espérant que la blondinette daigne enfin pointer le bout de son nez. Ce qui arrangerait considérablement Becky.

Akisa s'était dépêchée d'enlever ses patins...pour se rendre compte que ses chaussures avaient disparus ! Elle avait regardé sur les autres bancs...mais elle ne les retrouvait pas. Pourtant, il ne lui restait qu'une demi-heure pour les retrouver. Pour l'instant, elle devait se débarassser des patins. Elle les donna à la première occasion au guichet. Enfin débarassé de ces choses, elle se mit à la recherche de sa propriété. Ayant complètement oublié Ling-Han et même Becky - pourtant inoubliable - elle fouilla de fond en comble les alentours de la piste. Rien. Qui avait pu lui voler ses précieuses chausures ? Elle était sûre que la personne qui les lui avait dérobées - car c'était un vol, elle n'aurait jamais pu les perdre en quelques secondes - devait vouloir l'empêcher de ressortir de la patinoire avant le lendemain. Si c'était ce qu'elle pensait, elle avait sûrement raison. Akisa n'allait pas repartir chez elle en chaussettes. Même si elle devait rester enfermer dans la patinoire, elle n'abandonnerait pas avant le lever du jour. Elle n'avait pas beaucoup de paires de chaussures aussi ravissante. C'étaient des petites ballerines noires avec un petit noeud rose dessus. Elles avaient eu du mal à mettre la main dessus. Elle ne voulait pas les laisser tomber.

*Ah, misère ! Où sont mes ballerines ? Qui a bien pu me les voler ? C'est un crime de la plus grande atrocité ! Si je retrouve cette personne, je vais la...*

Becky lui revint soudainement en mémoire. Elle aurait bien pu les lui prendre pour lui jouer un sale tour. Elle s'amusait tellement en l'énervant de la sorte. Il fallait qu'elle retrouve cette chipie sur le champ. Mais, elle ne lui ferait pas le plaisir d'être sur les nerfs, elle lui demanderait poliment son bien tout d'abord. Ensuite si cela échoue - ce qui sera sûrement le cas - elle trouveras un moyen de la retenir prisonnière avec elle dans la patinoire. Comme cela, elle aura tout le temps de récupérer ces magnifiques chaussures.
Cependant, elle n'était plus dans ce lieu ni Ling-Han par la même occasion. Ils étaient sûrement dehors. Elle commençait à se demander s'ils ne l'avaient pas oublier voire abandonner. Elle ne pourrait l'accepter. C'était innaceptable que quelqu'un se comporte de la sorte. Même sans manières, un certain comportement de base devait être adoptée. On ne laissait pas les gens tout seuls sans les prévenir. Pour Becky, c'était probable qu'elle soit partie. Pour Ling-Han, elle n'en savait rien. Elle ne le connaissait pas encore beaucoup pour affirmer cela.

*Où sont-ils passés ? Il faut que je reprennes mon bien...tout de suite !*

Elle regarda sa montre. La patinoire allait fermer ses portes. Elle ne pouvait pas rester sur place sans rien faire. Elle sortit donc en chaussettes de l'établissement. Elle scruta les environs pour retrouver ces deux-là surtout Becky dans son propre intérêt. Elle finit par les apercevoir côte à côte prenant tranquillement un chocolat chaud chacun. Au moins, ils n'avaient pas disparus, c'était l'essentiel. Maintenant, elle devait s'assurer que c'était bien Becky la voleuse. Si non, elle avait soit perdu à tout jamais ces ballerines soit elle arriverait à les récupérer le lendemain. Cependant, elle ne pensait pas les revoir de si tôt.
Elle avança à petit pas. Ces pieds lui faisaient mal sans chaussures. Elle se planta juste devant Becky. Elle alla droit au but.

- Becky, aurais-tu l'amabilité de me rendre mes chaussures ? La plaisanterie a assez duré, non ?

*Bon, première approche directe ! Nous verrons bien si c'est elle qui possède mon bien...et si elle voudra bien me les repasser ! *

Sans impatience ni colère dans ses propos, elle attendait patiemment une réponse positive de sa part. Même si elle n'était pas ravie d'être en chaussettes, elle ne perdrait pas son calme...et ne se mettrait surtout pas en colère !

[Pour pas se mélanger, on part du principe que le RP se passe avant la guerre des quartiers. ♥]


Bientôt 5 minutes qu'ils attendaient dans le froid. C'était déjà trop pour Becky. Elle était désormais congelée sur place et on appellerait sans doute les pompiers pour la décrocher du sol. Lorsqu'elle vit arriver la bondinette, elle écrasa d'un geste menaçant le gobelet en plastique et le jeta dans la poubelle à côté. Elle en avait mis du temps pour apparaitre tout de même !

Elle détailla des pieds jusqu'à la tête la jeune fille. Il y avait quelque chose qui clochait. Ses cheveux en bataille peut-être qui étaient la preuve même qu'elle avait sans doute beaucoup courru, ou peut-être ses chaussettes. C'était vraiment étrange qu'elle n'en mette qu'une paire. Becky en mettait au moins deux fines pour que ses orteils ne se congèlent pas. Ses chaussettes ?!

Elle reporta son regard aux pieds d'Akisa. Et un long sourire moqueur ne tarda pas à se peindre sur la figure enfantine de Becky. Akisa lui demanda de lui rendre ses chaussures, ce qui ne fit qu'accentuer le rire naissant de Becky. Un petit rire discret mais auquel on a ajouté une petite touche de sadicité. Elle braqua son regard dans le sien et nia évidemment les faits. Elle n'avait rien fait. Elle ne risquait pas de les lui rendre. En tout cas, les chaussures à ses pieds étaient bien les siennes, ce qui écartait la question de "l'échange accidentel de chaussures".

Maintenant, elle grognait. Becky devrait sans doute aider la blondinette à retrouver son bien, qu'elle avait bêtement égaré. Pff... Un inconnu lui avait sans doute volé. Quelle idée d'acheter aussi des choses très chères quand on sait qu'elles peuvent facilement attirer la convoitise. Son esprit s'illumina. Et si... Adieu.

Ils seraient bien capables d'orchestrer un truc pareil. Un vol. C'était tout à fait le domaine de prédilection de ce groupe d’adolescents. Et si la blondinette en avait été une de leur victime… et bien, ce ne serait pas du tout étonnant. Ils étaient tous visés après tout. Elle leur adressa un bref :

« Bougez pas. »

Puis, elle entra dans la patinoire, où un jeune homme commençait déjà à ranger les patins par taille. Apparemment, il ne semblait pas l’avoir remarqué. Elle posa ses mains sur le comptoir afin qu’il se rende compte qu’une très petite fille, aux allures d’adolescente désabusée, lui faisait des gestes titanesques dans l’espoir qu’il la remarque. Avec un fin sourire, il se pencha en avant :

« La fille qui est dehors ne retrouve pas ses chaussures. Vous les auriez pas par hasard ? »

Muet, il recula, fouilla dans placard, remuant chaque recoin. Pendant ce temps, elle regarda la piste blanche, vide. Seulement quelques patineurs armés de grosses pelles enlevaient la neige accumulée. Il posa alors dans un bruit sourd une paire de chaussures. Etaient-elles à la blondinette ? Aucune idée. Mais elle ne pourrait pas se plaindre que Becky n’ait pas essayé de régler le problème. Elle le remercia d’un mouvement de tête silencieux et sortit.
Le froid l’enveloppa de nouveau, et elle se remit à grelotter tout en jurant contre l’hiver. Le jeune garçon aux cheveux noirs et la blondinette l’attendaient. Son départ ne les avaient même pas fait cillé. Ca en devenait presque déroutant. Elle soupira, lâchant une tiède vapeur grisonnante dans la nuit noire. Qu’est ce qu’elle faisait encore avec eux, hein ? Elle devrait déjà être chez elle, en compagnie de son amie Solitude et buvant une soupe fumante. Mais non, il fallait qu’elle soit là. Qu’est ce qu’elle avait fait pour mériter cela ?!

Sans pousser de grognement féroce, elle tendit la paire de chaussures à Akisa d’un air nonchalant. Si en plus elle était obligée de faire de la politesse, sa réputation en prendrait définitivement un coup… Elle tourna vivement la tête, cherchant du regard quelque chose de plus attractif que ces deux adolescents pas très vivaces. Elle croisa les bras, et se retourna vers la jeune fille.

« Alors, ce sont les tiennes ? »

En fait, elle n’en avait strictement rien à faire. C’est vrai quoi. Elle avait déjà assez aidé. Si la blondinette impétueuse lui répondait que ce n’étaient pas les siennes, ça ne changerait rien. Et si elles lui appartenaient bel et bien, et bien, ce serait tant mieux. Elle fulminait de colère. Regardant tristement le ciel, elle chuchota juste :

« Aujourd’hui est une journée à marquer d’une croix rouge. »

Becky nia le faits. Et en plus, elle se moquait carrément d'elle. Elle était vraiment dans de beaux draps. De toute manière qu'elle les aient ou non, ses chaussures n'allaient pas apparaître d'elle-même par magie. Et si elle devait rentrer chez elle en chaussettes ? Non, elle ne tiendrait pas le coup. Passer d'un quartier à un autre risquait lui demander trop d'effort. Elle avait déjà assez mal aux pieds. Il ne manquerait plus qu'elle ait des ampoules. Pour une fin de journée, ce n'était pas formidable du tout. Alors quand Ling-Han lui proposa un chocolat chaud, elle accepta sans hésiter. Cela la réconforterait un peu au moins.

- Merci, je prends.

*Il m'a l'air plutôt bon ce chocolat...ça va me réchauffer un peu !*

Ensuite tout s'enchaina assez rapidement. Becky rentra dans la patinoire, les laissant tous les deux seuls. Avait-elle l'intention de récupérer ses chaussures ? Elle n'arrivait pas à croire que Becky fasse un geste de générosité à son égard. Ele était pertubée par la pensée de celle-ci avec une auréole d'ange. Elle la chassa le plus vite possible de son esprit. Non, elle voulait juste qu'elle arrête de gémir, c'était sûrement ça et rien de plus ! Cependant, cela l'arrangea que quelqu'un l'aide à retrouver ses affaires. Un léger sourire apparut sur son visage. Mais il disparut rapidement par la question d'un certain fouineur. Pourquoi elle et Becky avaient du mal à s'entendre ? Elle ignora cette remarque. Elle n'avait aucune raison de se justifier. C'était ses affaires et pas les siennes. Pas question d'en toucher mot ! Après si sa rivale voulait en parler, cela la regardait. Elle n'avait aucune raison de la rendre muette sur le sujet...Un éternuement interrompit ses pensées. Comment pouvait-elle attraper froid ? Pourtant, elle était prudente au niveau de sa santé. Elle s'était beaucoup couverte: gants, écharpe...elle avait tout ce qu'il lui fallait pour rester en bonne santé. Et en plus, elle venait de boire un chocolat chaud. Que lui fallait-il de plus pour avoir chaud ? Ses chaussures, c'était évident ! Sans elle, ses pieds gelaient. Elle finirait certainement pas avoir un rhume si cela continuait. Elle toucha sa gorge par réflêxe. Elle voulait s'assurer qu'elle allait bien.
Peu de temps après, Becky réapparut avec ses ballerines. Des étoiles apparurent dans ses yeux. Enfin, elle avait retrouvé son précieux bien ! Elle y ferait plus attention dorénavant. Elle se força à la remercier. Même si elles ne s'appréciaient guère, ce n'était pas une raison pour manquer de manières.

- Merci beaucoup.

*Bon, maintenant enfilons-les avant que je tombes malade !*

Elle mit immédiatement ses ballerines aux pieds. Ayant les orteils encore congelés, elle ne risquait pas d'aller bien loin. Elle était donc obliger de rester encore un peu ici avant de repartir chez elle.

- Si vous voulez rentrer chez vous, n'hésitez pas ! Je ne pourrais sûrement pas marcher avant un petit moment.

*Tant pis si je me retrouve seule ! Je n'ai pas à imposer aux autres de me tenir compagnie. Ce ne serait pas très correct de ma part !*

Pendant le temps où elle ne pouvait pas partir d'ici, elle agita ses orteils dans ses chaussures du mieux qu'elle pouvait. Si elle persistait bien, elle aurait ainsi la possibilité de quitter ce quartier maudit d'ici quelques minutes. Elle n'avait plus qu'à patienter un peu. Elle éternua une seconde fois. Elle n'avait vraiment pas de chance. Si seulement elle était chez elle à l'heure qu'il est avec son petit lunatic Diamond...Au bout de quelques minutes, elle se sentit à nouveau capable de marcher. Elle partit donc de son côté vers Feathers Road. Elle avait hâte d'être chez elle...

[HS : Je commence à manquer un peu d'idées, désolé ! ^_^ Donc, si vous en avez , on continue à rp. Sinon, on peut arrêter. Je vous laisse décider tous les deuw.]

La nouvelle altercation entre les deux jeunes filles s’était plutôt bien déroulée, contrairement aux craintes de Ling-Han. Quand Akisa était arrivée fulminante pour récupérer des chaussures, et avait accusé Becky – à tort – son regard avait fait il ne savait combien d’aller retour nerveux entre les deux fauves qui auraient pu se sauter dessus pour se quereller à nouveau. Mais il n’en fut rien, Becky, bien qu’ayant repris son habituel sourire narquois, était tranquillement repartie vers la patinoire et en était revenue avec les ballerines de la jeune blonde. Elle lui avait tendu en détournant le regard, et en rougissant un peu, comme quoi, Ling n’avait pour une fois pas tort, Becky n’était pas fondamentalement mauvaise. Cette situation ou les deux jeune filles semblaient presque avoir des relations normales avait soulagé Ling-Han, par rapport à cette soirée cauchemardesque à la patinoire.

C’est Akisa qui rougit à son tour quand elle récupéra ses chaussures, et on pouvait sentir qu’elle eut toute les peines du monde à remercier son « amie » la tigresse. Devant cet évènement amusant, Ling ne put que sourire, son vrai sourire depuis le début de la soirée.
Il eut bientôt fini son chocolat chaud, et tandis qu’un silence s’était installé entre les trois compagnons, il ne rajouta rien, sentant un reste de tension entre Becky et Akisa, il mourrait d’envie de savoir ce qui rendaient leur relations aussi détestable mais c’était sûrement indiscret de le demander.

Quand elle eut bu son chocolat, Akisa annonça qu’elle devait rentrer chez elle, il la comprenait, il faisait maintenant très froid, et tout le monde avait envie d’être bien au chaud chez lui. Ling-Han regarda sa montre, et fut surpris que le temps soit passé aussi vite, il devait rentre chez lui se faire à dîner, et faire les préparatifs pour ouvrir la pâtisserie demain. Quand Akisa prit congé d’eux, les laissant seuls Becky et lui-même, il finit par annoncer son départ à son tour, en profitant pour adresser un signe d’au revoir de la main à Akisa.

« Ah… Vu qu’il se fait tard, je ne vais pas tarder non plus. Donc je vais repartir à la pâtisserie si tu le veux bien, Becky. »

Si elle le voulait bien ? Depuis quand avait-il besoin de l’avis de sa persécutrice pour rentrer chez lui ? Et si elle disait « non je dois encore t’embêter, reste ici ! » comment allait-il s’en sortir. Il avait un malentendu. En bon ressorti de son côté masochiste, il se remit à parler, comme pour dissiper le malentendu, mais ne fit que s’enfoncer d’avantage dans la mouise.


Qu’est-ce qui lui prenait d’un coup ? Il voulait peut-être être galant et ne pas laisser la jeune fille seule. En plus, tel qui la connaissait Becky pouvait bien rentre chez elle comme une grande. Il avait donc peur de Becky au point de rester là plutôt que de s’enfuir, de peur d’être poursuivi, quel idiot il faisait. S’il y avait une chose dont il avait envie, c’est que le côté terrifiant de Becky le laisse en paix, son bon côté, lui pouvait rester. Embarassé qu'il était, il finit par bafouiller, en partant en regardant ses pieds vers la sortie de la patinoire.




/ HRP: Pardon pour l'énorme retard. J'avais mon BAC Blanc, et j'ai un dossier à finir, alors je n'ai pas eu beaucoup de temps... /

Une fois qu'Akisa rentra chez elle, un silence pesant s'installa entre Ling-Han et elle. D'habitude, elle l'aurait certainement insulté, poussé, traumatisé jusqu'à ce qu'il pleure, rien que pour avoir altérer son image de méchante fille sans coeur. Bon dieu. Qu'est ce qu'elle aimait cette apparence d'elle ! Mais voilà qu'elle avait joué les jolis coeurs en se montrant gentille et serviable. Elle poussa un grognement rien qu'à cette pensée. La sortant miraculeusement de ses pensées, Ling-Han annonça son départ. Rien d'étonnant en même temps. Il faisait froid, nuit noire, et ils n'avaient plus grand chose à se dire.

Un long silence pesant s'ensuivit. Et alors, elle tapota l'épaule du jeune homme avant qu'il reparte dans des explications étranges. C'est vrai qu'elle l'avait tellement traumatisé qu'il ne semblait plus tout à fait libre de ses mouvements en sa présence. Elle aurait préféré qu'il déguerpisse, parce que cela lui empêchait de penser qu'il se tenait à quelques centimètres, et qu'un ptit coup de son pouvoir et elle pourrait aisément lui effacer le souvenir de cette soirée. Elle lui accorda cependant le bénéfice du torturé et se résigna à le laisser en paix jusqu'à leur prochaine rencontre.

D'ailleurs, comble du sadomasochisme, il lui proposa de passer dans sa patisserie. Elle hocha la tête, silencieuse jusqu'au bout. C'était une idée comme une autre et pas des plus désagréable car elle pourrait encore plus le faire tourner en bourrique. Elle se planta devant lui, et leva son regard le plus meurtrier possible et le fixa jusqu'à ce qu'il palisse un peu. A moins que ce ne soit qu'un effet de l'éclairage nocturne qui donna cette impression.

"Très bien, mon cher Ling-Han. Je passerai. En attendant, je te conseille de faire attention. J'ai eu vent de quelques mystères qui pourraient chambouler notre... relation. Adieu est partout et nulle part à la fois. Je doute que ce soient tous des êtres perfides ou foncièrement gentils, mais une chose est sûre : ils vont frappé."

Elle se retourna, et s'en alla à travers la brume hivernale, jusqu'à ce qu'une nouvelle pensée germe dans son cerveau et lui commande de faire demi-tour. Ce qu'elle fit, à toute allure, et tout en acompagnant ses paroles, posa son index sur la bouche du grand brun.

"Chut. Je sais tout."

Et elle s'en alla. Alors qu'au même instant des cris et des batailles faisaient rage. La guerre venait de commencer. Les quartiers étaient maintenant tous rivaux, et les meilleurs amis du monde se blessaient jusqu'au sang. La tigresse fila dans l'ombre à toute allure, s'assurant d'un rapide coup d'oeil que Ling-Han avait lui aussi pris la fuite vers une route sûre.

END