Flora dormait aussi profondément qu'un bébé. Rouge gorge, qui avait été aussi transporté, faisait de même. La fillette se croyait à son lit au calme ; il n'y avait aucune raison valable pour qu'elle s'éveille. Le sable, d'un blanc d'une pureté immense et d'une finesse incomparable crissait entre ses doigts. Il s'incrustait dans ses ongles, mais la jeune fille ne le sentait pas. Ses yeux étaient clos. Une étrange torpeur l'avait envahie, il y a quelques temps. Quand elle était encore dans le froid à Alexandrie. Maintenant, sans le savoir, elle est sur une île qu'aucun géographe ne connaît, qui n'est répertoriée sur aucune carte. Perdue, dans l'océan. Ce dernier était lisse et calme, mais gris, comme le ciel. Les nuages empêchaient les rayons du soleil de passer. Des oiseaux dansaient dans ce ciel, des mouettes essentiellement. Tournant en rond, sans se fatiguer. L'une d'elle remarqua le corps de la petite sur la plage et quitta ses amis en pleine mascarade.

La mouette descendit en piqué et doucement, atterris sur la plage, à un mètre de la jeune fille endormie. L'oiseau avait vu beaucoup de monde étendu de cette façon. Ils se réveillaient, s'enfonçaient dans la forêt, mais ne reprenaient jamais la mer. Il était fort amusant pour les volatiles de voir une micro-société constituée uniquement d'adolescents se développer. Les humains sont des créatures étranges parlant dans un langage indescriptible pour les oiseaux ; l'inverse est vrai aussi.

Flora commençait, dans son sommeil, à entendre une voix qui l'appelait. C'était agaçant. Ce son indésirable bourdonnait dans les oreilles de la petite. Il s'agissait de la mouette. La jeune fille, cependant, n'entendait pas de vulgaires « bwak » ou des cris de ce genre. L'oiseau lui parlait, la fillette le comprenait. Pour l'instant, elle ignorait qui la poussait à quitter son sommeil. Flora ouvrit les yeux et se redressa lentement, très lentement.

« Eh bien, c'est pas trop tôt ! Je vais avoir la voix enrouée, à force de brailler pour que tu te réveilles ! » Dit le volatile.

La fillette s'arrêta de bouger net. Qui pouvait dire de pareille chose ? Il n'y avait personne autour d'elle. Des roches, du sable, des oiseaux... Une mouette qui parle. En effet, le volatile ouvrait et fermait son bec sans s'arrêter et un son en sortait. *Cela doit être un jouet*, pensa la jeune fille, *Où peuvent être les piles ? La technologie n'arrête pas de progresser.* Alors, Flora tendit la main pour caresser l'animal, mais restait prudente. Au moindre mouvement de la mouette, elle retirait rapidement sa main. Attitude qui commençait à courir sur le haricot de l'oiseau.

« C’est pas bientôt fini ? », se plaignit l’animal, « On veut engager la conversation, et on se retrouve avec une idiote devant soit ! Encore une qui ne pige rien de ce que je lui dis !»

Flora écarquilla les yeux.
« Mais bien sûr que si je te comprend ! »

La fillette ne se souvenu pas tout de suite qu’il est très étrange de comprendre les animaux. La jeune fille se mit à être de plus en plus méfiante. Elle se mondait la lèvre. Une mouette qui parle ? C’est impossible, improbable. Dans ce cas, peut-être que c’était elle-même qui avait un problème. La petite pensait, pensait…

« Tu es vivante, la mouette ? » demanda Flora.
« Non, je suis un cailloux et je te cause ! Bien sûr que oui, que je suis vivante ! Mais tu m’intrigues. J’ai vu des dizaines de débiles passer par ici mais aucun ne me comprenait. Tu es spéciale, tu le comprends ? »

La jeune fille était aux anges. C'était la première fois qu'on lui disait qu'elle était « spéciale ». Mais, dans ce contexte-là, était-ce un compliment ou une remarque négative ? Elle l'ignorait totalement. Soudain, elle sentit qu'elle que chose se débattre entre ses jambes. C'était Rouge gorge ! Imaginez la joie de la fillette se rendant compte qu'elle n'avait pas tout perdu ! Son meilleur ami était là, avec elle. C'est alors que la fillette regarda l'horizon. Le ciel gris, du sable blanc, la mer... Elle n'était plus à Alexandrie ! Elle se souvenait maintenant. Épuisée, elle s'était prit une lettre dans la tête ; puis, elle avait téléphoné... Ensuite, c'était le vide intersidéral dans sa tête. Flora commença à avoir la pression. Où l'avait-on conduite ?

« Mouette ! Où sommes-nous ? » Demanda la jeune fille avec un air grave.

La mouette rit.
« Tu es sur l'île d'où personne ne peut sortir, l'île pleine de personnes de ton âge. Bienvenue sur Esplumoir, l'île ou tout est possible, l'île pleine de fous ! »

La fillette ravala sa salive. La ville... Des fous ? Il n'y a donc que des tarés ici ? Pourtant, la jeune fille n'entendait ni rire sadique, ni cris. Personne n'était sur la plage. Derrière, il n'y a qu'une épaisse et sombre forêt. La mouette lui aurait menti ?

« Comment trouver les habitants ? »

« Eh bien, c'est simple ! C'est là, derrière ! » répondit l'oiseau en montrant de l'aile la forêt.

Flora n'était donc pas seule perdue sur une île déserte...

Quelques rayons de Soleil avait réussit à percer la masse nuageuse qui s'étendait à perte de vue, mais ce ne fut pas pour longtemps car seules quelques minutes étaient passées depuis leur apparition et déjà ils avaient disparus. Yuuki marchait dans une rue déserte de Hope District, il jetait des regards de tout les cotés cette rue était silencieuse que cela en était presque effrayant. Yuuki soupira et continua sa route, après quelques secondes d'arrêt. Il se rendait vers la plage, il n'y avait aucune raison particulière à ça, seulement le jeune homme n' avait rien à faire et s'ennuyait. Yuuki savait que les nouveaux habitants atterrissaient ici, après tout, lui aussi avait atterrit sur cette îles deux ans auparavant. Il s'était demandé où il se trouvait mais après un peu de marche à pied, il avait « retrouver » son chemin et sans avoir d'autres choix avait vécu sa vie jusqu'à maintenant et continuerait. Yuuki espérait ne rencontrer personne, en tout cas pas de nouveaux, qui panique parce qu'il ne savent pas où ils sont.

Yuuki arriva bientôt sur la plage, après un court moment dans la forêt. Il regarda le ciel toujours aussi nuageux. On pouvait aussi sentir une légère brise, froide, qui fit frissonner Yuuki, tout compte fait, peut être qu'il n'aurait pas du venir. Il le regrettait déjà, mais il n'allait pas faire demi-tour après avoir fait tant de chemin pour venir ici.

Yuuki avança sur la plage jusqu'à un point précis avant de s'accroupir. Il semblait pensif, en réalité, il se posait de nombreuses question : Allait-il un jour pouvoir retourner d'où il venait, ou encore est-ce que ses parents le cherchait ? Il en connaissait plus ou moins les réponses même si au fond de lui il aurait préféré les ignorer. Il ne reviendrait jamais en Angleterre, personne ne connaissait cette après tout, il y avait ainsi aucune chance que ses parents le retrouve...

Le jeune homme entendit une voix au loin, une voix féminine. Il se redressa avant de pousser quelques une de ses mèches de cheveux qui l'empêchait de voir correctement. Il se rapprocha et vit effectivement une fille en train de parler à... Une mouette. Sur le coup, il ne réagit pas plutôt surprit par la scène qui se déroulait devant ses yeux, après tout, il était assez inhabituel de voir quelqu'un discuter avec une mouette. Yuuki finit par reprendre ses esprits, le jeune fille qui se trouvait à quelques mètres de lui ne semblait pas l'avoir remarqué. De ce fait, la scène continua, il finit par dépasser Yuuki et il craqua.

« Pffft... »

Il étouffa un rire, il mit sa main devant sa bouche en essayant de ne pas se faire remarquer, même si il était sans doute déjà trop tard, tout en essayant de se calmer. Chose compliqué quand on ne s'attend pas à ce genre de scène. Il finit par se calmer. Il n'y avait qu'un chose qui pouvait provoquer ce genre de scène, la plus me de cette fille permettait sûrement qu'elle comprenne les animaux. Chose pratique certes, si on veut être prit pour un fou, une folle dans le cas présent. Lui, d'habitude si calme venait de montrer une partie de sa personnalité assez inhabituelle, tant pis.

« Si tu parles aux animaux, on va te prendre pour une folle... »

Cette voix était lointaine mais son écho se rapprochait. Lentement, doucement, Flora comprit qu’il s’agissait d’une voix masculine. Un des habitants fous ! Fous, à en croire la mouette. La fillette craignait de plus en plus être tombée sur une île pleine de fêlés. L’oiseau se plaignait encore, hurlait, mais la jeune fille cherchait la voix. Elle ne tarda pas à la trouver, croyez-moi.

C’était un garçon, un beau garçon. La jeune fille se demandait qu’elle âge il avait. Elle a seize ans, mais ce garçon avait l’air plus âgé. Il avait des cheveux bleus très sombres, comme la nuit quand elle n’est pas découpée par les étoiles. Ses yeux aussi étaient bleus. Il était habillé avec des couleurs sombres et froides ; Flora avait un pull blanc et bleu, accompagnée d’un slim rose, de bottes fourrées et d’un blouson beige. La jeune fille regardait très attentivement le garçon. Elle le regardait sérieusement, comme si elle était face à un problème de mathématiques très compliqué. Il avait l’air gentil ; mais elle restait méfiante, les garçons étant une race globalement malfaisante. En plus, il devait ne plus avoir toute sa tête, vu qu’il était là.

« Si tu parles aux animaux, on va te prendre pour une folle... »

Flora bondit d’un seul coup et effrayée, la mouette s’envola.

« Je ne suis pas folle. Je sais c’est étrange de pouvoir parler au animaux, mais, je ne sais même pas où on est ici. » la jeune fille reprit son souffle et ce calma, « D’ailleurs, qui es-tu ? Un touriste, un habitant où je ne sais quoi ? La mouette me disait que vous étiez tous fêlés, mais je ne suis pas sûre que ce soit le cas. Je me demande si je vais bien… »

La fillette retourna vers son sac lapin. Elle regarda tout ce qu’il lui restait ; un livre emprunté à la bibliothèque « Le livre des médecines naturelles », son bâton de majorette, ses papiers, ses clés de maison, son téléphone portable, son porte-monnaie, un kit de couture, son baladeur, un carnet et un stylo, des vêtements de rechange. Mais elle n’a plus rien d’autre, à part son sac lapin et son meilleur ami, Rouge gorge.

Elle n’avait pas tout perdu… Le seul moyen de survivre et de trouver une maison, des magasins et des habitants –elle en a déjà un devant elle-. Il était aussi impératif qu’elle trouve un moyen de répondre à une question capitale : Comment ce fait-il qu’elle puisse parler aux animaux ? C’est impossible. Si la mouette avait raison ? Si elle était vraiment spéciale ? Elle inspira fort et demanda rapidement :

« Pourquoi j’arrive à parler aux animaux ? Où sommes nous ? »

S’il était là, ce garçon pourrait au moins lui apprendre des choses…

Aux paroles de Yuuki, la jeune fille avait bondit, surprise, pourtant à rire comme il l'avait fait, il n'avait pas vraiment été discret. Quoiqu'il en soit, elle continua avec un torrent de paroles. Yuuki attendit la fin puis soupira. Cette fille était bruyante, trop pour lui en tout cas, il hésita entre se sauver et essayer de rester aimable... Il y avait une troisième solution, peut-être un peu dure mais si elle pouvait comprendre, cela serait parfait. Il ne se voyait pas supporter un moulin à parole plus longtemps. Yuuki approcha dangereusement son visage de celui de la jeune fille et avec un regard des plus hostiles ils prit la paroles.

« Bruyante, ce ne serait pas étonnant qu'on ce soit débarrassé de toi, à l'aide de la lettre... »

Il parlait bien sûr de la lettre que chaque habitant d'Esplumoir avait reçu avant d'atterrir sur cette île, à dire vrai, il ne savait guère comment ça fonctionnait mais si ça pouvait calmer cette fille, il était prêt à tout même à inventer des choses. Il reprit sa position initial et s'éloigna de la jeune fille avant de faire face à la mer.
Yuuki s'attarda sur une petite pensée puis regarda le jeune fille du coin de l'œil. Elle regardait dans son sac en forme de lapin. Quel âge avait-elle pour se promener avec ce genre de chose ? Il n'en savait rien, et ne voulait pas en savoir d'avantage, de toute façon ça ne l'intéressait pas.

La jeune fille finit par demander la raison pour laquelle elle était capable de parler aux animaux. Il soupira, il pouvait au moins répondre à ça. Tant qu'il n'ait pas une fontaine de paroles à avaler plus tard.

« Une Plume, un pouvoir si tu préfères... Chacun en a sur cette île, il varie selon les personnes. »

Peut-être se poserait-elle plus de question, Yuuki l'emmènerait à la mairie directement si c'était le cas, peut-être si l'envie y était il lui répondrait lui même. Yuuki possédait une plume permettant de contrôler les émotions des gens, pratique dans un sens mais il ne valait mieux pas être la cible de se pouvoir, se retrouver triste ou en colère sans raison pouvait paraître perturbant et beaucoup ne comprenait pas ce qui leur arrivait.

Une vague prit par surprise Yuuki prit dans ses pensées, il se retrouva trempé jusqu'aux chevilles, il devait en être de même pour la jeune fille puisqu'elle n'était pas très loin de lui. Le jeune homme s'éloigna du bord pour être sûr d'être au sec, là, il retira ses chaussures qu'il vida. Quel poisse, s'il n'avait pas rencontrer cette fille rien de tout cela ne serait arrivé.

« Pas trop mouillée ? »

Par mesure de politesse ou par inquiétude, quelque soit la raison qui l'avait poussé à dire ça, sa voix était froide.

[C'est court désolée, j'arrive pas à faire plus long en ce moment T.T]

Le garçon approcha soudain son visage de celui de la jeune fille. Flora eut pour réflex de se pencher en arrière, comme pour s’éloigner d’un poisson au fumet indélicat. Le garçon eut un regard de tueur. La jeune fille perdit tous ses moyens. Ce regard, on lui avait adressé trop de fois pendant ses années de collège. Généralement, après, cela tournait mal. Elle tremblait de peur. Les souvenirs que la mer aurait dut emporter avec elle refirent surface. La fillette reculait, le plus lentement possible. Elle avait si peur. Elle ne devait pas pleurer. Elle se l’était promise, plus jamais elle ne pleurerait. Mais y arrivera-t-elle ? Le garçon prit la parole.

« Bruyante, ce ne serait pas étonnant qu'on ce soit débarrassé de toi, à l'aide de la lettre... »

Flora eut une illumination. La lettre dont il parle, se serait celle qu’elle aurait ouverte avant d’atterrir ici ? C’est donc pour ça qu’elle est à jamais prisonnière ? C’est à cause d’une vulgaire lettre qu’elle ne reverra plus jamais ses proches ? Elle comprenait tout, maintenant. Quelqu’un a profité de sa faiblesse et de sa naïveté pour la piéger. Elle avait foncé dans la gueule du loup tête la première. Elle était donc responsable de tout cela.

Le cosmos et la terre s’effondrent. Se serait donc parce qu’elle est, comme le disait la mouette, spéciale, qu’on lui a envoyée cette lettre ? Flora est donc… Magicienne ? Un oiseau magicien en cage. Voilà se qu’elle est devenue. Plus de retour possible. La machine à retourner dans le passé n’existe pas ? Son père et sa mère ne reverront jamais leur fille, leur file qui leur a toujours tout caché, tout ses malheurs. Elle ne peut pas se racheter.

« Une Plume, un pouvoir si tu préfères... Chacun en a sur cette île, il varie selon les personnes. » Dit le garçon, tirant Flora de ses pensées.

Plume… Comme celle des oiseaux, que l’ont arrache pour les empêcher de s’envoler, d’être libre. Sa nouvelle prison, elle allait devoir vivre avec. Toujours, jusqu’à sa mort. Sera-t-elle pardonner pour ses erreurs ? Qui sont-ils, qui sommes nous… La jeune fille restait confuse.

Mais alors… Ce garçon aussi doit avoir une plume. Il a beau réprimandé Flora en la traitant de « bruyante », lui aussi, il s’est fait prendre au piège. Pff. Où va le monde… La jeune fille n’est pas bête. Elle n’est plus intimidée. Ce type est dans le même pétrin qu’elle. Qu’il cause toujours ! La jeune fille comprit qu’ils n’étaient pas que deux sur l’île. Une ribambelle de personnes, aux caractères divers, au plumes diverses et variés étaient derrière la forêt.

Une île est entourée par la mer. Mer capricieuse qui, des fois, à des sautes d’humeurs. Alors, elle fait d’immenses vagues qui s’écrasent en roulant sur le sable. Ils arrivent que de malchanceux promeneurs se fassent prendre au piège, et qu’ils se retrouvent détrempés. La poisse ! C’est ce qui arriva pour Flora et le garçon.

« Pas trop mouillée ? » demanda le garçon.

La mer, si fraiche et si pure avait complètement détrempée la jeune fille. Cela lui rappela vaguement, une phrase qu’elle avait entendue il y a très longtemps. Une phrase qu’elle avait toujours aimée, dont elle se souvenait. Sa bouche s’ouvrit, et elle parla. Elle répéta cette phrase mot pour mot.

« Comme les vagues qui font disparaitre à jamais toutes les empreintes de pas sur le sable, nous devons faire table rase du passé. Nous devons dévoiler notre véritable personnalité.»

Elle finit de parler et les larmes lui montèrent aux yeux. La vérité est dure à dire. Mais maintenant, Flora en était sûre. Elle était seule. Personne ne sait qui elle est, plus personne ne pense à elle. Du moins, elle ne sent plus rien. Qui la consolera ? Qui lui dira désormais, qu’elle est importante pour eux.

« C’est terrible de penser que plus personne, personne ne pense plus à toi… »

On ne voyait pas qu’elle pleurait, car elle était détrempée. Elle tomba en arrière, et se coucha sur le sable. Elle écartait les bras. Le soleil ne brillait plus. Plus du tout. Les nuages devinrent menaçants. Des gouttes commencèrent à tomber du ciel. Vite, Flora remit tout dans son sac, mit Rouge gorge sur sa tête. Elle allait trouver les autres. Il fallait s’abriter. Elle attendait la réaction du garçon. La tempête se déplaçait très vite. Il allait bientôt pleuvoir averse. La pluie n’allait surement pas durer longtemps.

Spoiler:

Il ne comprenait pas vraiment cette fille, elle agissait bizarrement, comme si elle était resté bloquée de l'autre coté de la mère, là où se trouvait sa famille, ses amies, si elle en avait. Yuuki était peut être insensible, et peu importe si il était seul ou pas, il ne réagissait pas. Et même en atterrissant ici, il s'était plus préoccuper de sa survit -car il ignorait si il y avait du monde ici- et avait chercher à boire avant de tomber sur la ville.

Après avoir dit une phrase étrange les larmes étaient montées aux yeux de la jeune fille. Yuuki ne comprenait pas pourquoi elle se mettait dans un tel état pour si peu. Il soupira à la deuxième phrase de la fille. Si elle était ici, ça ne voulait pas dire que personne ne pensait à toi. Ses parents la cherchaient sûrement quoiqu'elle en pense. Yuuki ferma les yeux et réfléchit, que se passait-il de l'autre coté pour tout ceux qui avait vu un de leur proche disparaître sans jamais revenir ? Certains, cherchaient sans doute, d'autre, avait perdu espoir sur l'éventuel possibilité d' un retour. Qu'en pensait ses parents, et celle de cette fille ? Il n'en connaîtrait s'en doute jamais la réponse, en tout cas, tant qu'ils seraient touts bloqués sur cette île.

Yuuki rouvrit les yeux lorsqu'une goutte d'eau tomba sur son visage. Il regarda la jeune fillee, elle semblait pleurer, il n'en était cependant pas certain, les goutte qui tombait masquait les larmes. Yuuki mit alors ses yeux à hauteur de ceux dans la jeune fille et la fixa avec un regard transperçant. Il se releva, le jeune homme venait de changer ce qu'elle ressentait, la tristesse, pour la replacer par de la joie. Yuuki espérait qu'elle arrête de se plaindre sur des choses totalement idiotes.

« Tout le monde est dans ton cas, mais, on finit par s'habituer alors arrête d'être aussi pessimiste. »

Il avait l'air agacé. Yuuki regarda le ciel menaçant, il valait mieux se mettre à l'abri pour le moment. Il avait voulu laisser la jeune fille planté là, mais il la regarda du coin de l'œil en lui faisant un signe de la main pour lui dire de le suivre si elle voulait être à l'abri. Une fois qu'il serait arrivé, il serait facile de se débarrasser d'elle, le chemin était simple pour aller à la mairie.

Il marcha vers la forêt, non loin, il y avait une cabane où il pourrait s'abriter. C'était en ruine, mais c'était toujours ça. Il n'avait pas attendu la jeune fille et ignorait même si elle lui suivait, le bruit de gouttes couvrait le bruit de ses pas. Sous l'abri, il essora ses cheveux dont les gouttes tombait abondamment, ils étaient trempés. Pour le reste de ses vêtement, c'était un peu pareil, mais il attendrait d'être chez lui, il n'avait pas trop le choix. Yuuki avait froid, très froid et ce n'est pas ici qu'il y aurait un chauffage ou même quelque chose pour faire du feu.

Ce garçon est désagréable. Oui, c’est le bon mot pour le décrire. Toujours à tenter de faire peur au gens, toujours à dire des remarques désobligeantes… Toujours à parler froidement. C’est impossible de le faire sourire ? La fillette était agacée ; elle ignorait qu’elle « saoulait » le garçon depuis longtemps. Ce type ne comprenait pas Flora, la jeune fille en était sure ! Alors, maintenant, elle allait jouer la fille « trop rebelle de la vie », qui regarde les gens de haut. Cette idée ne lui plaisait pas, mais cette personne lui courait sur le haricot. Elle allait s’occuper de ses oignons, et il devra faire pareil ; la jeune fille n’ouvrira plus jamais la bouche avec lui. Adjugé, vendu.

« Tout le monde est dans ton cas, mais, on finit par s'habituer alors arrête d'être aussi pessimiste. »

La pluie tombait par seau d’eau. Le garçon fit signe à Flora de le suivre, pour aller se mettre à l’abri. Sous cette averse, la jeune fille ne comptait pas rester planter là, comme un poireau. Elle suivit le garçon. Elle ne connaissait même pas son nom, et inversement. Elle s’en moqua : elle ne devait plus lui parler. Que cette idée la tourmentait ! Oh la la ! Le garçon marchait vite. Trop vite. Il faisait froid, et Flora n’arrivait pas à le suivre dans l’obscurité. Elle trébucha sur une racine, et elle perdit de vu définitivement le garçon. Elle était trempée jusqu’au os : Elle devait bouger, mais elle était épuisée. La forêt était dense. Des arbres, des lianes… Tarzan ! Oui ! Flora eut l’illumination. Elle allait se balancer de liane en liane ! Rapidement, elle ferma son sac, le mit sur son dos et resserra fort les attaches. Elle monta sur l’arbre péniblement, en s’accrochant aux branches et aux rochers alentours. Elle trouva un point de lancement stable, respira un grand coup. Puis, elle chuchota :

« Banzaï. »

Elle faillit se fracasser par terre au début, mais, en fait, cela se passa comme sur des roulettes. Les lianes venaient naturellement à Flora, le contraire est vrai aussi. La jeune fille aurait pu le faire les yeux fermés. C’était plus facile, plus rapide et moins fatiguant que la marche ! Elle n’allait pas tarder à revoir le type. Elle reconnu sa tignasse blonde. Elle fut tellement surprise et heureuse de l’avoir rattraper, qu’elle lâcha le sac lapin, qui tomba droit sur la tête du garçon. Le sac ! Il allait être tout sale ! Puis, M Lafroideur –elle avait enfin trouvé un surnom au garçon !-, allait être fort irrité de s’être prit en pleine poire un sac. Heureusement que le contenu n’était pas trop lourd.

Flora lâcha la liane, et tomba comme une plume, délicatement, sur la route. Elle faillit s’enfoncer dans le sol, tellement il était boueux. Elle devait s’excuser. Mais comment faire s’en parler ? Bonne question. Elle respira encore. Elle allait devoir faire une exception. La seule et l’unique, la première et la dernière parole. L’esprit zen, ying et yang, positif, négatif, flux, reflux… Tout cela, elle devait le maîtriser. Go.

« Excuse-moi. » marmonna-t-elle. « J’essayais juste de te rattraper, je ne voulais pas que tu te fasses assommé par mon sac. »

Le sac était plein de boue. Zut ! Elle allait devoir trouver un endroit où le laver. Flora se demanda où M Lafroideur comptait l’emmener. Vite, ne plus être ici ! Cela devenait insupportable. La jeune fille sentait qu’elle allait se prendre une châtaigne, ou que cela allait barder pour elle.

Yuuki attendit, il regarda à l'extérieur, cette fille ne semblait pas l'avoir suivit. Peut être était-elle perdue quelques part. Quoiqu'il en soit, ce n'était pas les affaires du jeune homme qui était plutôt satisfait de s'en débarrasser. Yuuki agissait avec la jeune fille comme il agissait avec sa sœur lorsque cette dernière était vivante. C'est-à-dire froidement, et avec une certaine agressivité dans la voix. Contrairement à sa sœur, cependant, la jeune fille l'agaçait vraiment mais il ne la détestait pas, c'était juste dans sa nature d'agir de cette façon.

Yuuki n'espérait qu'un seule chose à propos de cette fille, ou peut être deux aussi malhonnête qu'il puisse être. La première chose, c'est qu'elle ne débarque pas à l'improviste pour, encore une fois l'agacer au plus haut point. Il ne le supporterait sûrement pas plus longtemps et qui sait ce qu'il ferait dans ce cas là, il n'est pas si doux, il peut même être dangereux si on insiste trop, bref, peu importe, pour le moment elle ne se trouvait pas là.

La deuxième et peut être parmi les deux la plus étonnantes, celle qu'il ne lui arrive rien de mal. Yuuki n'était pas inquiet pour elle, mais il ne voulait pas avoir sa mort sur la conscience parce qu'elle s'est cogné la tête sur une pierre en glissant ou parce qu'elle s'est noyée dans une flaque de boue. En faite, il y avait un autre raison, plus caché cette fois. Il savait ce que s'était de perdre un être cher, même de la voir blessé, cela le faisait souffrir, et qu'en était-il de ses proches même s'ils n'étaient pas là, il souffrirait peut-être... Après tout quand ça sœur avait mal ou était malade, lui-même de se sentait guère bien.

Malheureusement, la pire de ses espérances arriva. Elle débarqua. Si la jeune fille était arriver normalement, tout aurait pu bien se passer, mais ce n'était pas le cas. Yuuki venait de se prendre un sac qui avait volé jusqu'à sa tête, celui en forme de lapin qu'il avait déjà vu peu de temps auparavant. Il se sentit soudainement très irrité, le sac pouvait être léger, il n'empêchait que Yuuki n'avait pas apprécier du tout. Son regard glacial en témoignait. Peut-être que maintenant il la détestait vraiment. Elle s'excusa, si elle croyait se faire pardonner de pareille manière, c'était raté. Une personne normale aurait accepté, pas lui.

« Je vais te ... »

Il préféra ne pas finir sa phrase, qu'il remplaça par un grognement les dents serrer et l'air totalement hors de lui. Il se retint du mieux qu'il put mais finit par se venger sur le mur. Il venait de donner un coup avec son poing à ce dernier. Le mur de la cabane en ruines, sembla trembler mais ne s'écroula pas. Cependant, il en était tout autre de son poing, déjà il était légèrement écorché, en plus, il avait mal. Yuuki secoua ce dernier tout à le regardant. Alors, le jeune homme enleva sa veste et la posa par terre. Il s'assit, ils étaient tout les deux à l'abri, donc autant en profiter jusqu'à ce que la plus se calme. Lui, s'était calmé malgré cet air toujours renfrogné.

« Derrière, à quelques dizaines de mètres, il y a le chemin qui mène vers la ville... »

Maintenant, elle n'avait plus besoin de le suivre puisqu'elle était informé de l'endroit où elle trouverait d'autre personne, ainsi que la « civilisation ».