Lugubre? Vous avez dit lugubre? Attention ! Un fantôme derrière toi. [pv Akisa Miwoko]

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Bibliothèque maudite, drôle de nom pour une bibliothèque. De plus peu rassurant. Cornel aurait préféré bibliothèque arc-en-ciel, bibliothèque pour hommes riches, bibliothèque gentillette. En fait Cornel aurait préféré être chez lui, dans l’immense bibliothèque des Veaceslav, où grand nombre de livres remplissaient de gigantesques étagères, où c’était si grand qu’on finissait par se perdre parmi tous les livres, un endroit où le garçon c’était toujours senti tout petit, mais qu’il avait toujours adoré. Un endroit qu’il ne retrouverait peut-être plus jamais.
Il secoua la tête en soupirant. Depuis qu’il s’était réveillé dans ce monde dont il ignorait presque tout, il ne cessait de se souvenir de son chez lui, de sa famille, de son pays, de sa maison. Le jeune homme ne comprenait même pas ce qu’il faisait ici, la vague histoire de plume qui lui conférait des pouvoirs le laissaient de marbre. Avant il était Cornel Veaceslav, il avait un nom, la puissance, la richesse, le respect. Ici il n’était personne, et bon nombre de gens se fichaient bien de lui et se comportaient comme des voyous envers sa personne.
Et pour couronner le tout : le nom de la bibliothèque -seul endroit à peu près attrayant- était effrayant.
D’ailleurs qu’est ce qu’elle avait de maudite cette bibliothèque ? Cornel espérait qu’il n’y avait pas de fantômes, et encore moins d’araignées. Il ne savait pas s'il était prêt à s’y introduire avec tout le courage dont il pouvait faire preuve, c'est-à-dire : pas beaucoup. Mais il voulait lire, il voulait être entouré de livres, et c’était sans doute la seule bibliothèque de toute l’île, donc il n’avait pas le choix.

Cornel, donc, pénétra dans le bâtiment, et frissonna en voyant les lieux, plutôt sombre et lugubre, un peu délabré, rien à voir avec l’endroit très bien entretenu qu’il avait connu. Il était sur le point de faire demi-tour, et de retrouver l’air libre, inquiet de ce qu’il pouvait trouver dans cette bibliothèque, mais il sentit Ferdinand dans sa poche et cela lui donna assez de bravoure pour rester. Il s’approcha des étagères qui semblaient prêtes à s’écrouler sous le poids des livres, et en choisi un au hasard. Il souffla sur la poussière qui encombrait la couverture et se mis à tousser quand celle-ci lui atterrit dans la bouche et les yeux. Il ne réussit pas à déchiffrer le titre, et l’ouvrit. Les pages étaient jaunis, une odeur nauséabonde de moisi s’insinua dans les narines de Cornel qui fit la grimace, referma l’ouvrage et le rangea.
Le garçon se mit à parcourir les allées, posant au hasard ses yeux sur les tranches, essayant de lire les titres inscrits, et de trouver un livre qui pourrait lui rappeler sa maison.
Ses pas faisaient craquer le plancher, et donnaient la désagréable impression au garçon qu’il était suivit, pourtant il avait beau se retourner, la bibliothèque était toujours aussi vide.
La seule autre présence humaine était celle des bibliothécaires, autrement il n’y avait pas âme qui vive, rajoutant un côté inquiétant au lieu.

Et puis la porte se mit à grincer, signe que quelqu’un entrait, et qui fit sursauter Cornel, espérant que personne ne l’avait vu. Il était totalement indigne d’un Veaceslav d’éprouver quelconque crainte, tout du moins en présence de gens.
Se reprenant, le jeune homme se répéta intérieurement que cela ne pouvait pas être un fantôme, mais bel et bien un être humain, qu’il était donc tout à fait inutile d’éprouver de la peur. Caché derrière une étagère, Cornel hésitait, devait-il se montrer ? Ce serait bien sûr plus prudent de rester dissimulé (au cas où ce soit effectivement un fantôme), mais fort malpolie (s’il s’agissait bien d’un humain), et la politesse devait normalement gagner sur la couardise, aussi le garçon respira un bon coup et se dirigea vers l’entrée, où -supposait-il- la personne qui venait d’arriver se trouvait toujours.

Heureusement pour lui, il s’agissait bel et bien d’un humain. Sexe féminin : humaine donc. Et quelle chance, il la connaissait. Pour l’avoir déjà rencontré une fois, il savait qu’elle se prénommait Akisa Miwoko, et plus important : qu’elle était bien éduquée. Elle était plutôt polie, savait s’habiller et semblait venir d’une bonne famille. Tout ce qui plaisait à Cornel, surtout depuis qu’il était ici, perdu sur cet île, entouré de rustres mal élevé.
Il oublia donc pendant un instant sa peur des possibles fantômes de la bibliothèque maudite, et s’approcha d’elle afin de la saluer.

- Bien le bonjour, mademoiselle Miwoko, quel honneur de vous rencontrez en ces lieux… Si lugubre.

Invité

Akisa avait eu du mal à récupérer de sa nuit blanche. Malgré qu'elle ait dormi toute la matinée, elle avait toujours sommeil. Pourtant, elle n'arrivait plus à fermer ses paupières ce qui la décida à se lever. En ouvrant les rideaux de sa chambre, elle vit un beau soleil dans le ciel. Cet après-midi lui semblait un peu froide en ouvrant la fenêtre. L'air était froid. Devait-elle faire une promenade pour se changer les idées ? Depuis qu'elle s'était aventuré avec Avery toute la journée d'hier dans la forêt, elle ne savait plus quoi penser. On avait tenté de la tuer, elle et son ami, le coupable étant de Bloody Lane et se faisant passer pour un fantôme. Vraiment, qu'aurait-elle pu faire si elle avait effectivement cru en l'existence des esprits ! Rien, à part partir à leur poursuite. Sa curiosité ne l'aurait pas lâché si elle en avait rencontré un pour de vrai. Heureusement, ce n'était pas le cas.
Elle s'était décidée. Il fallait qu'elle s'aère l'esprit un peu. Elle sortit donc de chez elle, emmistouflée dans son manteau pour ne pas attraper de rhume. Elle avait même pris ses gants et son écharpe pour plus de prudence. Et voilà que son instinct de conservation avait fait bien malgré elle son apparition. Elle avait un esprit si compliqué qu'elle avait du mal parfois à garder le sens des réalités.
Elle était sur le chemin pour aller...en fait où se rendait-elle déjà ? La route qu'elle avait emprunté pointait dans la direction de Bloody Lane. En pensant à ce quartier, elle eut quelques frissons. Elle n'avait jamais eu peur de ses habitants ni de personne d'autre d'ailleurs. Mais depuis son escapade et sa rencontre avec un Winter Blood psychopathe, son instinct la poussait à trembler un peu. Bon, elle n'allait pas en faire un drame. Après tout, vu l'état de son aggresseur, il y avait peu de chances qu'il s'en prenne de nouveau à elle, même dans son propre quartier. Elle était factrice et une personne des plus utile. Qui aurait l'idée de s'en prendre à elle ouvertement, en pensant ce que Feathers Road pourrait lui faire à ce malotru...
En parlant de malotru, ces temps-ci elle n'avait guère rencontré de personnes digne de ses manières élégantes et gracieuses. Depuis qu'elle était sur Esplumoir, elle s'était petit à petit habituée à s'abaisser au niveau des autres. Cela lui déplaisait beaucoup, mais elle s'y était faite. Quand on avait une guerre entre quartiers sous les yeux, il valait mieux se créer des alliés de taille, en force et en courage. Elle s'en fichait du conflit en lui-même, mais son instinct la forçait à protéger ses arrières d'attaques...comme celle d'hier par exemple.
Akisa était enfin à Bloody Lane. Toujours lugubre qu'à l'habitude, elle ressentait comme une vague d'apaisement. Même si elle semblait malgré elle inquiète, le calme de ce quartier lui permettait de souffler un peu entre deux aventures périlleuses.
Elle décida de pénétrer dans le lieu le plus calme et magnifique du quartier : la bibliothèque. Là-bas, elle avait plus de chance de rester instruite et les gens mal élévés étaients fort peu nombreux dans ce lieu. Elle franchit la grande porte de l'espace culturel. Elle passa entre les différents rayons en espérant trouver un volume sur l'art et la manière de survivre en toute élégance.
Elle prit un livre qui s'il ne parlait pas de ce sujet était fort intéressant. Ce livre était un carnet de voyage d'un ancien habitant de l'île. Tiens, quelqu'un avait-il réussi à s'échapper de cet endroit ? En y regardant de plus près, cet ouvrage était écrit sur du vieux papier. Il devait dater de fort bien longtemps. Personne n'avait du le remarquer parmis ses livres si...si bien entretenus.
Elle voulut lire la première page quand...une voix l'interpela. Elle sursauta tout naturellement. Après tout, elle était seule avec quelques bibliothéquaires depuis un petit moment déjà. Qui aurait pensé qu'un individu se pointerait en plein après-midi ?
Elle dévisagea rapidemment son interlocuteur. C'était un jeune homme dont le langage et l'apparence lui convenait fort. Il devait s'agir de...Cornel Veacesclav. Oui, ils s'étaient rencontrés une fois au détour d'une rue et avaient échangés quelques mots.
Rassurée de la présence d'une personne bien éduqué, Akisa le salua.

- Bonjour, monsieur. Tout le plaisir est pour moi.

*Pour une fois que je peux converser correctement, je vais pas m'en priver. On remettra à plus tard la lecture de cet ouvrage.*

Akisa, fort peu habitué ces temps-ci à converser avec une personne de qualité, oublia ses moments de silence si apprécié. Cela lui rappelait l'époque où elle discutait dans des salons entouré de son oncle, sa tante et ses cousins, cousines. Le visage de Kaede lui revint en mémoire. Parfois elle se demandait ce qu'elle pouvait faire en ce moment. Elle aurait tellement aimé que sa cousine la rejoigne sur Esplumoir. Elle aurait de vrais conversations et des moments de tendresses illimités. Bref, il ne fallait pas qu'elle s'égare dans son passé...
Pour ne pas laisser une ambiance lugubre entre eux deux comme le décor, la jeune fille continua la discussion.

- Comment vous portez-vous depuis notre dernière rencontre ? Etes-vous bien habitués à l'île ?

*Voilà des formules de politesse bien dites. J'espère juste qu'il ne va pas trop s'ennuyer de ma présence. Pour une fois que je peux parler dans un bon langage...*

Akisa espérait ne pas trop être familière. Même si elle n'avait eu de cesse de s'entraîner chez elle à garder les manières d'une demoiselle de bonne famille, il n'était pas évident de ne pas commettre une erreur sans pratique en temps réel avec une autre personne. Bon, elle ferait de son mieux, c'était l'essentiel.
Elle pensait qu'une bibliothèque pouvait garder son silence de marbre...Pourtant, un cri vint rompre cet harmonie.

- Ai-je bien entendu un cri ? Ou serais-je mon imagination ?

*C'est vraiment pas possible. Je reviens d'une forêt maléfique et maintenant, j'ai affaire à un cri mystérieux dans la bibliothèque. Oh, ma tête !*

Ce cri était plutôt mal tombé. Elle espérait qu'elle avait mal entendu. Toutefois, un mal de crâne dû surtout à la fatigue la persuada plus du contraire. Qui pouvait donc hurler de la sorte dans un lieu pareil ? Il y avait vraiment des gens extrêmement mal élévés sur cet île...

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Si vous n’avez pas été élevé comme l’a été Cornel, vous ne pourrez pas comprendre à quel point les simples mots prononcés par la jeune fille lui firent plaisir. Le son des paroles résonnèrent à ses oreilles comme une douce mélodie, une de celles qu’il est si bon d’entendre et qui nous apaise, une qui nous fait oublier pendant un instant au moins nos problèmes.
Et être coincé sur une île de miséreux, ça c’était un sacré problème.
D’une politesse impeccable, Akisa utilisait les bons termes comme il le fallait, et cela rappela au garçon les souvenirs de son pays, quand les jeunes filles de bonnes familles s’adressaient elles aussi de cette manière à sa personne. C’était si agréable…

Le garçon adressa alors un large sourire à la demoiselle, et se sentit fort joyeux qu’elle lui demande des nouvelles de sa santé, ici il n’y avait jamais personne pour s’enquérir de sa personne, sans compter Ferdinand.

- Je me porte plutôt bien, mais hélas je n’arrive point à m’habituer à cet endroit.

Puis l’examinant de plus prêt, Cornel se rendit compte que Akisa Miwoko paraissait fatiguée, des cernes entouraient ses yeux comme si elle avait très peu dormi la nuit passée. Tout poli et gentleman qu’il était – tout du moins envers les gens de son espèce – il voulu à son tour interroger la demoiselle sur son état :

- Permettez-moi de m’enquérir à mon tour de votre santé, vous paraissez fa…

La fin de la phrase fut interrompue par un cri des plus effrayants. Cornel cru que son cœur s’était arrêté de battre et un frisson désagréable remonta jusqu’à son échine, tandis que le poil de ses bras se hérissaient. Il aurait voulu ignorer ce qu’il venait d’entendre, faire celui qui ne se préoccupe point de ce genre de choses, mais Akisa confirma qu’effectivement quelqu’un – ou quelque chose – avait crié, puisqu’elle l’avait ouïe elle aussi.
Etre courageux c’était facile au milieu d’un magnifique champ de fleur entouré d’arc-en-ciel, cela devenait un peu plus difficile dans une bibliothèque sombre, surtout quand le nom de la dite bibliothèque comportait le mot « maudite », néanmoins cela restait encore à la portée de Cornel.
Mais être courageux quand dans cette même bibliothèque lugubre, un cri retentit, là c’était peut-être un peu trop lui demander.

Cependant : il était un Veaceslav. Il ne pouvait se montrer couard, il ne pouvait encore moins le faire alors qu’il était en compagnie d’une demoiselle – et pas n’importe quelle demoiselle, une qui était très bien élevé. Dès lors, deux choix s’offraient à lui :
- le premier : celui de tranquillement quitter la bibliothèque en compagnie d’Akisa Miwoko.
- Le deuxième : celui d’ignorer ce cri et de continuer la conversation comme si de rien n’était.
Il y avait bien un troisième choix, mais il déplaisait assez à Cornel aussi préféra-t-il ne pas y penser dans un premier temps. Puis il choisi de reprendre le dialogue, quitter la bibliothèque le ferait peut-être passer pour un froussard, et ce n’était pas l’effet qu’il recherchait.

- J’ai moi aussi un entendu un bruit, mais rassurez-vous sans doute n’était-ce que le vent, ou un grincement plus aigue que les autres, cela peut arriver dans les vieux bâtiments. Et je pense que l’on peut dire sans hésitation que cette bibliothèque fait partit de ce qu’on appelle « vieux bâtiments ».

Voilà qui était fait, et puis son explication était sans doute la bonne, cela ne servait à rien d’imaginer un quelconque monstre ou fantôme dans cet endroit qui paraissait déjà bien assez effrayant à lui seul.

- Mais pardonnez mon impolitesse, j’ai été interrompu et n’ai pu vous demandez comment vous vous portiez ? Vous paraissez fatigué.

Et à bien y regarder, depuis que le cri (non non ce n’était pas un cri, juste un grincement étrange) avait retentit, la jeune demoiselle affichait un air encore plus affaibli.

- J’espère que vous n’êtes point malade, l’air de cet endroit n’est pas des plus sains pour des jeunes filles telle que vous.

Il aurait bien continué à bavasser sur la santé d’Akisa, mais c’est alors qu’un nouveau hurlement retentit, lui dressant les cheveux sur la tête. Une froide goûte de sueur coula de son front, dieu qu’il aurait aimé à cet instant se réveiller en sécurité dans son lit, alors que des dizaines de serviteurs se seraient dépêchés d’accomplir ses mille et un désirs.
A la place de cela, il se trouvait dans cet endroit effrayant où quelqu’un (un humain hein ?) s’amusait à crier sans raison valable aucune.
Cependant maintenant il ne pouvait plus ignorer ce bruit. Le plus sage serait de quitter la bibliothèque, mais cela ne serait pas se comporter en garçon courageux.

Et mince, il n’était pas courageux, il était trouillard, était-ce un mal franchement ? Il n’avait qu’à partir et puis c’était tout.

- Tu ne peux pas te permettre de te comporter comme un froussard cher Cornel.

C’était la voix étouffé de Ferdinand qui résonna à ses oreilles à cet instant. Bien évidemment, il était un Veaceslav, cela aurait été indigne de fuir.
Il ne restait donc plus que la troisième solution : allez voir d’où venait ce cri, et qui en était à l’origine.

- Chère demoiselle Miwoko, nous devrions vérifier d’où vient ce bruit, peut-être quelqu’un se sent-il mal.

Il lui proposait cela d'un ton qui se voulait confiant, espérant secrètement au fond de lui qu’elle préférerait quitter la bibliothèque en sa compagnie, plutôt que de s’occuper des mystères de cet endroit.

Invité

Akisa avait si mal à la tête qu'elle espérait vraiment que son imagination lui jouait des tours. Cependant, Cornel affirma qu'il avait aussi entendu ce bruit. Bien sûr, il pensait qu'il ne fallait pas s'en inquiéter. Mais, la jeune fille n'était pas du même avis. Depuis son aventure d'hier, elle avait appris qu'il valait mieux rester sur ses gardes. Même un cri anodin pouvaiy être louche et dangereux. Oui, si on regardait d'un peu plus près la demoiselle, on remarquait qu'elle devenait un peu paranoïaque. Elle se faisait sûrement des films. Et pourtant, au fond, elle était inquiète. Et si un autre type étrange était en train de tuer un innocent. Non, Akisa ne laisserait pas un psychopathe s'en prendre à quelqu'un. Sa fierté était en jeu. Elle ne risquait pas d'ignorer ce possible appel de détresse.
Elle continuait à ressaser la même chose quand le jeune homme se pencha sur sa santé. Malade ? Non, juste très fatigué après une journée mouvementée suivie d'une nuit blanche. Mais, rien de grave.

- Je vous remercie de vous souciez de ma personne. Le sommeil me manque, voyez-vous. Je puis vous dire que j'ai passé une nuit blanche des plus pénibles.

*Si seulement il n'y avait pas eu de cri, je me sentirais bien mieux. Il va falloir aller y jeter un coup d'oeil...*

C'était sans doute un moment inespéré pour sa curiosité. Elle avait un bon motif pour s'actioner : trouver l'origine du cri et sa nature. Maintenant, malgré que son instinct la poussait à s'enfuir, elle ne pouvait plus reculer. Elle devait aller de l'avant, seule ou accompagnée. Elle allait en parler à son interlocuteur quand un second cri similaire au premier retentit. Là, ce n'était pas son imagination. Quelqu'un était en train d'appeler au secours. Mais que se passait-il dans cette bibliothèque ? Malgré son appelation de "maudite", elle n'avait jamais eu de problème lors de ses précédentes visites.
Elle laissa son livre sur un tabouret non loin de leur position. Elle irait le récupérer plus tard. Elle n'eut pas le temps de faire une proposition. Le jeune homme l'avait devancé. Il semblait maintenant se rendre compte de la gravité de ce cri. Elle accepta donc de le suivre.

- Entendu. Dirigeons-nous vers l'origine du cri.

Ils déambulèrent entre les étagères. Akisa senti soudainement àses pieds comme quelque chose de...liquide. Elle regarda à ses pieds. Elle marchait dans une flaque de sang. Elle s'accroupit délicatement pour ne pas froisser ses habits. En tentant de confirmer sa supposition, la triste vérité se révéla à elle. Quelqu'un était en train de se battre et c'était plutôt une bataille...sanglante. Oui, c'était presque comme-ci un meutre se déroulait en ce moment même...Un meutre ? A cette simple pensée, Akisa crut qu'elle allait défaillir. Même si son courage était grand, sa fatigue et son instinct était énorme en comparaison avec celui-ci. Elle douta une seconde fois entre fuir ou aller de l'avant. Finalement, elle décida de rester dans les parages au cas où la personne en danger repassait par là. Et elle laissait à Cornel le soin d'aller s'enquérir de la situation. Cette solution plut à la demoiselle. Elle ne passait ni pour une lâche ni pour une sans-coeur. Elle mettait ainsi en avant son compagnon sans s'effacer elle-même. Son idée était parfaite.

- Je vais rester ici au cas où quelqu'un passerait par ici. Je vous laisse le soin de retrouver cet individu en détresse.

Akisa chercha un endroit pour s'asseoir. Elle vit une chaise posée entre deux allées et s'y assit. Elle donna des directives au jeune homme. C'était une urgence, il fallait qu'elle soit brève.

- Revenez si vous avez besoin d'aide. Je vous attends ici même. Faites vite, je pense que la vie d'un innocent est en péril.

Elle espérait ne pas avoir fait le mauvais choix. Qui savait si Cornel n'avait pas peur. Qui savait s'il pouvait sauver cette personne. Bon, elle n'était de toute manière pas en état d'affronter un meutrier. Elle verrait bien ce qui se passerait.

*J'espère que ce n'est pas le criminel d'hier...s'il était revenu pour me tuer ? Quel serait son intérêt de le faire dans son quartier ? Je ne comprends pas les pensées des gens fous. Cornel, reviens vite avec l'autre personne*

Toute seule, elle regarda la flaque de sang étendue par terre. Elle començait légèrement à regretter ces mots. Si elle était face au malfaiteur, qu'allait-elle faire ? Elle était si fatiguée que sa seconde plume ne risque pas de lui être des plus utiles. Ah, pourquoi avait-elle à nouveau à vivre une situation extrême ? Elle espéra sortir vivant de cette bibliothèque avec l'inconnu et Cornel...
Soudain, elle entendu des pas non loin d'elle. Etait-ce son compagnon ? Il avait été rapide.
Au loin, un visage familier apparut au bout de l'allée, c'était...le type d'hier. Elle avait eu raison depuis le début. Ce Winter Blood n'avait de cesse de la tormenter, elle et Avery. Elle espérait que celi-ci n'avait pas eu de problème en revant chez lui ce matin.
Bon, l'heure était grave. Elle faisait face à nouveau à la même personne. Pourtant son état était aussi mauvais qu'elle, normalement. Elle se cacha derrière une étagère en le voyant approcher. En le voyant, elle remarqua que s'il semblait être d'une meilleure santé qu'elle, il traînait un peu des pieds en marchant. Si elle ne se faisait pas repérer, il devrait passer comme-ci de rien était...Cornel ! Elle allait l'oublier. Il n'était pas au courant à propos de cet individu vivant dans son quartier. Comment allait-elle l'avertrir ? Si elle criait, son assasin allait rappliquer de son côté. Bon, il fallait déjà qu'elle le laisse passer devant elle.
Elle s'exécuta. Elle resta immobile derrière l'étagère. Cependant, comble de malchance, un ouvrage tomba à côté d'elle dévoilant sa position. Le criminel l'aperçut.

- Comme on se revoit...

Akisa venait encore de se mettre en danger. Pourquoi n'était-elle pas rester chez elle, au lieu de vagabonder en territoire ennemi ? Dès fois, la jeune file fille se sentait vraiment idiote...

Invité

Passer une nuit blanche sur une île remplis d’enfants affublés de pouvoirs stupides ou dangereux n’était en rien anodin, Cornel trouvait même cela plutôt normal en soit. Lui-même dormait assez mal la nuit, son énorme lit bien moelleux lui manquant énormément. Difficile de cesser de penser au passé, quand toutes les conditions d’ici étaient réunies pour le faire détester cet endroit.
De plus en plus.
Et ce cri tellement dérangeant n’allait pas le faire changer d’avis, surtout que maintenant le garçon n’avait plus le choix, il devait se montrer courageux (ce que dans le fond il n’était pas) et s’avancer vers l’origine du bruit, en compagnie de la demoiselle (non parce que s’il avait été seul, il aurait fuit aussi vite qu’il pouvait courir). A vrai dire Cornel se déplaçait doucement entre les étagères, peu pressé de connaître l’origine du cri, ni de savoir ce qu’il se passait réellement dans cette bibliothèque.
Et dire qu’il était venu uniquement pour lire.

Cornel cru défaillir en voyant la tâche de sang sur laquelle la jeune fille avait marché. Au moins maintenant savait-il que le cri avait été poussé par un être humain vivant, mais cela ne le rassura pas, car apparemment celui-ci avait été attaqué dans ces lieux de plus en plus lugubres. Veaceslav ou non, il vira au blanc pâle quand Akisa lui proposa de rester en arrière, pendant que lui irait retrouver l’individu blessé (et peut-être également son agresseur).
Le jeune homme n’aurait pas du être effrayé, après tout il avait souvent essuyé les coups de son cher père, alors la violence il la connaissait, et pourtant il n’était en rien rassuré. Après tout si quelqu’un saignait, cela prouvait que son attaquant était sûrement armé. Et autant le dire tout de suite : Cornel n’aimait pas ça. Du tout.
Mais la demoiselle ne lui laissait guère le choix, et puis quelqu’un était sans doute en danger, il était effectivement peureux, mais également un gentleman, et ce dernier point l’emportait sur tout le reste. Aussi, tout tremblant qu’il était, il accepta d’aller voir lui-même ce qu’il se passait.

Bien évidemment Cornel n’y alla pas à grand pas, ses jambes lui paraissaient très lourde, et des goûtes de sueurs froides coulaient dans son cou, et il lui fallu plusieurs minutes avant d’arriver devant … Une personne blessée. Avant de se pencher vers elle pour voir si elle allait s’en sortir, le garçon regarda autour de lui, mais il ne semblait y avoir personne. L’agresseur n'avait plus l'air d'être dans le coin, ce qui rassura un peu le descendant Veaceslav, qui pu alors s’occuper de la victime.
Il s’agenouilla vers celle-ci, c’était apparemment une jeune fille d’environ son âge, et la blessure venait de son bras. Cornel sortit un mouchoir de sa poche (en véritable soie, un mouchoir très coûteux offert par sa fiancé, mais il devait s’en séparer, il n’avait pas le choix) et banda la plaie avec celui-ci :

- Allez-vous bien ?

L’autre se contenta d’un petit signe de tête positif, pourtant elle ne paraissait pas rassurée, ses yeux semblaient vouloir le mettre en garde contre quelque chose, oui mais contre qui ? (Ou quoi ?). En tout cas il était inutile d’être très intelligent pour comprendre que l’agresseur était toujours dans le coin, il n’avait pas quitté la bibliothèque, et cherchait peut-être quelqu’un d’autre à qui s’en prendre.
Hors la bibliothèque était presque vide, il ne restait que les bibliothécaires… Et Akisa Miwoko. Cornel se releva d’un coup, certes il avait peur, mais cette peur était tourné vers la jeune fille qu’il avait laissé seule et qui était sans doute en danger.
Le jeune homme n’était pas un héros, c’est absolument terrifié qu’il se vit faire demi-tour, retournant à l’endroit où il avait laissé la demoiselle. Seule.

Mais alors qu’elle n’était pas encore en vue, il entendit une voix, quelqu’un parlait… S’adressant sans doute à Akisa, quelqu’un qui semblait la connaître. Cornel s’arrêta net. Que devait-il faire maintenant ? Sans doute était-ce l’agresseur, et il ne voulait sûrement pas du bien à la jeune fille. Mais que pouvait-il faire lui ?

Il regarda autour de lui, et retira d’une étagère le plus gros livre qu’il put trouver. Puis le plus discrètement possible, il s’approcha de l’endroit où semblait se dérouler la scène. Il aperçu finalement le dos de l’agresseur, et failli lâcher le livre sous la peur qui lui nouait l’estomac.
Cornel se reprit cependant à la dernière minute, inspira un bon coup et se jeta sur l’homme le frappant de toutes ses forces à la tête avec le livre. Il n’attendit pas de voir s’il avait réussi à l’assommer ou pas, il lâcha le manuel, commença à courir en direction d’Akisa, l’attrapa par la main et l’entraina avec lui le plus loin possible de ce dangereux personnage.

Cornel s’arrêta pour se cacher avec la jeune demoiselle sous un bureau (normalement ils étaient utilisés pour lire, mais pour l’instant il y avait plus important).
Murmurant le plus doucement possible il s’excusa de l’avoir brusqué :

- Pardonnez mon impolitesse, mais je devais agir au plus vite et je n’ai pu vous prévenir de mon plan. J’espère que vous n’êtes pas trop essoufflée ?

Car même dans la pire des situations, même en danger, il ne pouvait s’empêcher de faire preuve de cette politesse qu’on lui avait encrée dans le cerveau depuis sa plus tendre enfance.

Il tendit les oreilles, mais il n’entendait aucun bruit, si ce n’était celui de son cœur qui battait à tout rompre. Peut-être avait-il réussi à se débarrasser de ce malotru en un seul coup, du moins il l’espérait.

- Vous le connaissiez ?

Finit-il par demandez à Akisa, préférant rester cacher encore quelques temps, pour être sûr. Il eut une pensée pour la jeune victime, qu’il avait laissée assise contre l’étagère, espérant que l’agresseur ne reviendrait pas s’en prendre à elle.

- Il avait l’air de vous connaître. Saviez-vous ce qu’il désirait ? Pourquoi s’en prends-t-il ainsi aux gens ? Est-il fou ?

Invité

Akisa, toute seule et sans idée pour éviter le dangereux individu, préféra proférer une brève menace à celui-ci. Peut-être Cornel reviendrait-il avant qu'il est eu le temps de l'attaquer ? Connaissant sa plume, même affaibli, il pouvait toujours sans servir sur elle.

- Vous devriez faire demi-tour. Si vous tentez quoi que ce soit, mon hurlement suffira à avertir les bibliothèquaires de votre présence...

*Ah, pourquoi j'ai pas trouvé mieux ? Vite, quelqu'un...*

Son agresseur d'hier se contenta de rire et de lui faire un sourire rempli de méchanceté...ce n'était vraiment pas bon signe pour la jeune fille. Elle aurait bien couru si elle ne connaissait pas les pouvoirs de l'individu. Si elle s'éloignait e lui, elle risquait encore de se faire posséder à distance.
Cornel se précipita vers elle...et sans aucune explication, lui prit la main et l'entraîna dans une course folle. Une fois arrêtée, elle put reprendre son souffle. Elle était maintenant essoufllée en plus de fatiguée et d'avoir mal au crâne. De mieux en mieux...Par ailleurs, elle était maintenant exposée à la manipulation à distance. C'était mal parti pour elle...
Bien sûr, elle fut assailli de questions, le jeune homme ayant entendu sa courte discussion avec cet homme. Bon, elle n'avait pas le choix, il fallait qu'elle lui dise toute la vérité à son sujet. Il en allait de leur survie à tous les deux.

- Oui, je le connais fort récemment. Il a tenté de me tuer avec un de mes amis, dans la soirée d'hier. C'est un psychopathe habitant dans ce quartier. Il semble haïr Feathers Road.

Elle laissa un léger blanc le temps de reprendre sa respiration. Elle était si mal en point qu'elle devait même faire des efforts pour parler de manière correcte. Elle devait faire vite avant que le criminel ne s'en prennes à son esprit.

- Il posséde une plume dont j'ai payé les frais. Il a la capacité de manipuler autrui à distance rien qu'en connaissant le visage de sa victime. A deux reprises, je suis tombé entre ses mains. Ma nuit blanche vient de son acharnement sur mon esprit.

Elle commençait vraiment à en avoir assez de cette guerre stupide. Ce Winter Blood, bien que persistant, aurait du être ailleurs qu'ici et dans un état plus lamentable. A quoi sa seconde plume avait-elle servi ? Pourquoi était-elle la seule à avoir autant de sequelles ? La vie lui semblait injuste parfois. Elle se laissait aller au désespoir. Elle n'avait aucun plan de valable. Ses plumes était d'une grande inutilité face à la haine de ce malfaiteur. Elle pensait bien à demander assistance à son compagnon, mais...s'il était revenu aussi vite, c'était la preuve de son manque de courage. De nos jours, elle avait du mal à trouve des gens courageux.
Elle se décida comme même à demander son avis. C'était cela ou...mourir !

- Auriez-vous une idée pour nous sortir de ce mauvais pas ? J'ai bien peur qu'il tente une attaque directe à, mon égard grâce à sa plume. Dans ce cas, vous resteriez le seul à...être en état de bouger et de parler.

Voilà, elle avait tout dit. Soit il trouvait un moyen d'endormir ou d'affaiblir son assaillant, soit elle était fichue. Elle ne s'inquiétait pas beaucoup de son ami. Il ne craignait presque rien, étant de son quartier...sauf s'il prenait encore sa défense. Là, il risquait une attaque aussi, après qu'elle soit morte...Non, elle devait reprendre courage. Ce n'était pas son genre d'avoir autant peur d'une personne. Si elle avait réussi à le terrasser une fois avec Avery...pourquoi ne réussirait-t-elle pas son coup avec Cornel ? Il avait peut-être un plan en réserve.
Sa tête commença à s'emplir d'un autre esprit. Le combat psychique entre elle et le tueur avait commençé...C'était décidée, ce serait elle qui resterait debout la dernière. Même fatiguée, elle avait plus de ressources que l'autre. La haine ne réussirait pas à donner plus de force à son adversaire.

- Maintenant, vous allez devoir penser seul. En ce moment même, je me bats avec l'esprit de cet individu. Si seulement, j'avais un contact visuel avec lui pour le manipuler...

*Ne dis plus rien, tu vas t'affaiblir ! Bon, on se concentre. Je ne peux pas utiliser comme parade ma plume sans contact visuel. Courage !*

Elle n'en dit pas plus. Elle aurait voulu lui demander de l'ammener vers son attaquant. Mais, sa fatigue avait pris le desus, elle ne pouvait plus sortir un son de sa voix. Elle allait pour la troisième fois être muettre. Que de malchance...

Invité

Cornel avait sa réponse à la question « Akisa connaît-elle l’agresseur », et maintenant il se disait qu’il aurait préféré ne pas savoir, car voilà qu’il s’était attaqué à un psychopathe (et en plus un qui vivait dans le même quartier que lui). Peu importe quel quartier le type haïssait, savoir que celui-ci vivait sans doute pas loin de lui, n’était pas pour plaire à Cornel. Et en plus comble de malchance ce fou furieux avait une plume très dangereuse, lui donnant la capacité de contrôler les gens à distance. Voilà pour quelle raison il détestait ces soit disant pouvoirs, utilisé pas un psychopathe taré cela mettait tout le monde en danger.
Donc si l’homme n’était pas assommé (et il semblerait qu’il ne le soit pas), il n’avait pas besoin de les retrouver, il suffisait qu’il utilise le pouvoir de cette plume et la jeune fille finirait par être à sa merci. Et que pouvait-il bien faire contre ça ? Lui son pouvoir c’était… C’était quoi déjà ? Une jolie peau non ? Peau de bébé voilà. A quoi ça pouvait lui servir d’avoir une peau de bébé dans ces moments là ? Certes, cela pouvait arrêter les objets pointus et…
Arrêter les objets pointus. Les armes telles que les couteaux devaient en faire partie non ? Il était donc censé ne courir aucun danger, normalement.
Pas qu’il avait une idée bien précise de ce qu’il devait faire dorénavant, il n’était même pas complètement certain que son pouvoir fonctionne correctement, mais disons qu’il se sentait un tout petit peu plus en sécurité en sachant que peut-être éventuellement il n’allait pas se faire charcuter par un canif.

Cornel réfléchissait à toute vitesse, mais ce ne fut pas suffisant puisqu’Akisa lui annonça qu’elle était entrain de se battre avec l’esprit de l’individu et que dorénavant il lui faudrait penser seul. Ajoutant en dernier lieu qu’il faudrait qu’elle ait un contact visuel directement avec le psychopathe. Le garçon se retrouvait un peu désemparé, il n’avait absolument aucune envie de se retirer de sa cachette et de se mettre à nouveau en danger. Doucement il mit sa main dans sa poche et en ressortit Ferdinand. Le caillou aurait sûrement un bon conseil à lui donner :

- Ferdinand, dis moi ce que je dois faire.
- Allons Cornel, tu es un Veaceslav, que ferait ton père s’il était à ta place ?

La réponse était évidente, son père irait se battre et il en sortirait vainqueur. Mais monsieur Veaceslav mesurait 1m98 et était fort comme un rugbyman, rien à voir à côté de Cornel le gringalet. Il fixa Ferdinand comme si la solution était écrite sur son meilleur ami, mais ce dernier resta silencieux comme une pierre (ce qu’il était en fait).

*Que ferait mon père à ma place ?*

Le garçon ferma les yeux, et serra le caillou dans sa main, se remémorant son enfance, et sa manière de vivre, cette façon qu’il avait de toujours vouloir rendre fier son père. Et maintenant qu’est ce qui rendrait fier son géniteur ?
Qu’il soit courageux et qu’il sauve la jeune demoiselle. Cornel était petit, maigre, et trouillard, mais il était un Veaceslav, et il devait être digne de ce nom de famille.
Il rouvrit alors les yeux, décidé :

- Mademoiselle Miwoko, tenez bon, nous allons essayer de trouver cet homme. S’il vous suffit d’un contact visuel, je vais voir ce que je peux faire.

Il rangea Ferdinand dans sa poche, et sortit de la cachette. Puis aida la jeune fille à se lever, et la soutint :

- Je vais vous aider à marcher, ne vous inquiétez pas je ne le laisserai pas vous attaquer.

Cornel n’avait aucun plan en tête, il ignorait ce qu’il allait faire, et en plus il continuait d’avoir peur, mais il devait agir. Rester cacher ne servirait à rien, et aucun Veaceslav ne resterait dissimuler ainsi, alors que le cerveau d’une demoiselle était attaqué. Pour l’instant il devait trouver où se cachait leur agresseur, et s’arranger pour qu’Akisa ait un contact visuel avec celui-ci.
Le plus doucement possible Cornel défila entre les allées de livres, tout en aidant la demoiselle à marcher, leurs pas étaient pourtant loin d’être silencieux, le parquet grinçant plus d’une fois tandis qu’ils avançaient, mais dans l’ensemble ils restaient assez discret.
Et puis si eux ne connaissaient pas la position du psychopathe, le plus rassurant c’est que l’autre n’était pas non plus au courant de la leur.

Finalement au détour d’une étagère, ils tombèrent sur celui qu’ils cherchaient, il leur tournait le dos. Cornel cru défaillir, son cœur se mit à battre comme un fou dans sa poitrine et les poils de ses bras s’hérissèrent, pourtant finalement il tint bon et pour se donner du courage, il s’adressa à la jeune fille :

- Ne vous inquiétez pas, je vous protège.

Puis il interpella l’homme :

- Pourquoi faites vous cela ?

Il espérait qu’en lui parlant, l’autre les regarderait, et surtout qu’Akisa aurait son contact visuel.

- Expliquez-vous, j’aimerais comprendre. Pourquoi s’en prendre ainsi aux gens ?

*Allez, regarde nous, regarde nous*

Finalement l’autre se tourna vers eux, et Cornel serra l’épaule de la demoiselle pour qu’elle se tienne prête, elle était sûrement la seule maintenant à réellement pouvoir faire quelque chose.

Invité

Akisa, toujours en pleine bataile psychologique, fut ravie d'avopir été comprise. Au moins, il n'était pas lent d'esprit...comme un certain Avery. Rien à redire. Si cela avait été le Winter Blood qui était avec elle hier, elle serait plus vite ressorti de la forêt. Bon, le passé devait rester le passé. Ils avançaient tout doucement sans grande discrètion vers le criminel. Elle avait de plus en plus du mal à tenir le coup. Heureusement que le jeune homme la soutenait dans sa marche, sinon elle se serait déjà évanouie, vaincue par l'esprit de l'autre. Elle devait se concentrer même fatiguée. Elle voulait en finir le plus rapidement possible avec ce psychopathe. Il fallait qu'elle l'affaiblisse pour de bon pour l'empêcher d'utiliser avant longtemps sa plume.
Sa prière fut entendue. Ils firent bientôy face à son ennemi. Celui-ci la regardait et commençait à reculer. Elle n'écouta pas les paroles de Cornel à l'égard du malfaiteur. Elle avait mieux à faire. Elle débuta l'utilisation de sa plume de manipulation. Elle fixa droit dans les yeux son adversaire. Il continuait donc de reculer pour avoir l'avantage sur elle. Mais, il avait tellement utilisé son pouvoir qu'il se traîna très vite par terre. Voilà, sa victoire était assurée maintenant. Elle le laissa reculer pour avancer lentement. Elle devait se servir de ses dernières forces sans trop de précipitation sinon...elle était fichue de nouveau.
Le tueur tourna vers sa gauche, tentant de se cacher derrière une étagère. Akisa voulut le ratrraper mais...en tournant, elle ne vit personne. C'était impossible ! Comment avait-il pu lui échapper dans un état pareil ? Traîner par terre, ce n'était ni confortable ni facile. Il ne pouvait pas être bien loin. A sa grande surprise, l'intrus dans son esprit se dissipait peu à peu...Que se passait-il ? Elle se sentait mieux et elle pensait pouvoir s'exprimer de nouveau.

- Où est-il ?

*J'ai parlé...c'est impossible ! Je peux pas l'avoir possédé comme je l'ai perdu du regard...j'y comprends plus rien...*

Oui, l'assassin avait tout simplement disparu. Elle voulut donc le retrouver. Peut-être avait-il arrêté de se servir de son pouvoir pour se refaire une santé ? Elle ne prendrait pas le risque de le laisser libre de vagabonder n'importe où. Ainsi, il recommencerait à l'importuner elle et ses amis. Non, elle se devait de retrouver sa trace. Elle se tourna vers son compagnon qui l'avait suivi.

- Il a disparu. Si vous le retrouvez, faites-moi signe. Je pars à sa recherche.

Maintenant, tout son courage était revenu. Cette mystèrieuse disparition avait éveillé de nouveau sa curiosité. Elle se demandait comment il avait pu s'enfuir aussi facillement...et rapidemment surtout.
Elle passa dans les grandes allées et vit enfin un pied traîner derrière une étagère.

*Voilà, je l'ai trouvé ! Tu ne perds rien pour attendre, espèce de meurtrier sans scrupules. On va voir qui rira le dernier quand tu seras en face de moi. Ne sous-estimes pas la grande Akisa !*

Elle avança prudemment pour le prendre par surprise. Mais à son étonnement quand elle le vit, il était allongé sur le dos, complètement inerte. S'était-il évanoui ? Dormait-il ? Elle s'approcha du corps pour vérifier qu'il était bien inconscient. Mais quand elle toucha son pouls, il n'eut aucune réaction. Elle le secoua, en vain. Il était...mort !
A cette pensée, Akisa fut terrifiée. Elle poussa un hurlement. Elle se rappela alors de mauvais souvenir comme...la mort de ses parents ! Quand elle avait vu les corps de sa mère et de son père sans vie, elle avait beaucoup pleuré. Toutefois, elle n'eut pas le temps de se morfondre. Son oncle et sa tante l'avait tout de suite ammené dans son manoir...et ce fut le début de sa vie de jeune fille de bonne famille. Elle avait mis plusieurs mois avant de se remmettre de cet évènement. Et depuis, elle était ce qu'elle était : une fille avec une double personnalité.
Cornel devait avoir entendu son cri. Elle tenta donc de se calmer. Elle n'aimait pas trop montrer ce visage triste et effrayé aux autres, même à ses prtopres amis. Elle avait une certaine fierté et...elle ne voulait pas être prise pour une demoiselle en détresse. Elle ne laissait que très rarement les autres l'aider...sauf après l'utilisation de sa seconde plume. Celle-ci la contraignait à être dépendante d'autrui, à cause des risques d'évanouissement ou de malaise. Bref, elle n'aimait pas toujours cette plume. Elle préférait la première, moins contraignante.
Elle était maintenant calmée. Elle avait à nouveau son visage habituel ne montrant guère d'émotion particulière. C'était l'Akisa au caractère passif, celle que la majorité connaissait. Maintenant, elle avait repris son sérieiux. Comment cet individu était-il mort ? De lui-même ? Ou bien...
Elle inspecta avec précision le cadavre. Aucune trace de sang, aucune trace d'arme. Etait-il mort de crise cardiaque à cause de son utilisation excessive de sa plume ? C'était l'hypothèse la plus probable jusqu'à ce que...
Elle trouva un morceau de papier coincé dans sa main gauche. Elle le déplia et sans se soucier de la présence d'autrui. Elle lit à haute voix le message suivant : "Vous voilà débarrassée de cet homme, mademoiselle. Prenez garde à vous. Signé, l'Ange de la Mort".
Drôle de message. Comment cette personne savait-elle qu'elle était menacé par ce Winter Blood ? Etait-ce lui qui...l'avait tué ?
Oui, maintenant, elle en était certaine : un autre meurtirer avait frappé. Cependant, son identité était caché derrière le pseudonyme "l'Ange de la Mort". L'avait-il sauvé la vie ? Ou tuait-il juste pour le plaisir ? Cet ange était-il de sexe féminin ou masculin ?
Pleins de questions prient forme dans son esprit. Sa curiosité maladive n'allait pas la laisser tranquille désormais. Elle avait une identité à découvrir...
Elle se retourna pour voir si Cornel était là. Avait-il entendu sa voix lire ? Si c'était le cas, il allait pouvoir l'aider dans sa nouvelle quête...

Invité

Cornel ne comprit pas vraiment ce qu’il se passa ensuite. L’agresseur semblait plus effrayé, il reculait. Akisa, elle, paraissait plus sûre d’elle et avançait. Le garçon ignorait quel était son pouvoir, mais celui-ci avait l’air efficace.
Puis au détour d’une étagère, le psychopathe disparu, comme ça, sans laisser de traces. S’était-il enfuit, ou alors avait-il disparu de manière paranormale ? Dans tous les cas Cornel était bien content d’en être débarrassé, ce qui ne paraissait pas être le cas de la demoiselle. En effet la jeune fille semblait décidé de partir à sa recherche de son côté, et laissait le soin au Veaceslav d’en faire de même.
Autant le dire, il n’en avait absolument aucune envie. Il trouvait qu’il avait déjà été assez en danger pour toute une journée, une semaine, et même toute une vie. Pour l’instant, la seule chose qu’il avait envie de faire c’était quitter cette maudite bibliothèque (oh qu’elle portait bien son nom celle là), de respirer de l’air frais et d’aller dans un endroit joyeux, mignon, ou même ridicule. Mais surtout pas lugubre.
Lasse, il déambula entre les livres, sans vraiment chercher, il espérait plutôt ne tomber sur personne. Au moins fallait-il voir le bon côté des choses, maintenant les craquements de ses pas ne l’effrayait plus, il savait que dans ces lieux pouvaient se cacher bien pire.

Et puis un hurlement retentit, encore. Tout avait commencé par un cri, et à nouveau cet effroyable bruit résonnait. Espérant qu’Akisa ne se soit pas mis en danger, Cornel se dirigea vers l’endroit d’où le bruit était venu. On ne peut pas dire qu’il se précipita, mais il arriva tout de même assez tôt pour voir que la demoiselle n’avait rien, et l’entendre prononcer des mots inquiétant.
Comment ça : « la voila débarrassé de cet homme » ? Et qui était cet ange de la mort ? Cornel regarda l’agresseur endormi au pied de la demoiselle... Non il ne dormait pas, il était décédé, et à cet pensé le garçon se sentit défaillir et tomba sur ses genoux.
Ses jambes ne pouvaient plus le porter, trop de choses vécus en trop peu de temps, il ne souhaitait la mort de personne, et même si cela le rassurait de ne plus se savoir attaqué par cet espèce de psychopathe, il se sentait épuisé et dépassé par la situation.
Il tourna les yeux vers Akisa qui le regardait, et ne prit pas la peine de se recomposer un visage ou des manières. Il avait beau être un Veaceslav, au final il n’avait que quinze ans et ses propres limites.

- Que se passe-t-il donc sur cette île ? Tout cela ne me plaît guère.

Il se parlait plus à lui-même, que réellement à la jeune fille. En même temps, comprenez-le, il était passé de très riche et très respecté à : rien du tout, entouré de malpolie, d’ingrat, de rustres. Pour lui cela était déjà terrible, et maintenant voilà qu’il découvrait que l’île était habité par des gens violents, des psychopathes fous, et que ce n’était pas un jeu. Il y avait vraiment des meurtres, et le cadavre près de lui en était la preuve.

Cornel se demandait ce qu’il avait pu faire de mal pour mériter ça, il s’était toujours comporter comme il fallait, il avait toujours fait ce qu’on attendait de lui, sauf un écart une fois, était-il puni pour être tombé amoureux d’un garçon ? Pour avoir goûter au plaisir interdit des lèvres de Nicholae ? Il n’en savait rien du tout, en tout cas il pensait avait déjà assez payé pour ça, et il aurait bien voulu que tout s’arrête.

Un cauchemar, voilà, c’était forcément un cauchemar, bientôt il se réveillerait et tout irait pour le mieux. Il récupérerait sa richesse, ses beaux habits, ses parents et tout le reste. Il jurait même d’envoyer une lettre d’excuse à Nicholae dès qu’il ouvrirait les yeux, et tant pis si son père le frappait.

- Je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe, et je n’aime point cela. Nous devrions quitter cet endroit et prévenir les autorités.

Oui mais, sur une île où il n’y avait que des enfants, y avait-il vraiment ce qu’on pouvait appeler « des autorités »? Peut-être. Après tout, certaines personnes avaient tout de même dix-neuf, vingt ans, ils pourraient sans doute faire plus qu’eux.
Cornel se releva alors, pris d’une nouvelle détermination, il avait besoin de respirer, et il était inutile de rester ici plus longtemps. Il fallait juste trouver quelqu’un qui pourrait les aider.

- Venez mademoiselle, partons. Il serait plus sage de demander de l’aide.

Invité

Oui, Cornel était bien là et il avait tout entendu. D'ailleurs, en voyant le cadavre, il commença presque à paniquer avant de se reprendre. Akisa comprenait son envie de partir de ces lieux. Si elle n'était pas aussi curieuse, elle aurait volontiers voulu quitter cet endroit malsain. Mais, aller chercher de l'aide ? Impossible ! Elle allait devoir lui expliquer dans quelle situation se trouvait l'île en ce moment même. Non, on ne pouvait compter que sur soi-même et quelques alliés dignes de confiance. Il fallait que cela soit claire dans son esprit. Sinon, il allait commettre l'irréparable. Oui, demander de l'aide, cela signifiait prendre le risque d'être trahi et tué ensuite. Akisa récemment l'avais appris à ses dépens depuis ces derniers jours. Avant, elle n'en avait rien à faire de cette guerre des quartiers. Mais maintenant, elle n'en pensait plus la même chose. Elle s'était faite des amis pour se protéger de ses ennemis et continuait d'agir ainsi. Même si elle ne voulait pas entrer dans le conflit, elle se rendait compte qu'elle y était forcée. Oui, le seul moyen de s'en sortir est de se constituer une armée d'alliées. Après un des groupes finirait bien par obtenir la victoire...et ce serait le sien ! En bref, elle n'allait pas laisser tomber sa recherche sur l'Ange de la mort, qui pourrait peut-être être unh atout dans sa propre bataille. Elle allait retarder un peu le départ du jeune homme pour chercher plus d'indices sur ce mystèrieux personnage.

- Oui, allons près de l'entrée de la bibliothèque. Cependant, je vous déconseille d'aller chercher de l'aide. Nous sommes en guerre entre quartiers, sachez-le. Il faudrait mieux trouver une personne de confiance avant d'obtenir du soutient.

*Bon, j'espère qu'il comprendra où je veux en venir ! Il ne manquerai plus qu'il parle de cette affaire de meutre. On risquerai de se faire pourchasser soit pour assassinat volontaire soit d'avoir trop d'informations. Les informations, cela se garde pour soi !*

- Et ne parlons surtout pas de ce message ! Cela risquerait de créer la confusion sur l'île. Attendons que le corps soit découvert avant d'en parler.

Oui, il fallait juste aller voir une bibliothéquaire, l'informer d'un cri puis repartir. Sur le chemin, elle irait récupérer son livre en fouinant discrètement du regard les environs. Ainsi elle ne pressait pas trop son compagnon, sans pour autant abandonner son grand projet : s'instruire sur l'identité du meurtrier inconnu.
Ils marchaient dans les allées, sans trop se presser. Le tueur était peut-être encore dans les parages. Ils repassèrent là où la demoiselle avait posé son livre.

- Attendez un peu ! Je reprends mon ouvrage.

Elle le prit dans ses mains et un message y était glissé : "Restez prudent. Qui vous savez, guette dans l'ombre. Signé, l'Ange de la Mort ". Décidement, cette personne avait moins l'air d'un assassin avide de sang. Peut-être était-elle juste extrême dans ses actions ? Akisa n'aimait guère la violence, mais pouvait s'en accomoder tant qu'elle n'était pas visée. L'ange lui conseillait certainement de ne rien divulguer pour l'instant sur cet incident. "Qui vous savez" devait faire référence à Adieu, la société criminelle dominante de l'île. En y repensant, comment pouvait-elle être certaine de pouvoir faire confiance à cet étranger ? Il fallait qu'elle découvre son identité avant, après elle verrait. Elle cacha délicatement le papier de peur d'être espionnée. Elle espérait que ce pauvre Cornel n'avait pas remarqué celui-ci. Il avait l'air d'avoir en horreur les conflits et tout ce qui s'y affiliaient. Bref, il valait mieux pour lui d'ignorer tout de ce second message.
Elle alla rattraper Cornel, quelques pas devant elle. Elle se demandait comment il avait fait pour ne pas avoir fui en la laissant derrière. Etait-ce sa fierté...ou bien la naissance d'une once de courage ? Elle ne le savait pas...et ne s'y intérressait pas trop pour l'instant.
Ils arrivèrent au niveau de l'accueil. Une bibliothéquaire endormi sur une table semblait ignorer l'exsistence des hurlements précédents. Akisa s'assura de son réveil.

- Madame...madame...

Aucune réponse. Bon, il fallait qu'elle utilise les grands moyens. Elle prit un livre et le fit tomber violemment sur son bureau. Cela fonctionna à merveille. Ouvrant ses yeux, elle fut surprise de notre présence.

- Ouui...que me voulez-vous ?

*Que tu fasse plus attention à ton travail peut-être ! Vraiment, quelle manque de sérieux ! Quand on a un tâche à accomplir, on ne s'endors pas.*

- Bonjour, je viens juste vous informer de cris consécutifs dans la bibliothèque. Peut-être quelqu'un se sent-il mal ? Vous devriez y jeter un coup d'oeil...

La dame, complètement perturbée, se leva soudainement de sa chaise. Elle était maintenant prête à entrer en action selon Akisa.

- Quoi ? Merci de m'avoir prévenu. J'y vais de ce pas...

La travailleuse les quitta sur le champ, les laissant seul. Ah, Akisa aimerait maintenant rester encore un peu. La situation était dès à présent prise en main par quelqu'un. Il n'avait plus à s'en soucier.

- Voyez, les choses vont rentrer dans l'ordre. Laissons cette dame se charger du reste. Voulez-vous vraiment quitter la bibliothèque tout de suite ? Pour ma part, je reste près de l'entrée pour prendre d'autres livres. Je repartirai quelques instants plus tard.

Elle allait en enffet chercher d'autres livres...tout en tentant de s'informer plus sur son sauveur. La première chose à faire était de prendre des ouvrages parlant de l'histoire d'Esplumoir. Elle pourrait être plus apte à communiquer avec l'inconnu à travers le savoir. Son écriture ainsi que sa manière de s'exprimer semblait venir d'une personne bien élevée. Elle ne le serait qu'en cherchant. Peut-être pouvait-elle glisser un petit mot à son attention avant de partir de ces lieux. Elle retournerait sûrement ici...c'était certain !

Invité

Ils retournèrent donc tous les deux à l’entrée, et le garçon se sentit un peu mieux, le hall était plus éclairé que le reste de la bibliothèque.
Quand à la demoiselle, elle n’avait pas l’air d’avoir particulièrement envie d’aller chercher de l’aide, puisqu’ils n’étaient même pas sûr d’en trouver. Et tout cela à cause d’une guerre stupide.
La guerre des quartiers. Bien sûr, forcément, pourquoi n’y avait-il donc pas pensé ? Une bande de gamins malpolis se retrouvent coincés sur une île, et plutôt que de s’entraider, le mieux qu’ils trouvent à faire c’est de se battre. Pire. De s’entretuer.
Si les gens avaient été mieux élevés, ils n’en seraient pas arrivés là, ils auraient su trouver un terrain d’entente entre personnes civilisées, auraient signé des accords, auraient organisés des discussions.
La guerre n’emmenait rien de bien et Cornel n’aimait pas la violence. Il la vivait au quotidien en Roumanie, le moindre faux pas lui valait des coups de poings de son père, et certes grâce à cela il marchait droit, mais il aurait préféré un peu plus de sourire et de tendresse.
Cependant, ce n’était pas le moment de s’apitoyer sur son sort. Akisa lui expliqua qu’il fallait mieux ne pas parler du message reçu et Cornel acquiesça, après tout ce n’était pas ses affaires.

La jeune fille le laissa seul le temps d’aller chercher son ouvrage et de prévenir la bibliothécaire. Lui, resta à l’entrée, fixant la porte comme si elle allait tout à coup s’ouvrir devant lui. Ce ne fut pas le cas, cette porte était bien décidée à rester fermée, et Cornel commençait à se demander si un jour il pourrait quitter cet endroit. Et si jamais il était en fait prisonnier, si une fois entré dans la bibliothèque on ne pouvait plus jamais en sortir ?
Allons, cela n’était pas possible, sinon les lieux seraient remplis de monde… Sauf si bien sûr ils s’étaient tous fait assassiner par on ne sait qui.
Cornel soupira et secoua doucement la tête, mieux valait ne pas penser à des choses aussi désagréables.

Au final quand la jeune fille revint, il n’avait pas bougé d’un millimètre, et ses yeux étaient toujours rivés vers la porte. Il finit cependant par se tourner vers elle, pour l’écouter parler. Selon Akisa les choses rentraient dans l’ordre (ah oui vraiment ? Cornel n’en était pas aussi sûr lui), mais au moins n’avait-il plus à se préoccuper de chercher de l’aide, puisque la bibliothécaire allait s’occuper du cadavre et de la blessée.
Quand à la question de la demoiselle, l’héritier Veaceslav n’hésita pas une seule seconde, il ne souhaitait pas rester une minute de plus dans cet endroit, il avait besoin de respirer et ici il avait de plus en plus l’impression d’être écrasé par les murs et les étagères de livres, l’ambiance si pesantes, les évènements qui s’étaient produits.
Dehors ce ne serait peut-être pas moins dangereux, mais au moins aurait-il l’impression de respirer plus convenablement l’air de l’extérieur.

- Je suis désolé, je ne souhaite pas rester plus longtemps dans cet endroit. Mais je m’inquiète, êtes vous sûre que vous ne courrez plus aucun danger ici ?

Car bien que voulant partir, son côté gentleman ne disparaissait pas, et il n’avait pas envie qu’Akisa se fasse agresser alors qu’il la laissait seule en ces lieux.
Mais elle n’avait plus l’air d’être en danger, et pas non plus inquiète.

- Je puis partir si vous vous sentez en sécurité. Cet endroit est étouffant et j’ai besoin de prendre l’air. Veuillez prendre soin de vous, et je souhaite que notre prochaine rencontre ne soit pas aussi mouvementée.

Il eut un petit rire, puis après une courbette il quitta la bibliothèque. Se délectant de l’air du dehors, il laissa ses pas le guider vers un endroit plus joyeux.

Invité

Elle attendait sa réponse. S'il se décidait à rentrer, elle ne l'en empêcherait pas. Après tout, s'il n'était pas assez courageux, c'était son affaire. Elle, elle voulait rester pour éclaircir le mystère autour de l'Ange de la Mort. Elle n'avait besoin de l'aide de personne pour découvrir son identité. Mais s'il aspirait à l'accompagner, elle ne se priverait pas de son soutient. Son instinct de conservation serait franchement ravie, c'était sûr et certain.
Sans trop grande surprise, sa lâcheté qu'elle avait entrevu précedemment n'était pas un leurre. Il avait vraiment envie d'en aller. Soit elle le laissait filer. La prochaine fois qu'elle viendrait résoudre une affaire, elle demanderait de l'aide à Avril, la seule qu'elle connaisse à être courageuse. Une amie devaleur pour une curieuse comme Akisa. Bref, elle le rassura en répondant à ses inquiétudes. Et oui si le jeune homme était un lâche, il n'en était pas moins un gentleman. Heureusement pour Akisa, sinon elle serait morte à l'heure qui l'est. On pouvait lui faire confiance tant qu'on le motivait à être comme tel.

- Rassurez-vous ! Je ne cours plus aucun risque. Partez en paix. Au plaisir de vous revoir.

*Bon, dommage ! A la prochaine, Cornel. Deviens plus courageux, c'est un conseil pour survivre sur cette île...*

Elle lui fit un léger signe de la main pour lui souhaiter une bonne fin d'après-midi. Oui, il était déjà cinq heures selon sa montre. Elle devait vite faire sa petite inspection avant de renter chez elle pour dormir. Après elle ne quitterait plus sa chambre de la semaine. Elle devait absolument récupérer ses heures de sommpeil. La fatigue la reprenait ainsi que son mal de crâne. Ah, elle l'avait oublié celui-là ! Comme quoi, l'action pouvait faire oublier tous les maux du monde...
Elle commença par les étagères devant elle. Elle vérifia qu'aucun message n'était glissé entre les livres. Rien, juste des ouvrages. Elle ne se désespéra pas. Peut-être son sauveur se trouvait-il encore dans les parrages ? Si c'était le cas, elle le retrouverait et lui donnerait ses remerciements. Grâce à lui, malgré ses méthodes violentes et radicales, elle était débarassée à jamais du Winter Blood psychophathe. Ainsi, elle allait pouvoir se reposer paisiblement chez elle, sans se soucier de sa propre vie.
Elle passa dans toutes les allés jusqu'à rencontrer la bibliothéquaire, complètement en larmes. Elle lui dfonna un mouchoir.

- Séchez vos larmes. Je vais vous aidez à transporter le corps. Comment une telle chose a-t-elle pu se produire...

*Il faut qu'elle n'ait pas de soupçon sur mon innocence. Je n'ai tuer personne ! Ah, pourquoi je l'ai croisé, celle-là...*

De toute évidence, Akisa jouait la comédie. Elle n'était pas triste de la mort de l'individu. Et elle savait plus de choses qu'elle n'en dirait...Question de prudence et de sécurité !
Elle revint ainsi avec la dame, le cadavre dans leurs bras. Elles le posèrent dans le bureau. La personne prit le téléphone et appela les dirigeants du quartier. En quelques secondes, tout Bloody Lane fut au courant de la tragédie.
Akisa crut voir une ombre passer. Mais, elle la vit disparaître rapidemment. Peut-être son imagination ?
Elle préférait se retirer et rentrer à Feathers Road avant l'arrivée des autorités. Si elle les croisaient, elle serait sûrement soupçonnée de meutre...Elle s'enfuit sans grande hâte pour ne pas paraître louche. Elle croisa en sortant des individus. Elle espérait ne pas être trahi...
Allait-elle vraiment retrouver ses jours paisibles ? Elle en doutait fort...

[Voilà, c'était super de rp avec toi. Merci pour le rp ! ^_^]