Like your silence world.

Bloody Lane

PV Aneko Kasegawa

« a falling star least, i fall alone.
i can't explain what you can't explain.

Le ciel est bleu. Bleu comme la mer. Sans le moindre nuages, épais amas que tu aimes penser fait de barbe à papa. La brise marine est chaude. C'est une belle journée, c'est sûrement ce qu'Aaron t'aurait dit. Il te manque. Il te manque vraiment. Mais il est mieux sans toi, mieux sans avoir à te supporter et à veiller constamment sur toi. Comme un poids qu'on traînerait, inutile et défectueux. Tu effleures ta gorge du bout des doigts. Pourquoi ne veut-elle pas produire des sons ? Pourquoi te cloître-t-elle dans ce silence ? Tu trébuches. Tu tombes dans un nuage de poussière. Un goût désagréable de sable envahit ta bouche, tu craches. Tu ne changes pas de position. Le bruit des vagues qui lèchent le sable. Le cri lointain des mouettes et leurs rires dédaigneux. Tu les envies, elles sont libres. Elles peuvent bien se moquer de toi, prisonnière du sol, de ton propre corps alors qu'elles frôlent les nuages. Ta respiration. Les battements de ton cœur. La brise dans les arbres. Tu es seule. Seule comme dans ton monde. Peu importe que tu ne parles pas, tu es seule avec toi-même. Mais tu sais que tu es parfaitement réveillée. Les sons ne sortent pas. Tu as eu un doute. Mais tu as beau ouvrir la bouche, rien ne sort. Tu te forces. Mais ils se refusent à sortir. Comment était ta voix ? Comment était-ce de pouvoir sentir quelque chose au fond de ta gorge ? Comment était-ce de crier ? De hurler de toutes tes forces à quel point tu te sens mal dans cette cage ? Tu as oublié. Tu ne peux qu'oublier et fuir de toutes façons. Tu es trop faible pour te battre, trop seule n'est-ce pas ?
Personne ne comprend. Personne n'est en mesure de comprendre. Comment peut-on comprendre alors qu'on peut encore crier ? Alors qu'on peut encore dire à quelqu'un qu'on l'aime ? Qu'on peut faire ses courses normalement ? On te dévisage. On pense que tu es timide. On suppose que tu n'oses pas parler, on imagine. Mais on ne comprend pas. Et tu vois bien leur surprise ou leur moue agacée quand ils ont l'impression que tu te refuses à leur parler. « Pourquoi ? » répètent-ils. Et puis ils t'oublient, ils s'habituent. Tu es la fille qui ne parle jamais. La fille trop timide ou trop hautaine. Tu es la fille qui e s'excuse jamais et qui ne salue jamais, la fille qui ne semble rien ressentir. Tu es la fille robotique. Tu perds soudain tout intérêt, ils sont lassés de te courir après et ils t'oublient. Tu te fonds dans la masse, tu redeviens anonyme. En un sens, c'est rassurant. Tu sais qu'ils ont abandonné et qu'ils ne feront plus attention à toi. Tu sais que tu te retrouveras enfin seule. Mais ça fait mal. La pitié dans les regards. Leur insistance qui te rappelle que tu n'es pas capable de parler, qui te met encore et encore face à une réalité que tu ne peux pas accepter. Et surtout, tu as tellement mal quand tu les vois sourire, rire à la petite blague à laquelle tu n'as jamais le droit, s'embarquer dans de folles discussions auxquelles tu ne participeras jamais.
Tu te relèves doucement. Tes mains s'enfoncent dans le sable doré chauffé par le soleil. Tu l'aimes bien ce sable, il est tellement doux. Tu t'installes sur tes genoux pâles. Ta jupe s'est déchirée. Encore. Tu tombes tellement souvent. Tu ne fais jamais attention à rien. Et tu ne sais rien faire. Tu ne sais pas coudre. Tu te piques immanquablement avec l'aiguille. Peut-être qu'Aaron aurait su ? Mais tu lui aurais encore causé des soucis, il serait une nouvelle fois obligé de te surveiller. Tu écartes quelques unes de tes mèches qui te tombent sur les yeux. Tu n'arrives pas à faire de jolies couettes comme les autres filles le faisaient. Leurs cheveux ne semblaient pas les gêner. Elles étaient même jolies. Mais toi tu n'arrives à rien. Tu n'arrives pas à dompter tes cheveux...tu n'y penses jamais.
Tu te relèves, maladroite et vacillante comme la petite flamme d'une bougie qu'on essayerait désespérément d'éteindre. Tu regardes autour de toi. Pourquoi es-tu venu ici déjà ?

( En espérant que cela te convienne, sinon mp si'il faut que je modifie quoi que ce soit ♥ )

Feathers Road

Apparemment, elle aimait bien se balader dans ce coin. En même temps, la plage, le soleil, le sable... Rien de tel qu'une petite promenade ici pour oublier un peu tout ce qui l'entourait. Le bruit des vagues s'écrasant doucement sur le sable, ses pas dont le bruit était absorbé par le sable... Bref, elle traînassait dans la plage, comme elle le faisait de plus en plus souvent. Pourquoi? Pour trouver un moyen de sortir de cette île. Mais il n'y avait rien à faire... C'était comme si cette île était.. protégé? Elle n'en savait rien, mais elle ne trouvait aucune idée pour sortir. En bateau? Si c'était si simple, beaucoup de gens seraient sortit d'ici.

Mais non, il n'y avait aucun moyen. Une brise légère se leva, et joua avec ses longe cheveux de jais. Elle s'arrêta un moment, regardant l'horizon, perdue dans ses pensées. Si jamais elle devait sortir de là, que ferait-elle après? Elle retournerait chez elle? Non.... Elle ne voulait pas rentrer chez elle. Elle voulait vivre une nouvelle vie au delà de cette mer, avoir un travail comme ici, et rencontrer d'autres personnes. Mais... Cet endroit lui plaisait aussi, elle avait rencontrée pleins de gens, et quelque part, ne voulait pas être loin d'eux. Mais un jour, il allait bien falloir leur dire au revoir...

Elle ferma les yeux, chassant ses mauvaises pensées, et se remit à marcher. Pieds nue, ses chaussures dans la mains, elle se disait qu'elle avait bien fait de mettre un pantacourt aujourd'hui, avec un débardeur. Comme quoi... Même si elle n'avait pas prévue ça, au moins, elle était habillée pour l'occasion. Continuant de marcher tranquillement, elle crue distinguer une silhouette au loin. Et une personne apparemment vu la "fumée" autour d'elle. La jeune asiatique s'approcha de la personne, et crue voir une fille qu'elle connaissait. Tiens...?

Tandis qu'elle s'avançait, elle vit effectivement que c'était une jeune fille, et qu'elle connaissait. Elle eu un petit sourire, et s'approcha d'elle. Elle reconnue les cheveux blonds, et la silhouette. Continuant de s'approcher, elle s'arrêta à quelques pas de la jeune blonde.

" - Bonjour Svéa, tu vas bien?"

Bloody Lane

Tu sursautas de surprise. Prise dans tes réflexions emmêlées, dans tes pensées voguant lentement entre leurs nœuds, la réalité n'était devenue q'un vague bruit lointain, un monde. C'était si habituel que tu ne t'en rendais pas compte. On te surprenait presque à chaque fois et comme à chaque fois, tous tes muscles tressaillaient en un même mouvement comme parfaitement synchronisés. Tu connaissais pourtant cette voix. Aneko. Tu connaissais son nom, son visage, ses traits. Tu te retournas lentement vers elle, un peu hébétée. Tu hoches doucement la tête de haut en bas en signe d'affirmation. De toutes façons, tu ne peux pas te montrer plus claire, de toutes façons tu ne peux rien dire de plus. Tu es un peu surprise, elle te parle comme si tu étais tout le monde. Cela te surprend toujours un peu. Tu deviens presque tout le monde un court instant. Tu deviens presque normale. Une personne tout à fait normale avec qui le premier inconnu pourrait discuter de tout et de rien. Mais la réalité te rattrape, douloureuse claque qui te met face à ce que tu fuis désespérément. Mais on ne peut pas toujours s'enfuir.
Il y aurait une bonne centaine de façons de lui retourner la question, jouant avec les mots et les assemblant comme on pourrait assembler un puzzle. Mais tu n'étais pas capable de le faire, c'était quelque chose qui dépassait les limites de ton propre corps. Tu essayas de sourire de façon maladroite. Tu ne pouvais que t'exprimer avec ton corps. Un sourire pour montrer qu'on est content, un sourire pour dire qu'on accepte quelqu'un. Au début tu ne l'aimais pas, au début elle t'effrayait. Elle n'avait rien fait pour, elle ne savait pas, elle ne pouvait pas savoir. Mais elle prenait un rôle qui jusqu'à là avait été occupé par Aaron. S'occuper de toi. Mais il n'était plus là, avec toi. C'était comme un rêve d'être séparé de lui ainsi mais c'était un rêve étrange, un rêve avec des personnes. Un rêve qui ne semblait pas vouloir se finir. Et même dans ce rêve, tu finissais par dépendre de quelqu'un d'autre. Tu commençais tout juste à l'accepter, à accepter sa présence, à essayer de communiquer avec elle. C'était si différent de tout ce que tu avais connu jusqu'à présent, c'était tout simplement une autre personne.
Tu plonges ton regard dans les siens, tu étais obligée de lever ta petite tête pour le faire. Ton regard n'exprimait rien de particulier mais tu n'avais pas d'autres moyens pour la désigner, elle. Seulement ton corps. C'était tellement compliqué. Et elle était obligée de faire attention pour comprendre, obligée de faire la conversation pour deux. C'était sûrement lassant mais qui comprenait le langage des signes ? Et puis tu n'aimais pas la pitié que tu lisais dans leurs regards. Elle te blessait. Tu étais la pauvre petite muette. Et tu te souvenais avec amertume d'où se trouvait tes limites et les leurs.
Et toi comment vas-tu ?

Feathers Road

Aneko la regardait, et devina qu'elle l'avait surprise. Elle hocha la tête, et la jeune Kasegawa se demanda pourquoi elle paraissait si... Distante. Pourtant, elle ne se souvenait pas lui avoir fait un mal quelconque, mais apparemment, elle avait du faire quelque chose qu'il ne fallait pas. Mais peut-être que cela passera avec le temps? Qui sait. Du moins, Aneko l'espérait, elle ne voulait que Svéa ai peur d'elle à cause d'une raison qu'elle ne savait pas.

Elle la regardait sourire, et sourit à son tour. Quelque part, elle aimait bien cette fille. Elle tenait à elle, et l'aidait quand elle le pouvait. Au début, elle était encore plus distante que ça, mais peu à peu, elles ont commencée à vraiment se "parler", ce qui faisait plaisir à Aneko. Mais quelque part, elle la trouvait toujours un peu distante encore. Allez savoir pourquoi...

Elle la regardait, avec une sorte de joie au visage. Eh oui, elle était contente de la voir. Au moins, elle penserait à autre chose que de partir d'ici.. Elle remarqua alors a quel point elle paraissait fragile... Elle avait une mine perdue, mais pourtant, elle ne l'était pas. Ou alors, dans ses pensées? Enfin... elle ne pouvait pas vraiment le savoir, vu qu'elle ne parlait plus. Mais Aneko essaya de deviner ce qu'elle voulait dire, par ses gestes ou ses regard.

" - Moi je vais bien.. Je ne dérange pas au moins?"

Bloody Lane

Un instant tu hésitas. Les gens te dérangeaient, toujours. Les foules, les contacts. Tout te dérangeait, te tirant de ton monde. Un monde que tu jugeais parfait, un monde fait pour toi. Sans personnes autour, dans ta solitude que tu n'arrivais pas à ressentir. Mais cela semblait vexant pour la plupart des gens. Tu secouas rapidement la tête de droite à gauche. De toutes façons, ce n'était pas ta voix qui te trahirait. Elle ne semblait pas avoir deviné. Elle devait simplement pensé que tu étais timide, elle supposait, imaginait sans jamais deviner. Sans même imaginer le malaise qui te rongeait. Tu n'aimais pas cette situation. Tu te retrouvais face au silence. Ennuyante. Lassante. Inutile. Tu étais incapable d'alimenter une conversation anodine, c'était pathétique.
Elle finirait par en avoir assez, elle finirait par te jeter comme une poupée avec laquelle on aurait trop joué. Comme les autres. En quoi est-elle est différente ? Rien n'a changé. Ici ou ailleurs tu restes un parasite qui s'accroche à ce qu'il fuit, tombant dans un paradoxe qu'il a lui -même crée. Tu serres les dents. Au fond tu les hais. Tu aimerais t'en convaincre. C'est mieux ainsi, mieux pour toi. Tu es si fragile, si faible, si pitoyable qu'un rien te ferait tomber. Et tu as juré que plus jamais cela ne se produirait. Alors pourquoi tes barrières tombent-elles si facilement ? Pourquoi n'arrives-tu pas à te protéger ?
Soudain s'éleva dans les airs le bruit de quelque chose qui casse, d'une masse qui tombe. Tu bondis presque comme un félin prit par surprise. Ta gorge se serre. Tu n'aimes pas ces bruits. Ce n'était peut-être qu'une branche qui cède sous le poids d'animaux. Mais tu te sens soudain seule. Seule dans un endroit que tu ne connais pas. Pas de Aaron auquel te raccrocher, pas de Aaron pour te dire que tout va bien. Tu as peur. Peur du changement, peur de l'inconnu. Tu aimerais pouvoir te raccrocher à quelque chose que tu connais. Mais tu ne connais rien. Ton ventre se serre comme s'il tentait de former une boule. Tu as du mal à respirer. Pourquoi l'air se fait-il de plus en plus difficile ? Que fais-tu ici petit poupée ? Seule et perdue. Tu as peur de tout, comment peux-tu t'en sortir seule ?
Tu te tournes vers la jeune brune. Tu ne veux pas qu'elle remplace Aaron. Mais elle est la seule présence humaine autour de toi. Elle est encore là. Sa présence est instable, variable, tu n'arrives pas à imaginer combien de temps elle restera mais elle est là. Elle est étrangement rassurante. Ta main s'agrippe à son bras comme une enfant à sa mère. Ton corps ne t'obéit pas. Ton esprit est trop embrouillé pour penser quoi que ce soit. La peur te gagne si vite.

Feathers Road

Elle regardait toujours la jeune blonde, qui fit non de la tête. Elle ne la dérangeait pas, mais quelque part, Aneko se demandait si elle ne lé dérangeait vraiment pas. Après tout, elle ne pouvait pas le savoir, mais simplement supposer. Elle se demandait alors pourquoi elle était là... Seulement, elle n'était pas sûre de comprendre si elle répondait. Aneko ne savait pas parler le langage des signes, mais comme il y avait pleins de livres à la bibliothèque où elle travaillait, elle se promit intérieurement qu'elle irait vérifier s'il y en avait sur ce sujet.

Elle tourna la tête, ayant entendue un bruit qui l'interpella. Comme si quelque chose de lourd venait de tomber. Elle plissa les yeux, essayant de voir de quoi il pourrait bien s'agir, puis vit Svéa sursauter. Elle reporta son attention sur cette dernière, qui semblait avoir eu peur. Il n'y avait pourtant pas de quoi... La jeune brune se tourna de nouveau vers le bruit, se demandant ce que cela pouvait bien être, puis si dit alors que vu que ce n'était qu'un bruit, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Alors qu'elle se tourna de nouveau vers la jeune fille, cette dernière avait agrippée son bras.

Aneko lui fit alors un sourire rassurant, et se baissa à son niveau. Elle voulait la rassurer, déjà qu'il y avait beaucoup de choses qui se passaient ici... Il ne fallait pas qu'elle soit encore plus effrayée.

" - Ne t'inquiètes pas, ce n'était qu'un bruit. Et puis, je ne penses pas qu'on nous veuille du mal ici. Mais si tu veux t'éloigner un peu, on peut partir si tu veux..."

Elle continuait de lui sourire. Après tout, si jamais elle voulait s'éloigner, elle en avait le droit.

Bloody Lane

« Ne t'inquiètes pas ». Il le répétait souvent. Tu te souviens comment il savait ta rassurer. Seul lui avait le droit de te toucher. Tu relâches soudainement le bras de la jeune fille, réalisant ce contact, le fuyant soudainement. Tu recules de quelques pas, presque gênée et surtout mal à l'aise, tu arrives souvent à éviter cette situation. Mais pas toujours et tu n'aime pas ces instants. Les instants qui suivent où tu as attrapé quelqu'un, te confirmant qu'il était bien réelle, qu'il avait bien une présence près de toi. Mais tu ne dois pas. Tu ne dois pas. Tu as déjà oublié leur silhouette qui disparaisse, sans un regard. Leur silhouette qui s'en vont en te laissant derrière et tes larmes qui dégoulinent le long de tes joues. Tu t'es promise de ne plus jamais tomber alors tiens cette promesse, car cette fois-ci il n'y aura pas Aaron pour te rattraper.
Tu refuses d'un bref signe de tête, elle était bien là et tu n'aimais pas qu'on change pour toi comme si tu étais un lot de contraintes dont il fallait s'accommoder à cause de ton silence. Comme un peu de pitié. Tu t'assoies comme pour appuyer ta décision. Tu es un peu nerveuse et tripotes le sable, plongeant tes mains dedans à plusieurs reprises. Ton poses tes yeux sur la mer. Les vagues paisibles. Le ciel. Tu aimes ce paysage, ce presque silence. Mais il y a une deuxième respiration. Tu essayes de focaliser ton esprit sur l'eau. Tu aimerais t'envoler, là tout de suite dans les airs. Rire aux éclats en sentant le vent ébouriffer tes cheveux, rire remplie de l'ivresse et de l'allégresse de l'instant. Comme à chaque fois que tu joues. Tu penses à ton piano. Aux touches blanches et immaculées, aux touches noires et sombres. Aux sons qui s'envolent au tour de toi, de tes doigts qui frémissent.
Tu aimes bien l'avoir à cette distance, pas plus près, pas plus loin.
Au fond, tes barrières vacillent.

( Pardon c'est vraiment pas génial ._. )

Feathers Road

Elle la regarda reculer, mais ne dit rien. Aneko se doutait bien qu'elle n'aimait pas ce genre de contact. Aneko la laissa donc reculer, sans rien dire. Après tout, elle avait du juste avoir peur, et avait pris son bras sans vraiment réfléchir. La jeune brune essayait de la comprendre, sans vraiment y parvenir. Elle pouvait juste se baser sur les expression qu'elle avait, et donc à partir de ça, essayer de savoir ce qu'elle voulait. Mais bon, cela ne donnait pas de bons résultats, mais elle s'efforçait de vouloir la comprendre.

Non, elle n'avait pas pitié d'elle comme on pouvait le croire. Elle aimait bien cette fille, et n'éprouvait aucune pitié. Ce n'était pas son genre de faire les choses par pitié, elle détestait ça. Elle regarda la jeune blonde refuser sa proposition d'un signe de tête, et s'asseoir sur le sable. Aneko resta sans rien dire, la regardant. Elle tripotait le sable, comme si c'était nerveux, et regardait la mer. Elle avait l'air ailleurs, et la jeune fille se demanda alors si elle ne devait pas la laisser ici. Mais non, elle n'en avait pas envie, et si jamais Svéa le voulait, elle lui ferait comprendre sûrement.

Alors, la jeune brune s’accroupit aussi, mais son attention était sur le sable. Quand elle était comme ça, elle aimait dessiner dessus. Un peut tout et n'importe quoi, surtout qu'elle n'était pas douée du tout en dessin. Alors, elle sourît, et posa son doigts sur le sable fin, puis commença à dessiner. Elle fit quelques courbes par-ci par là et fit un truc qui ressemblait à une guitare. Elle pencha la tête sur le côté. Une guitare... C'était vite dit. Son dessin ressemblait plus à un... Elle ne savait pas quoi, mais en tout cas, c'était pas du tout ressemblant. Elle soupira. Décidément, elle était pas douée.

Bloody Lane

Tu l'aurais complètement oublié si tu ne l'avais pas entendu s'asseoir. Cela devait être particulièrement ennuyeux de rester à côté de toi alors que tu étais souvent bien loin et que tu étais incapable de formuler aucunes pensées précises. Presque timidement, tu jetas un regard sur Aneko. Elle avait tracé dans le sable...quelque chose. Tu plissas les yeux, ayant un peu de mal à identifier ce que c'était. Les traits étaient assez maladroits et peu précis, à cause du sable qui ne permettait que de dessiner une forme grossière et certainement de son manque d'expérience. Tu ne savais pas dessiner non plus. En vérité tu savais faire bien peu de choses à part rêvasser dans un monde fictif.
Non sans une hésitation, tu plongeas ton doigt dans le sable doré, une phalange environ. Les lettres se formaient sous tes yeux émerveillés bien que ce n'était pas des sons et que c'était particulièrement long, de plus tu ne savais pas écrire tous les nouveaux mots que tu avais appris depuis ton accident. Tu étais donc assez réduite au niveau de ton expression et tu te sentais beaucoup moins libre qu'en jouant de ton instrument, mais cela devrait suffire pour le moment. Les lettres étaient maladroites et presque illisibles. Mais tes doigts devenaint un instant, ta voix. Ce n'était pas un moyen pratique, il ne comblerait jamais tes silences surtout qu'il t'engagerais à avoir constamment avec toi de quoi écrire. Tu oublierais forcément quelque part. N'importe qui pourrait le lire. Tu avais envie de te recroqueviller sur toi-même dans une position fœtale et te replonger dans ton monde rien qu'à cette pensée. Tu ne voulais pas qu'on te lise, qu'on essaye de te percer. C'était rassurant de savoir que tu pouvais te protéger bien que tu supportais mal cette cage. Tu avais peur d'en sortir.
s. v. é. a.
j.a.i.u.n.e.v.o.i.x.

( En italique c'est ce qu'elle a écrit dans le sable, mais genre c'est assez long donc ça a du lui prendre bien cinq minutes owo ♥ )

Feathers Road

La jeune fille avait remarquée que Svéa commençait à écrire aussi sur le sable. Elle eu un sourire en la voyant. Ce qui était bien avec l'écriture, c'était que même si on était muet, ou sourd, cela restait une sorte de voix, une sorte de deuxième parole que l'on pouvait utiliser à tout moment, simplement avec un crayon et une feuille de papier. L'écriture était un langage universel, tout le monde savait écrire, donc tout le monde pouvait communiquer de cette manière. Ce qui était une bonne manière de faire, car au moins, c'était une autre manière de communiquer pour Svéa.

Tandis qu'elle la regardait écrire, Aneko nota qu'elle avait presque du mal. Elle ne savait pas pourquoi, mais bon... Son écriture était maladroite, quasiment illisible, mais elle parvenait presque à comprendre ce qu'elle écrivait. Elle pencha la tête sur le côté, se demandant ce qu'elle voulait écrire, sans cesser de sourire. En tout cas, elle paraissait concentrée sur ce qu'elle écrivait, ce qui lui faisait un peu plaisir. Car même si elle ne parlait plus, elle pouvait toujours le faire en écrivant, et c'était ce qu'elle faisait en ce moment même.

s. v. é. a.
j.a.i.u.n.e.v.o.i.x.

Oui, elle avait une voix. Une nouvelle voix, grâce à l'écriture. Comme quoi, les gens ne se préoccupait plus d'écrire vraiment, juste de taper des sms ou sur leur ordinateur. Mais maintenant qu'elle y pensait, Aneko passait beaucoup de temps à écrire. Quand elle pouvait, elle prenait un cahier, et écrivait un peu de tout. Des histoires, des paroles de chansons... Enfin un peu de tout. Elle posa de nouveau sa main dans le sable, et traça aussi des lettres, qui formait au final une phrase.

EH OUI...

Elle ne savait pas quoi dire d'autres, mais elle était juste contente que Svéa puisse communiquer. Même si ce n'était pas à vive voix.