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I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty]

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MessageSujet: I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] Icon_minitimeVen 24 Juin - 11:41



I wanna be bionic man !



Il y avait des jours, allez savoir, Ithan Grimme se détestait purement et simplement, à un tel point qu’il songeait parfois à y trouver un remède. Seulement, trouver une solution afin de contrer sa maladresse revenait à trouver une solution lui rendant la vue. Et il doutait passablement que cela soit réalisable, il penchait plus pour l’option qui consistait à continuer à s’acclimater à ses yeux aveugles. Il laissait ses pensées vagabonder distraitement tout en pianotant de la main gauche sur l’épais paquet de feuilles qu’il avait reçu avec le coli contenant le nouvel enregistreur multipiste qu’il venait d’acquérir. Il avait négligé ce détail. La plupart des personnes peuplant le monde ont des réticences à l’encontre des modes d’emplois, soit parce qu’ils sont trop épais, soit parce qu’ils sont écrits en chinois, nord-coréen ou autre langue incompréhensible sans la formation adéquate. Le jeune homme ne les affectionnait pas particulièrement non plus, mais c’était surtout parce qu’il ne pouvait même pas compter sur les petits schémas pour faire fonctionner les appareils. Il n’était pas contre les nouvelles technologies, bien au contraire, mais il redoutait tout de même l’innovation. Ithan pouvait faire tourner correctement son magasin parce qu’il le connaissait par cœur et qu’il identifiait le moindre détail au toucher. En l’occurrence, il déplorait que les manuels d’utilisation ne soient jamais retranscrits en braille, cela lui aurait facilitée grandement la vie.

Maudits soient les appareils sophistiqués. C’aurait été un simple réveil ou un outil d’une simplicité désopilante, il aurait juste eut à ouvrir la porte et à demander à quelqu’un passant devant la boutique de lui accorder quelques minutes. Sauf que voilà, même s’il ne le voyait pas, il se doutait que son nouveau matériel était comme le précédent, essentiellement composé de codes complexes qui nécessitaient pas mal de notion en électronique, à défaut d’informatique. Ithan s’autorisa un court temps de désespoir total avant d’être submergé d’une idée géniale. Plus ou moins. Il zigzagua misérablement entre guitares et batteries et atteignit son bureau, où s’entassaient toutes sortes de papiers, fils et bidules électroniques. Il ne rangeait jamais, il risquait d’avantage de mettre encore plus de bordel qu’autre chose s’il s’y essayait. Il laissait en général une amie qui lui rendait régulièrement visite s’en charger lorsqu’elle n’y tenait plus, bien que lui ne lui ai jamais rien demandé. Il farfouilla un temps, fichant tout ce qui lui était inutile par-dessus son épaule, passant furtivement ses doigts sur les lignes pointillées. Il s’arrêta lorsqu’il mit la main sur la feuille comportant une liste de numéros dits utiles d’après cette même personne maniaque qui ne supportait pas le bazard de son bureau. Il se souvenait vaguement avoir vu celui d’un réparateur. Il continua encore un peu à fouiner ça et là pour retrouver le téléphone, et fini par réussir à joindre la messagerie.

« … (les deux secondes qui signifient qu’on sait pas trop quoi dire) Hum. Bonjour, je suis le propriétaire du magasin d’instruments de musique de Spring Roses et j’aimerai faire appel à votre assistance pour résoudre un problème de matériel électronique. S’il vous est possible de passer aujourd’hui, je resterai à la boutique jusque 16heures. En cas contraire, je vous recontacterai demain dans la matinée. »

Simple, rapide, formel. Il ne jugeait pas nécessaire de rentrer dans les détails pour ce genre de communications simples, il espérait simplement que la personne pourrait se déplacer rapidement. Il reposa le téléphone sur un meuble au hasard et reparti traînasser distraitement entre les différentes pièces, sans savoir précisément comment s’occuper. Il n’y avait pas grand monde à parcourir les rues les jours de pluie. Au bout d’une demi-heure, il se résigna à s’assoir en tailleur sur son bureau, un calepin sur les genoux, griffonnant en tentant d’imaginer ce qu’il pouvait dessiner. Un quart d’heure plus tard, il renversait la tête en arrière, s’appuyait contre le mur et se sentait dériver vers les bras de Morphée. Il manqua plusieurs fois de s’endormir, à défaut d’avoir autre chose à faire, et fini par se résoudre à bouger de son bureau pour aller chercher la nouvelle palette. Non, il n’avait pas eut d’illumination miraculeuse, il ne savait toujours pas s’en servir, mais il pouvait toujours essayer. Ce qu’il fit, tripotant l’appareil au hasard, appuyant à tour de rôle sur chacun des boutons, tournant toutes les manettes dans tous les sens. Sans succès, on s’en doute.

« Alleeeeez, fonctionne ! Pitié ! Ou j’te mets à la casse ! Mais alleeeez quoi ! »

Ithan ne pouvait que constater un fringuant manque total de réaction de la part de son matériel, puisqu’il ne ressentait strictement aucune vibration sous ses doigts. Il manqua de peu de se mettre vraiment à désespérer lorsqu’il se rendit compte qu’il avait sûrement fait plus de dégâts qu’autre chose. Il commençait vraiment à s’énerver lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir dans son dos. Il eut un rapide temps d’arrêt, tendant l’oreille en tentant d’identifier la démarche, et en conclu qu’il ne connaissait pas la personne qui venait d’entrer. Il abandonna l’appareil et s’en détourna pour faire face au nouvel arrivant, tout en bougeant de son bureau. Malgré son mécontentement, il s’adressa à l’inconnu avec son amabilité habituelle :

« Bonjour, puis-je vous aider ? »


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MessageSujet: Re: I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] Icon_minitimeSam 25 Juin - 13:28


Un des problèmes lorsqu’on est nouveau, c’est la méconnaissance. Il faut du temps pour s’habituer à l’environnement, aux mœurs, aux habitants. Du temps pour faire « son nid » et ne pas en partir. Du temps pour se faire connaître, faire naître la confiance, et créer ainsi l’habitude. En fait, le temps emplissait nos vies et se rendait maître.
Du temps. C’était celui que j’avais de libre qui m’avait conduite à ces réflexions. Du temps libre. Certains aimeraient en avoir, certains envieraient de l’avoir, d’autres aimeraient s’en débarrasser, à tel point qu’ils essayent de le tuer. Moi je faisais partie de cette dernière catégorie, et j’avais mes propres méthodes pour en venir à bout.


En équilibre sur une chaise, j’ai posé la dernière assiette sur une pile se trouvant sur une étagère, juste au-dessus de l’évier. Chose faite, j’ai balayé du regard les environs et ai décidé que décidément, un coup de chiffon ne serait pas de refus. M’acquittant de ma tâche, j’ai entrepris de trouver un bout de tissus usagé qui aurait pu faire l’affaire, de préférence pas un de ceux que j’utilisais pour bricoler, plein d’huile, de graisse ou de taches noires. En y repensant, je songeais d’ailleurs qu’il faudrait peut-être que je les mette à laver, ou bien que je les jette et en achète d’autres. Mais je m’occuperais de ça plus tard, chaque chose en son temps. Chiffon à poussière donc. Frotter jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de poussière, frotter jusqu’à ce que ça brille, frotter pour s’occuper.

Oui, car, malgré les apparences, je ne suis pas d’une nature maniaque. Ayant vécu une partie de mon enfance dans la rue, vous pouvez bien comprendre que je sois habituée à la crasse. Et puis même, dans mon métier, qui n’aime pas se salir doit absolument en changer. Je ne suis pas maniaque donc, juste que je n’aime pas m’ennuyer. J’ai bel et bien un métier, et ce n’est pas celui de femme ne ménage. C’est vrai que j’aurais pu me lancer là-dedans, je pense qu’il y aurait toujours quelque chose à faire sur cette île d’enfants, mais je ne suis pas sûre que la demande soit suffisamment intéressante, et, point important, je n’en avais pas envie. En arrivant ici, j’avais envie de continuer ma passion et d’en faire mon métier. C’est ainsi que je suis devenue officiellement réparatrice (à défaut de mécanicienne, il n’y a pas de voitures sur l’île… Enfin, du moins pour l’instant) en tous genres.
Mon problème ? Je n’étais malheureusement pas toujours en train de travailler. On n’avait pas toujours besoin d’un réparateur, qui plus est, une parfaite nouvelle inconnue. La popularité jouait d’une grande importance m’avaient toujours dit mes frères. Popularité entraîne confiance, confiance entraîne clients. Ce que je n’avais pas actuellement. Je n’étais pas vraiment de nature paranoïaque, mais j’en venais parfois à penser que je n’étais pas la seule de mon métier sur l’île. Enfin, si c’était le cas, je n’avais pas encore entendu parler de mon ou ma rival(e).

Frotter, en attendant un coup de fil, un pigeon. Quelque chose, un signal m’avertissant du travail nouveau. J’eus le temps de finir d’enlever la poussière de mes étagères, alors j’ai décidé de m’attaquer à mes chiffons, que je mis au lavage, et en ai pris d’autres que je mis dans ma caisse à outils. Je me rendais de plus en plus compte que j’allais cruellement manquer de quoi faire.
Je me suis assise sur ma chaise, quelque peu triste… d’un peu de tout. Ma vie pour généraliser. C’est alors que j’ai entendu ce que je voulais entendre, doux bruit agréable qu’était celui des battements d’ailes d’un pigeon venu se poser à ma fenêtre.
Je me suis brutalement levée et précitée pour ouvrir, puis j’ai doucement détaché le petit message de papier que j’espérais annonceur de bonnes nouvelles. J’ai rapidement parcouru les quelques lignes qui m’indiquant que ma commande de tournevis était arrivée. Une gamme de tournevis plus étendue, pour faire face à plus de situations. Contente, je me suis préparée à sortir, quand le téléphone se mit à sonner.

    « Allô ? »

    « Hum. Bonjour, je suis le propriétaire du magasin d’instruments de musique de Spring Roses et j’aimerai faire appel à votre assistance pour résoudre un problème de matériel électronique. S’il vous est possible de passer aujourd’hui, je resterai à la boutique jusque 16heures. En cas contraire, je vous recontacterai demain dans la matinée. »

Un peu hébétée de la chance qui me tombait – disons-le – royalement dessus, je n’ai pu que souffler un petit :

    « Bien sûr. »

Avant de raccrocher. Ramenant le poing en signe de victoire, un « Yeess ! » franchit mes lèvres. Enfin, une affaire, une vraie ! Cela méritait que je m’attarde un peu sur les outils à emmener. Je me suis gaiement retournée vers ma caisse, et… j’ai marqué un temps. Un problème de matériel électronique ? C’était un peu général pour savoir exactement quoi emmener. Je ne savais pas quel type de matériel j’allais toucher. Je ne savais pas non plus quel genre de panne j’allais réparer, mais ce n’étais pas vraiment important tant que j’avais les outils qui convenaient… et qui dépendaient du matériel à traiter. Avec une moue dubitative, j’ai attrapé ma caisse et me suis dirigée vers la porte d’entrée. En passant devant le miroir, j’ai à peine accordé un regard à mon reflet. Après tout, ma tenue de travail restait la même, un short en jeans, un débardeur très court qui laissait apparaître mon ventre, mais qui restait tout de même caché par un pull vert kaki dont je pouvais régler l’ouverture avec une fermeture éclair. D’ailleurs, moi aussi je n’avais pas changé avec mes longs cheveux flamboyants – rousseur naturelle augmentée – attachés en queue de cheval. En tournant la porte et me regardant à nouveau devant le miroir, je me suis rendue compte que j’avais oublié quelque chose : ma boîte de mikados. Essentiel, quand même.

La poste était plutôt peuplée en cette heure de l’après-midi. J’ai dû attendre pendant un moment que mon tour arrive, et lorsqu’il arriva, la demoiselle qui me reçut était tellement… ordonnée qu’ils ont mis plus d’une demi-heure à trouver la petite boite de tournevis. Évidemment, je n’étais pas spécialement contente. Je n’arrêtais pas de surveiller l’heure en me disant que si j’arrivais après 16 heures, c’était foutu, il faudrait que j’attende demain pour mon « contrat ». Oui bon, c’est vrai que je pouvais le faire demain aussi, mais qu’est-ce que j’allais faire moi, en attendant ? Et puis, j’étais souvent d’avis que demain était un autre jour. Carpe diem, comme ils le disaient si bien.
Finalement je l’ai eue, ma boîte, et je me suis dépêchée de revenir à Avenue of the Roses, avant 16 heures. Pour tout dire, alors que d’habitude je prends plaisir à regarder les allées fleuries, j’ai à peine accordé un regard aux fleurs, en me concentrant sur les enseignes, cherchant un magasin de musique. Et je l’ai trouvé.

    « Bonjour, puis-je vous aider ? »

J’ai brièvement fermé les yeux, j’ai calmé ce qui me poussait à arriver à l’heure, ce qu’on aurait pu appeler « le stress », expirant avec délice, pendant quelques secondes.

    « Bonjour ! Je viens pour… le problème de matériel à résoudre. »

J’avais difficilement pu retenir mon enthousiasme sur le « Bonjour », mais marqué un temps sur le reste, car après réflexion, j’avais peur de ne pouvoir rien faire et d’être obligée de dire à cette personne qu’il fallait le renvoyer. Ce qui… Hum… Arrivait dans 5% des cas.
J’ai laissé mon regard parcourir rapidement le magasin. J’avais déjà touché des appareils de sons, heureusement pour moi, même si je devais avouer que ce n’était pas ma spécialité. Puis j’ai regardé à nouveau mon interlocuteur. Plus grand que moi, les cheveux bleus tombant, plutôt bien habillé. J’attendais ses instructions.



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MessageSujet: Re: I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] Icon_minitimeDim 26 Juin - 10:07



A force d’expérience, Ithan avait aiguisé les quatre des cinq sens restants et tout particulièrement son ouïe, qui était devenue d’une sensibilité hors norme. Son oreille lui permettait d’identifier ce et ceux qui l’entouraient presque aussi facilement qu’à l’époque où il pouvait encore voir. A défaut d’y mettre les doigts, les vibrations, sonores ou non, qui gravitaient en permanence autour de lui le poussaient à imaginer ce qu’il ne voyait plus. On apprenait beaucoup de choses des démarches des gens, des petits tressautements que provoquaient leurs allures. A chaque nouvelle rencontre, il associait systématiquement toutes les données qu’il amassait à propos d’un être, comme un parfum particulier ou les différents timbres de voix. Le fait de marcher d’un pas plus ou moins aérien, de traîner ou non des pieds et autres petits détails était un facteur déterminant. Certaines des rares personnes le sachant s’en amusaient parfois, modifiant leurs démarches afin de voir s’il les reconnaissait tout de même, ce qui devenait nettement plus difficile. Ainsi, lorsqu’il entendit cette voix inconnue lui faire comprendre qu’elle était la réparatrice qu’il avait appelée un peu plus tôt, il l’enregistra automatiquement comme étant celle à joindre et à reconnaître en cas de problème mécanique.

A moins qu’il ne se trompe, c’était une jeune fille qui devait avoisiner son âge à quelques mois près. Il n’allait pas lui poser la question mais c’était histoire de former une vague image d’elle dans son esprit. Ithan cligna inutilement des yeux et sourit ; elle avait l’air contente d’être là, s’il se fiait au « bonjour » enthousiaste qu’elle venait de lancer. Il acquiesça d’un signe de la tête, se bougea de son bureau et prit la parole d’une voix mi-chaleureuse, mi-désolée :

« Vous me sauvez la vie d’être venue si vite, je serai fixé rapidement au moins. Je m’excuse de ne pas vous avoir donné plus de détails quant à mon matériel lorsque je vous ai appelée, mais j’étais un peu déboussolé face à des appareils que je ne connais pas. Le changement et moi, ça fait deux. »

Le jeune homme avait la plus ou moins bonne habitude de vouvoyer les gens qu’il ne connaissait pas. Un ami le lui avait un jour reproché, lui disant que c’était stupide pour un adolescent de parler ainsi à un autre mais rien n’y avait fait. Ne pas voir le visage de ceux à qui il s’adressait le poussait naturellement à utiliser cette formulation. Tout en parlant, Ithan avait contourné son bureau et avait débarrassé l’enregistreur des planches et papiers divers qu’il avait amassés dessus alors qu’il était frustré de son manque de fonctionnalité. Il attrapa le mode d’emploi qu’il avait balancé précédemment par-dessus son épaule et le posa à coté de l’appareil, avant de continuer sur ce même ton d’excuse :

« A vrai dire, je ne vous ai pas contactée pour réparer un objet. C’est surtout que j’espérai que vous pourriez m’aider à utiliser ce truc là, les commandes ont toutes été changées et je suis incapable de les identifier… »

Tout en disant cela, le jeune homme se sentait assez piteux, il était censé avoir des connaissances poussées au niveau du matériel musical et il n’arrivait pas à faire marcher un bête enregistreur. Il avait l’impression que la jeune fille ne s’était pas rendu compte qu’il fût aveugle. Pas de remarque (mais de toute façon c’aurait été déplacé), ni de temps d’arrêt où perçait une certaine surprise. Comme il gardait généralement les yeux grands ouverts et sans lunettes noires –halte aux clichés-, les gens étaient souvent intrigués par ses iris blancs. Ils demandaient souvent s’il n’était pas albinos ou s’il portait des lentilles, et il arrivait qu’ils aient un mouvement de recul lorsqu’il leur avouait qu’il ne voyait rien. Il ne savait pas trop s’il avait envie de lui faire part de ce détail, il était curieux de voir s’il pouvait faire comme s’il n’avait pas ce handicap. Il passa rapidement en revue la disposition de la pièce telle qu’il la connaissait et se décida à tenter de s’appliquer du mieux possible pour qu’elle ne remarque pas sa cécité. Il recula d’un pas pour qu’elle puisse accéder à l’appareil et s’adossa contre le mur, faisant semblant de suivre le moindre de ses gestes, tendant l’oreille du mieux qu’il pouvait.

« Je vous laisse regarder, je ne peux pas vous dire grand-chose, sinon que je risque de l’avoir un peu détraqué en le bidouillant au hasard avant que vous ne veniez. Et… euh… pendant qu’on y est, c’est quoi votre petit nom ? Moi c’est Ithan. »

Prendre contact avec les autres lui avait toujours été difficile, bien qu’il se soit considérablement amélioré en suivant le cours de sa maladie. En se présentant et en demandant le prénom de la demoiselle, il réalisait une tentative de prise de contact un peu comme il l’aurait fait s’il avait été en face d’un extraterrestre, mais c’était mieux que rien. Il l’écouta ensuite s’approcher de son bureau, et essaya vaguement d’estimer la taille qu’elle devait faire. Manifestement, elle était plus petite que lui, mais il n’en était pas sûr. Une illumination soudaine lui traversa l’esprit, alors qu’il essayait sans grand succès d’imaginer une image de la jeune fille ; peut-être aurait-elle besoin d’un CD. Il se décolla du mur, la contourna, et se dirigea vers l’une des étagères du fond de la boutique, sur lesquelles étaient disposées des montagnes de disques. Au passage, il se prit les pieds dans un « truc non identifié » qui traînait dans le passage, sans doute les pièces détachées d’une batterie, et manqua de s’étaler en plein milieu de l’allée. Il se rattrapa en catastrophe au piano à queue qui était à coté, et parvint ainsi à conserver un minimum de distinction. Il se retourna vite fait pour adresser un sourire genre « c’est bon, il s’est rien passé » à la mécano et alla prendre un CD les joues rosies. Il revint vers elle un peu gêné, évitant avec précaution le fatras technologique.

« J’avais un peu zappé ça mais en général c’est pas mal d’avoir de la musique quant on travaille avec un appareil de son. »


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MessageSujet: Re: I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] Icon_minitimeSam 2 Juil - 16:01


Des guitares, des violons, un piano. Tant d’instruments qui faisaient leur monde à part. Un monde, dont je savais que jamais je ne pourrais en faire partie.

Ou du moins pas avant une bonne dizaine d’années. Si jamais je m’y intéressais de plus près. Il faut bien dire que dans mon monde à moi, il n’a jamais été question de musique. Je l’entends, je la ressens, c’est tout. Je sais que certains vont plus loin, certains la comprennent, la traduisent, l’interprètent, la transforment. Il faut dire que la musique est un monde où règnent les injustices. Oui, parfaitement.

Le premier fossé vient du talent. On a le talent ou on ne l’a pas. Certains sont plus doués que d’autres. D’autres encore, même s’ils n’ont pas ce talent, par amour pour ce monde essayent de s’y imprégner, de toutes leurs forces. Mais sans le talent jamais ils n’arriveront à la hauteur des autres. C’est triste, mais c’est la triste vérité. Un exemple concret ? Si tous les musiciens avaient le même talent, ils seraient tous très connus et occuperaient tous les médias.

Le deuxième fossé vient sûrement de la classe sociale. La richesse. L’argent. Un autre monde qui a englobé les autres. Sans argent on ne peut rien faire. Même pas de la musique, car il faut s’acheter un instrument. Certaines personnes ne sont pas d’accord et pensent que la musique et partout. J’ai déjà essayé de frapper sur les boîtes de conserve vides et retournées, ce n’est pas pour autant que l’on m’a applaudie ou admirée. Pour revenir sur l’histoire d’argent, même ceux qui en ont un peu ne peuvent pas pratiquer la même musique. Parce que certains instruments sont plus chers que d’autres. Celui qui a envie d’un piano mais n’a de l’argent que pour une flûte… Je vous laisse tirer la conclusion tout seul.

Tout ça pour dire qu’il ne faut pas être n’importe qui pour pouvoir faire de la musique. Oh, ça ne m’empêche pas de l’aimer bien au contraire. J’admire ceux qui sont capables d’exercer leur talent.


Et à cet instant-là, j’étais en train d’admirer les instruments exposés, plongées dans mes réflexions, attendant mon travail.

    « Vous me sauvez la vie d’être venue si vite, je serai fixé rapidement au moins. Je m’excuse de ne pas vous avoir donné plus de détails quant à mon matériel lorsque je vous ai appelée, mais j’étais un peu déboussolé face à des appareils que je ne connais pas. Le changement et moi, ça fait deux. »

J’ai esquissé un sourire en regardant une dernière fois les instruments. Cela n’arrivait pas souvent qu’un client m’annonce sa faiblesse d’entrée de jeu. En général ils se contentaient de me montrer l’appareil à réparer, en me donnant les signes de la panne, et c’est tout. Ah si, une fois on m’avait carrément fait comprendre que ma présence n’était pas obligatoire, mais simplement nécessaire pour faire marcher l’assurance. J’ai reposé mes yeux sur le propriétaire qui avait fait le tour du bureau, et mit les choses en place pour moi. Je ne l’avais pas bien détaillé en arrivant, préférant m’attarder sur des choses que je n’avais vu que de loin de toute ma vie.

    « A vrai dire, je ne vous ai pas contactée pour réparer un objet. C’est surtout que j’espérai que vous pourriez m’aider à utiliser ce truc là, les commandes ont toutes été changées et je suis incapable de les identifier.. »

J’ai froncé les sourcils. Incapable de les identifier ? J’avais du mal à comprendre, pourtant il ne semblait pas avoir déjà vu un appareil dont les commandes étaient… non identifiables ! A moins que ça ne soit des nouveaux symboles ? Intriguée, je me suis avancée vers le bureau, le regard fixé vers l’appareil. Je dois avouer que j’avais un peu peur de la panne en question, comme il l’annonçait ça avait l’air d’être un problème de construction…

    « Je vous laisse regarder, je ne peux pas vous dire grand-chose, sinon que je risque de l’avoir un peu détraqué en le bidouillant au hasard avant que vous ne veniez. Et… euh… pendant qu’on y est, c’est quoi votre petit nom ? Moi c’est Ithan. »

J’ai jeté un coup d’œil à l’appareil. Bon, globalement pleins de boutons, mais des choses qui se répétaient : track, track, rec, rec, home, menu, play, stop, etc. J’ai supposé que pour la base il suffisait de lire la fiche… Oui, qui était à côté de moi, mais… J’étais assez déconcertée. Moi qui m’attendais à quelque chose de plus difficile… Bon, ça devait prendre son temps, mais à mon avis je n’aurais pas besoin de ma caisse à outils. Me voulant rassurante, j’ai regardé mon interlocuteur dans les yeux et… ai compris. Je ne dis rien dans un premier temps, me contentant de déposer ma caisse sur le sol, puis commençai :

    « Moi, c’est Serah, alias Bloody Key. Et… Je vais voir ce que je peux faire ! »

Dernière phrase dite dans un ton très rassurant. A se demander qui j’essayais de rassurer. Au final, je n’avais jamais fait marcher d’enregistreur. Enfin, pas un de ce genre-là.
J’ai donc pris la notice… Heureusement que je savais lire. Non, mais, imaginez un peu la situation : on aurait eu l’air fin devant la pauvre feuille de papier.
Un bruit de fatras me fit sursauter alors que je commençais ma lecture. Je vis Ithan une main sur le piano. Il devait s’être pris les pieds dans quelque chose et avait manqué de tomber. Sur le coup, ça m’avait fait peur, je n’avais pas envie de me retrouver avec un blessé sur les bras, alors que je venais de commencer mon travail !
Après m’être rapidement assurée qu’il allait bien, je repris ma lecture, et il revint avec un CD.

    « J’avais un peu zappé ça mais en général c’est pas mal d’avoir de la musique quant on travaille avec un appareil de son. »

    « Merci. »

J’ai parcouru les dernières lignes en diagonale, enfin, ce qui me paraissait important, puis j’ai inséré le CD.

    « Bon. Déjà je vais vérifier que ça marche. Ensuite je verrai s’il faut modifier certaines choses. »

Et ça commençait mal. Le lecteur m’indiquait que le CD tournait et aucun son ne sortait.

    « Ah euh… Est-ce que je pourrais avoir un casque ou bien pourrait-on le brancher à un ampli, s’il-vous-plait ? Il n’y a pas de haut-parleur intégré… »

Ça me faisait bizarre de vouvoyer quelqu’un qui devait avoir un an, deux ans de plus que moi, mais par politesse j’ai continué.
Pendant qu’il allait me chercher la chose concernée, j’ai relancé la conversation, en espérant que ça ne le perturbe pas.

    « Sinon… Ça fait longtemps que vous êtes là ? »

Ce n’était pas une très belle relance, mais en général, au travail, j’avais du mal à tenir une conversation souple.



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MessageSujet: Re: I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] I wanna be bionic man ! [Serah O'Flyerty] Icon_minitime

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